Construit en 1950 dans le cadre de la reconstruction d’après-guerre, cet ensemble d’immeubles situé en seconde ligne du Vieux-Port présente une architecture d’une géométrique simpliste, rythmée par une façade alternant loggias, et appareillages lisse de pierre.

Cette construction porte clairement la signature de son auteur, Gaston Castel, avec ses décors figuratifs à l’iconographie classique – surtout des allégories et des personnages mythologiques – représentant les composantes du territoire marseillais avec des décors animaliers comme La Pêche ou la Mer, ou encore des symboles de renouveau comme Le Couple ou La Maternité. À l’intérieur, fidèle à sa manière, Castel a fait appel à l’artiste peintre marseillais Georges Briata pour illuminer de mosaïques le hall d’entrée de l’édifice.

Les bâtiments présentent une unité architecturale évidente avec les immeubles alentour signés Fernand Pouillon. Ils font aujourd’hui totalement partie du paysage architectural du centre-ville, et caractérisent le Marseille du 20ème siècle.

Gaston Castel

Né dans le Vaucluse en 1886 et mort à Marseille en 1971, Gaston Castel est connu pour avoir occupé le poste d’architecte départemental des Bouches-du-Rhône. Il conserve tout au long de sa carrière le goût pour une architecture ornée, voire « bavarde », hérité de sa formation académique à l’École des beaux-arts de Paris. Il a insufflé des lignes Art-Déco à la scène architecturale marseillaise, et ancré la ville dans la modernité propre au début du XXème siècle. On lui doit notamment la reconstruction de l’Opéra ou encore la construction du Monument aux Morts des Armées d’Orient.

En 1924, il fonde sa propre agence et œuvre dans le domaine du logement, avec la construction d’une série de deux immeubles en U sur la rive côté Mairie du Vieux Port. Sa vision de l’architecture comme « art total », hérité de ses études à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, s’incarne avec l’intégration de la sculpture aux façades. Il orne d’ailleurs les murs extérieurs de la prison des Baumettes, aujourd’hui classés, des statues des 7 péchés capitaux de Sartorio.

Son talent s’est exprimé jusqu’au Brésil où il a participé à la construction et la décoration du monument de l’Indépendance du Brésil avec son ami sculpteur Sartorio.

Projet de l’architecte Fernand Pouillon dans le cadre de la reconstruction d’après-guerre, les immeubles 42-66 Quai du Port à Marseille sont aujourd’hui inscrits au titre des Monuments Historiques.

Érigés sur deux rangs et achevés en 1954, les bâtiments présentent une unité architecturale évidente. Leur architecture, d’une géométrique simpliste, est rythmée par une façade alternant loggias aux claustras en terre cuite, appareillages lisse de pierre, et plafonds caissonnés.

Ceux situés en front de mer abritent en rez-de-chaussée une galerie couverte sous arcades, accueillant commerces, bars et restaurants, face au Vieux- Port.

Encadrant l’Hôtel de Ville, ces immeubles sont devenus de grandes personnalités du Vieux-Port.

Fernand Pouillon

Né en 1912 et mort en 1986, l’architecte et urbaniste français Fernand Pouillon fut l’un des grands bâtisseurs de l’après-guerre. Précurseur du concept de développement durable, il prendra soin sur chacun de ses chantiers, de faire appel à l’artisanat local, il collabore avec des artistes sculpteurs, des céramistes et des paysagistes. Ses réalisations se parent de matériaux durables et ont le souci de respecter le paysage naturel. Dans les années 1945, il participe à la reconstruction du Vieux-Port de Marseille et construit de nombreux immeubles du quai du Port de la Cité phocéenne dont un est classée Monument Historique. On compte 38 de ses réalisations labellisées Patrimoine du XXe siècle – 18 en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Contraint de s’exiler pour les dernières années de sa carrière, il œuvre sur de nombreux projets en Algérie notamment des projets hôteliers et touristiques.