Construite en 1959 par René Egger, la résidence « l’Éolienne » fut réalisée sur les ruines de la villa éponyme, construite en 1930 par l’architecte Gaston Castel et détruite par les bombardements de 1944.

Ses lignes courbes et sa façade inclinée tout en souplesse et élégance en font une oeuvre au parti pris fort, représentative de l’architecture balnéaire, laissant entrer la lumière du soleil de part en part.

Une création originale, telle une vague de béton, faisant écho à la Méditerranée à ses pieds, quelque part entre la Côte d’Azur et le modernisme tropical, inspiré de Niemeyer.

René Egger

René Egger (1915-2016) est un architecte moderniste français connu comme l’un des bâtisseurs de Marseille. Dans la période de la Reconstruction après-guerre, aux côtés de Fernand Pouillon, il fonde d’emblématiques édifices tels que l’hôpital Nord et la faculté de médecine de la Timone. Architecte discret sous l’aile de Gaston Defferre, son trait de crayon n’en a pas moins bouleversé la cité phocéenne. Il a dessiné Marseille telle qu’on la pensait à l’époque, sous un angle fonctionnel et monumental.

La villa Egger, seule résidence privée qu’il réalisa dans sa riche carrière, fut construite pour son propre compte. Fusion subtile d’un style traditionnel méditerranéen et d’un brutalisme assumé, elle s’inscrit dans la même veine que l’architecte Jacques Couëlle et préfigure les réalisations de Maurice Sauzet.

Héritier direct des modernistes, Egger fit du béton son matériau de prédilection et signa la plupart de ses ouvrages par des brises-soleil venant tamiser le chaleureux soleil du Sud. Aujourd’hui, nombreux de ses bâtiments habitent toujours la ville, laissant derrière lui une trace considérable de son œuvre.

Construit par Fernand Boukobza en 1966, l’immeuble « le Brasilia » labellisé Patrimoine du XXème siècle, est une figure emblématique du paysage marseillais.

Du haut de ses 20 étages, l’immeuble comprend pas moins de 221 logements en duplex traversant, rappelant l’organisation caractéristique d’une Unité d’habitation, comme à la Cité Radieuse de Le Corbusier toute proche. Son impressionnante ossature ouvre sa courbe concave plein Nord, afin d’obtenir le plus grand développé de façade au Sud. Remarquable, son escalier de secours à double révolution est sculptural,  véritable ascenseur vers le ciel.

Entièrement réalisé en béton et incluant pilotis, duplex et somptueux volumes circulaires, le Brasilia s’affiche comme symbole de la modernité de l’époque.

Fernand Boukobza

Né en 1926 en Algérie et mort en 2012 à Marseille, Fernand Boukobza est un architecte sensible à la modernité américaine. Il s’inspire des expérimentations de Richard Neutra, Frank Lloyd Wright et Marcel Breuer, mais aussi de Le Corbusier et de ses œuvres en béton.

Dans son architecture, il appréhende les courbes concaves et transforme des éléments fonctionnels en véritables objet sculpturaux, tels que les escaliers du Brasilia. Parmi ses réalisations, on compte les maisons jumelles du Parc Talabot, l’unité d’habitation Le Brasilia, tous deux labellisés Patrimoine du XXème siècle. Au côté de Pierre Jameux, Pierre Mathoulin et Pierre Meillassoux, il participera également à la construction de la fameuse cité de La Castellane.