LE SAINT-GEORGES | CLAUDE GROS

L’architecte Claude Gros dessine une construction composée de deux blocs distincts et perpendiculaires : le Saint-Georges. Ce complexe familial aux airs corbuséens verra le jour en 1962.

L’architecte marseillais Claude Gros (1925-2016) est un élève brillant au sein de l’atelier Castel-Hardy, et fait partie de la génération des architectes formés dans l’immédiateté de l’après-guerre.
Auteur d’importants programmes de logements à  l’architecture rationnelle, où les structures s’expriment par des tracés rigoureux. Sa sensibilité aux lieux de vies partagés lui permet de s’emparer des programmes d’Unité d’Habitation, tout en partageant la volonté de Le Corbusier à la même époque, de créer un art de vivre communautaire.

Il met en avant la nécessité de la préfabrication, et marque le paysage marseillais avec de nombreux bâtiments, comme le Parc Kalliste (15ème) en 1958, La Granière (15ème) en 1961, Castel Roc (10ème) en 1973, La Benausse (14ème) où il réalise des panneaux architectoniques préfabriqués en trois dimensions, ou encore Le Marceau (3ème) en 1964 qui reçoit le label du Patrimoine du XXème siècle en 2006.

À la fin des années 50, l’agence de construction de logements la Savoisienne entreprend de construire un ensemble immobilier sur un terrain en triangle situé dans le quartier de Saint-Lambert.
L’architecte Claude Gros dessine une construction composée de deux blocs distincts et perpendiculaires, d’une hauteur de 9 étages pour l’un, et 19 pour l’autre. Le complexe familial aux airs corbuséens verra le jour en 1962. Le Saint-Georges compte en ses murs : une église existante avant le projet, une école dont la cour de récréation se trouve au deuxième étage, une salle de congrès de 700 places, une galerie commerçante, l’hôtel le Royal Saint-Georges, un restaurant panoramique, tout en ajoutant à cela 222 logements,traversants pour la plupart.

À l’exception du restaurant, l’ensemble du programme est logé dans une nappe basse qui joue le rôle de socle aux logements, tout en s’ouvrant sur l’espace public par une façade très ouvragée et variée. La structure est constituée de poteaux et d’allèges qui rythment la paroi, laissant libres les variations de division et les superpositions de fonctions différentes. L’église, dont le cloché perce le ciel, est sertit d’une verrière signée par le maître verrier Max Ingrand. Le restaurant panoramique est aujourd’hui remplacé par des bureaux dont la vue en fait un point exceptionnel d’observation de la ville.

Avec ses 66 mètres de hauteur, le Saint-Georges devient alors l’un des immeubles les plus hauts de la ville, dont les façades tramées resteront un des traits caractéristiques de l’architecture de Claude Gros.

INFORMATIONS PRATIQUES

97 avenue de la Corse
13007 Marseille

Photographes – ©David Coquille – ©Vieux Marseille – ©Jaqueline Poggi