Édifiée entre 1947 et 1952 par Charles Édouard Jeanneret dit Le Corbusier, La Cité Radieuse située dans le 8ème arrondissement de Marseille concrétise le projet d’un « village vertical » appelé « Unité d’Habitation ».

Cette cité-jardin verticale, construite sur pilotis, est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2016. Créative et avant-gardiste, son architecture surprenante telle un paquebot offre une multitude de jeux de lumière, de perspectives et de couleurs, se présentant comme une œuvre architecturale à part entière.

Derrière ce projet fou de 337 appartement, se cache la forte volonté du  Corbusier d’instaurer une nouvelle manière d’Habiter, permettant de vivre ensemble et de libérer les femmes.

Le Corbusier

Né le 6 octobre 1887 et décédé le 27 août 1965,
Charles-Édouard Jeanneret-Gris plus connu sous le pseudonyme Le Corbusier, est un architecte du mouvement moderne. Aux côtés notamment de Robert Mallet-Stevens et de Mies Van Der Rohe, il est un artiste complet opérant également en tant qu’urbaniste et designer. Fondateur de principes tels que le Modulor ou l’Unité d’Habitation, son œuvre comprend 17 sites – 10 en France – classés au Patrimoine mondial de l’Unesco tandis que de nombreuses de ses réalisations sont classées Monuments Historiques.

Parmi ses œuvres emblématiques on compte La Cité Radieuse à Marseille, La Villa Savoye à Poissy, la ville de Chandigarh en Inde et la chapelle Notre-Dame-du-Haut à Ronchamp. Il signe également des pièces de mobilier phares tels que le fauteuil LC2 et la lounge chair LC4.

Tournée vers le beau cèdre au milieu du jardin, l’extension parfaitement intégrée prolonge le plan en L autour du jardin, et abrite deux chambres, un salon, une salle d’eau et une buanderie.

Une dépendance brutaliste en béton banché fait face à la maison avec une composition sculpturale et linéaire. Aménagé en bureau, cet espace agréable avec son angle vitré ouvert sur un bassin de nénuphars, est également pensé dans les détails avec en bonus un ensemble d’étagères en bois en complément du béton brut et le sol habillé de carreaux d’ardoise.

Un grand garage, un carport et une cuisine extérieure complètent cet ensemble emblématique.

Une maison où langage puriste et brutaliste cohabitent.

Yves Salier

Yves Salier (1918-2013), né à Bègles, figure fondatrice de “L’école Bordelaise”, est l’un des fondateurs de la célèbre agence bordelaise Salier, Courtois, Lajus, Sadirac, pionnière de l’architecture moderne du XXe siècle.

Diplômé de l’école d’architecture de Bordeaux, il rejoint avec son camarade Adrien Courtois, son professeur Claude Ferret à Royan pour participer à la reconstruction de la ville, notamment avec l’îlot 50, le Palais des Congrès et la Villa Hélianthe.

De retour à Bordeaux en 1950, il cofonde l’agence Salier Courtois en 1955, influencé par le Bauhaus, Le Corbusier et l’architecture californienne. L’agence se distingue par ses maisons individuelles soignées et fonctionnelles.

Rejoints en 1964 par Lajus et Sadirac, ils élargissent leur champ à des projets majeurs comme la Villa Geneste sur le Bassin d’Arcachon, les jardins de Gambetta à Mériadeck, des logements collectifs et des édifices religieux.

Avec plusieurs projets labelisés « Patrimoine du XXe siècle » l’agence se construit une réputation nationale comme référence d’une alliance entre modernisme et les particularités de l’architecture régionale avec une attention particulière aux détails et à la matérialité.

À l’extérieur, le geste architectural se prolonge : piscine au sel et terrasse en terre cuite dialoguent avec un pool house en béton brut, pensé comme un lieu de vie. Ici, la lumière est omniprésente et les matières se révèlent grâce à des jeux d’ombres et de lumière.

Une dépendance de 27 m² autonome composée d’un salon avec sa kitchenette, d’une chambre ainsi que d’une salle d’eau crée un espace idéal pour recevoir ou avoir un lieu de travail indépendant.

Une cave en sous-sol répond aux besoins de stockage, tandis qu’un garage indépendant peut accueillir deux véhicules.

Un manifeste des années 60, pensé dans un équilibre parfait entre radicalité architecturale et art de vivre.

Paul Quintrand

Paul Quintrand (né en 1931) est un architecte, urbaniste et enseignant français dont le parcours s’inscrit dans le renouvellement des pratiques architecturales de la seconde moitié du XXe siècle. Diplômé de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, il s’associe dès les années 1960 avec l’architecte Georges Candilis, participant activement à l’élaboration de projets emblématiques du mouvement moderniste en France et à l’international.

Son engagement se traduit notamment à travers sa participation à la conception de grands ensembles et de zones à urbaniser en priorité (ZUP), comme Le Mirail à Toulouse et la ZUP de Firminy-Vert (avec Le Corbusier et André Wogenscky) projets pensés selon les principes de l’urbanisme de la Charte d’Athènes. Il fut également un pionnier dans l’introduction de l’informatique dans l’architecture, notamment à travers ses recherches menées au sein du laboratoire IAU (Institut d’Architecture et d’Urbanisme) de Marseille.

Professeur à l’École d’architecture de Marseille, il a influencé plusieurs générations d’architectes par son approche alliant rigueur scientifique, engagement social et ouverture aux nouvelles technologies. Son œuvre est marquée par une volonté constante d’expérimenter de nouveaux outils pour repenser la ville et l’habitat.

Entre 1952 et 1954, André Devin et Yvan Bentz construisent l’immeuble La Résidence, initiant une “vague” de construction d’immeubles de rapport dans la ville.

La Résidence s’élève sur neuf niveaux, et se distingue des immeubles environnants par sa cage d’ascenseur vitrée et décentrée, et l’angle traité en retrait, annonçant une galerie couverte. Les deux ailes du “L” sont traitées différemment, dans un souci de recherche stylistique, mais aussi en raison de l’exposition au soleil. Ainsi, la façade Nord est traitée en béton banché et comporte un parement de pierre, ce qui produit un aspect opaque et très lisse. Cette rectitude est renforcée par des fenêtres en bandeau. A l’Ouest, en revanche, les balcons en saillie et les jeux de polychromie animent la façade. Une série de loggias superposées assure la transition avec l’immeuble voisin, attenant. Les architectes offrent ici un bel exemple d’intégration des principes de l’architecture moderne et fonctionnaliste à une réalisation urbaine régionale.

@Sylvie Denante

André Devin

Architecte français né en 1911, André Devin a joué un rôle important dans la reconstruction de la France après la Seconde Guerre mondiale. Très actif dans les années 1950 et 1960, il s’est illustré dans le domaine du logement social et de l’urbanisme. Son approche privilégiait la fonctionnalité et la qualité de vie des habitants, dans une vision moderniste et humaniste de l’architecture.

Yvan Bentz

Né en 1959, Yvan Bentz est un architecte français contemporain, cofondateur de l’agence Bentz + Krug. Il s’est fait connaître par des projets mêlant rigueur géométrique, attention aux usages, et sensibilité aux contextes urbains et naturels. Son travail explore les potentialités des matériaux bruts et de la lumière, dans une architecture sobre, durable et ancrée dans son époque.

Côté nuit, trois chambres se partagent une salle d’eau contemporaine, et de nombreux rangements intégrés.
Une buanderie et une cave complètent ce bien.
Un appartement intégré dans un complexe architectural et perché dans le ciel marseillais.

Mario Fabre

Mario Fabre était un architecte français formé à l’École Régionale d’Architecture de Marseille, diplômé en 1960. Il a collaboré avec Bernard Laville à partir de 1963, réalisant plusieurs projets immobiliers de prestige pour le promoteur Georges Laville, dont la résidence Château Sec. Fabre a toujours mis l’accent sur la qualité des espaces, le confort des usagers et l’attention au contexte, même dans des projets de grande envergure. Il est décédé en 2024, laissant un héritage architectural notable.

Bernard Laville

Fils de Georges Laville, promoteur-constructeur influent à Marseille, Bernard Laville a suivi sa formation à l’École Régionale d’Architecture de Marseille dans les années 1950. Il a obtenu son diplôme en 1961 et a travaillé dans diverses agences avant de s’associer avec Mario Fabre en 1963. Ensemble, ils ont conçu plusieurs opérations immobilières de prestige, dont la résidence Château Sec. Après la dissolution de leur association en 1969, Bernard Laville a poursuivi sa carrière en réalisant des projets tels que le parc Berger et le Grand Pavois.