LES JARDINS D’OLYMPE

Le Musée Carnavalet accueille son nouveau restaurant. Le groupe Assembly a confié le chantier à l’architecte d’intérieur François Champsaur, reconnu pour ses nombreux projets d’hôtellerie et son engagement écologique.

Les Jardins d’Olympe, restaurant

Une nouvelle page s’est ouverte pour le Musée Carnavalet après 4 années de travaux. Le plus ancien musée de Paris, consacré à l’histoire de la capitale, a en effet connu des rénovations et réaménagements en profondeur. La réouverture du musée s’est accompagnée du lancement du restaurant Les Jardins d’Olympe, havre de paix au cœur du Marais, dont la terrasse permet de profiter de la quiétude et de l’architecture du bâtiment historique.

La carte signée par la cheffe Chloé Charles fait la part belle au végétal, alors que les plaisirs sucrés ont été créés par Andréa Sham et les cocktails bien-être imaginés par la mixologue Camille Vidal. Le concept qualifié de « pique-nique citadin » est décontracté. L’ensemble des plats est réalisé avec des produits frais et de saison.

Les Jardins d’Olympe, en plus d’adopter une démarche de réduction des déchets, travaille main dans la main avec des fournisseurs français et italiens, sélectionnés pour leur engagement dans une culture raisonnée et respectueuse de leurs terres.

François Champsaur, architecte d’intérieur

En charge du projet architectural des Jardins d’Olympe, l’architecte d’intérieur François Champsaur a invité la nature à l’état brut dans la cour secrète de l’extraordinaire hôtel particulier.

« L’idée du projet était de poursuivre ma recherche sur une conception écologique de l’habitat. Nous avons utilisé des matières exclusivement naturelles – la terre, le pin et le châtaigner – le moins transformées possible. L’objectif étant d’éviter tout proccess industriel, et de ne recourir au contraire qu’à la force de la main et de la pensée, en un mot, de l’artisanat ». Le mobilier fait de châtaigner – récolté et travaillé dans les Cévennes par Atelier Chastersèn – et les tables d’hôte, dessinées par le designer Samy Rio et réalisées par l’atelier de menuiserie Carlès Demarquet, résultent d’un savant équilibre entre rusticité et élégance. Et la discussion entre l’homme et la nature de se poursuivre jusque dans le jardin : fruitiers et aromates s’amassent dans des jarres en terre signées Ravel, « une évidence, venant du Sud ». De quoi nous donner envie de reproduire chez soi cette idée du jardin comestible.

INFORMATIONS PRATIQUES

LES JARDINS D’OLYMPE

16 rue des Francs Bourgeois 75004 Paris
Du mardi au dimanche
À partir de 12h
T – +33 (0)6 04 55 01 06
@lesjardinsdolympe

Photos – Florian Touzet

EMPREINTES

Situé dans un ancien atelier du Marais, Empreintes est aujourd’hui le plus grand concept store d’Europe dédié à l’artisanat d’art.

Aude Tahon, présidente d’Ateliers d’Art de France

Installé en 2016 à deux pas du marché des Enfants Rouges, Empreintes s’est fait une place dans le paysage parisien. Occupant sur 600 m2 les 3 niveaux d’un ancien atelier de bijouterie, ce concept store dédié à l’artisanat d’art est né de la volonté des Ateliers d’Art de France d’offrir de la visibilité aux créations de ses adhérents et de donner accès au public à des pièces sensibles et originales, proposées à la vente en circuit court. « Chaque année sont exposées près d’un millier de pièces uniques ou de petites séries, fabriquées intégralement dans des ateliers de création labellisés pour leur savoir-faire », explique Aude Tahon.

Lieu accueillant créé dans un site chargé d’histoire et pensé pour que le visiteur vive une expérience totale, Empreintes a pour ambition de « dépoussiérer l’image de l’artisanat d’art ». Au-delà de la boutique, l’espace offre un atelier recevant des artistes en résidence, une librairie spécialisée et une galerie d’art exposant chaque année une vingtaine d’artistes qu’elle représente sur la scène internationale.

Nabil Hamdouni, architecte

Le point de départ ? Un bâtiment industriel qui avait connu durant deux siècles plusieurs transformations, devenant ainsi « une sorte de sédimentation architecturale ». Les traces du passé, les hauteurs sous plafond, les verrières d’atelier et la lumière omniprésente donnaient un charme fou à l’ensemble. La rénovation a donc visé à réaffirmer l’authenticité du bâtiment existant et à lui rendre son caractère traversant et fluide.

Sous les moquettes et les faux-plafonds sont apparus des planchers et des poutres en bois d’origine. Après une remise aux normes drastique, les murs ont été badigeonnés à la chaux, les verrières intérieures restaurées ou remplacées à l’identique. En façade, la briquette a été brossée et les châssis en acier rénovés. Une entrée a été recréée face au marché afin « d’intégrer pleinement la boutique dans son milieu urbain ». Ce travail architectural complet fait d’Empreintes un lieu hors des sentiers battus, vivant et inspirant.

INFORMATIONS PRATIQUES

EMPREINTES

5 rue de Picardie 75003 Paris
Du mardi au samedi
11h – 13h / 14h – 19h
T – +33 (0)1 40 09 53 80
@empreintesparis

Photos – Empreintes

OFFICINE UNIVERSELLE BULY

Pommade Virginale, Eau Triple, Huile Antique : pour ses flacons aux recettes millénaires, Officine Buly a demandé à Nicolas Daul de placer l'Histoire au cœur de ses boutiques.

Victoire de Taillac & Ramdane Touhami, fondateurs

Citoyens du monde, duo visionnaire et dénicheurs de belles endormies, Victoire de Taillac et Ramdane Touhami font revivre depuis 2014 la tradition de laparfumerie à la Française en redonnant vie à l’Officine Universelle Buly. Parfums, crèmes et savons Buly sont fabriqués à partir d’ingrédients naturels reconnus pour leur efficacité. S’inspirant des recettes du passé, simples et saines, et en y injectant le meilleur de la recherche de la cosmétique actuelle, Buly 1803 propose une large gamme de produits de beauté et de recettes sur-mesure permettant de répondre précisément aux besoins de chacun.

Buly 1803 compte aujourd’hui quinze boutiques au décor raffiné et joliment désuet, de Tokyo à New York en passant par Paris. Derrière le comptoir, à la façon des anciens apothicaires, les équipes accueillent et conseillent chaque client pour lui permettre de définir son propre rituel de beauté ; ou de trouver un cadeau singulier qui pourra être – comble de l’élégance – paré d’initiales embossées, assorti d’un mot calligraphié ou enveloppé dans des papiers damassés.

Nicolas Daul, architecte d’intérieur

Sous la Direction Artistique de Ramdane Touhami, l’architecte parisien Nicolas Daul a conçu la première boutique rue Bonaparte à Paris, puis cinq autres boutiques à travers le monde. Ce travail originel a permis d’établir ainsi les codes de l’architecture intérieure de la marque. Le brief était clair : « imaginer le décor des Officines Buly et réaliser leur aménagement intérieur dans le style d’un cabinet d’apothicaire parisien du XIXème siècle » explique Nicolas Daul. Le défi ? « Donner l’impression que la boutique ait toujours existé » et « créer un décor spectaculaire » tout en s’affranchissant de la réalité historique.

Suite à d’importantes recherches documentaires sur l’esthétique des anciens Hôtels Dieu, est née l’idée de perpétuer la tradition du comptoir, des hauts meubles en bois, des gravures et des alcôves. Au-delà de ces marqueurs communs, chaque Officine Buly est unique et « s’appuie sur des spécificités locales » et « un matériau dominant » détaille Nicolas Daul. Création de mobilier original en ébénisterie, sols en céramique, fresques murales, chaque établissement a été réaménagé du sol au plafond par des artisans. Le résultat est envoûtant.

INFORMATIONS PRATIQUES

OFFICINE UNIVERSELLE BULY

6 rue Bonaparte 75006 Paris
Du lundi au samedi
10h30 – 19h
T – +33 (0)1 43 29 02 50
@officine_universelle_buly

Photos – Officine Universelle Buly

EN APARTÉ AVEC Gaultier Rimbault-Joffard

Découvrez Gaultier Rimbault-Joffard à travers ses inspirations et ses outils fétiches dans un rendez-vous… en aparté.

En résidence dans notre Maison ARCHIK Paris
2020-2021

@gaultier_rj

MARGAUX KELLER

En 2019, Margaux Keller fonde sa propre maison d’édition Margaux Keller Collections, en association avec Anaïs Fretigny. Une maison d’édition qui propose des séries de meubles et d’objets en édition limitée, fabriquées localement par des artisans aux savoir-faire d’exception.

Après une formation à Olivier de Serres, elle intègre l’école Boulle à Paris dont elle sort diplômée en 2010 avec les félicitations du jury. Margaux Keller se forme alors sur les bancs de l’agence Philippe Starck, aux côtés d’Eugeni Quitllet. En 2011, elle est sélectionnée pour faire partie de l’équipe de design de la Fabrica, centre de recherche en communication du groupe Benetton. Mais forte de son attachement à sa ville natale, Marseille, elle ressent l’appel du Sud. Et décide en 2012 d’y créer sa propre agence de design global, développant des partenariats très variés avec Yves Saint-Laurent Beauté, Bibelo, Roche Bobois, Cartier, Made.com, La Redoute Intérieurs, Habitat, SIA Home Fashion et La Monnaie de Paris. En 2019, elle fonde sa propre maison d’édition Margaux Keller Collections, en association avec Anaïs Fretigny. Une maison d’édition qui propose des séries de meubles et d’objets en édition limitée, fabriquées localement par des artisans aux savoir-faire d’exception.

Margaux propose un design engagé : « Je ressens aujourd’hui la nécessité de montrer et de démontrer que l’on peut penser le design autrement, à une échelle plus raisonnée, en prêtant davantage attention à la provenance et à la fabrication de nos objets. Notre territoire local révèle des trésors et des savoir-faire qui se perdent. C’est notre devoir de designer que de les revaloriser et de prouver qu’un tel circuit est non seulement encore possible, mais qu’il est surtout bien plus riche, qualitatif et donc durable. »

Faisant dialoguer émotion, élégance et poésie, Margaux Keller Collections valorise l’artisanat ancestral dans ses trois premières collections : Vue Mer, Mistral Noir et Pin Parasol. Aujourd’hui, elle présente dans notre Maison ARCHIK parisienne sa nouvelle collection « Paradis perdus », proposant de revisiter notre lien affectif et émotionnel aux objets qui nous entourent. Un voyage à travers les codes et les traditions, pour penser les objets comme une madeleine de Proust.

À découvrir du 22 mars 2021 au 22 juin 2021 dans notre Maison ARCHIK parisienne.

INFORMATIONS PRATIQUES

Le studio Margaux Keller
74 rue Saint-Jacques
13006 Marseille

margauxkellercollections.com

Découvrez notre exposition

RED ÉDITION

RED Édition est une marque parisienne crée en 2006 par Cyril Laborbe. Mettant en lumière le savoir-faire d’artisans au Vietnam ou en Italie, leurs créations intemporelles mêlent caractère 50’ et écriture contemporaine à travers des pièces qui ont des choses à raconter.

Une histoire familiale, qui se dessine d’abord au Vietnam à travers une entreprise ancestral de laque. Le fondateur dessine la première collection baignée par sa culture asiatique et ses influences européennes. Mettant en lumière le savoir-faire d’artisans au Vietnam ou en Italie, leurs créations intemporelles mêlent caractère 50’ et écriture contemporaine à travers des pièces qui ont des choses à raconter. RED Édition fait la part belle aux matières, aux couleurs profondes, aux lignes architecturales et au travail artisanal du bois et de la laque. La marque allie élégance classique, inspiration contemporaine et glamour sans jamais faire l’impasse sur le confort.

Leur collection est présentée dans l’appartement RED au cœur du Marais. L’architecture classique du lieu est contrebalancée par des teintes audacieuses et des motifs graphiques, un savant mélange qui diffuse une ambiance aussi intime qu’élégante.

Réalisations sur-mesure, collaborations avec des architectes pour des éditions limitées – tel le Fauteuil James créé avec Romain Costa ou encore la collection Premier Acte pensée avec le talentueux designer Tristan Auer /// Wilson Associates, et habillée par Lelièvre Paris – la diversité des projets amène RED Édition à œuvrer dans le monde entier. Pour penser et réaliser des hôtels ou des restaurants, tels que L’Occitane Café by Pierre Hermé à Tokyo, l’hôtel Scribe à Paris, ou encore des espaces professionnels pour l’Oréal… et pousser toujours plus loin l’expression de leur singularité.

Une leçon particulière de style.

Le mot du fondateur, Cyril Laborbe :

« J’aime le design et le savoir-faire artisanal, je suis sensible à la noblesse du travail manuel. L’Italie et le Vietnam m’ont toujours séduit par l’éventail de leurs talents.

Depuis 2006, date de création de RED Édition, j’ai à cœur de créer des meubles simples, beaux, colorés, design. Et de travailler comme j’aime : entouré, secondé, motivé, inspiré par des amis, de super designers, des talents de tout poil… c’est ce qui fait la particularité et la richesse de Red Édition. Aimer la tendance mais penser au pratique, penser nos meubles pour vos intérieurs, rester proches de vos envies, rester sympathiques : avoir toujours à l’esprit que Red Édition c’est votre marque.

Imaginer nos meubles à Paris, les fabriquer à Milan, les vendre à Hong Kong, être plébiscités à Copenhague me réjouit ! »

INFORMATIONS PRATIQUES

L’appartement RED
L’art de vivre à la Française
38 rue de Blancs Manteaux
75004 Paris

rededition.com

Du 18 mars 2021 à fin juin 2021
à la Maison ARCHIK Marseille

Découvrez notre exposition

VILLE D’HIVER

Redonner vie à un lieu laissé pour compte est un magnifique pari. Ancienne usine de la Compagnie Générale des Eaux d’Arcachon reconvertie en hôtel, la Ville d’Hiver promet un véritable bond hors du temps.

L’âme de la Ville d’Hiver est palpable – celle de l’hôtel tout autant que celle du quartier qui lui donne son nom. A l’heure où la maison souffle ses dix premières bougies, elle offre un séjour à travers les siècles. Une fois sa voiture garée, son train débarqué et ses valises posées, il suffit au visiteur de se laisser porter. Ici, tout se découvre à pied. On rejoint la mer en dix minutes, tandis que la forêt de pins jouxte directement la propriété. Le quartier, résidentiel, est un havre de paix du plus bel effet qui porte dans sa mémoire plus de cent ans d’histoire.

Retour dans le passé. En 1865, Emile et Isaac Pereire, entrepreneurs des chemins de fer, fleurent l’explosion du tourisme sur le Bassin d’Arcachon. Alors que la ville triple sa population en été, les deux frères cherchent à rentabiliser leur investissement 365 jours par an. Une idée ne tarde pas à germer : à une époque où la pénicilline n’a pas encore été découverte, les sanatoriums sont encore ce qu’il se fait de mieux pour soulager les tuberculeux. La côte Atlantique n’en compte alors aucun. Eurêka ! Plus de 300 villas cossues destinées aux malades et à leurs – riches – familles sortiront de terre en un temps record sur les hauteurs d’Arcachon. Bienvenue à la Ville d’Hiver.

En 2020, le quartier n’a rien perdu de sa superbe – seulement ses malades. Au gré d’une balade le long de ses petites rues sinueuses – on dit qu’elles ont été dessinées afin d’empêcher tout courant d’air de se créer, nocifs pour les tuberculeux – une architecture singulière se dévoile. Pas une maison ne se ressemble trait pour trait ! Ce joyeux pêle-mêle hybride emprunte aux styles néo-gothique, mauresque, à la maison coloniale et même au chalet suisse leurs attributs distinctifs qui donnent son caractère unique à chaque villa. Ces maisons, que l’on dit “arcachonnaises”, et leur quartier, sont aujourd’hui inscrits à l’inventaire des Monuments Historiques de France.

C’est donc au cœur de cette ville dans la ville que se sont installés Nathalène et Olivier Arnoux. Leur hôtel, ils l’ont découvert sous les ronces. S’ils pensaient s’établir du côté du Cap Ferret, ils tombent sous le charme de l’ancienne usine élévatrice de la Compagnie Générale des Eaux, édifiée en 1884 et propriété de la mairie depuis sa mise hors-service. Le bâtiment est nu, en friche, dépourvu de vie. Le pari est de taille : faire revivre tout un pan de l’histoire d’Arcachon. En 2009, après dix mois de travaux, le couple inaugure un hôtel flambant neuf, qui semble avoir pourtant toujours existé. Si l’usine abrite désormais les lieux de vie communs, ce sont bien dans deux nouveaux bâtiments créés ex-nihilo que s’imbriquent les chambres. Un tour de force pour l’architecte Emmanuel Graffeuil qui, un siècle plus tard, a su redessiner les contours de l’architecture sans pareille du quartier. Une villa d’époque adjacente à la propriété complète l’offre d’hébergement qui comprend dix chambres, en tout.

Conjuguant les styles et les époques, l’hôtel la Ville d’Hiver semblerait dater lui aussi de 1884, sans paraitre démodé. Prônant une esthétique intemporelle, les lieux se parent d’un savant mélange de rééditions de design du début du siècle, avec notamment une belle sélection de mobilier de l’éditeur danois Gubi, qui apporte la juste touche de modernité, et de meubles chinés sur les brocantes ou dans les greniers familiaux. Les murs s’habillent de toiles d’artistes locaux ou de reproductions authentiques de grands maîtres. Le bois vient se frotter au cuir, les tissus irlandais jonchent les banquettes, la couleur s’étale sur de grands tapis et de larges bouquets de fleurs. Avec un peu de flair, on se surprend à déceler un côté british à l’ensemble, le mariage des couleurs – sols bleu roi par-ci, touches audacieuse de vert, de violet et de magenta par là – faisant foi d’un certain anticonformisme. Touché : Nathalène Arnoux est une fervente amatrice du style éclectique des intérieurs d’Outre-Manche.

Autre fait marquant à la Ville d’Hiver : la douceur de son atmosphère. Réminiscence du passé curatif du quartier ou véritable état d’esprit, tout n’est que quiétude. L’écrin, certes, y est pour quelque chose : les moquettes au sol adoucissent les pas, le bois omniprésent rappelle les maisons de famille, la lumière – du jour ou artificielle – saupoudre le tout d’une chaleur irrésistible.
Les services n’en déçoivent pas moins. L’accueil se fait avec le sourire aux lèvres, grâce à un personnel fidèle à la maison depuis son ouverture. Le restaurant, un bistronomique, sert une cuisine authentique et généreuse où les locaux se rendent souvent en pèlerinage – l’adresse est une des meilleures d’Arcachon. Le spa, co-créé avec la marque de cosmétiques éco-responsables et naturels Dr. Hauschka, prolonge la détente avec des soins du visage et des massages de haut vol, couronnés d’un hammam. L’option piscine est aussi des plus délectables : creusée dans l’ancienne cuve de l’usine des eaux, elle se trouve à l’abri des courants d’air, comme cachée sous une marée d’herbes folles. Après quelques brasses toniques, on se love dans les fauteuils style Strandkorb, ou “corbeille de plage”, très appréciées des plages fraîches d’Europe du Nord, idéals pour se perdre dans l’intrigue d’un bon livre.

Profondément culturel, l’hôtel aime convier ceux qui placent l’art au coeur de leurs vies. Les expositions de photos et de peintures s’enchaînent mais ne se ressemblent pas. On croise dans les couloirs des écrivains assignés à résidence – l’hôtel édite des recueils de nouvelles régulièrement. Les pièces de décoration ont souvent une histoire, à l’instar de ces vases exposés dans le salon, façonnés par un surfeur rencontré sur une plage de Californie. L’été, c’est au bord de la piscine que l’on s’attarde pour écouter un concert a capella. À l’image de sa première vie, la Ville d’Hiver revigore et apaise corps et esprits.

INFORMATIONS PRATIQUES

20 avenue Victor Hugo 33120 Arcachon
05 56 66 10 36
@hotelvilledhiver

 

Photographe – Alexis Atteret
Texte – Fanny Liaux

LE MONDE DE DEMAIN

Terrain de jeu grandeur nature, cité idéale, utopie d’un nouveau monde : l'espace Darwin à Bordeaux est un hymne à l’innovation. Entre stratégie low tech et initiatives pédagogiques, ce lieu incarne un écosystème à lui seul. Un exemple visionnaire à suivre !

Ici le culot prévaut. La localisation de Darwin crée déjà la surprise avec le choix de cette ancienne caserne militaire de 20 000 m2, située Rive Droite des Queyries, de l’autre côté de la Garonne. Le site s’impose dans un quartier en réhabilitation basé à quelques minutes de l’hyper centre. L’entrepreneur Philippe Barre et son équipe ont fait le pari de ces berges portuaires et ouvrières, de l’autre côté de l’eau, longtemps réputées « malfamées » auprès des Bordelais. Le concept aussi est précurseur. Depuis 10 ans, cet univers, dont l’appellation Darwin doit tout au chantre de l’adaptation, milite pour l’évolution, le mouvement, la prise de conscience et l’action. Une ambition qui fait écho à l’ère de l’urgence écologique.

Hybride avant tout.

Comment ça marche ? Une ferme urbaine voisine avec une épicerie bio, dotée de denrées en vrac et un restaurant attenant, « le Magasin Général », baptisé ainsi en référence aux fonctions premières du lieu, ainsi qu’à sa capacité, puisqu’il affiche au compteur 15 000 couverts par mois, presque un record en France. Voilà pour l’alimentaire ! Quant aux activités physiques, le site valorise l’effort et la diversité des pratiques, entre un skate park grand format, un terrain de bike polo, ou encore le club nautique des Marins de la Lune, qui permet de faire de la voile, de ramer en pirogues ou kayak ou de surfer en stand up paddle.

 

Après le défoulement du corps, place à la création artistique dans tous ses états. Nombreux sont ceux qui se sont exprimés ici, comme en témoignent les murs magnifiés de photographies, dessins ou graffitis de divers street artistes, tels que Zarb du collectif Fullcolor, Jeff Soto, Laurence Vallières ou encore Goin. Autre curiosité, les fameux tetrodons. On rappelle le concept : ce petit module conçu à partir de containers, créé à la fin des années 1960 représente un nouvel habitat industrialisé et bon marché aux usages variés. Il s’essaime en 42 exemplaires sur l’espace darwinien. Pour peaufiner le tout, le mobilier se pique de récup, assume sa provenance vintage et en fait même un parti pris. Canapés cossus voisinent avec des tables de ferme dans une ambiance

guinguette matinée de hip hop. Ici on danse !

La vision d’un enfant du pays

A l’origine de Darwin, Philippe Barre, enfant du pays, amoureux des grands espaces et inquiet pour la planète. Fort de son background de communicant et de son intérêt pour le recyclage, il milite pour l’environnement et la responsabilité sociale. En 2005 il fonde Evolution, un premier incubateur, prémice de Darwin, pour lequel il se met à chercher un espace de 1 500 m2. Quête infructueuse, il s’éprend finalement pour les quelques 20 000 m2 de la caserne Niel, haut lieu militaire, terre d’accueil de nombreuses friches, en voie d’être rasée. En 2009, le rachat est négocié sur 10 000 m2 des bâtiments Nord avec un but : préserver au maximum l’existant. Cinq ans plus tard, rebelote, Darwin née et obtient le marché des magasins Sud sur un hectare supplémentaire. Économiquement innovant et écologiquement responsable, Darwin attire l’attention de fonds privés tout en militant en faveur d’une action positive, d’un mode de vie collaboratif, et d’un impact environnemental limité. Et ça marche, puisqu’un Darwinien émet cinq fois moins de gaz à effet de serre qu’un salarié tertiaire classique. 80% des déchets y sont recyclés et l’électricité ne provient plus du nucléaire, mais d’Enercoop, une coopérative citoyenne, qui produit une alimentation électrique 100% verte. « Péril climatique, effondrement de la biodiversité, raréfaction des ressources, prolifération des risques… On peut laisser le temps décider à notre place de l’issue de notre civilisation. Ou privilégier l’action sur les déclarations, l’ambition sur la résignation. La question n’est plus d’être optimiste ou pessimiste, mais déterminé » assume le fondateur.

En transition

« Au-delà de l’approche technique globale, ce qui distingue surtout Darwin d’autres lieux, c’est son souci constant d’impliquer ses usagers dans une gouvernance écologique collective » évoque Jean- Marc Gancille, co-fondateur de Darwin. L’engagement dans la transition écologique est un préambule incontournable. La stratégie « négaWatt », à l’échelle du site, conjugue performance énergétique et recours aux énergies renouvelables. L’obsession pour cette sobriété énergétique est tangible dès les travaux : agencement bioclimatique des espaces, refus de la climatisation, optimisation de l’éclairage naturel et attention permanente portée aux économies d’énergie grise pendant le chantier. Dans la conception et l’isolation, priorité est donnée aux matériaux d’isolation bio-sourcés et à l’optimisation de l’inertie thermique du bâtiment. Résultat des courses, après deux ans d’exploitation, l’opération de réhabilitation BBC s’avère plus que performante. En 2015 Darwin déploie une toiture photovoltaïque de 480 m2 qui vise l’auto- consommation avec 100 000 kWh annuels produits. Beau score, permettant de rendre les commerces – le restaurant et l’épicerie bio – autonomes en énergie électrique. Ce n’est pas tout, outre son engagement auprès d’Enercoop, Darwin opte pour une production de chaleur transitoire au gaz, et vise un raccordement au réseau de chaleur collectif en géothermie.

Le recours de la techno

Pour s’impliquer, il faut comprendre : c’est pourquoi  Darwin a développé une interface numérique. Sous le nom de code MIUSEEC pour (Métrologie Intelligente des Usages pour la Sobriété Energétique et les Eco- Comportements), elle permet à tous les occupants du lieu de mesurer leur contribution à l’effort. En couplant l’interface à l’ordinateur central de chaque bâtiment, des capteurs moulinent l’ensemble et font remonter toutes les informations sensibles. On y recense les impacts écologiques de la vie sur site : consommations de fluides, productions de déchets et taux de recyclage, économies d’eau réalisée grâce aux eaux pluviales récupérées, consommation alimentaire incluant la part du bio et du local, l’évolution des parts modales des transports domicile/travail etc… Autant d’éléments retracés en transparence et en temps réel. Pour encourager chacun à faire mieux dans sa démarche de transition. Ces bonnes pratiques sont contagieuses car, selon une enquête sur l’évolution des usages responsables, près de 70% des darwiniens affirment exporter les éco-gestes appris au bureau. Il faut dire que le plan d’actions est costaud et les possibilités multiples. Exemples ? Tout le mobilier et les aménagements du lieu sont issus de matériaux récupérés – parfois issus du chantier lui-même -, les logiques d’économie circulaire sont encouragées par des plans de déplacement inter-entreprises et une stratégie zéro déchet initiée via une filière de recyclage. La dynamique du changement passe aussi par l’apprentissage, entre ateliers de réparation collaborative et initiatives d’agriculture urbaine qui mêlent permaculture, aquaponie, compostage des déchets organiques des commerces et jardinage hors sol ! Un « upcylcing » à tout crin, pour préserver le lien social dans la frugalité.

Le nerf de la guerre

Aujourd’hui, Darwin est devenu un lieu emblématique de l’entrepreneuriat à Bordeaux. Il réunit sur 5 500 m2 quelques 230 sociétés, assurant plus de 500 emplois, dont beaucoup créés sur site. Le chiffre d’affaires ? Environ 100 millions d’euros sur un lieu qui revendique la fonction de premier co-working de France et accueille aussi des pépinières. Centrées sur les métiers du développement durable, elles s’articulent autour d’incubateurs et de fonds d’investissement. Au total, 20 millions d’euros ont été investis dans Darwin avec un soutien de partenaires privés réduit à la portion congrue, environ 5 %. Une visée économique qui reste sociale et solidaire, puisque Darwin accueille également vingt associations – représentant ensemble 5 000 adhérents – propose une quinzaine de logementsd’urgence et bungalows, compte une antenne Emmaüs et héberge le CCAS (Centre communal d’action sociale) de Bordeaux. Les visiteurs suivent, se comptabilisant à 10 millions en 10 ans, un record de fréquentation qui en fait désormais un lieu phare des circuits touristiques et une « place to be » bordelaise.

INFORMATIONS PRATIQUES

87 Quai des Queyries 33100 Bordeaux
www.darwin.camp
@darwin.camp

Photographe : Jérome Galland

HEDONIC

C’est un coffre-fort où se mêlent effluves de bois, de cuir, et senteurs mécaniques. Un lieu où se rencontrent tradition et modernité, automobiles et architecture.

Catherine & Serge Heitz, Fondateurs

Le point de départ ? « Créer un lieu unique qui rassemble nos deux activités phares. Automobile Consulting, reconnu comme le spécialiste de la restauration des Porsche de collection. Et Hedonic, une marque forte, véritable mode de vie, qui a pour vocation la personnalisation de motos (Harley Davidson, Triumph) et de Porsche, et la création d’objets dérivés customisés, numérotés et façonnés à la main par des artisans. Ce laboratoire d’idées nouvelles avait besoin d’un lieu unique façonné par des artisans aussi ! » explique Catherine Heitz. Deux bâtiments se font face. L’un tout en bois, typique des codes du bassin et de la presqu’ile du Cap Ferret, est destiné aux « bolides » de collection – restaurés dans les règles de l’art – mis en scène façon parking New Yorkais, avant leur départ dans le monde entier. Le second, façon ‘white box’ recueille les produits personnalisés. « Le blanc immaculé s’est imposé naturellement, pour mettre en scène nos produits. Seule entorse chromique, une hélice mobile derrière une grille noire sur mesure, cachant la ventilation ». Ou le culte du détail ! Dans le même esprit, une salle de réception et de séminaire accueille les plus passionnés.

Julien Castilla, Ferronnier d’Art

Julien Castilla et son équipe ont eu de nombreux défis à relever dans cette réalisation. « Il a fallu créer une porte de coffre-fort, afin de laisser les gens découvrir le cadeau qu’ils venaient de s’offrir. Malgré sa taille imposante (700kg), cette porte devait être incroyablement légère pour pouvoir être maniée. Mr Heitz avait la vision d’un coffre à jouet, et nous l’idée de quelque chose de monumental, à la hauteur des œuvres mécaniques révélées. Le coffre-fort y répondait parfaitement, car il évoque l’aspect brutal des mécaniques, et le raffiné de l’objet de luxe ».

Le reste du projet a eu lui aussi son lot de challenges. « Le bâtiment possédait déjà des poutres Eiffel. Mais on a dû faire face à de nombreuses contraintes techniques pour garder cet esprit atelier des années 20, tout en proposant un champ visuel le plus large. Il a fallu éviter les poteaux et tout autre élément occultant, et donc mélanger les poutres acier à des poutres en aluminium sans provoquer les phénomènes de « caisson ». Un travail minutieux, contraint par la date d’inauguration du lieu. Un vrai travail d’orfèvre !

INFORMATIONS PRATIQUES

HEDONIC

11-13 avenue du Général de Gaulle
33950 Lège-Cap-Ferret
T – 09 81 13 03 93
@hedonic_store_cap_ferret

GALERIE DU COTÉ

À cinq minutes du centre ville de Biarritz se dévoile une adresse confidentielle comme on aime, à la fois galerie et maison d'édition avec pour mots d'ordre: créativité et artisanat.

Marc-Alexandre Ducoté, Fondateur

Éditions du Coté est une maison d’édition de mobilier et d’objets d’art fondée en 2016. Sa singularité ? Son ancrage sur le territoire du Pays Basque, sa démarche, plus proche de celle d’une galerie, et son univers assez personnel, éloigné des tendances du monde du design. Permettre à des artisans locaux, détenteurs de savoir- faire remarquables, de tisser des collaborations avec des artistes à l’univers onirique, c’est ce que recherche Marc-Alexandre. Lui qui vient du milieu de la mode, lassé par ce monde éphémère et effréné, il a souhaité créer un projet valorisant le temps, le territoire et les gens. Ainsi, une collection peut mettre plus d’un an à être élaborée, peu importe, l’intention étant plus le plaisir de la création que la contrainte de la commercialisation. Chacune des collections est conçue en édition limitée, distinguant la singularité de chaque création, développant une économie locale et réduisant l’impact écologique de chaque projet. L’importance est donnée à des thématiques sur le long terme, évoquant les Landes. Ainsi « Artzain » – « Berger » en basque -fait référence à la terre, alors que « Ondulation » rappelle davantage l’océan. L’artiste Ucka Ludovic Ilolo a par exemple collaboré avec Daniel Lizarralde, restaurateur de mobilier, et Florent Canini, métallier, afin de concevoir Ekano (image de gauche), cet objet dansant entre sculpture et mobilier. Beau et utile.

Elodie Maentler, Architecte d’intérieur

Elodie et Marc-Alexandre forment un duo, à la ville comme au bureau. Architecte d’intérieur, Elodie dirige sa propre agence Maentler Architectes d’Intérieur. Et tout naturellement, une synergie se crée avec la maison d’édition de Marc-Alexandre, Elodie proposant à ses clients d’intégrer des pièces sur ses projets. L’idée d’un espace partagé émerge, un espace dédié à la création : la Galerie du coté née, un lieu confidentiel que l’on visite sur rendez-vous ou lors des expositions estivales.

A la croisée du design, de l’art et de l’artisanat, la galerie présente tant des pièces de la maison d’édition que des artistes locaux émergents, portant les mêmes valeurs de singularité, durabilité, et fabrication locale. « Nous sélectionnons ensemble chacune des pièces » explique Elodie.

Cet espace est le résultat de la rénovation d’une maison d’architecte de 1952, dans laquelle un gros travail d’épure a été nécessaire pour pouvoir faire vivre l’activité d’une galerie au travers du passé du lieu. Pluriel par essence, ce lieu de vie fait se mêler groupes de lectures, expositions, dîners, curieux et personnalités créatives… une intention partagée dans nos Maisons Archik !

INFORMATIONS PRATIQUES

Galerie du Coté

15 allée des Trois Fontaines 64200 Biarritz
Le jeudi et vendredi
10h — 12h / 15h — 18h
Sur rdv du lundi au mercredi

@editionsducote @galerieducote

Photographe : © Claudia Lederer

EN APARTÉ AVEC les Fondateurs d’ARCHIK

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filmmaker ⓒThibaut Koralewski