Idéalement située en contrebas de la Bonne-Mère, sur les hauteurs du 7ème arrondissement de Marseille, cette maison contemporaine à l’architecture horizontale précise a bénéficié d’une belle mise en lumière, révélée grâce à de forts partis pris.

L’ avant …

Objectif

Repenser entièrement la décoration et l’agencement d’une maison d’architecte empreinte d’une résonance austère. Modifier l’emplacement de la cuisine et apporter à l’ensemble une vibration plus chaleureuse, correspondant davantage aux attentes de ses propriétaires.

Ligne de conduite

Reconnecter la maison à son environnement et sa situation exceptionnelle en accentuant l’effet dedans / dehors. Utiliser des matériaux nobles pour donner à la maison un caractère unique, dont le luxe et l’élégance des lignes épurées serait le fil conducteur.

Mise en oeuvre

Dès l’entrée, il était nécessaire d’annoncer le changement par un geste fort, qui apporte de la chaleur et de la vie. Une structure en acier de 6 mètres de hauteur a été dessinée, autour de laquelle se déploie une végétation tropicale. Le mur de fond de cette majestueuse cage d’escalier a été habillé d’un bois noble, créant ainsi un tableau chic et cohérent entre pierre, bois, et végétal. La suite parentale a été remodelée afin de profiter pleinement de la superbe vue.

Pour ce premier niveau, un camaïeu de rose et de terracotta a été choisi, faisant écho aux tuiles des toits présents aux alentours.

Au niveau principal, un jeu de perspectives a été créé par la transparence des claustras en chêne massif, afin de redéfinir les pièces. Dans le salon, le mur vert se prolonge jusque sur la terrasse pour un effet dedans / dehors, avec pour toile de fond, les îles du Frioul. Le sol a été modifié par l’application d’une résine sur tout l’ensemble, procurant ainsi une unité et une sensation douce et apaisante.

La cuisine a été déplacée afin de pouvoir communiquer directement avec l’extérieur et redevenir une pièce conviviale, autant dédiée à la réception qu’à la contemplation. Le mur en patchwork de carreaux de ciment lui apporte du relief et reprend les couleurs de l’ensemble du projet. L’appareillage électrique de toute la maison a été remplacé en laiton massif, apportant un détail raffiné non négligeable. Le mobilier de chaque pièce a été entièrement réalisé sur-mesure ou sélectionné par Virginie & Rodolphe.

Une rénovation précise et chaleureuse, aux subtils détails exotiques.

LE QUARTIER

Bompard

Le quartier très populaire de Bompard commence en dessous de Notre-Dame de la Garde...
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Le dernier espace conçu par l’architecte dit « jardin intérieur » longe le salon en revenant vers le séjour et occupe une étonnante véranda : le sol est constitué d’une couche de terre végétale recouverte de dalles de ciment aléatoirement percées pour disposer des plantations, le plafond est décollé de la maison par une double rangée de pavés de verre qui ceinture la quasi-totalité du corps principal, toujours dans une volonté d’évoquer la légèreté.

L’escalier en comblanchien, prolongé d’une large coursive intérieure, conduit à quatre chambres et à une salle de bain. La chambre prenant place dans la rotonde bénéficie, grâce à ses deux fenêtres bandeaux accolées, d’une lumière tamisée par une symbolique pergola de béton qui chemine sur la coursive extérieure. Une quatrième chambre avec salle d’eau occupe l’étage du second volume de la maison, ouverte sur la loggia, accessible par un escalier extérieur dont la finesse de la serrurerie rappelle l’univers nautique. Le rez-de-chaussée de ce volume est occupé par une cuisine avec sa propre cheminée, une buanderie, communiquant avec un garage attenant.

Une œuvre d’art Moderne qui attend l’amateur éclairé sachant lui redonner l’énergie des années 50.

Pierre Marmouget

Né en 1923, Pierre Marmouget entre à l’école d’architecture de Bordeaux en décembre 1942.

Élève de Pierre Ferret, le père de Claude Ferret, l’architecte en chef choisi pour la Reconstruction de Royan, il reçoit à Bordeaux une formation classique dispensé par ce maître, adepte de l’Art Nouveau au début du XXe siècle.
Jeune prodige et protégé de Claude Ferret, il signe certaines des plus étonnantes réalisations des années 1950 : Villa Boomerang, villa Grille-Pain, place du Docteur Gantier, le Palais des Congrès, le Casino…

Son travail est largement marqué par les influences de l’architecture brésilienne d’Oscar Niemeyer ou de Lucio Costa. Un style qui s’affine, qui s’affirme vers toujours plus de courbes, plus de couleurs pour un plan devenu organique. Cette référence se remarque également, naturellement, sur les façades des édifices qu’il a dessiné pour Claude Ferret : le Palais des Congrès et surtout le Casino Municipal qui reste sans aucun doute le chef-d’œuvre de son passage à Royan.

Empruntant nombre des effets à l’architecture brésilienne, il réussit néanmoins à créer son propre langage architectural utilisant les techniques les plus originales pour jouer avec la lumière et le soleil de la Charente-Maritime.