Tournée vers le beau cèdre au milieu du jardin, l’extension parfaitement intégrée prolonge le plan en L autour du jardin, et abrite deux chambres, un salon, une salle d’eau et une buanderie.

Une dépendance brutaliste en béton banché fait face à la maison avec une composition sculpturale et linéaire. Aménagé en bureau, cet espace agréable avec son angle vitré ouvert sur un bassin de nénuphars, est également pensé dans les détails avec en bonus un ensemble d’étagères en bois en complément du béton brut et le sol habillé de carreaux d’ardoise.

Un grand garage, un carport et une cuisine extérieure complètent cet ensemble emblématique.

Une maison où langage puriste et brutaliste cohabitent.

Yves Salier

Yves Salier (1918-2013), né à Bègles, figure fondatrice de “L’école Bordelaise”, est l’un des fondateurs de la célèbre agence bordelaise Salier, Courtois, Lajus, Sadirac, pionnière de l’architecture moderne du XXe siècle.

Diplômé de l’école d’architecture de Bordeaux, il rejoint avec son camarade Adrien Courtois, son professeur Claude Ferret à Royan pour participer à la reconstruction de la ville, notamment avec l’îlot 50, le Palais des Congrès et la Villa Hélianthe.

De retour à Bordeaux en 1950, il cofonde l’agence Salier Courtois en 1955, influencé par le Bauhaus, Le Corbusier et l’architecture californienne. L’agence se distingue par ses maisons individuelles soignées et fonctionnelles.

Rejoints en 1964 par Lajus et Sadirac, ils élargissent leur champ à des projets majeurs comme la Villa Geneste sur le Bassin d’Arcachon, les jardins de Gambetta à Mériadeck, des logements collectifs et des édifices religieux.

Avec plusieurs projets labelisés « Patrimoine du XXe siècle » l’agence se construit une réputation nationale comme référence d’une alliance entre modernisme et les particularités de l’architecture régionale avec une attention particulière aux détails et à la matérialité.

À l’extérieur, le geste architectural se prolonge : piscine au sel et terrasse en terre cuite dialoguent avec un pool house en béton brut, pensé comme un lieu de vie. Ici, la lumière est omniprésente et les matières se révèlent grâce à des jeux d’ombres et de lumière.

Une dépendance de 27 m² autonome composée d’un salon avec sa kitchenette, d’une chambre ainsi que d’une salle d’eau crée un espace idéal pour recevoir ou avoir un lieu de travail indépendant.

Une cave en sous-sol répond aux besoins de stockage, tandis qu’un garage indépendant peut accueillir deux véhicules.

Un manifeste des années 60, pensé dans un équilibre parfait entre radicalité architecturale et art de vivre.

Paul Quintrand

Paul Quintrand (né en 1931) est un architecte, urbaniste et enseignant français dont le parcours s’inscrit dans le renouvellement des pratiques architecturales de la seconde moitié du XXe siècle. Diplômé de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, il s’associe dès les années 1960 avec l’architecte Georges Candilis, participant activement à l’élaboration de projets emblématiques du mouvement moderniste en France et à l’international.

Son engagement se traduit notamment à travers sa participation à la conception de grands ensembles et de zones à urbaniser en priorité (ZUP), comme Le Mirail à Toulouse et la ZUP de Firminy-Vert (avec Le Corbusier et André Wogenscky) projets pensés selon les principes de l’urbanisme de la Charte d’Athènes. Il fut également un pionnier dans l’introduction de l’informatique dans l’architecture, notamment à travers ses recherches menées au sein du laboratoire IAU (Institut d’Architecture et d’Urbanisme) de Marseille.

Professeur à l’École d’architecture de Marseille, il a influencé plusieurs générations d’architectes par son approche alliant rigueur scientifique, engagement social et ouverture aux nouvelles technologies. Son œuvre est marquée par une volonté constante d’expérimenter de nouveaux outils pour repenser la ville et l’habitat.