ALISON THIRION

Du dessin préparatoire au volume, Alison Thirion joue avec les perceptions, donnant forme à des céramiques graphiques et sculpturales, réalisées une à une à la main et en petites séries.

Au gré de ses collections, elle pétrie la terre comme les références au passé. Musique, littérature ou architecture : les arts sont partout. Ils infusent son travail et inscrivent ses pièces dans une relative intemporalité. Rencontre au coeur de son atelier en région parisienne, là où la tête pense, la main transforme, la terre cuit et la chimie opère.

E—O Alison, pourriez-vous nous parler de votre parcours ? Comment la terre et le volume sont entrés dans votre vie ?

A—T Bien que ma formation initiale soit éloignée de l’artisanat d’art (ndlr : elle a travaillé comme chargée de pub pendant plusieurs années), j’ai toujours cultivé intimement et avec passion un univers créatif ponctué d’expérimentations, de photographies, de peinture… avec le dessin comme fil rouge. C’est lors d’un cours d’expression plastique, où nous travaillions sur la forme et l’abstraction, que j’ai eu envie d’expérimenter le volume. À ce moment-là je tournais en rond dans ma pratique artistique, j’ai senti le besoin d’évoluer autrement vers la forme et la terre est apparue comme une évidence. Après des cours de loisirs, ma décision était prise, la céramique prenait toute la place, je ne pensais plus qu’à ça ! J’ai donc entamé une reconversion auprès de Grégoire Scalabre qui m’a formé au tournage, et qui reste aujourd’hui mon référent. Le dessin est toujours là, sous une autre forme !

Quel rapport entretenez-vous avec votre atelier ? Comment influe-t-il sur votre manière de travailler ?

Lorsque j’ai commencé la céramique, j’ai quitté Paris pour m’installer dans un petit village à 50km de Paris, au coeur de la forêt de Rambouillet. Je suis entourée de nature c’est donc très paisible et parfait pour me concentrer. Au départ, mon atelier était dans un petit coin de la maison mais j’ai finalement investi tout le salon pour travailler… C’est dire l’influence ! Je me levais parfois la nuit pour défourner ou à l’aube pour tourner. Je ne compte plus les journées et semaines qui ne se terminaient jamais ! Aujourd’hui les choses s’organisent autrement. J’y suis toujours comme chez moi, même si plusieurs kilomètres nous séparent. J’y ai mes habitudes, mes repères, c’est mon refuge. C’est là que tout commence. L’atelier évolue en même temps que moi, j’y bouge souvent les choses pour qu’il soit toujours le plus adapté à mes besoins.

Vos créations semblent se situer entre tradition et contemporanéité. Que voulez-vous transmettre à travers elles ? Une certaine idée de l’intemporalité ?

Je cherche avant tout à faire des objets singuliers, équilibrés, décalés, que l’on a l’impression d’avoir toujours connus, mais en même temps que personne n’a jamais faits. J’aime que mes céramiques soient épurées dans la forme et qu’elles gardent la vibration du fait main. Mes connaissances assez limitées en céramique (je m suis un peu rattrapée depuis !) m’ont permises d’être très libre dans la création. J’ai pris le temps de faire des choses personnelles, qui me ressemblent. J’essaie donc de transmettre à travers elles l’exigence de la matière, sa force et sa fragilité, mais aussi la pluralité qu’elle permet et son intemporalité en effet…

Toutes vos pièces sont produites en petites séries, et bien évidemment à la main : une contrainte technique ou une réelle conviction ?

J’ai appris à tourner parce que je voulais faire, produire, toucher. J’ai besoin de ce contact avec la matière et je passe beaucoup de temps à la fabrication de mes pièces. Et puis j’aime le caractère unique que ça leur donne. De toute façon, j’ai un petit atelier et un petit four, qui ne me permettent ni une grosse production, ni de grosses pièces… pour l’instant en tout cas !

À travers les collections « Cocteau » ou bien « la Muralla Roja », on peut ressentir l’importance du passé et de son empreinte, le désir de transmettre ou perpétuer un héritage culturel. Quel est votre rapport à l’histoire ?

Je travaille beaucoup en amont de la réalisation d’une pièce. Le dessin, l’architecture et toutes les formes d’art sont des sources inépuisables d’inspiration. J’aime beaucoup la céramique, évidemment, mais finalement ce n’est pas cette discipline qui inspire le plus mes pièces. Je m’en détache souvent pour aller puiser ailleurs. Ces deux collections sont liées à mon histoire personnelle. Je dessine depuis petite et Cocteau est un artiste dont j’admire l’audace et la pluralité. Son approche du plein et du vide, la symétrie des corps et la poésie de son trait s’associent parfaitement à la porcelaine. Quant à la Muralla Roja, c’est un clin d’oeil à mon intérêt pour l’architecture et à mes origines espagnoles. Plus qu’un vase, qu’une tasse, mes pièces sont un peu unepart de moi, de ma personnalité que je transmets à travers elles.

Avec votre collection Muralla, vous sortez pour la première fois du monochrome pour faire entrer la couleur dans votre travail. Comment avez-vous appréhendé cette audace chromatique ?

Je dois vous avouer que la couleur me fait un peu peur autant qu’elle me fascine. Elle est puissante, complexe et selon moi doit apporter quelque chose à la pièce. Si elle est juste décorative, cela ne m’intéresse pas vraiment. Je lui préfère alors la couleur naturelle de la terre, souvent parfaite. Ici le bleu fait référence à la méditerranée, les nuances d’ombre et de lumière de la Muralla Roja, le ciel. On y voit parfois un clin d’oeil à Majorelle ou à la Grèce, pourquoi pas ! J’aime que chacun s’approprie l’histoire.

Comment avez-vous choisi de traduire dans cette collection l’esthétisme constructiviste de ce chef d’oeuvre post moderniste ?

Je voulais que l’objet soit inspiré et utilise les codes de cette architecture de Ricardo Bofill, sans pour autant simplement reproduire. On retrouve les nombreux escaliers dans les découpes des pièces, et l’installation de cubes permet de retrouver les lignes. La photo et la mise en scène de mes pièces font d’ailleurs partie intégrante de l’objet. Celam’aide à transmettre leur histoire justement et à les intégrer dans un univers.

Que représente la ville pour vous ?

La ville m’inspire, son architecture notamment. J’aime lui emprunter des détails. Je suis d’ailleurs plus à l’aise à l’idée de m’emparer d’un sujet déjà passé par l’homme ; l’art, l’architecture par exemple sont des thèmes qui nourissent mon travail. La nature, elle, est si parfaite qu’elle a quelque chose de sacré. J’ose moins m’y aventurer.

Quelle importance a pour vous le contact avec la matière ?

Lorsque je passe du dessin à la terre, j’ai besoin de tous mes sens. Ça commencedès le pétrissage de la terre, son humidité, sa fermeté, son odeur, sa couleur… C’est une expérience à chaque fois. Je ne pourrais pas m’en passer. J’ai des pièces complexes à réaliser. Inconsciemment je pense que je rallonge le moment du contact avec la matière, le façonnage pendant lequel je découpe, gratte, peaufine la terre crue. C’est mon moment préféré.

Le dessin compte beaucoup dans votre travail. Mais laissez-vous place à l’improvisation ?

Malheureusement non. C’est quelque chose que j’aimerais savoir faire, être plus spontanée. Mais le travail en amont et le dessin sont des étapes dont je ne sais pas encore me passer. J’ai besoin de collecter des mots, des images, puis de faire des croquis et d’étudier les proportions avant de me lancer. Quand je passe à la réalisation, la pièce est déjà bien aboutie, il ne me reste plus qu’à tester ses volumes.

La création manuelle est souvent un exercice solitaire qui permet de se recentrer sur l’essentiel. Mais aimeriez-vous être entourée pour créer ? Avez-vous fait des collaborations avec d’autres créateurs ?

J’aime être seule dans l’atelier. Ça n’a pas toujours été le cas. J’ai mis du temps à m’y faire car j’aimais partager mon espace de travail. Au-delà de l’aspect pratique, c’est aussi une autre énergie. On peut échanger, se donner des conseils, simplement discuter. Maintenant que je suis seule, en effet, les collaborations commencent à voir le jour. Il y a un projet avec la céramiste Emmanuelle Roule encore en sommeil mais qui, je l’espère, verra bientôt le jour. Il y a également une collaboration avec Pia Van Peteghem qui sera exposée lors des Journées de la Céramique au sein du quartier Saint Sulpice à Paris (27 au 30 juin 2019).

Quelle sera la thématique de votre prochaine collection ?

J’ai plein d’envies et des projets qui attendent de voir le jour, depuis longtemps pour certains. C’est important pour moi de prendre le temps. J’ai des carnets et des planches d’inspiration qui commencent à se multiplier. Je laisse mûrir les idées. Ça me permet de faire le tri car il y en a beaucoup, mais elles ne sont pas toujours bonnes ! À court terme, je voudrais développer la collection Intervalle qui me tient à coeur, composée de pièces fortes et singulières sortant un peu de l’univers de l’art de la table, notamment avec une lampe. J’aimerais aussi explorer davantage la terre nue. Affaire à suivre…

Des adresses favorites à Paris ?

Le Musée Guimet : c’est une superbe source d’inspiration et la modernité de certaines pièces, pourtant centenaires, est vraiment étonnante. Les Ateliers de la Manufacture de Sèvres valent aussi le coup d’oeil quand on aime la céramique et les ateliers. Sinon, j’adore la librairie Yvon Lambert, rue des Filles du Calvaire, et la boutique À Rebours pour sa sélection pointue. Ça fait longtemps que je n’ai pas flâné à Paris, ça me donne envie.

INFORMATIONS PRATIQUES

Crédits ©2020 Texte – Emmanuelle Oddo
Photos – Gaëtane Girard & Tiphaine Caro
Article issu de la Revue n°l selon ARCHIK

LA CAFETIÈRE MOKA

La cafetière la plus populaire au monde vit-elle ses dernières heures ? Retour sur un objet iconique et design qui a traversé nos vies et nos cuisines.

Elle a maintenant plus de 85 ans mais il semble impossible de lui donner un âge, pas plus que de lui donner un nom d’ailleurs. Plutôt que “Moka”, les italiens l’appellent affectueusement “machinetta”, nous “cafetière italienne”. Il faut dire qu’on lui doit une fière chandelle. Celle d’avoir fait rentrer l’expresso dans les foyers quand il n’était alors réservé qu’aux gens fortunés ou aux baristi des cafés de quartier. Tout cela grâce à son génial inventeur, Alfonso Bialetti, qui utilisa la vapeur d’eau sous pression pour infuser rapidement le célèbre breuvage. Mais aurait-elle gardé son éternelle jeunesse sans ses huit jolies facettes qui la rendent reconnaissable entre toutes sur un étal ?

Son corps en aluminium et sa poignée en bakélite ont fait entrer le design industriel et la modernité dans les foyers dès les années 30. Elle ne les a plus quittés depuis, passant de la chambre d’étudiant désargenté à la cuisinière de grand-mères nostalgiques. Dans les années 50, sa période faste, elle s’est affublée de ce drôle de personnage à moustaches levant le doigt comme on hèle le garçon de café, représentation cartoonesque d’Alfonso Bialletti. Ce n’est pas ce qu’elle a fait de mieux. Mais elle a réussi la gageure d’être un des produits ménagers le plus populaires au monde tout en étant exposé dans des musées comme le Science Museum de Londres.

On a tous une histoire avec elle et dans l’oreille son petit chant strident qui chuchote “le café est prêt”. Malgré le succès, elle est restée abordable et s’est adaptée à toutes les tailles de foyers. « De un à dix huit cafés » disait la réclame selon la taille choisie, avec toujours la même promesse : faire couler dans nos tasses de citoyens pressés un jus bien serré qui allait nous réveiller pour la journée.

Mais les dosettes sont arrivées qui ont juré sa mort. Bien sûr elle tente de résister en colorant sa robe, en jouant l’écolo et en se réinvantant chez son cousin Alessi. Mais cela suffira-t-il à enrayer sa chute, quand tant de contrefaçons donnent maintenant une bien mauvaise image d’elle ? Les icônes ne meurent jamais… dans nos souvenirs tout du moins.

INFORMATIONS PRATIQUES

Crédits © 2020 Texte – Eric Foucher
Illustration – Nastia Sleptsova
Article issu de la Revue n°l selon ARCHIK

LEÇON DE STYLE

Charline et Baptiste sont tous deux esthètes. Férus d’art, de design, de mode, en un mot, de création. Ils nous ouvrent les portes de leur appartement marseillais, véritable cabinet de curiosités.

Après 5 ans d’une vie aixoise où Charline dénichait de nouvelles marques de prêt-à-porter pour sa boutique quand Baptiste créait sa première école ESDAC (École Supérieure de Design, d’Arts Appliqués et de Communication), ils décidèrent de délaisser la Sainte Victoire pour la Bonne Mère. Et c’est dans le quartier des antiquaires qu’ils posèrent leurs valises : un choix de coeur mais aussi de raison. À la fois calme et commerçant, à proximité du Vieux-Port et des grands axes, ce quartier était idéal pour ces deux citadins. Quant à l’appartement, ce fut un véritable coup de coeur dès la première visite. Très lumineux avec de beaux volumes et des propriétaires charmants « qui nous ont fait penser à nous », nous confient Charline et Baptiste. Ils s’y sont alors projetés immédiatement, les deux chambres donnant sur un coeur d’îlot leur apportant un sentiment de quiétude malgré le fait d’être en hyper centre. Évidemment, ils l’ont remis à leur goût et ont repensé plusieurs aménagements.

Tous deux fins gourmets, il était important de privilégier une grande cuisine. L’idée d’avoir une cuisine semi-ouverte se révéla être un bon compromis entre l’espace espéré et l’ordre constant de la pièce. Elle fut donc déplacée le long des fenêtres afin de bénéficier de la clarté naturelle. Et pour être à la hauteur de sa cuisinière, elle fut habillée de chêne et de marbre et parée de Gaggenau, tel un bijou dans son écrin.

Le parquet à larges lattes, en bois massif, permit quant à lui d’agrandir les volumes et de donner une certaine profondeur aux pièces. À l’arrière et au calme, les chambres au charme fou furent réaménagées et investies avec des teintes douces, laissant la part belle à la végétation luxuriante du balcon. Tout y est patiné, le couple aimant l’idée que les matériaux révèlent leurs plus belles aspérités. Le résultat est là : l’architecture classique est audacieusement contrebalancée par le choix subtil des éléments contemporains, qui y ont parfaitement trouvé leur place. Ici, tout respire l’élégance. Les matériaux finement sélectionnés dialoguent avec une collection d’oeuvres et de pièces de design, qui viennent twister les classiques moulures et cheminées.

Les chaises Prouvé dialoguent avec une chaise Diamond de Bertoïa et une table Kristalia, un masque aux matériaux de récupération d’un élève répond aux nombreux éléments tribaux dont se passionne Baptiste, parmi lesquels un authentique masque du Vanuatu. Aux murs, un tableau de l’artiste espagnol Eduardo Romaguera fait face à une oeuvre du peintre argentin Ronaldo Enright à l’aspect tribal, acheté dans la galerie Eric Aknin. Les luminaires ne sont pas en reste : des suspensions de Benjamin Hopf pour Formagenda, une applique de Fabrice Berrux pour Dix Heures Dix et un lustre Gino Sarfatti chiné dans le si joli quartier de Santo Spirito à Florence. C’était en août 2014. 5 ans plus tard, de nouveaux projets de vie les attendent, ne restant plus qu’à souhaiter aux prochains propriétaires une belle et heureuse tranche de vie.

LES FÉTICHES DE CHARLINE ET BAPTISTE

Masque du Vanuatu

Appartenant à la collection Guigues et acheté dans la galerie Franck Marcelin à Aix, ce masque du XIXème siècle est un cadeau de Charline pour Baptiste, passionné d’art océanien et aborigène. Provenant du Vanuatu, il est composé de matériaux très bruts, de feuilles de bananiers, de terre et de chanvre.

Bouquet de fleurs

Chaque semaine, Baptiste fait livrer à sa tendre et chère un bouquet de fleurs en provenance de Mon Fleuriste Préféré, artisan fleuriste à Marseille. Charline aime cette touche de gaieté et de vie dans l’appartement, lui permettant de rythmer son intérieur en fonction des saisons.

Aquarelle de Michel Ciry

C’est une histoire de souvenirs. Pour Charline, car l’oeuvre représente un champ de pommiers à Varengevillesur-Mer dont elle est originaire. Pour Baptiste, qui fut charmé un beau jour de vacances par les oeuvres de ce peintre normand. Peinte dans les années 60, on arrive encore à ressentir sur cette aquarelle la brume du matin, cette atmosphère normande si particulière qu’aimaient tant les impressionnistes.

archik-la-revue-article-interieur-particulier-photo-1

Guide Michelin Rouge Italie

L’Italie est pour le couple un pays de coeur. Baptiste, y ayant vécu plus jeune, connait chaque région mieux que celles de son pays natal. Tombés particulièrement amoureux de la Toscane, ils s’y ressourcent. Les cyprès florentins, les domaines viticoles, l’art de vivre italien les inspirent. Le Guide Rouge n’est qu’une excuse pour répertorier les classiques, leurs adresses fétiches et confidentielles quant à elles sont bien gardées dans leurs mémoires.

WISHLIST D’HIVER

Une Wishlist d’hiver chic et feutrée alliant accessoires déco et pièces de designer que l’on rêve d’offrir ou de s’offrir. De quoi, nous l’espérons, vous inspirer pour les mois à venir…

Lampe Alabaster Totem 3, Albâtre, Allied Maker Triode Design

Fauteuil Lana, Laine de Momostenango Guatamela, Agnes Studio

Tasse Segment, Grès blanc, Alison Thirion 

Bougie Dyptique, Sapin de Lumière, Notes de sapin et cèdre

Lampe de table Autumn, Noyer, Ferréol Babin 

Bouquet de fleurs hivernal, La Fleur de Chardon, Toulouse 

POP UP STORES D’HIVER

Conçus comme d'authentiques intérieurs et appartements, ces lieux éphémères invitent tant au délassement qu’à la convivialité.

La tendance est à l’éphémère cet hiver !

Plusieurs marques s’emparent de boutiques parisiennes pour retranscrire leurs univers et les transformer en de véritables intérieurs à vivre et à shopper. Ainsi, le magazine en ligne The Socialite Family a conçu le Socialite Christmas, une boutique éphémère mettant en scène son propre univers ainsi que ses nouvelles éditions et coups de coeur. Le magazine Milk Décoration a pour sa part collaboré avec la boutique-laboratoire de Lafayette Anticipations, A Rebours, pour proposer une sélection éclectique d’objets et accessoires sélectionnés par la rédaction. Madame M, sous l’esprit de Emily Marant (Studio Marant) et Jean-Baptiste Charpenay-Limon, a investi quant à elle Joyce Gallery et réinvente le pop-up store classique en proposant des lectures, souvenirs de voyages, mobilier chiné ou pièces plus contemporaines à collectionner.

Conçus comme d’authentiques intérieurs et appartements, ces lieux éphémères invitent tant au délassement qu’à la convivialité. Ils offrent une vision plus contemporaine du marché de Noël, en offrant pour tout les goûts, allant du petit accessoire au mobilier design.

Si vous passez plutôt les fêtes à Marseille, nous vous invitons à venir découvrir notre pop-up hivernal imaginé par la galerie arlesienne La Marchande des 4 saisons, alliant pièces intemporelles et contemporaines.

ON AIME

Découvrir et offrir des cadeaux singuliers et particuliers

INFORMATIONS PRATIQUES

Pop-up stores d’hiver

Socialite Christmas
12, rue Saint Fiacre – Paris 02
Du 1e décembre au 31 décembre 2018

Milk x A Rebours
46, rue Sainte-Croix de la Bretonnerie – Paris 04
Du 23 novembre au 6 janvier 2019

Madame M
168, Galerie de Valois – Paris 01
Du 23 novembre au 6 janvier 2019

ARCHIK x La Marchande des 4 saisons
50, rue Edmond Rostand – Marseille 06
Du 6 décembre au 2 février 2019

PRIVATE CHOICE

Une déambulation esthète pour les amoureux de la création contemporaine, mais pas seulement.

Plus qu’une semaine avant le lancement du salon confidentiel Private Choice, à Paris.

Chaque année depuis 2013, sous la direction de Nadia Candet, une sublime collection éphémère d’oeuvres d’art et de design se déploie, le temps de la FIAC, dans un bel appartement Haussmannien, situé à quelques pas du Grand Palais.

Cette année, nous pourrons découvrir dès le 15 octobre les pièces de Constance Guisset, Yann Delacour, Mara Fortunatovich, Pierre Guariche, Carlos Cruz Diez pour ne citer qu’eux… mais aussi les créations des designers Binōme, exposés et édités par ARCHIK l’an dernier.

Pour s’y rendre, la visite improvisée n’est pas de bon ton, mais si une invitation est nécessaire, personne n’est exclu pour autant : il suffit de s’inscrire au préalable sur le site internet.

Une déambulation esthète pour les amoureux de la création contemporaine, mais pas seulement : Nadia Candet a le don de mêler les époques et confronter les genres. Eclectisme garanti !

ON AIME

La sélection éclectique et sélective

INFORMATIONS PRATIQUES

Private Choice

Adresse sur invitation – réservations en ligne
Du 15 au 21 octobre 2018
Site Web

THE CORNICHE’S SECRET

Inspiré de la Corniche à Marseille, le projet présenté à la Design Parade Toulon évoque cette sinuosité du bord de mer.

Lancé en 2016 par la Villa Noailles, et dans la ligne de Design Parade Hyères, Design Parade Toulon est le premier concours et festival d’architecture d’intérieur en France. Le 28 juin dernier était inauguré la 3ème édition de cet évènement, immanquable dans le milieu.

Pour l’occasion, dix jeunes talents finalistes du prix investissaient l’ancien palais épiscopal de Toulon : chaque compétiteur s’est vu allouer un espace de ce bâtiment du XVIIIe siècle, où livrer sa vision d’une « pièce à vivre méditerranéenne ».

Lauréat du prix – ex aequo avec le duo Kim Haddou et Florent Dufourcq – le jeune marseillais Antoine Chauvin (diplômé de l’ECAL à Lausanne) présentait une proposition conceptuelle, radicalement différente des autres, intitulée « The corniche’s secret ».

L’an dernier, il s’était déjà fait remarquer avec ses Capsule Bay présentées à l’ECAL : un module de chambres superposées créées à l’aide du système de diviseurs flexibles Workbays conçu par Ronan et Erwan Bouroullec pour Vitra afin de personnaliser les bureaux selon les besoins.

Inspiré cette fois de la Corniche à Marseille, « formidable point de vue sur la Méditerranée », le projet présenté à la Design Parade Toulon évoque cette sinuosité du bord de mer à travers la réinterprétation de ses éléments en mobilier d’intérieur : bancs, lampadaires, plate-formes et roches étaient repensés de manière à créer une pièce bleue modulable et zen.

L’habillage bleu de la banquette, pièce maîtresse du projet, a été créé par Jean-Baptiste Moutte, fondateur de l’atelier de restauration et de tapisserie Relax Factory, à Marseille, qui soutient le designer depuis ses débuts. La fameuse réalisation sera d’ailleurs visible tout le mois d’octobre dans la vitrine de l’atelier, à une encablure du Vieux Port : l’occasion rêvée de retrouver ses racines marseillaises.

ON AIME

L’audace de ce projet méditerranéen

INFORMATIONS PRATIQUES

Design Parade Toulon

69, cours Lafayette – Toulon
Exposition jusqu’au 30 septembre
Site Web

© Portrait SAY WHO

ALCOVA PAR BOUROULLEC

Composée de vases et d’alcôves teintés, la collection a été conçue comme une sculpture mobile.

Coup de cœur ARCHIK de cet été : la dernière collection de vases « Alcova », imaginée par les frères Bouroullec en collaboration avec la célèbre maison de verrerie italienne WonderGlass, et présentée en avril dernier lors du dernier Salon du meuble de Milan.

Composée de vases et d’alcôves teintés, la collection a été conçue comme une sculpture mobile dans un subtil jeu d’ombres et de transparence, et emprunte la palette de couleurs des natures mortes du peintre italien Giorgio Morandi.

« Nous avons abordé ce projet de manière brutale et primaire, en travaillant sur l’épaisseur de la matière et en nous laissant guider par le processus, cherchant à préserver toute la magie du ballet de verre fondu manipulé par les maîtres verriers », révèlent les deux frères.

Les frères Bouroullec, qui ont collaboré avec plusieurs maisons d’édition comme Hay ou Cappellini, et qui ont fait l’objet d’expositions muséales(Design Museum à Londres, Arts décoratifs à Paris) nourissent depuis longtemps un interet pour le verre, comme en témoignent leurs travaux réalisés au CIRVA (Marseille) entre 2001 et 2006.

Passionnée par ce matériau aux multiples possiblités formelles et chromatiques, la Maison ARCHIK met aussi le verre à l’honneur lors d’une exposition inédite inaugurée début septembre à Marseille, à l’occasion d’Art-O-Rama… A suivre !

ON AIME

L’aspect à la fois très brut et travaillé des pièces

INFORMATIONS PRATIQUES

Ronan & Erwan Bouroullec 

ATELIER LUMA SUNFLOWER

En totale harmonie avec la nature, le lieu a su s'en inspirer pour son architecture.

Créé par la Fondation LUMA (Arles), l’atelier LUMA est pensé comme un think tank, un centre de recherche et de production interdisciplinaire qui vise à imaginer des façons innovantes et durables d’utiliser les ressources naturelles et culturelles de la région.

« De la valorisation des déchets agricoles à la promotion de l’artisanat traditionnel, en passant par la facilitation de rencontres entre créateurs audacieux, l’atelier développe des solutions locales à résonance globale. L’équipe LUMA et les participants au projet sont issus de tous horizons : designers, architectes, artisans, ingénieurs, botanistes et développeurs du monde entier se côtoient quotidiennement pour repenser l’avenir du territoire et participer à sa dynamisation. Le respect de l’environnement et l’économie circulaire se trouvent au centre de sa démarche dans laquelle le design est employé comme outil de transition. »

Parmi les nombreux projets menés et soutenus par l’atelier LUMA, on retrouve Sunflower Entreprise, collectif de designers et ingénieurs (Thomas Vailly, Antoine Rouilly, Philippe Evon, Thierry Fourgeaut) qui cherchent à recycler les agro-materiaux locaux en source de revenus alternative.

Grâce à leurs avancées sur le sujet, les déchets issus de la culture de tournesols se découvrent une deuxième vie, tour à tour panneau d’isolation, matériau absorbant, boulon d’assemblage ou encore boîtier d’iPhone !

Car à y regarder de plus près, la structure mousseuse de la tige, les solides branches de l’écorce et les protéines de la fleur constituent finalement de précieuses ressources substantielles pour produire des biomatériaux innovants.

ON AIME

Quand écologique rime avec esthétique !

INFORMATIONS PRATIQUES

Atelier LUMA

45 Chemin des Minimes, 13200 Arles
www.atelier-luma.org

« RECYCLE » PAR CHANTAL CROUSEL

Les rebuts s’y dévoilent avec raffinement, redéfinissant ainsi le Beau.

Adeptes de design éco-responsable et d’art contemporain : l’exposition de l’année à ne pas manquer s’intitule « ReCycle », et se découvre à la Galerie Chantal Crousel (Paris).

Réflexion sur le pouvoir du recyclage d’objets réunissant dix-sept artistes significatifs, le parcours retrace l’évolution du principe d’assemblage et du potentiel de recyclage à partir d’œuvres pionnières depuis les années 1980 jusqu’à nos jours. À leur manière, ces artistes – comme Tony Cragg, Jean-Luc Moulène ou Haegue Yang – questionnent la notion d’objet recyclé, sa valeur sociale, économique et politique, afin de renouveler les systèmes de vision et de communication.

En définitive, l’exposition s’intéresse aux aspects des matériaux usagés, en défaut, ou en transformation. Autant de types d’altérations que l’on retrouve dans les œuvres exposées de Wade Guyton, Wolfgang Tillmans et Reena Spaulings. Les rebuts s’y dévoilent avec raffinement, créant des correspondances au-delà des frontières et redéfinissant ainsi le Beau.

ON AIME

Quand l’art contemporain s’intéresse de près aux enjeux écologiques !

INFORMATIONS PRATIQUES

Galerie Chantal Crousel

10 Rue Charlot, 75003 Paris
10 mars – 21 mai 2018

ATELIER CHUTES LIBRES

L’association propose des ateliers dans un équilibre parfait entre bricolage et recyclage.

Ancré dans les problématiques actuelles du design-écologique, les Ateliers Chutes Libres mettent à disposition leur stock de matériaux récupérés afin de réaliser soi-même ses objets déco.

Installés depuis peu à Paris dans le Viaduc des Arts (après des résidences au Centre Pompidou ou au 104), l’association propose des ateliers de deux à quatre heures, dans un équilibre parfait entre bricolage et recyclage. Encadrés par les designers et fondateurs de l’agence Prémices and Co (Camille Chardayre, Amandine Langlois et Jérémie Triaire) ainsi que des étudiants de l’Ecole Boulle, les participants apprennent à faire leurs tracés, choisir leurs outils et matériaux qui les aideront à réaliser leurs tables, fauteuils, lampes ou rangements que l’équipe diffuse sur internet.

« Approvisionnée par les rebuts qu’accumulent les musée lors du démontage des expositions ou la livraison des œuvres, la matériauthèque pousse à la curiosité. On fouille parmi les planches brutes ou teintées, d’aggloméré ou de bambou et, si besoin, on se sert dans l’assortiment de métaux ou de cuirs glanés chez les autres artisans du viaduc. » Difficile de faire plus local !

ON AIME

Le juste équilibre entre créativité, apprentissage et recyclage !

INFORMATIONS PRATIQUES

Atelier Chutes Libres

Le Viaduc des Arts – 47 avenue Daumesnil, Paris 12e
Site Web

LECLERE VU PAR FABRICE AUSSET

Connu pour ses univers inédits, exigeants et étonnants, Fabrice Ausset imagine chacun de ses projets comme une histoire unique.

Pour sa prochaine vente design du 28 mai, la maison de vente Leclere fait appel à l’architecte designer Fabrice Ausset pour mettre en scène une partie du catalogue au sein de sa galerie Studiolo, au coeur de Paris, dans le Sentier.

Connu pour ses univers inédits, exigeants et étonnants, Fabrice Ausset imagine chacun de ses projets comme une histoire unique, multipliant les références en matière de design et art contemporain : différentes époques, continents et formes d’art se retrouvent ainsi confrontés entre ancien et moderne, sobriété et baroque, minimalisme et opulence.

Cette prochaine scénographie, imaginée pour la maison de vente Leclere, sera l’occasion de découvrir une fois de plus l’habileté de l’architecte à conjuger design scandinave, italien, français ou brésilien et création contemporaine. Cette initiative démontre aussi la faculté de la maison de vente marseillaise à réinventer les codes du milieu, à travers des collaborations et mises en scène pointues.

ON AIME

L’univers feutré et éclectique de l’architecte

INFORMATIONS PRATIQUES

Galerie Studiolo

19 rue du Sentier
75002 Paris