EN APARTÉ AVEC KANN DESIGNDécouvrez Meghedi et Houssam les créateurs de KANN DESIGN, à travers leurs inspirations et leurs matériaux fétiches dans rendez-vous… en aparté.À (re)découvrir À la Maison ARCHIK ParisExposition chaise TAL À la Maison ARCHIK Marseille du 10 décembre 2020 au 28 février 2021FEU VERTInséparables, ensemble depuis toujours à se suivre aux quatre coins du monde, Charlotte et Jean-Baptiste ont fini par poser leurs valises dans une jolie maison de famille de la Pointe Rouge à Marseille. Découverte...Globe-trotters dans l’âme, et nouvellement parents, ils ont choisi cette ville méditerranéenne pour s’ancrer. Ils y ont tous deux leurs racines, proches de la mer et des montagnes qui remplissent leur temps libre et qu’ils aiment tant. Et jamais trop loin des sirènes du large…Le projet était clair : dénicher une maison avec assez d’espace pour faire grossir leur famille en herbe, tout en continuant à accueillir les amis de tous les horizons. Et cette maison-là avait tout pour leur plaire : des murs épais qui sentent bon le passé, un jardin arboré un peu ébouriffé, une vue incroyable sur le massif de Marseilleveyre, et… un petit plus architectural : une extension pensée par l’architecte Julien Monfort. En bref : une maison traditionnelle au charme fou mêlant subtilement des éléments contemporains. De quoi les convaincre immédiatement d’en faire leur port d’attache pour les prochaines années.A l’intérieur, il restait quelques travaux de finitions à entreprendre pour rendre la maison confortable et à leur goût. A l’extérieur par contre, Charlotte et Jean-Baptiste ont dû écrire leur histoire afin de créer un véritable jardin qui puissent accueillir des moments précieux de famille : se baigner, se rouler dans l’herbe et faire des barbecues entre amis.Peu experts en la matière, ils ont décidé de faire appel aux paysagistes Morvant & Moingeon en partant d’un brief clair : conserver au maximum les arbres et plantes méditerranéennes déjà présents, moderniser l’aspect extérieur de la maison, créer une pièce à vivre supplémentaire, un terrain de jeu et une piscine. Depuis le portail, un chemin devait permettre de structurer le jardin, en rendant aisée la circulation des poussettes. En fond du jardin, un atelier servant aussi de garage devait être valorisé et intégré dans le jardin.Côté style, Charlotte et Jean-Baptiste n’étaient ni partisans de l’ultra moderne ni adeptes d’un côté trop provençal. Mais plus d’un style « moderne décontracté », sans prétention. Mission assurée par les paysagistes, qui ont réalisé la conception globale de l’espace et le suivi de chantier. Un jardin cocon a vu le jour, dont les accents de modernité jouent avec le caractère traditionnel de la bâtisse. La composition subtile d’espaces de vie extérieurs dotés d’une piscine carrelée, d’une vaste terrasse en bois, d’éléments en acier et en pierre, d’une palette de végétaux contrastée et de mobilier contemporain, vient structurer l’espace dans un esprit graphique.Côté matériaux, un carrelage grès cérame beige clair a été utilisé pour la plage de la piscine, quand la piscine elle-même est en carrelage grès cérame dans un camaïeu de gris, donnant une couleur de ruisseau à l’eau. La terrasse, en bois exotique massaranduba, épouse le tout. Le chemin est en graviers concassés du Gard coloris beige, et les plantes sont un mélange de vivaces et graminées accompagnées de quelques arbustes décoratifs, dans de jolis pots Ravel.Quant à l’aménagement mobilier extérieur, il a été pensé comme pour une pièce à vivre, confortable et convivial. Un grand canapé d’angle propice à la détente, une grande table Fermob pour des déjeuners ou dîners entre copains, que viennent éclairer des baladeuses ludiques. Côté couleur, le corail vient dynamiser le vert kaki sans saturer le regard. Et le gris vert de la piscine joue avec le vert vif des platanes, créant une ambiance colorée et joyeuse.Aujourd’hui, cet espace est une véritable extension de la maison, qui se vit comme un salon six mois de l’année. Et qui a démontré toute sa valeur pendant ce récent épisode. Tous dehors, c’est le printemps !!INFORMATIONS PRATIQUESSite Web – Morvant & MoingeonCrédits photos – © Gabrielle VoinotCOLOR BLOCKChristophe est artiste avant tout, et décorateur globe-trotteur. Caroline est architecte d’intérieur, passionnée par son métier. Elle aime les intérieurs confortables et réfléchis, et lui le mélange des styles et des époques. S'en découle en synthèse des deux, un appartement éclectique au caractère évident, où les couleurs et les habitants s’entrechoquent joyeusement. Découverte…Après une première tranche de vie à Barcelone où ils se sont rencontrés, et deux enfants plus tard, Caroline et Christophe ont jeté leur dévolu sur cet appartement en entresol entièrement à rénover, et parfait à plusieurs égards. En premier lieu, sa situation privilégiée en plein cœur de Toulouse, dans un quartier à la fois vivant et familial, proche de poumons verts. Ensuite, son caractère : ses volumes, ses possibilités, la beauté et l’état de l’immeuble… et son accès privatif à une grande cave en sous-sol, lui donnant une dimension de petite maison.Caroline s’y est tout de suite projetée, et hésitation faite entre deux plans, l’a finalement amputé d’un studio, ce qui a naturellement déroulé le reste. Toute l’organisation de l’appartement a dû être modifiée pour moderniser la circulation, et tous les réseaux repensés. En duo, ils se sont occupés du chantier : elle dans la réflexion fonctionnelle et esthétique, et lui dans la maitrise d’œuvre. Le plan en U permettant une exposition différente dans toutes les pièces, le parti a été pris a été de travailler une couleur par pièce, les couleurs variant toutes en fonction de l’heure de la journée. L’entrée, à l’origine aveugle, fait aujourd’hui office de petit bureau et coin bibliothèque, éclairée par une ouverture en verrière ouvrant sur le salon. En enfilade, la cuisine a pris place dans l’ancienne pièce de réception. Passante et accueillant un espace salle à manger, elle est devenue une pièce conviviale, où ils reçoivent leurs amis et passent le plus clair de leur vie quotidienne. La salle de bains familiale remplace quant à elle l’ancienne cuisine. Restée volontairement blanche, c’est dans les carreaux de ciments que la fantaisie et la couleur ont trouvé leur place.Côté déco, Caroline et Christophe trimballent depuis presque 20 ans des meubles et des objets choisis qu’ils ont chinés ou dont ils ont hérités. Ils répondent souvent à des coups de cœur, rarement réfléchis, qu’ils essaient de marier au mieux avec des pièces plus modernes comme une table signée Jean Prouvé. L’ensemble, éclectique, ne manque pas de personnalité.Aujourd’hui, et particulièrement dans cette période, ils vivent merveilleusement bien dans cet appartement familial qui leur ressemble. C’est la « maison » du bonheur, toujours pleine d’amis et d’enfants. Si bien que Caroline a installé son agence en sous-sol, dans un cocon qu’elle s’est aménagée sur mesure. Et nous faisons partie de ces privilégiés qui ont eu la chance d’y être conviés, pour un moment assurément intime et joyeux.LES FÉTICHES DE CAROLINE ET CHRISTOPHELampe en cuivre du salonC’est une œuvre originale de Christophe. Après avoir réalisé sa première exposition à Barcelone, il a ouvert avec ce qu’il avait gagné son premier bar saisonnier sur la Costa Brava nommé « La Hola ». Cette lampe a été conçue pour le bar, telle une vague qui s’ondule grâce à du cuivre de climatiseur déroulé et repositionné. Elle a trouvé une seconde vie dans leur salon, pièce parfaite pour habiller la grande hauteur sous plafond.Gazinière La CornueIssue de la maison de famille de Caroline à Castelnaudary, elle appartenait à sa mère. Quand celle-ci a emménagé à Toulouse, Caroline et Christophe venaient d’acquérir leur nouvel appartement. Véritable souvenir de famille, ils l’ont récupérée, restaurée et lui ont trouvée une place de choix. Du fait de ses 300kg, elle n’aurait pas pu être installée en étage !TV Space AgeCette petite télévision, très connue de l’ère Space Age, a été offerte à Christophe par son père, véritable fan de ce courant, mais aussi du bolidisme. Il l’a trouvée à Sète, chez un brocanteur spécialisé dans ce genre de pièces. Elle fonctionne toujours, en noir et blanc. Ils s’en servent parfois pour regarder des vidéos, ou en lampe, grâce au bruit / neige, en saturant complètement le grain.INFORMATIONS PRATIQUESCrédits photos – © Fabien Sans et Sophie TomMATIÈRE SENSIBLEFlorian et Sophie sont deux passionnés de voyages, d’artisanat et d’antiquité. Deux amoureux du geste, de la proportion et de la matière. Épris à la ville comme à la vie, ils ont créé ensemble le studio Sensible Paris. Pas étonnant que leur cocon parisien regorge de Beau. Le Beau comme mode de vie.Bien plus qu’un simple décor, un intérieur est pour Florian et Sophie la matérialisation d’une identité. Et la leur est précise, forte et sensible à la fois, remplie d’histoire. On la découvre dans leur intérieur parisien, non loin des Abattoirs, entre les Buttes Chaumont et la Villette. Des volumes, des éléments anciens préservés, du charme à revendre et des proportions étonnantes, cet appartement aux airs d’Alice au Pays des Merveilles avait tout pour leur plaire. Il est alors devenu le décor de leur audace, évoluant au grès de leur trouvailles.Côté rénovation, le parti pris leur est apparu évident : ouvrir, libérer la lumière, dégager les perspectives. Très graphiques, les cheminées en marbre noir ont été le point de départ pour construire toutes les ouvertures. La cloison entre la chambre parentale et le salon s’est ainsi effacée devant une verrière style atelier. Et pour faire rentrer la vue végétale du cœur d’îlot de la cuisine, une deuxième cloison vitrée a été bâtie, en réponse à la sortie citadine du salon, créant un espace traversant et jouant avec la lumière. Cette envie de végétaliser s’est poursuivie dans le salon avec le choix d’un papier peint panoramique évoquant une canopée et donnant au salon le rôle de poumon de l’appartement. Chaleureuse et bien proportionnée, cette pièce de vie accueille les grandes tablées et les moments plus intimes autour de sa cheminée et de son foyer… actif !Si le salon en est le poumon, la cuisine est le cœur de l’appartement : on y reçoit les amis, les secrets s’y chuchotent le nez au-dessus d’une casserole, et on y refait le monde autour de l’îlot et de ses tabourets Frama. Les choix y sont graphiques et forts, assumés : carreaux de ciment granito au sol très géométriques, verrière brutaliste, et pour adoucir l’ensemble, partout des touches de laiton. Sur le plan de travail, la part belle est faite à l’art de la table et aux céramiques.Côté mobilier, les choix sont radicaux, audacieux et éclectiques. On y trouve de nombreuses références aux « Jeunes Loups » des années 50 (Paulin et Guariche en tête) et leur mobilier aux proportions idéales. Pièce maîtresse, la table en orme, entourée de chaises Amsterdam éditées par Steiner (A.R.P. 1952) retapissées vert d’eau. Au mur, la superbe applique cerf-volant, très contemplative, flotte au-dessus de la canopée. Et plus loin, un élégant fauteuil Saturne de Burov en cuir noir, dessiné en 1957 et réédité en 2010, confortable et léger.Au milieu, un meuble administratif double colonne, un ampli orange pop Wega, un poêle prussien polychrome, des appliques Flos et un banc d’église graphique avec son dossier ondulé. Sans oublier par-ci par-là des objets ramenés de voyages : masques japonais ou africains, céramiques, colliers maasaï, véritables hommages à l’artisanat vernaculaire.Le tout, sous la lumière diffuse de l’opaline. On pourrait y passer des heures, tant les histoires se croisent et les sensibilités sont communes. L’appartement est vivant et ça se sent… comme l’envie de se faire accompagner par ce duo sensible !LES FÉTICHES DE SOPHIE ET FLORIANAmpli tuner WegaCe modèle d’ampli tuner de 1965 dessiné par le designer danois Verner Panton a été chiné avec les tout premiers salaires du couple. De couleur orange, rare et emblématique de son époque, il ne laisse personne indifférent et continue de faire danser famille et amis dans le salon !Applique G25 de Pierre GuaricheCette applique « cerf-volant », en métal laqué noir et laiton avec son réflecteur micro-perforé blanc, est une édition de Pierre Disderot de 1952. Pour Sophie et Florian, il s’agit d’un des modèles les plus aboutis de l’architecte français. Ils aiment sa forme poétique, la patine de ses matériaux mais aussi ses trois modes d’éclairage – direct, indirect et réfléchi. Une véritable sculpture fonctionnelle, intemporelle.Bouteille à sakéChinée à Kyoto durant leur voyage de noces, cette bouteille à saké, traditionnellement appelée Tokkuri, est une pièce antique. Son col accidenté a été réparé au Kintsugi, technique japonaise utilisant laque et poudre d’or, non pas pour masquer ses imperfections mais au contraire pour les souligner. Ce sont donc ses blessures qui révèlent la beauté et la singularité de cet objet chargé d’histoire.SuspensionsCette paire de luminaires en cloche a été chinée par Florian et Sophie à Stockholm alors qu’ils rénovaient la cuisine de leur appartement. Suspensions en laiton perforé de design suédois des années 1950, elles sont éditées par Boréns Boräs. Le couple a tout de suite adoré leur matériau chaleureux, leur forme délicate et leurs perforations rappelant les créations de Paavo Tynell.INFORMATIONS PRATIQUESCrédits photos – © Gwenn Dubourthoumieu METROPOLISBoris et François, « vieux couple » de parisiens d’adoption comme ils aiment se présenter, ont la chance d’habiter un joli loft jouxtant le Parc des Buttes Chaumont. Visite...Alors que leurs caractères divergent et qu’ils travaillent dans deux univers totalement différents : la cosmétique pour l’un et l’administration universitaire pour l’autre, ils se retrouvent toujours depuis 20 ans pour aménager et décorer.En amateurs d’art et de décoration, ils passent le plus clair de leurs week-ends à fréquenter des expositions, flâner aux puces ou à découvrir des boutiques de déco, et affinent ainsi leur goût, laissant place à l’éclectisme.Cet appartement, ils l’ont trouvé sur une petite annonce, après des mois à éplucher tous les magazines immobiliers parisiens. C’était il y a 15 ans, ils habitaient Bastille où ils espéraient continuer à vivre. Boris l’a vu seul. François, malgré ses réticences – ils ne connaissaient pas le quartier et avaient à l’époque quelques préjugés sur le 19ème – a accepté de le visiter. Et ils s’en souviennent comme si c’était hier : c’était un samedi matin ensoleillé, et les quatre mètres de baies vitrées, la lumière et un petit détail architectural (le croisement parfait de lignes horizontales et verticales) ont levé tous les doutes. Un vrai coup de cœur !Les propriétaires précédents le quittaient après des mois de rénovation, la peinture de la pièce principale et l’électricité avaient été refaits à neuf. Boris et François ont donc seulement dû remplacer la moquette blanche à bouclettes plus que passée par un parquet huilé en chêne larges lattes dans le séjour, et par un jonc de mer chocolat à l’étage où se découvrent la chambre et le coin bureau. Plus tard, la salle de bains a été revisitée : dans son jus années 80, mais propre et fonctionnelle, ils s’en étaient lassés. La décoration en revanche s’est construite petit à petit, meuble par meuble, objet par objet, lampe par lampe – le couple en achète compulsivement… Aujourd’hui, la décoration est confortable. Les nombreuses lampes permettent de créer une lumière tamisée et agréable. Le résultat est un ensemble de meubles qui ont tous une histoire, chinés minutieusement, à l’image d’un collectionneur construisant sa collection.Aujourd’hui, Boris et François ont envie de changement. Deux possibilités s’offrent à eux : soit ils agrandissent en récupérant le rez-de-chaussée, actuellement à destination de boutique, soit ils repartent sur un nouveau projet. Et dans ces deux cas, un architecte d’intérieur s’impose, pour apporter un regard neuf sur des espaces qu’ils maitrisent presque trop. Et nous sommes ravis de les accompagner dans cette quête de renouveau !(HOLY)WOODAlexandre Reignier est designer, père de deux petites filles, et partage sa vie avec Aude, influenceuse et thérapeute holistique à plein temps.S’installer dans une maison en bois était pour eux le résultat d’un réel changement de vie. Installés dans le centre-ville d’Aix-en-Provence, Alexandre et Aude ont souhaité dès la naissance de leur première fille une vie plus saine, en phase avec leurs nouveaux projets de vie. En recherchant un terrain pour construire leur maison, Alexandre a découvert sur Instagram l’univers d’Atelier Ordinaire, un studio d’architecture spécialisé dans les constructions en bois, pures et minimalistes. Quelques échanges après, le projet était né. Implantée à Ventabren, à quelques minutes d’Aix-en-Provence, cette maison de 80 m² sur deux étages se love sur un terrain de 586 m². L’environnement était important pour le couple, amoureux de la nature : la maison devait être totalement intégrée dans le paysage et ouverte sur l’extérieur. Un cadre rêvé pour fonder une famille dans un milieu rural, tout en gardant la proximité avec la ville.Vivre dans une maison en bois, c’est vivre constamment, été comme hiver, avec une ambiance chaleureuse. « Le bois procure un confort et un bien-être qu’aucun autre matériau peut apporter » nous confie-t-il. La façade, en Douglas pré-grisée avant montage, lui donne cet aspect patiné dans le temps. Elle oscille entre le gris, marron et bleu selon la lumière et les saisons, et contraste à merveille avec la douceur de l’épicéa, utilisé à l’intérieur de la maison.Concernant l’ameublement, la majorité du mobilier est intégré au bâti, permettant une structuration assez pure des espaces. Les autres pièces se déplacent sans cesse au gré des envies et des nouvelles créations d’Alexandre. Son credo : une décoration minimaliste, où la simplicité prime dans toute sa splendeur.La collaboration d’Alexandre avec Atelier Ordinaire a tellement été fructueuse qu’ils continuent à travailler ensemble sur d’autres projets, prônant encore et toujours les lignes pures et le matériau bois.Si aujourd’hui, Alexandre et Aude se sentent épanouis dans cette maison, de nouveaux projets de vie les attendent. Ils nous ont confié à la vente cette première réalisation, qui se trouve dans notre collection de biens « À Vivre », attendant ses prochains propriétaires ! Et on les en remercie chaleureusement.INFORMATIONS PRATIQUESAlexandre ReignierSite Web : www.alexandre-reignier.com Compte Instagram : @alexandrereignierCrédits photos portraits – © The Socialite FamilyINFORMATIONS PRATIQUESLa Baleine59, cours Julien – Marseille 06 Du mardi au dimanche. de 8h à 23h T-0413251717 @labaleinemarseilleCrédits ©2020 Texte et Photos -Eric Foucher Article issu de la Revue n°l selon ARCHIKWILD THINGÀ travers sa démarche, totalement responsable, il s’attèle à ne choisir que des essences locales.Ébéniste était une vocation pour Lorien. Ayant grandi au milieu des montagnes et des forêts ariégeoises, il a toujours eu un profond respect pour la nature. Depuis toujours admiratif de ses formes, de ses couleurs et de ses textures, il passait des heures à l’observer en détail. Et souvent enfant, dans l’atelier de son grand-père, il aimait passer du temps à le regarder travailler le bois. C’est donc tout naturellement que Lorien s’est à son tour mis à travailler ce matériau empli de souvenirs, avec la volonté de créer de ses propres mains.Pourtant, son premier choix professionnel s’est porté sur le secteur de la glisse. Puis, il y a cinq ans, il a entrepris une reconversion au Lycée des Métiers de l’Ameublement à Revel. Une formation qui lui a permis d’acquérir les compétences et techniques nécessaires pour exercer le métier d’ébéniste, et ainsi de réaliser son rêve. Après sa formation, il travaille à Paris dans l’agencement de boutiques de luxe, puis pour l’aménagement de jets privés. Ainsi, son regard s’affûte, il se plaît alors à bâtir des espaces. Mais l’envie d’être libre de ses propres créations devient plus forte, et Lorien ouvre en 2016 son propre atelier, Wild Thing, dans le quartier de la Patte-d’oie à Toulouse. C’est dans ce nouveau cadre qu’il développe du mobilier, mais aussi des pièces plus petites et décoratives, sur lesquelles il peut expérimenter plus facilement de nouveaux designs.Animé par le design et l’architecture, il avoue s’inspirer de la modernité de la période des années 1930 à 1960, intemporelle, et du style minimaliste et organique très actuel. Ses pièces rendent avant tout hommage à ce noble matériau, et représentent une juste balance entre une nature brute et des formes plus délicates, plus légères. Un veinage particulier, une craquelure, un défaut, sont autant de traces naturelles que Lorien met en valeur pour apporter une singularité à l’objet. Pour ses pièces de mobilier, plus abouties, il fait appel à des techniques d’ébénisterie comme le plaquage, l’assemblage, ou le cintrage, qu’il revisite ou détourne.À travers sa démarche, totalement responsable, il s’attèle à ne choisir que des essences locales. S’il vient à mêler ses créations en bois avec d’autres matériaux, il s’attache à ce qu’ils soient issus de l’upcycling, une pratique émergente qui tend à récupérer des matériaux obsolètes afin de leur donner une nouvelle vie. Pour les chanceux toulousains, vous avez la possibilité de lui rendre visite à son atelier, où vous pourrez choisir l’essence de bois que vous souhaitez pour votre pièce sur mesure. Pour les autres, direction son site internet où un bon nombre de ses pièces sont encore disponibles !INFORMATIONS PRATIQUESWild ThingSite Web : www.wildthing.shop Compte Instagram : @wild_thing_workshopCrédits photos – © Marie MarchandiseCOLLECTION PARTICULIÈREAprès 40 ans de vie commune, quelques aménagements entre leurs personnalités éclatantes et plusieurs déménagements, Claude et Corinne sont toujours aussi fougueux et passionnés. Par l’art évidemment, et aussi par l’architecture. Découverte…L’art habite leurs vies. Il s’adresse à leurs sens, à leurs émotions, à leur intelligence. Il les nourrit. Lui, entretient un rapport spontané à l’art, fondé sur le plaisir de la découverte. Le beau l’emporte sur le concept, mais l’un ne va pas sans l’autre. Pour elle, l’art est plus intuitif : elle est curieuse et toujours prête à de nouvelles expériences artistiques, elle cherche, elle découvre, elle écoute ses émotions.L’un et l’autre n’imaginaient donc pas vivre dans un lieu aseptisé. Alors quid de la Cité Radieuse de Le Corbusier à Marseille ? « Elle me ramène aux maisons de poupées lorsque j’étais une petite fille, c’est certainement ce qui a déterminé mon engagement » explique Corinne. Pour Claude, c’est aussi un retour à son enfance car il a vécu dans une maison contemporaine en béton brut de décoffrage toujours présente à son cœur. Alors cette première visite, que nous avons provoquée, ils l’ont abordée comme « les visiteurs touristes » du Corbusier sans se projeter personnellement. Une visite qui a fait son chemin… Pourquoi pas. TOUT était là. Il a suffi de réinventer, en respectant l’esprit de ses créateurs, des équipements aujourd’hui obsolètes comme la cuisine par exemple.Pour se faire, nous les avons mis en contact avec un des architectes partenaires d’ARCHIK au goût pointu Julien Fuentes. Le courant est passé, et un échange enthousiaste d’idées a conduit à la réalisation du projet final satisfaisant pour chacun. Quant au choix du mobilier, il a fallu réinventer un décor adapté aux proportions imposées par l’architecture. Retour aux années 50 / 60, mais comme l’art a une histoire et eux aussi, Claude et Corinne ont intégré au décor une série de sièges d’époque Louis XV dans la plus pure tradition du style classique français (bois peint et soierie). En les mariant avec des éléments contemporains comme « la Coffee Table » d’Isamu Noguchi ou la table roulante d’Angelo Ostuni. Un soin particulier a été apporté à l’éclairage en respectant là encore le choix des concepteurs : les lampes GRAS de DCW Éditions cohabitent ainsi avec la lampe Parentesi d’Achille Castiglione.Aux murs, quelques œuvres d’artistes contemporains répondent à un dialogue interactif que le couple, fin collectionneur, a imaginé. Pour la plupart en noir et blanc, ces œuvres ont comme support l’écriture et / ou, le symbole. La grande hauteur sous plafond qu’offre la mezzanine leur a permis d’installer deux œuvres de grande dimension : la première, un visage issu du street art, répondant à une œuvre monochrome qui se confond avec son support, le néant, convoquant ainsi L’Être et le Néant.Le tour était joué. Et cette cellule du Corbusier se transformait en un lieu qui leur ressemble, une œuvre dans l’œuvre. Jusqu’à une prochaine aventure !LES FÉTICHES DE CORINNE ET CLAUDEUtopia, Didier Faustino – mélaminé blanc et plexi glaceDidier Faustino est un artiste et architecte français, vivant entre la France et le Portugal. À travers ses différents projets, il mêle l’architecture, les performances, les installations et les vidéos. Dans cette œuvre, Faustino s’interroge sur « l’Être » dans ses dimensions sociales et politiques. L’œuvre est belle par sa simplicité, on écrit « Utopia » et tout s’écroule et les lettres tombent une à une, le mot, l’image. Tout est dit.Black ass, Dan Miller – feutre sur papierDan Miller est un artiste autiste américain qui, en sublimant son handicap, a atteint une notoriété reconnue par les institutions artistiques internationales comme le MoMA ou la Biennale de Venise. Dan Miller, sortant ainsi de son enfermement, laisse libre court à son imagination et ses inventions : il décline ses obsessions en répétant sur le papier les signifiants qui s’y rapportent jusqu’à l’illisible. L’œuvre « Black Ass » en est une illustration émouvante par son histoire et sa simplicité qu’apparente.À l’avenir, Kelly Schacht – vinyle et néonKelly Schacht est une jeune artiste belge très active. Avec cette œuvre À l’avenir, à venir, l’avenir … l’artiste joue sur les mots et leurs signifiés. Elle nous propose ainsi un support sur lequel le spectateur peut participer de manière interactive : à chacun sa lecture. Cette œuvre est ludique, libre et joyeuse. Les lettres en vinyle sont directement collées sur le mur et « Venir » est un néon lumineux, rendant l’œuvre très esthétique. Elle répond de façon optimiste aux précédentes.INFORMATIONS PRATIQUESCrédits ©2020 Photos – Olivier Amsellem Article issu de la Revue n°l selon ARCHIKCUISINE PARTICULIÈRECamille et Matthieu sont à la tête du restaurant très en vogue Ourea. En duo à la vie comme à la ville, ils sont tombés amoureux de Marseille, où ils ont décidé de s’installer il y a deux ans. Découverte de leur(s) cuisine(s)…Ourea est pour eux un lieu d’expression, de créativité et d’échange où la cuisine, ouverte sur la salle, permet à l’énergie de circuler. La cuisine de Matthieu est centrée sur le produit, généreuse et précise. Les vins sélectionnés par Camille sont dans le même esprit, élaborés par des vignerons passionnés dans le respect des sols et de la vigne.Et lorsque l’on évoque avec eux l’espace même de la cuisine, la réponse est claire, elle doit être appréhendée comme un outil fonctionnel : « En tant que chef ou restaurateur, nous passons énormément de temps dans notre restaurant qui est pour nous comme une seconde maison. L’espace cuisine doit donc répondre à nos besoins, qu’il s’agisse d’espace de stockage, de froid ou de chaud. Tout a une place et doit s’y trouver. Un chef est souvent minutieux et méticuleux, voire obsessionnel ! ». Qui dit fonctionnalité, dit praticité : la cuisine doit être assez grande pour pouvoir respirer, et être à taille humaine pour tout avoir à portée de main. Au restaurant, la cuisine est souvent partagée entre plusieurs personnes et plusieurs postes, il est donc important que chacun puisse y trouver sa place sans empiéter sur l’espace des autres.A la maison, Camille et Matthieu, se prêtent assez peu à l’expérimentation culinaire, préférant découvrir les merveilles des autres restaurants marseillais. En revanche, le plaisir de partager est bien présent lorsqu’il s’agit de recevoir leurs amis ou leurs familles. Les plats se transforment et deviennent plus familiaux. Pour Matthieu, c’est le moment de se recentrer et de revenir aux bases : le plaisir et la gourmandise.Dans leur appartement du centre, non loin de leur restaurant, leur cuisine n’est pas ouverte sur les autres espaces, mais ils ne ferment jamais la porte. « Nous pensons que la cuisine ouverte permet aux idées d’évoluer en dehors du seul monde de la cuisine. Les idées se confrontent à l’espace, aux gens, à tout ce qui peut accompagner une bonne recette comme la vaisselle ou le vin. » explique Camille.La cuisine de leurs rêves ? Une cuisine spacieuse, ouverte donc, avec de nombreux espaces de rangements, un beau fourneau à l’ancienne, et une jolie cave à vin bien remplie ! Un élément indispensable dans une cuisine ? Un pilon pour écraser l’ail, le point de départ de nombreuses recettes et un geste ancestral inspirant.Et avant de quitter la cuisine de Matthieu et Camille, nous en profitons pour leur demander une recette saine, familiale et réconfortante en ces temps… à vos fourneaux !Minestrone de légumesIngrédients 1 kg de fèves | 1 botte de carottes fanes | 500 gr de brocolis | 3 oignons | 3 gousses d’ail | 1 demi-botte de navets nouveaux | 150 gr de poitrine de lard fumée | Huile d’olive | Parmesan | Thym | Sel, poivreRecetteCommencez par faire le bouillon. Récupérez les fanes des carottes et navets, les cosses de fèves, 1 oignon coupé en huit, 3 gousses d’ail tapé. Mettre tout cela dans une casserole avec 1 litre et demi d’eau salée. Faire bouillir le tout. Laissez cuire à feu doux pendant 10 minutes puis laissez infuser à couvert hors du feu pendant 20 minutes. Filtrez le bouillon. Vous obtenez ainsi un bouillon clair qui servira de base à votre minestrone. S’il vous en reste, vous pourrez par exemple l’utiliser pour la réalisation d’un risotto.Taillez deux oignons en quartiers, les faire revenir dans une cocotte avec le lard, de l’huile d’olive et une branche de thym. Ajoutez les carottes et les navets préalablement taillés puis versez le bouillon.Après 10 minutes de cuisson à feu doux, ajoutez les sommités de brocolis. Après encore une dizaine de minutes, ajoutez les fèves et après deux minutes de cuisson, votre minestrone est prêt.Vous pouvez le déguster chaud ou froid en l’agrémentant généreusement de copeaux de parmesan !FENÊTRE OUVERTESolange et son conjoint, tous les deux marseillais d’origine, sont des pragmatiques de l’aménagement et de la décoration. Allier fonctionnalité et style, le tout sans trop grever le budget, est leur credo. Parce qu’il y a aussi une vie et des joies en dehors de la maison !Justement, cette maison : une maison de ville, étroite, parfois biscornue, mais qui sait cacher son jeu ! Sa situation à Bompard, ses extérieurs et ses vues au dernier étage les ont fait chavirer. Au moment de l’achat, le jardinet était une jungle quasi impénétrable, affublé d’un cabanon pour la machine à laver et directement collé à une véranda vétuste. Évidemment, il a fallu redessiner entièrement cet espace pour avoir à la fois une terrasse suffisamment vaste pour accueillir largement et, dans la continuité, un jardinet qui soit une respiration de verdure et un espace privilégié pour les enfants. Beaucoup d’attentes donc, et un certain nombre de difficultés : un jardin en restanque, peu de terre et beaucoup de roche, des murs environnants disparates et de hauteur inégale, une envie de cuisine d’été sans avoir totalement l’espace pour…Devant l’audace du projet, Solange et David ont alors fait appel aux services de la paysagiste Elodie Werhlen, qui a osé une forme graphique pour donner de la perspective au patio, et un rouge orangé fort mettant magnifiquement en valeur les tons de vert des différentes essences choisies. Cette couleur franche contraste totalement avec l’intérieur de la maison, très sobre en couleur, et donne un fort caractère au tout. Epuré, simple et fonctionnel, le mobilier a été choisi pour être polyvalent selon les usages : utilisé soit par leurs deux seuls enfants, soit par plus d’une trentaine de personnes pour une réunion familiale, il fallait pouvoir jongler.Mission réalisée : les compliments pleuvent sur ce patio végétalisé. David, à chaque fois qu’il y va, a l’impression d’être en voyage. Solange quant à elle adore bouquiner sous le magnifique » faux poivrier » aux fines feuilles ondulantes, un grand luxe pour elle. « Jardiner en famille tous gantés, se coucher sur l’herbe et entendre les insectes voler et butiner, c’est effectivement une magnifique respiration dans cette vie urbaine. L’été, les soirées plancha entre amis font aussi parti de nos temps forts. »Il demeure pour eux l’un des espaces les plus réussis et aboutis de leur projet de rénovation. Mais finalement, vivant dans le Sud, il était logique de fortement investir cet extérieur et de pouvoir jouer sur le dedans-dehors !L’HEURE BLEUEUne sélection art et design, où le bleu est mis à l'honneur !Fenêtre sur Vase la NuitPièce unique, oeuvre originaleCaséine sur papier fine art Hahnemühle350 g, 90 x 110 cmCaroline Denervaud chez Double V Gallery3 500 €www.carolinedenervaud.format.comCollection Boys From the SouthPeintures sur textile tissé à la mainRéalisé à Taghazout, MarocLRNCEwww.lrnce.comFauteuil Para(d)Assise en acier tubulaire et tissu cotonNova Obiecta1 800 €www.novaobiecta.comSalopette de travailInventée par Adolphe LafontMoleskine 100% coton, bleu indigoDe Toujours96 €www.detoujours.comLivre Yves KleinOuvrage 96 pagesTaschen10 €www.taschen.comCanapé TogoDesigner Michel Duaroy édité par Ligne RosetSelency1 800 €www.selency.comSac DoraCuir italien de veauRoksanda1 350 €www.roksanda.comALISON THIRIONDu dessin préparatoire au volume, Alison Thirion joue avec les perceptions, donnant forme à des céramiques graphiques et sculpturales, réalisées une à une à la main et en petites séries.Au gré de ses collections, elle pétrie la terre comme les références au passé. Musique, littérature ou architecture : les arts sont partout. Ils infusent son travail et inscrivent ses pièces dans une relative intemporalité. Rencontre au coeur de son atelier en région parisienne, là où la tête pense, la main transforme, la terre cuit et la chimie opère.E—O Alison, pourriez-vous nous parler de votre parcours ? Comment la terre et le volume sont entrés dans votre vie ?A—T Bien que ma formation initiale soit éloignée de l’artisanat d’art (ndlr : elle a travaillé comme chargée de pub pendant plusieurs années), j’ai toujours cultivé intimement et avec passion un univers créatif ponctué d’expérimentations, de photographies, de peinture… avec le dessin comme fil rouge. C’est lors d’un cours d’expression plastique, où nous travaillions sur la forme et l’abstraction, que j’ai eu envie d’expérimenter le volume. À ce moment-là je tournais en rond dans ma pratique artistique, j’ai senti le besoin d’évoluer autrement vers la forme et la terre est apparue comme une évidence. Après des cours de loisirs, ma décision était prise, la céramique prenait toute la place, je ne pensais plus qu’à ça ! J’ai donc entamé une reconversion auprès de Grégoire Scalabre qui m’a formé au tournage, et qui reste aujourd’hui mon référent. Le dessin est toujours là, sous une autre forme !Quel rapport entretenez-vous avec votre atelier ? Comment influe-t-il sur votre manière de travailler ?Lorsque j’ai commencé la céramique, j’ai quitté Paris pour m’installer dans un petit village à 50km de Paris, au coeur de la forêt de Rambouillet. Je suis entourée de nature c’est donc très paisible et parfait pour me concentrer. Au départ, mon atelier était dans un petit coin de la maison mais j’ai finalement investi tout le salon pour travailler… C’est dire l’influence ! Je me levais parfois la nuit pour défourner ou à l’aube pour tourner. Je ne compte plus les journées et semaines qui ne se terminaient jamais ! Aujourd’hui les choses s’organisent autrement. J’y suis toujours comme chez moi, même si plusieurs kilomètres nous séparent. J’y ai mes habitudes, mes repères, c’est mon refuge. C’est là que tout commence. L’atelier évolue en même temps que moi, j’y bouge souvent les choses pour qu’il soit toujours le plus adapté à mes besoins.Vos créations semblent se situer entre tradition et contemporanéité. Que voulez-vous transmettre à travers elles ? Une certaine idée de l’intemporalité ?Je cherche avant tout à faire des objets singuliers, équilibrés, décalés, que l’on a l’impression d’avoir toujours connus, mais en même temps que personne n’a jamais faits. J’aime que mes céramiques soient épurées dans la forme et qu’elles gardent la vibration du fait main. Mes connaissances assez limitées en céramique (je m suis un peu rattrapée depuis !) m’ont permises d’être très libre dans la création. J’ai pris le temps de faire des choses personnelles, qui me ressemblent. J’essaie donc de transmettre à travers elles l’exigence de la matière, sa force et sa fragilité, mais aussi la pluralité qu’elle permet et son intemporalité en effet…Toutes vos pièces sont produites en petites séries, et bien évidemment à la main : une contrainte technique ou une réelle conviction ?J’ai appris à tourner parce que je voulais faire, produire, toucher. J’ai besoin de ce contact avec la matière et je passe beaucoup de temps à la fabrication de mes pièces. Et puis j’aime le caractère unique que ça leur donne. De toute façon, j’ai un petit atelier et un petit four, qui ne me permettent ni une grosse production, ni de grosses pièces… pour l’instant en tout cas !À travers les collections « Cocteau » ou bien « la Muralla Roja », on peut ressentir l’importance du passé et de son empreinte, le désir de transmettre ou perpétuer un héritage culturel. Quel est votre rapport à l’histoire ?Je travaille beaucoup en amont de la réalisation d’une pièce. Le dessin, l’architecture et toutes les formes d’art sont des sources inépuisables d’inspiration. J’aime beaucoup la céramique, évidemment, mais finalement ce n’est pas cette discipline qui inspire le plus mes pièces. Je m’en détache souvent pour aller puiser ailleurs. Ces deux collections sont liées à mon histoire personnelle. Je dessine depuis petite et Cocteau est un artiste dont j’admire l’audace et la pluralité. Son approche du plein et du vide, la symétrie des corps et la poésie de son trait s’associent parfaitement à la porcelaine. Quant à la Muralla Roja, c’est un clin d’oeil à mon intérêt pour l’architecture et à mes origines espagnoles. Plus qu’un vase, qu’une tasse, mes pièces sont un peu unepart de moi, de ma personnalité que je transmets à travers elles.Avec votre collection Muralla, vous sortez pour la première fois du monochrome pour faire entrer la couleur dans votre travail. Comment avez-vous appréhendé cette audace chromatique ?Je dois vous avouer que la couleur me fait un peu peur autant qu’elle me fascine. Elle est puissante, complexe et selon moi doit apporter quelque chose à la pièce. Si elle est juste décorative, cela ne m’intéresse pas vraiment. Je lui préfère alors la couleur naturelle de la terre, souvent parfaite. Ici le bleu fait référence à la méditerranée, les nuances d’ombre et de lumière de la Muralla Roja, le ciel. On y voit parfois un clin d’oeil à Majorelle ou à la Grèce, pourquoi pas ! J’aime que chacun s’approprie l’histoire.Comment avez-vous choisi de traduire dans cette collection l’esthétisme constructiviste de ce chef d’oeuvre post moderniste ?Je voulais que l’objet soit inspiré et utilise les codes de cette architecture de Ricardo Bofill, sans pour autant simplement reproduire. On retrouve les nombreux escaliers dans les découpes des pièces, et l’installation de cubes permet de retrouver les lignes. La photo et la mise en scène de mes pièces font d’ailleurs partie intégrante de l’objet. Celam’aide à transmettre leur histoire justement et à les intégrer dans un univers.Que représente la ville pour vous ?La ville m’inspire, son architecture notamment. J’aime lui emprunter des détails. Je suis d’ailleurs plus à l’aise à l’idée de m’emparer d’un sujet déjà passé par l’homme ; l’art, l’architecture par exemple sont des thèmes qui nourissent mon travail. La nature, elle, est si parfaite qu’elle a quelque chose de sacré. J’ose moins m’y aventurer.Quelle importance a pour vous le contact avec la matière ?Lorsque je passe du dessin à la terre, j’ai besoin de tous mes sens. Ça commencedès le pétrissage de la terre, son humidité, sa fermeté, son odeur, sa couleur… C’est une expérience à chaque fois. Je ne pourrais pas m’en passer. J’ai des pièces complexes à réaliser. Inconsciemment je pense que je rallonge le moment du contact avec la matière, le façonnage pendant lequel je découpe, gratte, peaufine la terre crue. C’est mon moment préféré.Le dessin compte beaucoup dans votre travail. Mais laissez-vous place à l’improvisation ?Malheureusement non. C’est quelque chose que j’aimerais savoir faire, être plus spontanée. Mais le travail en amont et le dessin sont des étapes dont je ne sais pas encore me passer. J’ai besoin de collecter des mots, des images, puis de faire des croquis et d’étudier les proportions avant de me lancer. Quand je passe à la réalisation, la pièce est déjà bien aboutie, il ne me reste plus qu’à tester ses volumes.La création manuelle est souvent un exercice solitaire qui permet de se recentrer sur l’essentiel. Mais aimeriez-vous être entourée pour créer ? Avez-vous fait des collaborations avec d’autres créateurs ?J’aime être seule dans l’atelier. Ça n’a pas toujours été le cas. J’ai mis du temps à m’y faire car j’aimais partager mon espace de travail. Au-delà de l’aspect pratique, c’est aussi une autre énergie. On peut échanger, se donner des conseils, simplement discuter. Maintenant que je suis seule, en effet, les collaborations commencent à voir le jour. Il y a un projet avec la céramiste Emmanuelle Roule encore en sommeil mais qui, je l’espère, verra bientôt le jour. Il y a également une collaboration avec Pia Van Peteghem qui sera exposée lors des Journées de la Céramique au sein du quartier Saint Sulpice à Paris (27 au 30 juin 2019).Quelle sera la thématique de votre prochaine collection ?J’ai plein d’envies et des projets qui attendent de voir le jour, depuis longtemps pour certains. C’est important pour moi de prendre le temps. J’ai des carnets et des planches d’inspiration qui commencent à se multiplier. Je laisse mûrir les idées. Ça me permet de faire le tri car il y en a beaucoup, mais elles ne sont pas toujours bonnes ! À court terme, je voudrais développer la collection Intervalle qui me tient à coeur, composée de pièces fortes et singulières sortant un peu de l’univers de l’art de la table, notamment avec une lampe. J’aimerais aussi explorer davantage la terre nue. Affaire à suivre…Des adresses favorites à Paris ?Le Musée Guimet : c’est une superbe source d’inspiration et la modernité de certaines pièces, pourtant centenaires, est vraiment étonnante. Les Ateliers de la Manufacture de Sèvres valent aussi le coup d’oeil quand on aime la céramique et les ateliers. Sinon, j’adore la librairie Yvon Lambert, rue des Filles du Calvaire, et la boutique À Rebours pour sa sélection pointue. Ça fait longtemps que je n’ai pas flâné à Paris, ça me donne envie.INFORMATIONS PRATIQUESCrédits ©2020 Texte – Emmanuelle Oddo Photos – Gaëtane Girard & Tiphaine Caro Article issu de la Revue n°l selon ARCHIKNavigation des articlesArticles plus anciensArticles plus récents
FEU VERTInséparables, ensemble depuis toujours à se suivre aux quatre coins du monde, Charlotte et Jean-Baptiste ont fini par poser leurs valises dans une jolie maison de famille de la Pointe Rouge à Marseille. Découverte...Globe-trotters dans l’âme, et nouvellement parents, ils ont choisi cette ville méditerranéenne pour s’ancrer. Ils y ont tous deux leurs racines, proches de la mer et des montagnes qui remplissent leur temps libre et qu’ils aiment tant. Et jamais trop loin des sirènes du large…Le projet était clair : dénicher une maison avec assez d’espace pour faire grossir leur famille en herbe, tout en continuant à accueillir les amis de tous les horizons. Et cette maison-là avait tout pour leur plaire : des murs épais qui sentent bon le passé, un jardin arboré un peu ébouriffé, une vue incroyable sur le massif de Marseilleveyre, et… un petit plus architectural : une extension pensée par l’architecte Julien Monfort. En bref : une maison traditionnelle au charme fou mêlant subtilement des éléments contemporains. De quoi les convaincre immédiatement d’en faire leur port d’attache pour les prochaines années.A l’intérieur, il restait quelques travaux de finitions à entreprendre pour rendre la maison confortable et à leur goût. A l’extérieur par contre, Charlotte et Jean-Baptiste ont dû écrire leur histoire afin de créer un véritable jardin qui puissent accueillir des moments précieux de famille : se baigner, se rouler dans l’herbe et faire des barbecues entre amis.Peu experts en la matière, ils ont décidé de faire appel aux paysagistes Morvant & Moingeon en partant d’un brief clair : conserver au maximum les arbres et plantes méditerranéennes déjà présents, moderniser l’aspect extérieur de la maison, créer une pièce à vivre supplémentaire, un terrain de jeu et une piscine. Depuis le portail, un chemin devait permettre de structurer le jardin, en rendant aisée la circulation des poussettes. En fond du jardin, un atelier servant aussi de garage devait être valorisé et intégré dans le jardin.Côté style, Charlotte et Jean-Baptiste n’étaient ni partisans de l’ultra moderne ni adeptes d’un côté trop provençal. Mais plus d’un style « moderne décontracté », sans prétention. Mission assurée par les paysagistes, qui ont réalisé la conception globale de l’espace et le suivi de chantier. Un jardin cocon a vu le jour, dont les accents de modernité jouent avec le caractère traditionnel de la bâtisse. La composition subtile d’espaces de vie extérieurs dotés d’une piscine carrelée, d’une vaste terrasse en bois, d’éléments en acier et en pierre, d’une palette de végétaux contrastée et de mobilier contemporain, vient structurer l’espace dans un esprit graphique.Côté matériaux, un carrelage grès cérame beige clair a été utilisé pour la plage de la piscine, quand la piscine elle-même est en carrelage grès cérame dans un camaïeu de gris, donnant une couleur de ruisseau à l’eau. La terrasse, en bois exotique massaranduba, épouse le tout. Le chemin est en graviers concassés du Gard coloris beige, et les plantes sont un mélange de vivaces et graminées accompagnées de quelques arbustes décoratifs, dans de jolis pots Ravel.Quant à l’aménagement mobilier extérieur, il a été pensé comme pour une pièce à vivre, confortable et convivial. Un grand canapé d’angle propice à la détente, une grande table Fermob pour des déjeuners ou dîners entre copains, que viennent éclairer des baladeuses ludiques. Côté couleur, le corail vient dynamiser le vert kaki sans saturer le regard. Et le gris vert de la piscine joue avec le vert vif des platanes, créant une ambiance colorée et joyeuse.Aujourd’hui, cet espace est une véritable extension de la maison, qui se vit comme un salon six mois de l’année. Et qui a démontré toute sa valeur pendant ce récent épisode. Tous dehors, c’est le printemps !!INFORMATIONS PRATIQUESSite Web – Morvant & MoingeonCrédits photos – © Gabrielle VoinotCOLOR BLOCKChristophe est artiste avant tout, et décorateur globe-trotteur. Caroline est architecte d’intérieur, passionnée par son métier. Elle aime les intérieurs confortables et réfléchis, et lui le mélange des styles et des époques. S'en découle en synthèse des deux, un appartement éclectique au caractère évident, où les couleurs et les habitants s’entrechoquent joyeusement. Découverte…Après une première tranche de vie à Barcelone où ils se sont rencontrés, et deux enfants plus tard, Caroline et Christophe ont jeté leur dévolu sur cet appartement en entresol entièrement à rénover, et parfait à plusieurs égards. En premier lieu, sa situation privilégiée en plein cœur de Toulouse, dans un quartier à la fois vivant et familial, proche de poumons verts. Ensuite, son caractère : ses volumes, ses possibilités, la beauté et l’état de l’immeuble… et son accès privatif à une grande cave en sous-sol, lui donnant une dimension de petite maison.Caroline s’y est tout de suite projetée, et hésitation faite entre deux plans, l’a finalement amputé d’un studio, ce qui a naturellement déroulé le reste. Toute l’organisation de l’appartement a dû être modifiée pour moderniser la circulation, et tous les réseaux repensés. En duo, ils se sont occupés du chantier : elle dans la réflexion fonctionnelle et esthétique, et lui dans la maitrise d’œuvre. Le plan en U permettant une exposition différente dans toutes les pièces, le parti a été pris a été de travailler une couleur par pièce, les couleurs variant toutes en fonction de l’heure de la journée. L’entrée, à l’origine aveugle, fait aujourd’hui office de petit bureau et coin bibliothèque, éclairée par une ouverture en verrière ouvrant sur le salon. En enfilade, la cuisine a pris place dans l’ancienne pièce de réception. Passante et accueillant un espace salle à manger, elle est devenue une pièce conviviale, où ils reçoivent leurs amis et passent le plus clair de leur vie quotidienne. La salle de bains familiale remplace quant à elle l’ancienne cuisine. Restée volontairement blanche, c’est dans les carreaux de ciments que la fantaisie et la couleur ont trouvé leur place.Côté déco, Caroline et Christophe trimballent depuis presque 20 ans des meubles et des objets choisis qu’ils ont chinés ou dont ils ont hérités. Ils répondent souvent à des coups de cœur, rarement réfléchis, qu’ils essaient de marier au mieux avec des pièces plus modernes comme une table signée Jean Prouvé. L’ensemble, éclectique, ne manque pas de personnalité.Aujourd’hui, et particulièrement dans cette période, ils vivent merveilleusement bien dans cet appartement familial qui leur ressemble. C’est la « maison » du bonheur, toujours pleine d’amis et d’enfants. Si bien que Caroline a installé son agence en sous-sol, dans un cocon qu’elle s’est aménagée sur mesure. Et nous faisons partie de ces privilégiés qui ont eu la chance d’y être conviés, pour un moment assurément intime et joyeux.LES FÉTICHES DE CAROLINE ET CHRISTOPHELampe en cuivre du salonC’est une œuvre originale de Christophe. Après avoir réalisé sa première exposition à Barcelone, il a ouvert avec ce qu’il avait gagné son premier bar saisonnier sur la Costa Brava nommé « La Hola ». Cette lampe a été conçue pour le bar, telle une vague qui s’ondule grâce à du cuivre de climatiseur déroulé et repositionné. Elle a trouvé une seconde vie dans leur salon, pièce parfaite pour habiller la grande hauteur sous plafond.Gazinière La CornueIssue de la maison de famille de Caroline à Castelnaudary, elle appartenait à sa mère. Quand celle-ci a emménagé à Toulouse, Caroline et Christophe venaient d’acquérir leur nouvel appartement. Véritable souvenir de famille, ils l’ont récupérée, restaurée et lui ont trouvée une place de choix. Du fait de ses 300kg, elle n’aurait pas pu être installée en étage !TV Space AgeCette petite télévision, très connue de l’ère Space Age, a été offerte à Christophe par son père, véritable fan de ce courant, mais aussi du bolidisme. Il l’a trouvée à Sète, chez un brocanteur spécialisé dans ce genre de pièces. Elle fonctionne toujours, en noir et blanc. Ils s’en servent parfois pour regarder des vidéos, ou en lampe, grâce au bruit / neige, en saturant complètement le grain.INFORMATIONS PRATIQUESCrédits photos – © Fabien Sans et Sophie TomMATIÈRE SENSIBLEFlorian et Sophie sont deux passionnés de voyages, d’artisanat et d’antiquité. Deux amoureux du geste, de la proportion et de la matière. Épris à la ville comme à la vie, ils ont créé ensemble le studio Sensible Paris. Pas étonnant que leur cocon parisien regorge de Beau. Le Beau comme mode de vie.Bien plus qu’un simple décor, un intérieur est pour Florian et Sophie la matérialisation d’une identité. Et la leur est précise, forte et sensible à la fois, remplie d’histoire. On la découvre dans leur intérieur parisien, non loin des Abattoirs, entre les Buttes Chaumont et la Villette. Des volumes, des éléments anciens préservés, du charme à revendre et des proportions étonnantes, cet appartement aux airs d’Alice au Pays des Merveilles avait tout pour leur plaire. Il est alors devenu le décor de leur audace, évoluant au grès de leur trouvailles.Côté rénovation, le parti pris leur est apparu évident : ouvrir, libérer la lumière, dégager les perspectives. Très graphiques, les cheminées en marbre noir ont été le point de départ pour construire toutes les ouvertures. La cloison entre la chambre parentale et le salon s’est ainsi effacée devant une verrière style atelier. Et pour faire rentrer la vue végétale du cœur d’îlot de la cuisine, une deuxième cloison vitrée a été bâtie, en réponse à la sortie citadine du salon, créant un espace traversant et jouant avec la lumière. Cette envie de végétaliser s’est poursuivie dans le salon avec le choix d’un papier peint panoramique évoquant une canopée et donnant au salon le rôle de poumon de l’appartement. Chaleureuse et bien proportionnée, cette pièce de vie accueille les grandes tablées et les moments plus intimes autour de sa cheminée et de son foyer… actif !Si le salon en est le poumon, la cuisine est le cœur de l’appartement : on y reçoit les amis, les secrets s’y chuchotent le nez au-dessus d’une casserole, et on y refait le monde autour de l’îlot et de ses tabourets Frama. Les choix y sont graphiques et forts, assumés : carreaux de ciment granito au sol très géométriques, verrière brutaliste, et pour adoucir l’ensemble, partout des touches de laiton. Sur le plan de travail, la part belle est faite à l’art de la table et aux céramiques.Côté mobilier, les choix sont radicaux, audacieux et éclectiques. On y trouve de nombreuses références aux « Jeunes Loups » des années 50 (Paulin et Guariche en tête) et leur mobilier aux proportions idéales. Pièce maîtresse, la table en orme, entourée de chaises Amsterdam éditées par Steiner (A.R.P. 1952) retapissées vert d’eau. Au mur, la superbe applique cerf-volant, très contemplative, flotte au-dessus de la canopée. Et plus loin, un élégant fauteuil Saturne de Burov en cuir noir, dessiné en 1957 et réédité en 2010, confortable et léger.Au milieu, un meuble administratif double colonne, un ampli orange pop Wega, un poêle prussien polychrome, des appliques Flos et un banc d’église graphique avec son dossier ondulé. Sans oublier par-ci par-là des objets ramenés de voyages : masques japonais ou africains, céramiques, colliers maasaï, véritables hommages à l’artisanat vernaculaire.Le tout, sous la lumière diffuse de l’opaline. On pourrait y passer des heures, tant les histoires se croisent et les sensibilités sont communes. L’appartement est vivant et ça se sent… comme l’envie de se faire accompagner par ce duo sensible !LES FÉTICHES DE SOPHIE ET FLORIANAmpli tuner WegaCe modèle d’ampli tuner de 1965 dessiné par le designer danois Verner Panton a été chiné avec les tout premiers salaires du couple. De couleur orange, rare et emblématique de son époque, il ne laisse personne indifférent et continue de faire danser famille et amis dans le salon !Applique G25 de Pierre GuaricheCette applique « cerf-volant », en métal laqué noir et laiton avec son réflecteur micro-perforé blanc, est une édition de Pierre Disderot de 1952. Pour Sophie et Florian, il s’agit d’un des modèles les plus aboutis de l’architecte français. Ils aiment sa forme poétique, la patine de ses matériaux mais aussi ses trois modes d’éclairage – direct, indirect et réfléchi. Une véritable sculpture fonctionnelle, intemporelle.Bouteille à sakéChinée à Kyoto durant leur voyage de noces, cette bouteille à saké, traditionnellement appelée Tokkuri, est une pièce antique. Son col accidenté a été réparé au Kintsugi, technique japonaise utilisant laque et poudre d’or, non pas pour masquer ses imperfections mais au contraire pour les souligner. Ce sont donc ses blessures qui révèlent la beauté et la singularité de cet objet chargé d’histoire.SuspensionsCette paire de luminaires en cloche a été chinée par Florian et Sophie à Stockholm alors qu’ils rénovaient la cuisine de leur appartement. Suspensions en laiton perforé de design suédois des années 1950, elles sont éditées par Boréns Boräs. Le couple a tout de suite adoré leur matériau chaleureux, leur forme délicate et leurs perforations rappelant les créations de Paavo Tynell.INFORMATIONS PRATIQUESCrédits photos – © Gwenn Dubourthoumieu METROPOLISBoris et François, « vieux couple » de parisiens d’adoption comme ils aiment se présenter, ont la chance d’habiter un joli loft jouxtant le Parc des Buttes Chaumont. Visite...Alors que leurs caractères divergent et qu’ils travaillent dans deux univers totalement différents : la cosmétique pour l’un et l’administration universitaire pour l’autre, ils se retrouvent toujours depuis 20 ans pour aménager et décorer.En amateurs d’art et de décoration, ils passent le plus clair de leurs week-ends à fréquenter des expositions, flâner aux puces ou à découvrir des boutiques de déco, et affinent ainsi leur goût, laissant place à l’éclectisme.Cet appartement, ils l’ont trouvé sur une petite annonce, après des mois à éplucher tous les magazines immobiliers parisiens. C’était il y a 15 ans, ils habitaient Bastille où ils espéraient continuer à vivre. Boris l’a vu seul. François, malgré ses réticences – ils ne connaissaient pas le quartier et avaient à l’époque quelques préjugés sur le 19ème – a accepté de le visiter. Et ils s’en souviennent comme si c’était hier : c’était un samedi matin ensoleillé, et les quatre mètres de baies vitrées, la lumière et un petit détail architectural (le croisement parfait de lignes horizontales et verticales) ont levé tous les doutes. Un vrai coup de cœur !Les propriétaires précédents le quittaient après des mois de rénovation, la peinture de la pièce principale et l’électricité avaient été refaits à neuf. Boris et François ont donc seulement dû remplacer la moquette blanche à bouclettes plus que passée par un parquet huilé en chêne larges lattes dans le séjour, et par un jonc de mer chocolat à l’étage où se découvrent la chambre et le coin bureau. Plus tard, la salle de bains a été revisitée : dans son jus années 80, mais propre et fonctionnelle, ils s’en étaient lassés. La décoration en revanche s’est construite petit à petit, meuble par meuble, objet par objet, lampe par lampe – le couple en achète compulsivement… Aujourd’hui, la décoration est confortable. Les nombreuses lampes permettent de créer une lumière tamisée et agréable. Le résultat est un ensemble de meubles qui ont tous une histoire, chinés minutieusement, à l’image d’un collectionneur construisant sa collection.Aujourd’hui, Boris et François ont envie de changement. Deux possibilités s’offrent à eux : soit ils agrandissent en récupérant le rez-de-chaussée, actuellement à destination de boutique, soit ils repartent sur un nouveau projet. Et dans ces deux cas, un architecte d’intérieur s’impose, pour apporter un regard neuf sur des espaces qu’ils maitrisent presque trop. Et nous sommes ravis de les accompagner dans cette quête de renouveau !(HOLY)WOODAlexandre Reignier est designer, père de deux petites filles, et partage sa vie avec Aude, influenceuse et thérapeute holistique à plein temps.S’installer dans une maison en bois était pour eux le résultat d’un réel changement de vie. Installés dans le centre-ville d’Aix-en-Provence, Alexandre et Aude ont souhaité dès la naissance de leur première fille une vie plus saine, en phase avec leurs nouveaux projets de vie. En recherchant un terrain pour construire leur maison, Alexandre a découvert sur Instagram l’univers d’Atelier Ordinaire, un studio d’architecture spécialisé dans les constructions en bois, pures et minimalistes. Quelques échanges après, le projet était né. Implantée à Ventabren, à quelques minutes d’Aix-en-Provence, cette maison de 80 m² sur deux étages se love sur un terrain de 586 m². L’environnement était important pour le couple, amoureux de la nature : la maison devait être totalement intégrée dans le paysage et ouverte sur l’extérieur. Un cadre rêvé pour fonder une famille dans un milieu rural, tout en gardant la proximité avec la ville.Vivre dans une maison en bois, c’est vivre constamment, été comme hiver, avec une ambiance chaleureuse. « Le bois procure un confort et un bien-être qu’aucun autre matériau peut apporter » nous confie-t-il. La façade, en Douglas pré-grisée avant montage, lui donne cet aspect patiné dans le temps. Elle oscille entre le gris, marron et bleu selon la lumière et les saisons, et contraste à merveille avec la douceur de l’épicéa, utilisé à l’intérieur de la maison.Concernant l’ameublement, la majorité du mobilier est intégré au bâti, permettant une structuration assez pure des espaces. Les autres pièces se déplacent sans cesse au gré des envies et des nouvelles créations d’Alexandre. Son credo : une décoration minimaliste, où la simplicité prime dans toute sa splendeur.La collaboration d’Alexandre avec Atelier Ordinaire a tellement été fructueuse qu’ils continuent à travailler ensemble sur d’autres projets, prônant encore et toujours les lignes pures et le matériau bois.Si aujourd’hui, Alexandre et Aude se sentent épanouis dans cette maison, de nouveaux projets de vie les attendent. Ils nous ont confié à la vente cette première réalisation, qui se trouve dans notre collection de biens « À Vivre », attendant ses prochains propriétaires ! Et on les en remercie chaleureusement.INFORMATIONS PRATIQUESAlexandre ReignierSite Web : www.alexandre-reignier.com Compte Instagram : @alexandrereignierCrédits photos portraits – © The Socialite FamilyINFORMATIONS PRATIQUESLa Baleine59, cours Julien – Marseille 06 Du mardi au dimanche. de 8h à 23h T-0413251717 @labaleinemarseilleCrédits ©2020 Texte et Photos -Eric Foucher Article issu de la Revue n°l selon ARCHIKWILD THINGÀ travers sa démarche, totalement responsable, il s’attèle à ne choisir que des essences locales.Ébéniste était une vocation pour Lorien. Ayant grandi au milieu des montagnes et des forêts ariégeoises, il a toujours eu un profond respect pour la nature. Depuis toujours admiratif de ses formes, de ses couleurs et de ses textures, il passait des heures à l’observer en détail. Et souvent enfant, dans l’atelier de son grand-père, il aimait passer du temps à le regarder travailler le bois. C’est donc tout naturellement que Lorien s’est à son tour mis à travailler ce matériau empli de souvenirs, avec la volonté de créer de ses propres mains.Pourtant, son premier choix professionnel s’est porté sur le secteur de la glisse. Puis, il y a cinq ans, il a entrepris une reconversion au Lycée des Métiers de l’Ameublement à Revel. Une formation qui lui a permis d’acquérir les compétences et techniques nécessaires pour exercer le métier d’ébéniste, et ainsi de réaliser son rêve. Après sa formation, il travaille à Paris dans l’agencement de boutiques de luxe, puis pour l’aménagement de jets privés. Ainsi, son regard s’affûte, il se plaît alors à bâtir des espaces. Mais l’envie d’être libre de ses propres créations devient plus forte, et Lorien ouvre en 2016 son propre atelier, Wild Thing, dans le quartier de la Patte-d’oie à Toulouse. C’est dans ce nouveau cadre qu’il développe du mobilier, mais aussi des pièces plus petites et décoratives, sur lesquelles il peut expérimenter plus facilement de nouveaux designs.Animé par le design et l’architecture, il avoue s’inspirer de la modernité de la période des années 1930 à 1960, intemporelle, et du style minimaliste et organique très actuel. Ses pièces rendent avant tout hommage à ce noble matériau, et représentent une juste balance entre une nature brute et des formes plus délicates, plus légères. Un veinage particulier, une craquelure, un défaut, sont autant de traces naturelles que Lorien met en valeur pour apporter une singularité à l’objet. Pour ses pièces de mobilier, plus abouties, il fait appel à des techniques d’ébénisterie comme le plaquage, l’assemblage, ou le cintrage, qu’il revisite ou détourne.À travers sa démarche, totalement responsable, il s’attèle à ne choisir que des essences locales. S’il vient à mêler ses créations en bois avec d’autres matériaux, il s’attache à ce qu’ils soient issus de l’upcycling, une pratique émergente qui tend à récupérer des matériaux obsolètes afin de leur donner une nouvelle vie. Pour les chanceux toulousains, vous avez la possibilité de lui rendre visite à son atelier, où vous pourrez choisir l’essence de bois que vous souhaitez pour votre pièce sur mesure. Pour les autres, direction son site internet où un bon nombre de ses pièces sont encore disponibles !INFORMATIONS PRATIQUESWild ThingSite Web : www.wildthing.shop Compte Instagram : @wild_thing_workshopCrédits photos – © Marie MarchandiseCOLLECTION PARTICULIÈREAprès 40 ans de vie commune, quelques aménagements entre leurs personnalités éclatantes et plusieurs déménagements, Claude et Corinne sont toujours aussi fougueux et passionnés. Par l’art évidemment, et aussi par l’architecture. Découverte…L’art habite leurs vies. Il s’adresse à leurs sens, à leurs émotions, à leur intelligence. Il les nourrit. Lui, entretient un rapport spontané à l’art, fondé sur le plaisir de la découverte. Le beau l’emporte sur le concept, mais l’un ne va pas sans l’autre. Pour elle, l’art est plus intuitif : elle est curieuse et toujours prête à de nouvelles expériences artistiques, elle cherche, elle découvre, elle écoute ses émotions.L’un et l’autre n’imaginaient donc pas vivre dans un lieu aseptisé. Alors quid de la Cité Radieuse de Le Corbusier à Marseille ? « Elle me ramène aux maisons de poupées lorsque j’étais une petite fille, c’est certainement ce qui a déterminé mon engagement » explique Corinne. Pour Claude, c’est aussi un retour à son enfance car il a vécu dans une maison contemporaine en béton brut de décoffrage toujours présente à son cœur. Alors cette première visite, que nous avons provoquée, ils l’ont abordée comme « les visiteurs touristes » du Corbusier sans se projeter personnellement. Une visite qui a fait son chemin… Pourquoi pas. TOUT était là. Il a suffi de réinventer, en respectant l’esprit de ses créateurs, des équipements aujourd’hui obsolètes comme la cuisine par exemple.Pour se faire, nous les avons mis en contact avec un des architectes partenaires d’ARCHIK au goût pointu Julien Fuentes. Le courant est passé, et un échange enthousiaste d’idées a conduit à la réalisation du projet final satisfaisant pour chacun. Quant au choix du mobilier, il a fallu réinventer un décor adapté aux proportions imposées par l’architecture. Retour aux années 50 / 60, mais comme l’art a une histoire et eux aussi, Claude et Corinne ont intégré au décor une série de sièges d’époque Louis XV dans la plus pure tradition du style classique français (bois peint et soierie). En les mariant avec des éléments contemporains comme « la Coffee Table » d’Isamu Noguchi ou la table roulante d’Angelo Ostuni. Un soin particulier a été apporté à l’éclairage en respectant là encore le choix des concepteurs : les lampes GRAS de DCW Éditions cohabitent ainsi avec la lampe Parentesi d’Achille Castiglione.Aux murs, quelques œuvres d’artistes contemporains répondent à un dialogue interactif que le couple, fin collectionneur, a imaginé. Pour la plupart en noir et blanc, ces œuvres ont comme support l’écriture et / ou, le symbole. La grande hauteur sous plafond qu’offre la mezzanine leur a permis d’installer deux œuvres de grande dimension : la première, un visage issu du street art, répondant à une œuvre monochrome qui se confond avec son support, le néant, convoquant ainsi L’Être et le Néant.Le tour était joué. Et cette cellule du Corbusier se transformait en un lieu qui leur ressemble, une œuvre dans l’œuvre. Jusqu’à une prochaine aventure !LES FÉTICHES DE CORINNE ET CLAUDEUtopia, Didier Faustino – mélaminé blanc et plexi glaceDidier Faustino est un artiste et architecte français, vivant entre la France et le Portugal. À travers ses différents projets, il mêle l’architecture, les performances, les installations et les vidéos. Dans cette œuvre, Faustino s’interroge sur « l’Être » dans ses dimensions sociales et politiques. L’œuvre est belle par sa simplicité, on écrit « Utopia » et tout s’écroule et les lettres tombent une à une, le mot, l’image. Tout est dit.Black ass, Dan Miller – feutre sur papierDan Miller est un artiste autiste américain qui, en sublimant son handicap, a atteint une notoriété reconnue par les institutions artistiques internationales comme le MoMA ou la Biennale de Venise. Dan Miller, sortant ainsi de son enfermement, laisse libre court à son imagination et ses inventions : il décline ses obsessions en répétant sur le papier les signifiants qui s’y rapportent jusqu’à l’illisible. L’œuvre « Black Ass » en est une illustration émouvante par son histoire et sa simplicité qu’apparente.À l’avenir, Kelly Schacht – vinyle et néonKelly Schacht est une jeune artiste belge très active. Avec cette œuvre À l’avenir, à venir, l’avenir … l’artiste joue sur les mots et leurs signifiés. Elle nous propose ainsi un support sur lequel le spectateur peut participer de manière interactive : à chacun sa lecture. Cette œuvre est ludique, libre et joyeuse. Les lettres en vinyle sont directement collées sur le mur et « Venir » est un néon lumineux, rendant l’œuvre très esthétique. Elle répond de façon optimiste aux précédentes.INFORMATIONS PRATIQUESCrédits ©2020 Photos – Olivier Amsellem Article issu de la Revue n°l selon ARCHIKCUISINE PARTICULIÈRECamille et Matthieu sont à la tête du restaurant très en vogue Ourea. En duo à la vie comme à la ville, ils sont tombés amoureux de Marseille, où ils ont décidé de s’installer il y a deux ans. Découverte de leur(s) cuisine(s)…Ourea est pour eux un lieu d’expression, de créativité et d’échange où la cuisine, ouverte sur la salle, permet à l’énergie de circuler. La cuisine de Matthieu est centrée sur le produit, généreuse et précise. Les vins sélectionnés par Camille sont dans le même esprit, élaborés par des vignerons passionnés dans le respect des sols et de la vigne.Et lorsque l’on évoque avec eux l’espace même de la cuisine, la réponse est claire, elle doit être appréhendée comme un outil fonctionnel : « En tant que chef ou restaurateur, nous passons énormément de temps dans notre restaurant qui est pour nous comme une seconde maison. L’espace cuisine doit donc répondre à nos besoins, qu’il s’agisse d’espace de stockage, de froid ou de chaud. Tout a une place et doit s’y trouver. Un chef est souvent minutieux et méticuleux, voire obsessionnel ! ». Qui dit fonctionnalité, dit praticité : la cuisine doit être assez grande pour pouvoir respirer, et être à taille humaine pour tout avoir à portée de main. Au restaurant, la cuisine est souvent partagée entre plusieurs personnes et plusieurs postes, il est donc important que chacun puisse y trouver sa place sans empiéter sur l’espace des autres.A la maison, Camille et Matthieu, se prêtent assez peu à l’expérimentation culinaire, préférant découvrir les merveilles des autres restaurants marseillais. En revanche, le plaisir de partager est bien présent lorsqu’il s’agit de recevoir leurs amis ou leurs familles. Les plats se transforment et deviennent plus familiaux. Pour Matthieu, c’est le moment de se recentrer et de revenir aux bases : le plaisir et la gourmandise.Dans leur appartement du centre, non loin de leur restaurant, leur cuisine n’est pas ouverte sur les autres espaces, mais ils ne ferment jamais la porte. « Nous pensons que la cuisine ouverte permet aux idées d’évoluer en dehors du seul monde de la cuisine. Les idées se confrontent à l’espace, aux gens, à tout ce qui peut accompagner une bonne recette comme la vaisselle ou le vin. » explique Camille.La cuisine de leurs rêves ? Une cuisine spacieuse, ouverte donc, avec de nombreux espaces de rangements, un beau fourneau à l’ancienne, et une jolie cave à vin bien remplie ! Un élément indispensable dans une cuisine ? Un pilon pour écraser l’ail, le point de départ de nombreuses recettes et un geste ancestral inspirant.Et avant de quitter la cuisine de Matthieu et Camille, nous en profitons pour leur demander une recette saine, familiale et réconfortante en ces temps… à vos fourneaux !Minestrone de légumesIngrédients 1 kg de fèves | 1 botte de carottes fanes | 500 gr de brocolis | 3 oignons | 3 gousses d’ail | 1 demi-botte de navets nouveaux | 150 gr de poitrine de lard fumée | Huile d’olive | Parmesan | Thym | Sel, poivreRecetteCommencez par faire le bouillon. Récupérez les fanes des carottes et navets, les cosses de fèves, 1 oignon coupé en huit, 3 gousses d’ail tapé. Mettre tout cela dans une casserole avec 1 litre et demi d’eau salée. Faire bouillir le tout. Laissez cuire à feu doux pendant 10 minutes puis laissez infuser à couvert hors du feu pendant 20 minutes. Filtrez le bouillon. Vous obtenez ainsi un bouillon clair qui servira de base à votre minestrone. S’il vous en reste, vous pourrez par exemple l’utiliser pour la réalisation d’un risotto.Taillez deux oignons en quartiers, les faire revenir dans une cocotte avec le lard, de l’huile d’olive et une branche de thym. Ajoutez les carottes et les navets préalablement taillés puis versez le bouillon.Après 10 minutes de cuisson à feu doux, ajoutez les sommités de brocolis. Après encore une dizaine de minutes, ajoutez les fèves et après deux minutes de cuisson, votre minestrone est prêt.Vous pouvez le déguster chaud ou froid en l’agrémentant généreusement de copeaux de parmesan !FENÊTRE OUVERTESolange et son conjoint, tous les deux marseillais d’origine, sont des pragmatiques de l’aménagement et de la décoration. Allier fonctionnalité et style, le tout sans trop grever le budget, est leur credo. Parce qu’il y a aussi une vie et des joies en dehors de la maison !Justement, cette maison : une maison de ville, étroite, parfois biscornue, mais qui sait cacher son jeu ! Sa situation à Bompard, ses extérieurs et ses vues au dernier étage les ont fait chavirer. Au moment de l’achat, le jardinet était une jungle quasi impénétrable, affublé d’un cabanon pour la machine à laver et directement collé à une véranda vétuste. Évidemment, il a fallu redessiner entièrement cet espace pour avoir à la fois une terrasse suffisamment vaste pour accueillir largement et, dans la continuité, un jardinet qui soit une respiration de verdure et un espace privilégié pour les enfants. Beaucoup d’attentes donc, et un certain nombre de difficultés : un jardin en restanque, peu de terre et beaucoup de roche, des murs environnants disparates et de hauteur inégale, une envie de cuisine d’été sans avoir totalement l’espace pour…Devant l’audace du projet, Solange et David ont alors fait appel aux services de la paysagiste Elodie Werhlen, qui a osé une forme graphique pour donner de la perspective au patio, et un rouge orangé fort mettant magnifiquement en valeur les tons de vert des différentes essences choisies. Cette couleur franche contraste totalement avec l’intérieur de la maison, très sobre en couleur, et donne un fort caractère au tout. Epuré, simple et fonctionnel, le mobilier a été choisi pour être polyvalent selon les usages : utilisé soit par leurs deux seuls enfants, soit par plus d’une trentaine de personnes pour une réunion familiale, il fallait pouvoir jongler.Mission réalisée : les compliments pleuvent sur ce patio végétalisé. David, à chaque fois qu’il y va, a l’impression d’être en voyage. Solange quant à elle adore bouquiner sous le magnifique » faux poivrier » aux fines feuilles ondulantes, un grand luxe pour elle. « Jardiner en famille tous gantés, se coucher sur l’herbe et entendre les insectes voler et butiner, c’est effectivement une magnifique respiration dans cette vie urbaine. L’été, les soirées plancha entre amis font aussi parti de nos temps forts. »Il demeure pour eux l’un des espaces les plus réussis et aboutis de leur projet de rénovation. Mais finalement, vivant dans le Sud, il était logique de fortement investir cet extérieur et de pouvoir jouer sur le dedans-dehors !L’HEURE BLEUEUne sélection art et design, où le bleu est mis à l'honneur !Fenêtre sur Vase la NuitPièce unique, oeuvre originaleCaséine sur papier fine art Hahnemühle350 g, 90 x 110 cmCaroline Denervaud chez Double V Gallery3 500 €www.carolinedenervaud.format.comCollection Boys From the SouthPeintures sur textile tissé à la mainRéalisé à Taghazout, MarocLRNCEwww.lrnce.comFauteuil Para(d)Assise en acier tubulaire et tissu cotonNova Obiecta1 800 €www.novaobiecta.comSalopette de travailInventée par Adolphe LafontMoleskine 100% coton, bleu indigoDe Toujours96 €www.detoujours.comLivre Yves KleinOuvrage 96 pagesTaschen10 €www.taschen.comCanapé TogoDesigner Michel Duaroy édité par Ligne RosetSelency1 800 €www.selency.comSac DoraCuir italien de veauRoksanda1 350 €www.roksanda.comALISON THIRIONDu dessin préparatoire au volume, Alison Thirion joue avec les perceptions, donnant forme à des céramiques graphiques et sculpturales, réalisées une à une à la main et en petites séries.Au gré de ses collections, elle pétrie la terre comme les références au passé. Musique, littérature ou architecture : les arts sont partout. Ils infusent son travail et inscrivent ses pièces dans une relative intemporalité. Rencontre au coeur de son atelier en région parisienne, là où la tête pense, la main transforme, la terre cuit et la chimie opère.E—O Alison, pourriez-vous nous parler de votre parcours ? Comment la terre et le volume sont entrés dans votre vie ?A—T Bien que ma formation initiale soit éloignée de l’artisanat d’art (ndlr : elle a travaillé comme chargée de pub pendant plusieurs années), j’ai toujours cultivé intimement et avec passion un univers créatif ponctué d’expérimentations, de photographies, de peinture… avec le dessin comme fil rouge. C’est lors d’un cours d’expression plastique, où nous travaillions sur la forme et l’abstraction, que j’ai eu envie d’expérimenter le volume. À ce moment-là je tournais en rond dans ma pratique artistique, j’ai senti le besoin d’évoluer autrement vers la forme et la terre est apparue comme une évidence. Après des cours de loisirs, ma décision était prise, la céramique prenait toute la place, je ne pensais plus qu’à ça ! J’ai donc entamé une reconversion auprès de Grégoire Scalabre qui m’a formé au tournage, et qui reste aujourd’hui mon référent. Le dessin est toujours là, sous une autre forme !Quel rapport entretenez-vous avec votre atelier ? Comment influe-t-il sur votre manière de travailler ?Lorsque j’ai commencé la céramique, j’ai quitté Paris pour m’installer dans un petit village à 50km de Paris, au coeur de la forêt de Rambouillet. Je suis entourée de nature c’est donc très paisible et parfait pour me concentrer. Au départ, mon atelier était dans un petit coin de la maison mais j’ai finalement investi tout le salon pour travailler… C’est dire l’influence ! Je me levais parfois la nuit pour défourner ou à l’aube pour tourner. Je ne compte plus les journées et semaines qui ne se terminaient jamais ! Aujourd’hui les choses s’organisent autrement. J’y suis toujours comme chez moi, même si plusieurs kilomètres nous séparent. J’y ai mes habitudes, mes repères, c’est mon refuge. C’est là que tout commence. L’atelier évolue en même temps que moi, j’y bouge souvent les choses pour qu’il soit toujours le plus adapté à mes besoins.Vos créations semblent se situer entre tradition et contemporanéité. Que voulez-vous transmettre à travers elles ? Une certaine idée de l’intemporalité ?Je cherche avant tout à faire des objets singuliers, équilibrés, décalés, que l’on a l’impression d’avoir toujours connus, mais en même temps que personne n’a jamais faits. J’aime que mes céramiques soient épurées dans la forme et qu’elles gardent la vibration du fait main. Mes connaissances assez limitées en céramique (je m suis un peu rattrapée depuis !) m’ont permises d’être très libre dans la création. J’ai pris le temps de faire des choses personnelles, qui me ressemblent. J’essaie donc de transmettre à travers elles l’exigence de la matière, sa force et sa fragilité, mais aussi la pluralité qu’elle permet et son intemporalité en effet…Toutes vos pièces sont produites en petites séries, et bien évidemment à la main : une contrainte technique ou une réelle conviction ?J’ai appris à tourner parce que je voulais faire, produire, toucher. J’ai besoin de ce contact avec la matière et je passe beaucoup de temps à la fabrication de mes pièces. Et puis j’aime le caractère unique que ça leur donne. De toute façon, j’ai un petit atelier et un petit four, qui ne me permettent ni une grosse production, ni de grosses pièces… pour l’instant en tout cas !À travers les collections « Cocteau » ou bien « la Muralla Roja », on peut ressentir l’importance du passé et de son empreinte, le désir de transmettre ou perpétuer un héritage culturel. Quel est votre rapport à l’histoire ?Je travaille beaucoup en amont de la réalisation d’une pièce. Le dessin, l’architecture et toutes les formes d’art sont des sources inépuisables d’inspiration. J’aime beaucoup la céramique, évidemment, mais finalement ce n’est pas cette discipline qui inspire le plus mes pièces. Je m’en détache souvent pour aller puiser ailleurs. Ces deux collections sont liées à mon histoire personnelle. Je dessine depuis petite et Cocteau est un artiste dont j’admire l’audace et la pluralité. Son approche du plein et du vide, la symétrie des corps et la poésie de son trait s’associent parfaitement à la porcelaine. Quant à la Muralla Roja, c’est un clin d’oeil à mon intérêt pour l’architecture et à mes origines espagnoles. Plus qu’un vase, qu’une tasse, mes pièces sont un peu unepart de moi, de ma personnalité que je transmets à travers elles.Avec votre collection Muralla, vous sortez pour la première fois du monochrome pour faire entrer la couleur dans votre travail. Comment avez-vous appréhendé cette audace chromatique ?Je dois vous avouer que la couleur me fait un peu peur autant qu’elle me fascine. Elle est puissante, complexe et selon moi doit apporter quelque chose à la pièce. Si elle est juste décorative, cela ne m’intéresse pas vraiment. Je lui préfère alors la couleur naturelle de la terre, souvent parfaite. Ici le bleu fait référence à la méditerranée, les nuances d’ombre et de lumière de la Muralla Roja, le ciel. On y voit parfois un clin d’oeil à Majorelle ou à la Grèce, pourquoi pas ! J’aime que chacun s’approprie l’histoire.Comment avez-vous choisi de traduire dans cette collection l’esthétisme constructiviste de ce chef d’oeuvre post moderniste ?Je voulais que l’objet soit inspiré et utilise les codes de cette architecture de Ricardo Bofill, sans pour autant simplement reproduire. On retrouve les nombreux escaliers dans les découpes des pièces, et l’installation de cubes permet de retrouver les lignes. La photo et la mise en scène de mes pièces font d’ailleurs partie intégrante de l’objet. Celam’aide à transmettre leur histoire justement et à les intégrer dans un univers.Que représente la ville pour vous ?La ville m’inspire, son architecture notamment. J’aime lui emprunter des détails. Je suis d’ailleurs plus à l’aise à l’idée de m’emparer d’un sujet déjà passé par l’homme ; l’art, l’architecture par exemple sont des thèmes qui nourissent mon travail. La nature, elle, est si parfaite qu’elle a quelque chose de sacré. J’ose moins m’y aventurer.Quelle importance a pour vous le contact avec la matière ?Lorsque je passe du dessin à la terre, j’ai besoin de tous mes sens. Ça commencedès le pétrissage de la terre, son humidité, sa fermeté, son odeur, sa couleur… C’est une expérience à chaque fois. Je ne pourrais pas m’en passer. J’ai des pièces complexes à réaliser. Inconsciemment je pense que je rallonge le moment du contact avec la matière, le façonnage pendant lequel je découpe, gratte, peaufine la terre crue. C’est mon moment préféré.Le dessin compte beaucoup dans votre travail. Mais laissez-vous place à l’improvisation ?Malheureusement non. C’est quelque chose que j’aimerais savoir faire, être plus spontanée. Mais le travail en amont et le dessin sont des étapes dont je ne sais pas encore me passer. J’ai besoin de collecter des mots, des images, puis de faire des croquis et d’étudier les proportions avant de me lancer. Quand je passe à la réalisation, la pièce est déjà bien aboutie, il ne me reste plus qu’à tester ses volumes.La création manuelle est souvent un exercice solitaire qui permet de se recentrer sur l’essentiel. Mais aimeriez-vous être entourée pour créer ? Avez-vous fait des collaborations avec d’autres créateurs ?J’aime être seule dans l’atelier. Ça n’a pas toujours été le cas. J’ai mis du temps à m’y faire car j’aimais partager mon espace de travail. Au-delà de l’aspect pratique, c’est aussi une autre énergie. On peut échanger, se donner des conseils, simplement discuter. Maintenant que je suis seule, en effet, les collaborations commencent à voir le jour. Il y a un projet avec la céramiste Emmanuelle Roule encore en sommeil mais qui, je l’espère, verra bientôt le jour. Il y a également une collaboration avec Pia Van Peteghem qui sera exposée lors des Journées de la Céramique au sein du quartier Saint Sulpice à Paris (27 au 30 juin 2019).Quelle sera la thématique de votre prochaine collection ?J’ai plein d’envies et des projets qui attendent de voir le jour, depuis longtemps pour certains. C’est important pour moi de prendre le temps. J’ai des carnets et des planches d’inspiration qui commencent à se multiplier. Je laisse mûrir les idées. Ça me permet de faire le tri car il y en a beaucoup, mais elles ne sont pas toujours bonnes ! À court terme, je voudrais développer la collection Intervalle qui me tient à coeur, composée de pièces fortes et singulières sortant un peu de l’univers de l’art de la table, notamment avec une lampe. J’aimerais aussi explorer davantage la terre nue. Affaire à suivre…Des adresses favorites à Paris ?Le Musée Guimet : c’est une superbe source d’inspiration et la modernité de certaines pièces, pourtant centenaires, est vraiment étonnante. Les Ateliers de la Manufacture de Sèvres valent aussi le coup d’oeil quand on aime la céramique et les ateliers. Sinon, j’adore la librairie Yvon Lambert, rue des Filles du Calvaire, et la boutique À Rebours pour sa sélection pointue. Ça fait longtemps que je n’ai pas flâné à Paris, ça me donne envie.INFORMATIONS PRATIQUESCrédits ©2020 Texte – Emmanuelle Oddo Photos – Gaëtane Girard & Tiphaine Caro Article issu de la Revue n°l selon ARCHIKNavigation des articlesArticles plus anciensArticles plus récents
COLOR BLOCKChristophe est artiste avant tout, et décorateur globe-trotteur. Caroline est architecte d’intérieur, passionnée par son métier. Elle aime les intérieurs confortables et réfléchis, et lui le mélange des styles et des époques. S'en découle en synthèse des deux, un appartement éclectique au caractère évident, où les couleurs et les habitants s’entrechoquent joyeusement. Découverte…Après une première tranche de vie à Barcelone où ils se sont rencontrés, et deux enfants plus tard, Caroline et Christophe ont jeté leur dévolu sur cet appartement en entresol entièrement à rénover, et parfait à plusieurs égards. En premier lieu, sa situation privilégiée en plein cœur de Toulouse, dans un quartier à la fois vivant et familial, proche de poumons verts. Ensuite, son caractère : ses volumes, ses possibilités, la beauté et l’état de l’immeuble… et son accès privatif à une grande cave en sous-sol, lui donnant une dimension de petite maison.Caroline s’y est tout de suite projetée, et hésitation faite entre deux plans, l’a finalement amputé d’un studio, ce qui a naturellement déroulé le reste. Toute l’organisation de l’appartement a dû être modifiée pour moderniser la circulation, et tous les réseaux repensés. En duo, ils se sont occupés du chantier : elle dans la réflexion fonctionnelle et esthétique, et lui dans la maitrise d’œuvre. Le plan en U permettant une exposition différente dans toutes les pièces, le parti a été pris a été de travailler une couleur par pièce, les couleurs variant toutes en fonction de l’heure de la journée. L’entrée, à l’origine aveugle, fait aujourd’hui office de petit bureau et coin bibliothèque, éclairée par une ouverture en verrière ouvrant sur le salon. En enfilade, la cuisine a pris place dans l’ancienne pièce de réception. Passante et accueillant un espace salle à manger, elle est devenue une pièce conviviale, où ils reçoivent leurs amis et passent le plus clair de leur vie quotidienne. La salle de bains familiale remplace quant à elle l’ancienne cuisine. Restée volontairement blanche, c’est dans les carreaux de ciments que la fantaisie et la couleur ont trouvé leur place.Côté déco, Caroline et Christophe trimballent depuis presque 20 ans des meubles et des objets choisis qu’ils ont chinés ou dont ils ont hérités. Ils répondent souvent à des coups de cœur, rarement réfléchis, qu’ils essaient de marier au mieux avec des pièces plus modernes comme une table signée Jean Prouvé. L’ensemble, éclectique, ne manque pas de personnalité.Aujourd’hui, et particulièrement dans cette période, ils vivent merveilleusement bien dans cet appartement familial qui leur ressemble. C’est la « maison » du bonheur, toujours pleine d’amis et d’enfants. Si bien que Caroline a installé son agence en sous-sol, dans un cocon qu’elle s’est aménagée sur mesure. Et nous faisons partie de ces privilégiés qui ont eu la chance d’y être conviés, pour un moment assurément intime et joyeux.LES FÉTICHES DE CAROLINE ET CHRISTOPHELampe en cuivre du salonC’est une œuvre originale de Christophe. Après avoir réalisé sa première exposition à Barcelone, il a ouvert avec ce qu’il avait gagné son premier bar saisonnier sur la Costa Brava nommé « La Hola ». Cette lampe a été conçue pour le bar, telle une vague qui s’ondule grâce à du cuivre de climatiseur déroulé et repositionné. Elle a trouvé une seconde vie dans leur salon, pièce parfaite pour habiller la grande hauteur sous plafond.Gazinière La CornueIssue de la maison de famille de Caroline à Castelnaudary, elle appartenait à sa mère. Quand celle-ci a emménagé à Toulouse, Caroline et Christophe venaient d’acquérir leur nouvel appartement. Véritable souvenir de famille, ils l’ont récupérée, restaurée et lui ont trouvée une place de choix. Du fait de ses 300kg, elle n’aurait pas pu être installée en étage !TV Space AgeCette petite télévision, très connue de l’ère Space Age, a été offerte à Christophe par son père, véritable fan de ce courant, mais aussi du bolidisme. Il l’a trouvée à Sète, chez un brocanteur spécialisé dans ce genre de pièces. Elle fonctionne toujours, en noir et blanc. Ils s’en servent parfois pour regarder des vidéos, ou en lampe, grâce au bruit / neige, en saturant complètement le grain.INFORMATIONS PRATIQUESCrédits photos – © Fabien Sans et Sophie TomMATIÈRE SENSIBLEFlorian et Sophie sont deux passionnés de voyages, d’artisanat et d’antiquité. Deux amoureux du geste, de la proportion et de la matière. Épris à la ville comme à la vie, ils ont créé ensemble le studio Sensible Paris. Pas étonnant que leur cocon parisien regorge de Beau. Le Beau comme mode de vie.Bien plus qu’un simple décor, un intérieur est pour Florian et Sophie la matérialisation d’une identité. Et la leur est précise, forte et sensible à la fois, remplie d’histoire. On la découvre dans leur intérieur parisien, non loin des Abattoirs, entre les Buttes Chaumont et la Villette. Des volumes, des éléments anciens préservés, du charme à revendre et des proportions étonnantes, cet appartement aux airs d’Alice au Pays des Merveilles avait tout pour leur plaire. Il est alors devenu le décor de leur audace, évoluant au grès de leur trouvailles.Côté rénovation, le parti pris leur est apparu évident : ouvrir, libérer la lumière, dégager les perspectives. Très graphiques, les cheminées en marbre noir ont été le point de départ pour construire toutes les ouvertures. La cloison entre la chambre parentale et le salon s’est ainsi effacée devant une verrière style atelier. Et pour faire rentrer la vue végétale du cœur d’îlot de la cuisine, une deuxième cloison vitrée a été bâtie, en réponse à la sortie citadine du salon, créant un espace traversant et jouant avec la lumière. Cette envie de végétaliser s’est poursuivie dans le salon avec le choix d’un papier peint panoramique évoquant une canopée et donnant au salon le rôle de poumon de l’appartement. Chaleureuse et bien proportionnée, cette pièce de vie accueille les grandes tablées et les moments plus intimes autour de sa cheminée et de son foyer… actif !Si le salon en est le poumon, la cuisine est le cœur de l’appartement : on y reçoit les amis, les secrets s’y chuchotent le nez au-dessus d’une casserole, et on y refait le monde autour de l’îlot et de ses tabourets Frama. Les choix y sont graphiques et forts, assumés : carreaux de ciment granito au sol très géométriques, verrière brutaliste, et pour adoucir l’ensemble, partout des touches de laiton. Sur le plan de travail, la part belle est faite à l’art de la table et aux céramiques.Côté mobilier, les choix sont radicaux, audacieux et éclectiques. On y trouve de nombreuses références aux « Jeunes Loups » des années 50 (Paulin et Guariche en tête) et leur mobilier aux proportions idéales. Pièce maîtresse, la table en orme, entourée de chaises Amsterdam éditées par Steiner (A.R.P. 1952) retapissées vert d’eau. Au mur, la superbe applique cerf-volant, très contemplative, flotte au-dessus de la canopée. Et plus loin, un élégant fauteuil Saturne de Burov en cuir noir, dessiné en 1957 et réédité en 2010, confortable et léger.Au milieu, un meuble administratif double colonne, un ampli orange pop Wega, un poêle prussien polychrome, des appliques Flos et un banc d’église graphique avec son dossier ondulé. Sans oublier par-ci par-là des objets ramenés de voyages : masques japonais ou africains, céramiques, colliers maasaï, véritables hommages à l’artisanat vernaculaire.Le tout, sous la lumière diffuse de l’opaline. On pourrait y passer des heures, tant les histoires se croisent et les sensibilités sont communes. L’appartement est vivant et ça se sent… comme l’envie de se faire accompagner par ce duo sensible !LES FÉTICHES DE SOPHIE ET FLORIANAmpli tuner WegaCe modèle d’ampli tuner de 1965 dessiné par le designer danois Verner Panton a été chiné avec les tout premiers salaires du couple. De couleur orange, rare et emblématique de son époque, il ne laisse personne indifférent et continue de faire danser famille et amis dans le salon !Applique G25 de Pierre GuaricheCette applique « cerf-volant », en métal laqué noir et laiton avec son réflecteur micro-perforé blanc, est une édition de Pierre Disderot de 1952. Pour Sophie et Florian, il s’agit d’un des modèles les plus aboutis de l’architecte français. Ils aiment sa forme poétique, la patine de ses matériaux mais aussi ses trois modes d’éclairage – direct, indirect et réfléchi. Une véritable sculpture fonctionnelle, intemporelle.Bouteille à sakéChinée à Kyoto durant leur voyage de noces, cette bouteille à saké, traditionnellement appelée Tokkuri, est une pièce antique. Son col accidenté a été réparé au Kintsugi, technique japonaise utilisant laque et poudre d’or, non pas pour masquer ses imperfections mais au contraire pour les souligner. Ce sont donc ses blessures qui révèlent la beauté et la singularité de cet objet chargé d’histoire.SuspensionsCette paire de luminaires en cloche a été chinée par Florian et Sophie à Stockholm alors qu’ils rénovaient la cuisine de leur appartement. Suspensions en laiton perforé de design suédois des années 1950, elles sont éditées par Boréns Boräs. Le couple a tout de suite adoré leur matériau chaleureux, leur forme délicate et leurs perforations rappelant les créations de Paavo Tynell.INFORMATIONS PRATIQUESCrédits photos – © Gwenn Dubourthoumieu METROPOLISBoris et François, « vieux couple » de parisiens d’adoption comme ils aiment se présenter, ont la chance d’habiter un joli loft jouxtant le Parc des Buttes Chaumont. Visite...Alors que leurs caractères divergent et qu’ils travaillent dans deux univers totalement différents : la cosmétique pour l’un et l’administration universitaire pour l’autre, ils se retrouvent toujours depuis 20 ans pour aménager et décorer.En amateurs d’art et de décoration, ils passent le plus clair de leurs week-ends à fréquenter des expositions, flâner aux puces ou à découvrir des boutiques de déco, et affinent ainsi leur goût, laissant place à l’éclectisme.Cet appartement, ils l’ont trouvé sur une petite annonce, après des mois à éplucher tous les magazines immobiliers parisiens. C’était il y a 15 ans, ils habitaient Bastille où ils espéraient continuer à vivre. Boris l’a vu seul. François, malgré ses réticences – ils ne connaissaient pas le quartier et avaient à l’époque quelques préjugés sur le 19ème – a accepté de le visiter. Et ils s’en souviennent comme si c’était hier : c’était un samedi matin ensoleillé, et les quatre mètres de baies vitrées, la lumière et un petit détail architectural (le croisement parfait de lignes horizontales et verticales) ont levé tous les doutes. Un vrai coup de cœur !Les propriétaires précédents le quittaient après des mois de rénovation, la peinture de la pièce principale et l’électricité avaient été refaits à neuf. Boris et François ont donc seulement dû remplacer la moquette blanche à bouclettes plus que passée par un parquet huilé en chêne larges lattes dans le séjour, et par un jonc de mer chocolat à l’étage où se découvrent la chambre et le coin bureau. Plus tard, la salle de bains a été revisitée : dans son jus années 80, mais propre et fonctionnelle, ils s’en étaient lassés. La décoration en revanche s’est construite petit à petit, meuble par meuble, objet par objet, lampe par lampe – le couple en achète compulsivement… Aujourd’hui, la décoration est confortable. Les nombreuses lampes permettent de créer une lumière tamisée et agréable. Le résultat est un ensemble de meubles qui ont tous une histoire, chinés minutieusement, à l’image d’un collectionneur construisant sa collection.Aujourd’hui, Boris et François ont envie de changement. Deux possibilités s’offrent à eux : soit ils agrandissent en récupérant le rez-de-chaussée, actuellement à destination de boutique, soit ils repartent sur un nouveau projet. Et dans ces deux cas, un architecte d’intérieur s’impose, pour apporter un regard neuf sur des espaces qu’ils maitrisent presque trop. Et nous sommes ravis de les accompagner dans cette quête de renouveau !(HOLY)WOODAlexandre Reignier est designer, père de deux petites filles, et partage sa vie avec Aude, influenceuse et thérapeute holistique à plein temps.S’installer dans une maison en bois était pour eux le résultat d’un réel changement de vie. Installés dans le centre-ville d’Aix-en-Provence, Alexandre et Aude ont souhaité dès la naissance de leur première fille une vie plus saine, en phase avec leurs nouveaux projets de vie. En recherchant un terrain pour construire leur maison, Alexandre a découvert sur Instagram l’univers d’Atelier Ordinaire, un studio d’architecture spécialisé dans les constructions en bois, pures et minimalistes. Quelques échanges après, le projet était né. Implantée à Ventabren, à quelques minutes d’Aix-en-Provence, cette maison de 80 m² sur deux étages se love sur un terrain de 586 m². L’environnement était important pour le couple, amoureux de la nature : la maison devait être totalement intégrée dans le paysage et ouverte sur l’extérieur. Un cadre rêvé pour fonder une famille dans un milieu rural, tout en gardant la proximité avec la ville.Vivre dans une maison en bois, c’est vivre constamment, été comme hiver, avec une ambiance chaleureuse. « Le bois procure un confort et un bien-être qu’aucun autre matériau peut apporter » nous confie-t-il. La façade, en Douglas pré-grisée avant montage, lui donne cet aspect patiné dans le temps. Elle oscille entre le gris, marron et bleu selon la lumière et les saisons, et contraste à merveille avec la douceur de l’épicéa, utilisé à l’intérieur de la maison.Concernant l’ameublement, la majorité du mobilier est intégré au bâti, permettant une structuration assez pure des espaces. Les autres pièces se déplacent sans cesse au gré des envies et des nouvelles créations d’Alexandre. Son credo : une décoration minimaliste, où la simplicité prime dans toute sa splendeur.La collaboration d’Alexandre avec Atelier Ordinaire a tellement été fructueuse qu’ils continuent à travailler ensemble sur d’autres projets, prônant encore et toujours les lignes pures et le matériau bois.Si aujourd’hui, Alexandre et Aude se sentent épanouis dans cette maison, de nouveaux projets de vie les attendent. Ils nous ont confié à la vente cette première réalisation, qui se trouve dans notre collection de biens « À Vivre », attendant ses prochains propriétaires ! Et on les en remercie chaleureusement.INFORMATIONS PRATIQUESAlexandre ReignierSite Web : www.alexandre-reignier.com Compte Instagram : @alexandrereignierCrédits photos portraits – © The Socialite FamilyINFORMATIONS PRATIQUESLa Baleine59, cours Julien – Marseille 06 Du mardi au dimanche. de 8h à 23h T-0413251717 @labaleinemarseilleCrédits ©2020 Texte et Photos -Eric Foucher Article issu de la Revue n°l selon ARCHIKWILD THINGÀ travers sa démarche, totalement responsable, il s’attèle à ne choisir que des essences locales.Ébéniste était une vocation pour Lorien. Ayant grandi au milieu des montagnes et des forêts ariégeoises, il a toujours eu un profond respect pour la nature. Depuis toujours admiratif de ses formes, de ses couleurs et de ses textures, il passait des heures à l’observer en détail. Et souvent enfant, dans l’atelier de son grand-père, il aimait passer du temps à le regarder travailler le bois. C’est donc tout naturellement que Lorien s’est à son tour mis à travailler ce matériau empli de souvenirs, avec la volonté de créer de ses propres mains.Pourtant, son premier choix professionnel s’est porté sur le secteur de la glisse. Puis, il y a cinq ans, il a entrepris une reconversion au Lycée des Métiers de l’Ameublement à Revel. Une formation qui lui a permis d’acquérir les compétences et techniques nécessaires pour exercer le métier d’ébéniste, et ainsi de réaliser son rêve. Après sa formation, il travaille à Paris dans l’agencement de boutiques de luxe, puis pour l’aménagement de jets privés. Ainsi, son regard s’affûte, il se plaît alors à bâtir des espaces. Mais l’envie d’être libre de ses propres créations devient plus forte, et Lorien ouvre en 2016 son propre atelier, Wild Thing, dans le quartier de la Patte-d’oie à Toulouse. C’est dans ce nouveau cadre qu’il développe du mobilier, mais aussi des pièces plus petites et décoratives, sur lesquelles il peut expérimenter plus facilement de nouveaux designs.Animé par le design et l’architecture, il avoue s’inspirer de la modernité de la période des années 1930 à 1960, intemporelle, et du style minimaliste et organique très actuel. Ses pièces rendent avant tout hommage à ce noble matériau, et représentent une juste balance entre une nature brute et des formes plus délicates, plus légères. Un veinage particulier, une craquelure, un défaut, sont autant de traces naturelles que Lorien met en valeur pour apporter une singularité à l’objet. Pour ses pièces de mobilier, plus abouties, il fait appel à des techniques d’ébénisterie comme le plaquage, l’assemblage, ou le cintrage, qu’il revisite ou détourne.À travers sa démarche, totalement responsable, il s’attèle à ne choisir que des essences locales. S’il vient à mêler ses créations en bois avec d’autres matériaux, il s’attache à ce qu’ils soient issus de l’upcycling, une pratique émergente qui tend à récupérer des matériaux obsolètes afin de leur donner une nouvelle vie. Pour les chanceux toulousains, vous avez la possibilité de lui rendre visite à son atelier, où vous pourrez choisir l’essence de bois que vous souhaitez pour votre pièce sur mesure. Pour les autres, direction son site internet où un bon nombre de ses pièces sont encore disponibles !INFORMATIONS PRATIQUESWild ThingSite Web : www.wildthing.shop Compte Instagram : @wild_thing_workshopCrédits photos – © Marie MarchandiseCOLLECTION PARTICULIÈREAprès 40 ans de vie commune, quelques aménagements entre leurs personnalités éclatantes et plusieurs déménagements, Claude et Corinne sont toujours aussi fougueux et passionnés. Par l’art évidemment, et aussi par l’architecture. Découverte…L’art habite leurs vies. Il s’adresse à leurs sens, à leurs émotions, à leur intelligence. Il les nourrit. Lui, entretient un rapport spontané à l’art, fondé sur le plaisir de la découverte. Le beau l’emporte sur le concept, mais l’un ne va pas sans l’autre. Pour elle, l’art est plus intuitif : elle est curieuse et toujours prête à de nouvelles expériences artistiques, elle cherche, elle découvre, elle écoute ses émotions.L’un et l’autre n’imaginaient donc pas vivre dans un lieu aseptisé. Alors quid de la Cité Radieuse de Le Corbusier à Marseille ? « Elle me ramène aux maisons de poupées lorsque j’étais une petite fille, c’est certainement ce qui a déterminé mon engagement » explique Corinne. Pour Claude, c’est aussi un retour à son enfance car il a vécu dans une maison contemporaine en béton brut de décoffrage toujours présente à son cœur. Alors cette première visite, que nous avons provoquée, ils l’ont abordée comme « les visiteurs touristes » du Corbusier sans se projeter personnellement. Une visite qui a fait son chemin… Pourquoi pas. TOUT était là. Il a suffi de réinventer, en respectant l’esprit de ses créateurs, des équipements aujourd’hui obsolètes comme la cuisine par exemple.Pour se faire, nous les avons mis en contact avec un des architectes partenaires d’ARCHIK au goût pointu Julien Fuentes. Le courant est passé, et un échange enthousiaste d’idées a conduit à la réalisation du projet final satisfaisant pour chacun. Quant au choix du mobilier, il a fallu réinventer un décor adapté aux proportions imposées par l’architecture. Retour aux années 50 / 60, mais comme l’art a une histoire et eux aussi, Claude et Corinne ont intégré au décor une série de sièges d’époque Louis XV dans la plus pure tradition du style classique français (bois peint et soierie). En les mariant avec des éléments contemporains comme « la Coffee Table » d’Isamu Noguchi ou la table roulante d’Angelo Ostuni. Un soin particulier a été apporté à l’éclairage en respectant là encore le choix des concepteurs : les lampes GRAS de DCW Éditions cohabitent ainsi avec la lampe Parentesi d’Achille Castiglione.Aux murs, quelques œuvres d’artistes contemporains répondent à un dialogue interactif que le couple, fin collectionneur, a imaginé. Pour la plupart en noir et blanc, ces œuvres ont comme support l’écriture et / ou, le symbole. La grande hauteur sous plafond qu’offre la mezzanine leur a permis d’installer deux œuvres de grande dimension : la première, un visage issu du street art, répondant à une œuvre monochrome qui se confond avec son support, le néant, convoquant ainsi L’Être et le Néant.Le tour était joué. Et cette cellule du Corbusier se transformait en un lieu qui leur ressemble, une œuvre dans l’œuvre. Jusqu’à une prochaine aventure !LES FÉTICHES DE CORINNE ET CLAUDEUtopia, Didier Faustino – mélaminé blanc et plexi glaceDidier Faustino est un artiste et architecte français, vivant entre la France et le Portugal. À travers ses différents projets, il mêle l’architecture, les performances, les installations et les vidéos. Dans cette œuvre, Faustino s’interroge sur « l’Être » dans ses dimensions sociales et politiques. L’œuvre est belle par sa simplicité, on écrit « Utopia » et tout s’écroule et les lettres tombent une à une, le mot, l’image. Tout est dit.Black ass, Dan Miller – feutre sur papierDan Miller est un artiste autiste américain qui, en sublimant son handicap, a atteint une notoriété reconnue par les institutions artistiques internationales comme le MoMA ou la Biennale de Venise. Dan Miller, sortant ainsi de son enfermement, laisse libre court à son imagination et ses inventions : il décline ses obsessions en répétant sur le papier les signifiants qui s’y rapportent jusqu’à l’illisible. L’œuvre « Black Ass » en est une illustration émouvante par son histoire et sa simplicité qu’apparente.À l’avenir, Kelly Schacht – vinyle et néonKelly Schacht est une jeune artiste belge très active. Avec cette œuvre À l’avenir, à venir, l’avenir … l’artiste joue sur les mots et leurs signifiés. Elle nous propose ainsi un support sur lequel le spectateur peut participer de manière interactive : à chacun sa lecture. Cette œuvre est ludique, libre et joyeuse. Les lettres en vinyle sont directement collées sur le mur et « Venir » est un néon lumineux, rendant l’œuvre très esthétique. Elle répond de façon optimiste aux précédentes.INFORMATIONS PRATIQUESCrédits ©2020 Photos – Olivier Amsellem Article issu de la Revue n°l selon ARCHIKCUISINE PARTICULIÈRECamille et Matthieu sont à la tête du restaurant très en vogue Ourea. En duo à la vie comme à la ville, ils sont tombés amoureux de Marseille, où ils ont décidé de s’installer il y a deux ans. Découverte de leur(s) cuisine(s)…Ourea est pour eux un lieu d’expression, de créativité et d’échange où la cuisine, ouverte sur la salle, permet à l’énergie de circuler. La cuisine de Matthieu est centrée sur le produit, généreuse et précise. Les vins sélectionnés par Camille sont dans le même esprit, élaborés par des vignerons passionnés dans le respect des sols et de la vigne.Et lorsque l’on évoque avec eux l’espace même de la cuisine, la réponse est claire, elle doit être appréhendée comme un outil fonctionnel : « En tant que chef ou restaurateur, nous passons énormément de temps dans notre restaurant qui est pour nous comme une seconde maison. L’espace cuisine doit donc répondre à nos besoins, qu’il s’agisse d’espace de stockage, de froid ou de chaud. Tout a une place et doit s’y trouver. Un chef est souvent minutieux et méticuleux, voire obsessionnel ! ». Qui dit fonctionnalité, dit praticité : la cuisine doit être assez grande pour pouvoir respirer, et être à taille humaine pour tout avoir à portée de main. Au restaurant, la cuisine est souvent partagée entre plusieurs personnes et plusieurs postes, il est donc important que chacun puisse y trouver sa place sans empiéter sur l’espace des autres.A la maison, Camille et Matthieu, se prêtent assez peu à l’expérimentation culinaire, préférant découvrir les merveilles des autres restaurants marseillais. En revanche, le plaisir de partager est bien présent lorsqu’il s’agit de recevoir leurs amis ou leurs familles. Les plats se transforment et deviennent plus familiaux. Pour Matthieu, c’est le moment de se recentrer et de revenir aux bases : le plaisir et la gourmandise.Dans leur appartement du centre, non loin de leur restaurant, leur cuisine n’est pas ouverte sur les autres espaces, mais ils ne ferment jamais la porte. « Nous pensons que la cuisine ouverte permet aux idées d’évoluer en dehors du seul monde de la cuisine. Les idées se confrontent à l’espace, aux gens, à tout ce qui peut accompagner une bonne recette comme la vaisselle ou le vin. » explique Camille.La cuisine de leurs rêves ? Une cuisine spacieuse, ouverte donc, avec de nombreux espaces de rangements, un beau fourneau à l’ancienne, et une jolie cave à vin bien remplie ! Un élément indispensable dans une cuisine ? Un pilon pour écraser l’ail, le point de départ de nombreuses recettes et un geste ancestral inspirant.Et avant de quitter la cuisine de Matthieu et Camille, nous en profitons pour leur demander une recette saine, familiale et réconfortante en ces temps… à vos fourneaux !Minestrone de légumesIngrédients 1 kg de fèves | 1 botte de carottes fanes | 500 gr de brocolis | 3 oignons | 3 gousses d’ail | 1 demi-botte de navets nouveaux | 150 gr de poitrine de lard fumée | Huile d’olive | Parmesan | Thym | Sel, poivreRecetteCommencez par faire le bouillon. Récupérez les fanes des carottes et navets, les cosses de fèves, 1 oignon coupé en huit, 3 gousses d’ail tapé. Mettre tout cela dans une casserole avec 1 litre et demi d’eau salée. Faire bouillir le tout. Laissez cuire à feu doux pendant 10 minutes puis laissez infuser à couvert hors du feu pendant 20 minutes. Filtrez le bouillon. Vous obtenez ainsi un bouillon clair qui servira de base à votre minestrone. S’il vous en reste, vous pourrez par exemple l’utiliser pour la réalisation d’un risotto.Taillez deux oignons en quartiers, les faire revenir dans une cocotte avec le lard, de l’huile d’olive et une branche de thym. Ajoutez les carottes et les navets préalablement taillés puis versez le bouillon.Après 10 minutes de cuisson à feu doux, ajoutez les sommités de brocolis. Après encore une dizaine de minutes, ajoutez les fèves et après deux minutes de cuisson, votre minestrone est prêt.Vous pouvez le déguster chaud ou froid en l’agrémentant généreusement de copeaux de parmesan !FENÊTRE OUVERTESolange et son conjoint, tous les deux marseillais d’origine, sont des pragmatiques de l’aménagement et de la décoration. Allier fonctionnalité et style, le tout sans trop grever le budget, est leur credo. Parce qu’il y a aussi une vie et des joies en dehors de la maison !Justement, cette maison : une maison de ville, étroite, parfois biscornue, mais qui sait cacher son jeu ! Sa situation à Bompard, ses extérieurs et ses vues au dernier étage les ont fait chavirer. Au moment de l’achat, le jardinet était une jungle quasi impénétrable, affublé d’un cabanon pour la machine à laver et directement collé à une véranda vétuste. Évidemment, il a fallu redessiner entièrement cet espace pour avoir à la fois une terrasse suffisamment vaste pour accueillir largement et, dans la continuité, un jardinet qui soit une respiration de verdure et un espace privilégié pour les enfants. Beaucoup d’attentes donc, et un certain nombre de difficultés : un jardin en restanque, peu de terre et beaucoup de roche, des murs environnants disparates et de hauteur inégale, une envie de cuisine d’été sans avoir totalement l’espace pour…Devant l’audace du projet, Solange et David ont alors fait appel aux services de la paysagiste Elodie Werhlen, qui a osé une forme graphique pour donner de la perspective au patio, et un rouge orangé fort mettant magnifiquement en valeur les tons de vert des différentes essences choisies. Cette couleur franche contraste totalement avec l’intérieur de la maison, très sobre en couleur, et donne un fort caractère au tout. Epuré, simple et fonctionnel, le mobilier a été choisi pour être polyvalent selon les usages : utilisé soit par leurs deux seuls enfants, soit par plus d’une trentaine de personnes pour une réunion familiale, il fallait pouvoir jongler.Mission réalisée : les compliments pleuvent sur ce patio végétalisé. David, à chaque fois qu’il y va, a l’impression d’être en voyage. Solange quant à elle adore bouquiner sous le magnifique » faux poivrier » aux fines feuilles ondulantes, un grand luxe pour elle. « Jardiner en famille tous gantés, se coucher sur l’herbe et entendre les insectes voler et butiner, c’est effectivement une magnifique respiration dans cette vie urbaine. L’été, les soirées plancha entre amis font aussi parti de nos temps forts. »Il demeure pour eux l’un des espaces les plus réussis et aboutis de leur projet de rénovation. Mais finalement, vivant dans le Sud, il était logique de fortement investir cet extérieur et de pouvoir jouer sur le dedans-dehors !L’HEURE BLEUEUne sélection art et design, où le bleu est mis à l'honneur !Fenêtre sur Vase la NuitPièce unique, oeuvre originaleCaséine sur papier fine art Hahnemühle350 g, 90 x 110 cmCaroline Denervaud chez Double V Gallery3 500 €www.carolinedenervaud.format.comCollection Boys From the SouthPeintures sur textile tissé à la mainRéalisé à Taghazout, MarocLRNCEwww.lrnce.comFauteuil Para(d)Assise en acier tubulaire et tissu cotonNova Obiecta1 800 €www.novaobiecta.comSalopette de travailInventée par Adolphe LafontMoleskine 100% coton, bleu indigoDe Toujours96 €www.detoujours.comLivre Yves KleinOuvrage 96 pagesTaschen10 €www.taschen.comCanapé TogoDesigner Michel Duaroy édité par Ligne RosetSelency1 800 €www.selency.comSac DoraCuir italien de veauRoksanda1 350 €www.roksanda.comALISON THIRIONDu dessin préparatoire au volume, Alison Thirion joue avec les perceptions, donnant forme à des céramiques graphiques et sculpturales, réalisées une à une à la main et en petites séries.Au gré de ses collections, elle pétrie la terre comme les références au passé. Musique, littérature ou architecture : les arts sont partout. Ils infusent son travail et inscrivent ses pièces dans une relative intemporalité. Rencontre au coeur de son atelier en région parisienne, là où la tête pense, la main transforme, la terre cuit et la chimie opère.E—O Alison, pourriez-vous nous parler de votre parcours ? Comment la terre et le volume sont entrés dans votre vie ?A—T Bien que ma formation initiale soit éloignée de l’artisanat d’art (ndlr : elle a travaillé comme chargée de pub pendant plusieurs années), j’ai toujours cultivé intimement et avec passion un univers créatif ponctué d’expérimentations, de photographies, de peinture… avec le dessin comme fil rouge. C’est lors d’un cours d’expression plastique, où nous travaillions sur la forme et l’abstraction, que j’ai eu envie d’expérimenter le volume. À ce moment-là je tournais en rond dans ma pratique artistique, j’ai senti le besoin d’évoluer autrement vers la forme et la terre est apparue comme une évidence. Après des cours de loisirs, ma décision était prise, la céramique prenait toute la place, je ne pensais plus qu’à ça ! J’ai donc entamé une reconversion auprès de Grégoire Scalabre qui m’a formé au tournage, et qui reste aujourd’hui mon référent. Le dessin est toujours là, sous une autre forme !Quel rapport entretenez-vous avec votre atelier ? Comment influe-t-il sur votre manière de travailler ?Lorsque j’ai commencé la céramique, j’ai quitté Paris pour m’installer dans un petit village à 50km de Paris, au coeur de la forêt de Rambouillet. Je suis entourée de nature c’est donc très paisible et parfait pour me concentrer. Au départ, mon atelier était dans un petit coin de la maison mais j’ai finalement investi tout le salon pour travailler… C’est dire l’influence ! Je me levais parfois la nuit pour défourner ou à l’aube pour tourner. Je ne compte plus les journées et semaines qui ne se terminaient jamais ! Aujourd’hui les choses s’organisent autrement. J’y suis toujours comme chez moi, même si plusieurs kilomètres nous séparent. J’y ai mes habitudes, mes repères, c’est mon refuge. C’est là que tout commence. L’atelier évolue en même temps que moi, j’y bouge souvent les choses pour qu’il soit toujours le plus adapté à mes besoins.Vos créations semblent se situer entre tradition et contemporanéité. Que voulez-vous transmettre à travers elles ? Une certaine idée de l’intemporalité ?Je cherche avant tout à faire des objets singuliers, équilibrés, décalés, que l’on a l’impression d’avoir toujours connus, mais en même temps que personne n’a jamais faits. J’aime que mes céramiques soient épurées dans la forme et qu’elles gardent la vibration du fait main. Mes connaissances assez limitées en céramique (je m suis un peu rattrapée depuis !) m’ont permises d’être très libre dans la création. J’ai pris le temps de faire des choses personnelles, qui me ressemblent. J’essaie donc de transmettre à travers elles l’exigence de la matière, sa force et sa fragilité, mais aussi la pluralité qu’elle permet et son intemporalité en effet…Toutes vos pièces sont produites en petites séries, et bien évidemment à la main : une contrainte technique ou une réelle conviction ?J’ai appris à tourner parce que je voulais faire, produire, toucher. J’ai besoin de ce contact avec la matière et je passe beaucoup de temps à la fabrication de mes pièces. Et puis j’aime le caractère unique que ça leur donne. De toute façon, j’ai un petit atelier et un petit four, qui ne me permettent ni une grosse production, ni de grosses pièces… pour l’instant en tout cas !À travers les collections « Cocteau » ou bien « la Muralla Roja », on peut ressentir l’importance du passé et de son empreinte, le désir de transmettre ou perpétuer un héritage culturel. Quel est votre rapport à l’histoire ?Je travaille beaucoup en amont de la réalisation d’une pièce. Le dessin, l’architecture et toutes les formes d’art sont des sources inépuisables d’inspiration. J’aime beaucoup la céramique, évidemment, mais finalement ce n’est pas cette discipline qui inspire le plus mes pièces. Je m’en détache souvent pour aller puiser ailleurs. Ces deux collections sont liées à mon histoire personnelle. Je dessine depuis petite et Cocteau est un artiste dont j’admire l’audace et la pluralité. Son approche du plein et du vide, la symétrie des corps et la poésie de son trait s’associent parfaitement à la porcelaine. Quant à la Muralla Roja, c’est un clin d’oeil à mon intérêt pour l’architecture et à mes origines espagnoles. Plus qu’un vase, qu’une tasse, mes pièces sont un peu unepart de moi, de ma personnalité que je transmets à travers elles.Avec votre collection Muralla, vous sortez pour la première fois du monochrome pour faire entrer la couleur dans votre travail. Comment avez-vous appréhendé cette audace chromatique ?Je dois vous avouer que la couleur me fait un peu peur autant qu’elle me fascine. Elle est puissante, complexe et selon moi doit apporter quelque chose à la pièce. Si elle est juste décorative, cela ne m’intéresse pas vraiment. Je lui préfère alors la couleur naturelle de la terre, souvent parfaite. Ici le bleu fait référence à la méditerranée, les nuances d’ombre et de lumière de la Muralla Roja, le ciel. On y voit parfois un clin d’oeil à Majorelle ou à la Grèce, pourquoi pas ! J’aime que chacun s’approprie l’histoire.Comment avez-vous choisi de traduire dans cette collection l’esthétisme constructiviste de ce chef d’oeuvre post moderniste ?Je voulais que l’objet soit inspiré et utilise les codes de cette architecture de Ricardo Bofill, sans pour autant simplement reproduire. On retrouve les nombreux escaliers dans les découpes des pièces, et l’installation de cubes permet de retrouver les lignes. La photo et la mise en scène de mes pièces font d’ailleurs partie intégrante de l’objet. Celam’aide à transmettre leur histoire justement et à les intégrer dans un univers.Que représente la ville pour vous ?La ville m’inspire, son architecture notamment. J’aime lui emprunter des détails. Je suis d’ailleurs plus à l’aise à l’idée de m’emparer d’un sujet déjà passé par l’homme ; l’art, l’architecture par exemple sont des thèmes qui nourissent mon travail. La nature, elle, est si parfaite qu’elle a quelque chose de sacré. J’ose moins m’y aventurer.Quelle importance a pour vous le contact avec la matière ?Lorsque je passe du dessin à la terre, j’ai besoin de tous mes sens. Ça commencedès le pétrissage de la terre, son humidité, sa fermeté, son odeur, sa couleur… C’est une expérience à chaque fois. Je ne pourrais pas m’en passer. J’ai des pièces complexes à réaliser. Inconsciemment je pense que je rallonge le moment du contact avec la matière, le façonnage pendant lequel je découpe, gratte, peaufine la terre crue. C’est mon moment préféré.Le dessin compte beaucoup dans votre travail. Mais laissez-vous place à l’improvisation ?Malheureusement non. C’est quelque chose que j’aimerais savoir faire, être plus spontanée. Mais le travail en amont et le dessin sont des étapes dont je ne sais pas encore me passer. J’ai besoin de collecter des mots, des images, puis de faire des croquis et d’étudier les proportions avant de me lancer. Quand je passe à la réalisation, la pièce est déjà bien aboutie, il ne me reste plus qu’à tester ses volumes.La création manuelle est souvent un exercice solitaire qui permet de se recentrer sur l’essentiel. Mais aimeriez-vous être entourée pour créer ? Avez-vous fait des collaborations avec d’autres créateurs ?J’aime être seule dans l’atelier. Ça n’a pas toujours été le cas. J’ai mis du temps à m’y faire car j’aimais partager mon espace de travail. Au-delà de l’aspect pratique, c’est aussi une autre énergie. On peut échanger, se donner des conseils, simplement discuter. Maintenant que je suis seule, en effet, les collaborations commencent à voir le jour. Il y a un projet avec la céramiste Emmanuelle Roule encore en sommeil mais qui, je l’espère, verra bientôt le jour. Il y a également une collaboration avec Pia Van Peteghem qui sera exposée lors des Journées de la Céramique au sein du quartier Saint Sulpice à Paris (27 au 30 juin 2019).Quelle sera la thématique de votre prochaine collection ?J’ai plein d’envies et des projets qui attendent de voir le jour, depuis longtemps pour certains. C’est important pour moi de prendre le temps. J’ai des carnets et des planches d’inspiration qui commencent à se multiplier. Je laisse mûrir les idées. Ça me permet de faire le tri car il y en a beaucoup, mais elles ne sont pas toujours bonnes ! À court terme, je voudrais développer la collection Intervalle qui me tient à coeur, composée de pièces fortes et singulières sortant un peu de l’univers de l’art de la table, notamment avec une lampe. J’aimerais aussi explorer davantage la terre nue. Affaire à suivre…Des adresses favorites à Paris ?Le Musée Guimet : c’est une superbe source d’inspiration et la modernité de certaines pièces, pourtant centenaires, est vraiment étonnante. Les Ateliers de la Manufacture de Sèvres valent aussi le coup d’oeil quand on aime la céramique et les ateliers. Sinon, j’adore la librairie Yvon Lambert, rue des Filles du Calvaire, et la boutique À Rebours pour sa sélection pointue. Ça fait longtemps que je n’ai pas flâné à Paris, ça me donne envie.INFORMATIONS PRATIQUESCrédits ©2020 Texte – Emmanuelle Oddo Photos – Gaëtane Girard & Tiphaine Caro Article issu de la Revue n°l selon ARCHIKNavigation des articlesArticles plus anciensArticles plus récents
MATIÈRE SENSIBLEFlorian et Sophie sont deux passionnés de voyages, d’artisanat et d’antiquité. Deux amoureux du geste, de la proportion et de la matière. Épris à la ville comme à la vie, ils ont créé ensemble le studio Sensible Paris. Pas étonnant que leur cocon parisien regorge de Beau. Le Beau comme mode de vie.Bien plus qu’un simple décor, un intérieur est pour Florian et Sophie la matérialisation d’une identité. Et la leur est précise, forte et sensible à la fois, remplie d’histoire. On la découvre dans leur intérieur parisien, non loin des Abattoirs, entre les Buttes Chaumont et la Villette. Des volumes, des éléments anciens préservés, du charme à revendre et des proportions étonnantes, cet appartement aux airs d’Alice au Pays des Merveilles avait tout pour leur plaire. Il est alors devenu le décor de leur audace, évoluant au grès de leur trouvailles.Côté rénovation, le parti pris leur est apparu évident : ouvrir, libérer la lumière, dégager les perspectives. Très graphiques, les cheminées en marbre noir ont été le point de départ pour construire toutes les ouvertures. La cloison entre la chambre parentale et le salon s’est ainsi effacée devant une verrière style atelier. Et pour faire rentrer la vue végétale du cœur d’îlot de la cuisine, une deuxième cloison vitrée a été bâtie, en réponse à la sortie citadine du salon, créant un espace traversant et jouant avec la lumière. Cette envie de végétaliser s’est poursuivie dans le salon avec le choix d’un papier peint panoramique évoquant une canopée et donnant au salon le rôle de poumon de l’appartement. Chaleureuse et bien proportionnée, cette pièce de vie accueille les grandes tablées et les moments plus intimes autour de sa cheminée et de son foyer… actif !Si le salon en est le poumon, la cuisine est le cœur de l’appartement : on y reçoit les amis, les secrets s’y chuchotent le nez au-dessus d’une casserole, et on y refait le monde autour de l’îlot et de ses tabourets Frama. Les choix y sont graphiques et forts, assumés : carreaux de ciment granito au sol très géométriques, verrière brutaliste, et pour adoucir l’ensemble, partout des touches de laiton. Sur le plan de travail, la part belle est faite à l’art de la table et aux céramiques.Côté mobilier, les choix sont radicaux, audacieux et éclectiques. On y trouve de nombreuses références aux « Jeunes Loups » des années 50 (Paulin et Guariche en tête) et leur mobilier aux proportions idéales. Pièce maîtresse, la table en orme, entourée de chaises Amsterdam éditées par Steiner (A.R.P. 1952) retapissées vert d’eau. Au mur, la superbe applique cerf-volant, très contemplative, flotte au-dessus de la canopée. Et plus loin, un élégant fauteuil Saturne de Burov en cuir noir, dessiné en 1957 et réédité en 2010, confortable et léger.Au milieu, un meuble administratif double colonne, un ampli orange pop Wega, un poêle prussien polychrome, des appliques Flos et un banc d’église graphique avec son dossier ondulé. Sans oublier par-ci par-là des objets ramenés de voyages : masques japonais ou africains, céramiques, colliers maasaï, véritables hommages à l’artisanat vernaculaire.Le tout, sous la lumière diffuse de l’opaline. On pourrait y passer des heures, tant les histoires se croisent et les sensibilités sont communes. L’appartement est vivant et ça se sent… comme l’envie de se faire accompagner par ce duo sensible !LES FÉTICHES DE SOPHIE ET FLORIANAmpli tuner WegaCe modèle d’ampli tuner de 1965 dessiné par le designer danois Verner Panton a été chiné avec les tout premiers salaires du couple. De couleur orange, rare et emblématique de son époque, il ne laisse personne indifférent et continue de faire danser famille et amis dans le salon !Applique G25 de Pierre GuaricheCette applique « cerf-volant », en métal laqué noir et laiton avec son réflecteur micro-perforé blanc, est une édition de Pierre Disderot de 1952. Pour Sophie et Florian, il s’agit d’un des modèles les plus aboutis de l’architecte français. Ils aiment sa forme poétique, la patine de ses matériaux mais aussi ses trois modes d’éclairage – direct, indirect et réfléchi. Une véritable sculpture fonctionnelle, intemporelle.Bouteille à sakéChinée à Kyoto durant leur voyage de noces, cette bouteille à saké, traditionnellement appelée Tokkuri, est une pièce antique. Son col accidenté a été réparé au Kintsugi, technique japonaise utilisant laque et poudre d’or, non pas pour masquer ses imperfections mais au contraire pour les souligner. Ce sont donc ses blessures qui révèlent la beauté et la singularité de cet objet chargé d’histoire.SuspensionsCette paire de luminaires en cloche a été chinée par Florian et Sophie à Stockholm alors qu’ils rénovaient la cuisine de leur appartement. Suspensions en laiton perforé de design suédois des années 1950, elles sont éditées par Boréns Boräs. Le couple a tout de suite adoré leur matériau chaleureux, leur forme délicate et leurs perforations rappelant les créations de Paavo Tynell.INFORMATIONS PRATIQUESCrédits photos – © Gwenn Dubourthoumieu METROPOLISBoris et François, « vieux couple » de parisiens d’adoption comme ils aiment se présenter, ont la chance d’habiter un joli loft jouxtant le Parc des Buttes Chaumont. Visite...Alors que leurs caractères divergent et qu’ils travaillent dans deux univers totalement différents : la cosmétique pour l’un et l’administration universitaire pour l’autre, ils se retrouvent toujours depuis 20 ans pour aménager et décorer.En amateurs d’art et de décoration, ils passent le plus clair de leurs week-ends à fréquenter des expositions, flâner aux puces ou à découvrir des boutiques de déco, et affinent ainsi leur goût, laissant place à l’éclectisme.Cet appartement, ils l’ont trouvé sur une petite annonce, après des mois à éplucher tous les magazines immobiliers parisiens. C’était il y a 15 ans, ils habitaient Bastille où ils espéraient continuer à vivre. Boris l’a vu seul. François, malgré ses réticences – ils ne connaissaient pas le quartier et avaient à l’époque quelques préjugés sur le 19ème – a accepté de le visiter. Et ils s’en souviennent comme si c’était hier : c’était un samedi matin ensoleillé, et les quatre mètres de baies vitrées, la lumière et un petit détail architectural (le croisement parfait de lignes horizontales et verticales) ont levé tous les doutes. Un vrai coup de cœur !Les propriétaires précédents le quittaient après des mois de rénovation, la peinture de la pièce principale et l’électricité avaient été refaits à neuf. Boris et François ont donc seulement dû remplacer la moquette blanche à bouclettes plus que passée par un parquet huilé en chêne larges lattes dans le séjour, et par un jonc de mer chocolat à l’étage où se découvrent la chambre et le coin bureau. Plus tard, la salle de bains a été revisitée : dans son jus années 80, mais propre et fonctionnelle, ils s’en étaient lassés. La décoration en revanche s’est construite petit à petit, meuble par meuble, objet par objet, lampe par lampe – le couple en achète compulsivement… Aujourd’hui, la décoration est confortable. Les nombreuses lampes permettent de créer une lumière tamisée et agréable. Le résultat est un ensemble de meubles qui ont tous une histoire, chinés minutieusement, à l’image d’un collectionneur construisant sa collection.Aujourd’hui, Boris et François ont envie de changement. Deux possibilités s’offrent à eux : soit ils agrandissent en récupérant le rez-de-chaussée, actuellement à destination de boutique, soit ils repartent sur un nouveau projet. Et dans ces deux cas, un architecte d’intérieur s’impose, pour apporter un regard neuf sur des espaces qu’ils maitrisent presque trop. Et nous sommes ravis de les accompagner dans cette quête de renouveau !(HOLY)WOODAlexandre Reignier est designer, père de deux petites filles, et partage sa vie avec Aude, influenceuse et thérapeute holistique à plein temps.S’installer dans une maison en bois était pour eux le résultat d’un réel changement de vie. Installés dans le centre-ville d’Aix-en-Provence, Alexandre et Aude ont souhaité dès la naissance de leur première fille une vie plus saine, en phase avec leurs nouveaux projets de vie. En recherchant un terrain pour construire leur maison, Alexandre a découvert sur Instagram l’univers d’Atelier Ordinaire, un studio d’architecture spécialisé dans les constructions en bois, pures et minimalistes. Quelques échanges après, le projet était né. Implantée à Ventabren, à quelques minutes d’Aix-en-Provence, cette maison de 80 m² sur deux étages se love sur un terrain de 586 m². L’environnement était important pour le couple, amoureux de la nature : la maison devait être totalement intégrée dans le paysage et ouverte sur l’extérieur. Un cadre rêvé pour fonder une famille dans un milieu rural, tout en gardant la proximité avec la ville.Vivre dans une maison en bois, c’est vivre constamment, été comme hiver, avec une ambiance chaleureuse. « Le bois procure un confort et un bien-être qu’aucun autre matériau peut apporter » nous confie-t-il. La façade, en Douglas pré-grisée avant montage, lui donne cet aspect patiné dans le temps. Elle oscille entre le gris, marron et bleu selon la lumière et les saisons, et contraste à merveille avec la douceur de l’épicéa, utilisé à l’intérieur de la maison.Concernant l’ameublement, la majorité du mobilier est intégré au bâti, permettant une structuration assez pure des espaces. Les autres pièces se déplacent sans cesse au gré des envies et des nouvelles créations d’Alexandre. Son credo : une décoration minimaliste, où la simplicité prime dans toute sa splendeur.La collaboration d’Alexandre avec Atelier Ordinaire a tellement été fructueuse qu’ils continuent à travailler ensemble sur d’autres projets, prônant encore et toujours les lignes pures et le matériau bois.Si aujourd’hui, Alexandre et Aude se sentent épanouis dans cette maison, de nouveaux projets de vie les attendent. Ils nous ont confié à la vente cette première réalisation, qui se trouve dans notre collection de biens « À Vivre », attendant ses prochains propriétaires ! Et on les en remercie chaleureusement.INFORMATIONS PRATIQUESAlexandre ReignierSite Web : www.alexandre-reignier.com Compte Instagram : @alexandrereignierCrédits photos portraits – © The Socialite FamilyINFORMATIONS PRATIQUESLa Baleine59, cours Julien – Marseille 06 Du mardi au dimanche. de 8h à 23h T-0413251717 @labaleinemarseilleCrédits ©2020 Texte et Photos -Eric Foucher Article issu de la Revue n°l selon ARCHIKWILD THINGÀ travers sa démarche, totalement responsable, il s’attèle à ne choisir que des essences locales.Ébéniste était une vocation pour Lorien. Ayant grandi au milieu des montagnes et des forêts ariégeoises, il a toujours eu un profond respect pour la nature. Depuis toujours admiratif de ses formes, de ses couleurs et de ses textures, il passait des heures à l’observer en détail. Et souvent enfant, dans l’atelier de son grand-père, il aimait passer du temps à le regarder travailler le bois. C’est donc tout naturellement que Lorien s’est à son tour mis à travailler ce matériau empli de souvenirs, avec la volonté de créer de ses propres mains.Pourtant, son premier choix professionnel s’est porté sur le secteur de la glisse. Puis, il y a cinq ans, il a entrepris une reconversion au Lycée des Métiers de l’Ameublement à Revel. Une formation qui lui a permis d’acquérir les compétences et techniques nécessaires pour exercer le métier d’ébéniste, et ainsi de réaliser son rêve. Après sa formation, il travaille à Paris dans l’agencement de boutiques de luxe, puis pour l’aménagement de jets privés. Ainsi, son regard s’affûte, il se plaît alors à bâtir des espaces. Mais l’envie d’être libre de ses propres créations devient plus forte, et Lorien ouvre en 2016 son propre atelier, Wild Thing, dans le quartier de la Patte-d’oie à Toulouse. C’est dans ce nouveau cadre qu’il développe du mobilier, mais aussi des pièces plus petites et décoratives, sur lesquelles il peut expérimenter plus facilement de nouveaux designs.Animé par le design et l’architecture, il avoue s’inspirer de la modernité de la période des années 1930 à 1960, intemporelle, et du style minimaliste et organique très actuel. Ses pièces rendent avant tout hommage à ce noble matériau, et représentent une juste balance entre une nature brute et des formes plus délicates, plus légères. Un veinage particulier, une craquelure, un défaut, sont autant de traces naturelles que Lorien met en valeur pour apporter une singularité à l’objet. Pour ses pièces de mobilier, plus abouties, il fait appel à des techniques d’ébénisterie comme le plaquage, l’assemblage, ou le cintrage, qu’il revisite ou détourne.À travers sa démarche, totalement responsable, il s’attèle à ne choisir que des essences locales. S’il vient à mêler ses créations en bois avec d’autres matériaux, il s’attache à ce qu’ils soient issus de l’upcycling, une pratique émergente qui tend à récupérer des matériaux obsolètes afin de leur donner une nouvelle vie. Pour les chanceux toulousains, vous avez la possibilité de lui rendre visite à son atelier, où vous pourrez choisir l’essence de bois que vous souhaitez pour votre pièce sur mesure. Pour les autres, direction son site internet où un bon nombre de ses pièces sont encore disponibles !INFORMATIONS PRATIQUESWild ThingSite Web : www.wildthing.shop Compte Instagram : @wild_thing_workshopCrédits photos – © Marie MarchandiseCOLLECTION PARTICULIÈREAprès 40 ans de vie commune, quelques aménagements entre leurs personnalités éclatantes et plusieurs déménagements, Claude et Corinne sont toujours aussi fougueux et passionnés. Par l’art évidemment, et aussi par l’architecture. Découverte…L’art habite leurs vies. Il s’adresse à leurs sens, à leurs émotions, à leur intelligence. Il les nourrit. Lui, entretient un rapport spontané à l’art, fondé sur le plaisir de la découverte. Le beau l’emporte sur le concept, mais l’un ne va pas sans l’autre. Pour elle, l’art est plus intuitif : elle est curieuse et toujours prête à de nouvelles expériences artistiques, elle cherche, elle découvre, elle écoute ses émotions.L’un et l’autre n’imaginaient donc pas vivre dans un lieu aseptisé. Alors quid de la Cité Radieuse de Le Corbusier à Marseille ? « Elle me ramène aux maisons de poupées lorsque j’étais une petite fille, c’est certainement ce qui a déterminé mon engagement » explique Corinne. Pour Claude, c’est aussi un retour à son enfance car il a vécu dans une maison contemporaine en béton brut de décoffrage toujours présente à son cœur. Alors cette première visite, que nous avons provoquée, ils l’ont abordée comme « les visiteurs touristes » du Corbusier sans se projeter personnellement. Une visite qui a fait son chemin… Pourquoi pas. TOUT était là. Il a suffi de réinventer, en respectant l’esprit de ses créateurs, des équipements aujourd’hui obsolètes comme la cuisine par exemple.Pour se faire, nous les avons mis en contact avec un des architectes partenaires d’ARCHIK au goût pointu Julien Fuentes. Le courant est passé, et un échange enthousiaste d’idées a conduit à la réalisation du projet final satisfaisant pour chacun. Quant au choix du mobilier, il a fallu réinventer un décor adapté aux proportions imposées par l’architecture. Retour aux années 50 / 60, mais comme l’art a une histoire et eux aussi, Claude et Corinne ont intégré au décor une série de sièges d’époque Louis XV dans la plus pure tradition du style classique français (bois peint et soierie). En les mariant avec des éléments contemporains comme « la Coffee Table » d’Isamu Noguchi ou la table roulante d’Angelo Ostuni. Un soin particulier a été apporté à l’éclairage en respectant là encore le choix des concepteurs : les lampes GRAS de DCW Éditions cohabitent ainsi avec la lampe Parentesi d’Achille Castiglione.Aux murs, quelques œuvres d’artistes contemporains répondent à un dialogue interactif que le couple, fin collectionneur, a imaginé. Pour la plupart en noir et blanc, ces œuvres ont comme support l’écriture et / ou, le symbole. La grande hauteur sous plafond qu’offre la mezzanine leur a permis d’installer deux œuvres de grande dimension : la première, un visage issu du street art, répondant à une œuvre monochrome qui se confond avec son support, le néant, convoquant ainsi L’Être et le Néant.Le tour était joué. Et cette cellule du Corbusier se transformait en un lieu qui leur ressemble, une œuvre dans l’œuvre. Jusqu’à une prochaine aventure !LES FÉTICHES DE CORINNE ET CLAUDEUtopia, Didier Faustino – mélaminé blanc et plexi glaceDidier Faustino est un artiste et architecte français, vivant entre la France et le Portugal. À travers ses différents projets, il mêle l’architecture, les performances, les installations et les vidéos. Dans cette œuvre, Faustino s’interroge sur « l’Être » dans ses dimensions sociales et politiques. L’œuvre est belle par sa simplicité, on écrit « Utopia » et tout s’écroule et les lettres tombent une à une, le mot, l’image. Tout est dit.Black ass, Dan Miller – feutre sur papierDan Miller est un artiste autiste américain qui, en sublimant son handicap, a atteint une notoriété reconnue par les institutions artistiques internationales comme le MoMA ou la Biennale de Venise. Dan Miller, sortant ainsi de son enfermement, laisse libre court à son imagination et ses inventions : il décline ses obsessions en répétant sur le papier les signifiants qui s’y rapportent jusqu’à l’illisible. L’œuvre « Black Ass » en est une illustration émouvante par son histoire et sa simplicité qu’apparente.À l’avenir, Kelly Schacht – vinyle et néonKelly Schacht est une jeune artiste belge très active. Avec cette œuvre À l’avenir, à venir, l’avenir … l’artiste joue sur les mots et leurs signifiés. Elle nous propose ainsi un support sur lequel le spectateur peut participer de manière interactive : à chacun sa lecture. Cette œuvre est ludique, libre et joyeuse. Les lettres en vinyle sont directement collées sur le mur et « Venir » est un néon lumineux, rendant l’œuvre très esthétique. Elle répond de façon optimiste aux précédentes.INFORMATIONS PRATIQUESCrédits ©2020 Photos – Olivier Amsellem Article issu de la Revue n°l selon ARCHIKCUISINE PARTICULIÈRECamille et Matthieu sont à la tête du restaurant très en vogue Ourea. En duo à la vie comme à la ville, ils sont tombés amoureux de Marseille, où ils ont décidé de s’installer il y a deux ans. Découverte de leur(s) cuisine(s)…Ourea est pour eux un lieu d’expression, de créativité et d’échange où la cuisine, ouverte sur la salle, permet à l’énergie de circuler. La cuisine de Matthieu est centrée sur le produit, généreuse et précise. Les vins sélectionnés par Camille sont dans le même esprit, élaborés par des vignerons passionnés dans le respect des sols et de la vigne.Et lorsque l’on évoque avec eux l’espace même de la cuisine, la réponse est claire, elle doit être appréhendée comme un outil fonctionnel : « En tant que chef ou restaurateur, nous passons énormément de temps dans notre restaurant qui est pour nous comme une seconde maison. L’espace cuisine doit donc répondre à nos besoins, qu’il s’agisse d’espace de stockage, de froid ou de chaud. Tout a une place et doit s’y trouver. Un chef est souvent minutieux et méticuleux, voire obsessionnel ! ». Qui dit fonctionnalité, dit praticité : la cuisine doit être assez grande pour pouvoir respirer, et être à taille humaine pour tout avoir à portée de main. Au restaurant, la cuisine est souvent partagée entre plusieurs personnes et plusieurs postes, il est donc important que chacun puisse y trouver sa place sans empiéter sur l’espace des autres.A la maison, Camille et Matthieu, se prêtent assez peu à l’expérimentation culinaire, préférant découvrir les merveilles des autres restaurants marseillais. En revanche, le plaisir de partager est bien présent lorsqu’il s’agit de recevoir leurs amis ou leurs familles. Les plats se transforment et deviennent plus familiaux. Pour Matthieu, c’est le moment de se recentrer et de revenir aux bases : le plaisir et la gourmandise.Dans leur appartement du centre, non loin de leur restaurant, leur cuisine n’est pas ouverte sur les autres espaces, mais ils ne ferment jamais la porte. « Nous pensons que la cuisine ouverte permet aux idées d’évoluer en dehors du seul monde de la cuisine. Les idées se confrontent à l’espace, aux gens, à tout ce qui peut accompagner une bonne recette comme la vaisselle ou le vin. » explique Camille.La cuisine de leurs rêves ? Une cuisine spacieuse, ouverte donc, avec de nombreux espaces de rangements, un beau fourneau à l’ancienne, et une jolie cave à vin bien remplie ! Un élément indispensable dans une cuisine ? Un pilon pour écraser l’ail, le point de départ de nombreuses recettes et un geste ancestral inspirant.Et avant de quitter la cuisine de Matthieu et Camille, nous en profitons pour leur demander une recette saine, familiale et réconfortante en ces temps… à vos fourneaux !Minestrone de légumesIngrédients 1 kg de fèves | 1 botte de carottes fanes | 500 gr de brocolis | 3 oignons | 3 gousses d’ail | 1 demi-botte de navets nouveaux | 150 gr de poitrine de lard fumée | Huile d’olive | Parmesan | Thym | Sel, poivreRecetteCommencez par faire le bouillon. Récupérez les fanes des carottes et navets, les cosses de fèves, 1 oignon coupé en huit, 3 gousses d’ail tapé. Mettre tout cela dans une casserole avec 1 litre et demi d’eau salée. Faire bouillir le tout. Laissez cuire à feu doux pendant 10 minutes puis laissez infuser à couvert hors du feu pendant 20 minutes. Filtrez le bouillon. Vous obtenez ainsi un bouillon clair qui servira de base à votre minestrone. S’il vous en reste, vous pourrez par exemple l’utiliser pour la réalisation d’un risotto.Taillez deux oignons en quartiers, les faire revenir dans une cocotte avec le lard, de l’huile d’olive et une branche de thym. Ajoutez les carottes et les navets préalablement taillés puis versez le bouillon.Après 10 minutes de cuisson à feu doux, ajoutez les sommités de brocolis. Après encore une dizaine de minutes, ajoutez les fèves et après deux minutes de cuisson, votre minestrone est prêt.Vous pouvez le déguster chaud ou froid en l’agrémentant généreusement de copeaux de parmesan !FENÊTRE OUVERTESolange et son conjoint, tous les deux marseillais d’origine, sont des pragmatiques de l’aménagement et de la décoration. Allier fonctionnalité et style, le tout sans trop grever le budget, est leur credo. Parce qu’il y a aussi une vie et des joies en dehors de la maison !Justement, cette maison : une maison de ville, étroite, parfois biscornue, mais qui sait cacher son jeu ! Sa situation à Bompard, ses extérieurs et ses vues au dernier étage les ont fait chavirer. Au moment de l’achat, le jardinet était une jungle quasi impénétrable, affublé d’un cabanon pour la machine à laver et directement collé à une véranda vétuste. Évidemment, il a fallu redessiner entièrement cet espace pour avoir à la fois une terrasse suffisamment vaste pour accueillir largement et, dans la continuité, un jardinet qui soit une respiration de verdure et un espace privilégié pour les enfants. Beaucoup d’attentes donc, et un certain nombre de difficultés : un jardin en restanque, peu de terre et beaucoup de roche, des murs environnants disparates et de hauteur inégale, une envie de cuisine d’été sans avoir totalement l’espace pour…Devant l’audace du projet, Solange et David ont alors fait appel aux services de la paysagiste Elodie Werhlen, qui a osé une forme graphique pour donner de la perspective au patio, et un rouge orangé fort mettant magnifiquement en valeur les tons de vert des différentes essences choisies. Cette couleur franche contraste totalement avec l’intérieur de la maison, très sobre en couleur, et donne un fort caractère au tout. Epuré, simple et fonctionnel, le mobilier a été choisi pour être polyvalent selon les usages : utilisé soit par leurs deux seuls enfants, soit par plus d’une trentaine de personnes pour une réunion familiale, il fallait pouvoir jongler.Mission réalisée : les compliments pleuvent sur ce patio végétalisé. David, à chaque fois qu’il y va, a l’impression d’être en voyage. Solange quant à elle adore bouquiner sous le magnifique » faux poivrier » aux fines feuilles ondulantes, un grand luxe pour elle. « Jardiner en famille tous gantés, se coucher sur l’herbe et entendre les insectes voler et butiner, c’est effectivement une magnifique respiration dans cette vie urbaine. L’été, les soirées plancha entre amis font aussi parti de nos temps forts. »Il demeure pour eux l’un des espaces les plus réussis et aboutis de leur projet de rénovation. Mais finalement, vivant dans le Sud, il était logique de fortement investir cet extérieur et de pouvoir jouer sur le dedans-dehors !L’HEURE BLEUEUne sélection art et design, où le bleu est mis à l'honneur !Fenêtre sur Vase la NuitPièce unique, oeuvre originaleCaséine sur papier fine art Hahnemühle350 g, 90 x 110 cmCaroline Denervaud chez Double V Gallery3 500 €www.carolinedenervaud.format.comCollection Boys From the SouthPeintures sur textile tissé à la mainRéalisé à Taghazout, MarocLRNCEwww.lrnce.comFauteuil Para(d)Assise en acier tubulaire et tissu cotonNova Obiecta1 800 €www.novaobiecta.comSalopette de travailInventée par Adolphe LafontMoleskine 100% coton, bleu indigoDe Toujours96 €www.detoujours.comLivre Yves KleinOuvrage 96 pagesTaschen10 €www.taschen.comCanapé TogoDesigner Michel Duaroy édité par Ligne RosetSelency1 800 €www.selency.comSac DoraCuir italien de veauRoksanda1 350 €www.roksanda.comALISON THIRIONDu dessin préparatoire au volume, Alison Thirion joue avec les perceptions, donnant forme à des céramiques graphiques et sculpturales, réalisées une à une à la main et en petites séries.Au gré de ses collections, elle pétrie la terre comme les références au passé. Musique, littérature ou architecture : les arts sont partout. Ils infusent son travail et inscrivent ses pièces dans une relative intemporalité. Rencontre au coeur de son atelier en région parisienne, là où la tête pense, la main transforme, la terre cuit et la chimie opère.E—O Alison, pourriez-vous nous parler de votre parcours ? Comment la terre et le volume sont entrés dans votre vie ?A—T Bien que ma formation initiale soit éloignée de l’artisanat d’art (ndlr : elle a travaillé comme chargée de pub pendant plusieurs années), j’ai toujours cultivé intimement et avec passion un univers créatif ponctué d’expérimentations, de photographies, de peinture… avec le dessin comme fil rouge. C’est lors d’un cours d’expression plastique, où nous travaillions sur la forme et l’abstraction, que j’ai eu envie d’expérimenter le volume. À ce moment-là je tournais en rond dans ma pratique artistique, j’ai senti le besoin d’évoluer autrement vers la forme et la terre est apparue comme une évidence. Après des cours de loisirs, ma décision était prise, la céramique prenait toute la place, je ne pensais plus qu’à ça ! J’ai donc entamé une reconversion auprès de Grégoire Scalabre qui m’a formé au tournage, et qui reste aujourd’hui mon référent. Le dessin est toujours là, sous une autre forme !Quel rapport entretenez-vous avec votre atelier ? Comment influe-t-il sur votre manière de travailler ?Lorsque j’ai commencé la céramique, j’ai quitté Paris pour m’installer dans un petit village à 50km de Paris, au coeur de la forêt de Rambouillet. Je suis entourée de nature c’est donc très paisible et parfait pour me concentrer. Au départ, mon atelier était dans un petit coin de la maison mais j’ai finalement investi tout le salon pour travailler… C’est dire l’influence ! Je me levais parfois la nuit pour défourner ou à l’aube pour tourner. Je ne compte plus les journées et semaines qui ne se terminaient jamais ! Aujourd’hui les choses s’organisent autrement. J’y suis toujours comme chez moi, même si plusieurs kilomètres nous séparent. J’y ai mes habitudes, mes repères, c’est mon refuge. C’est là que tout commence. L’atelier évolue en même temps que moi, j’y bouge souvent les choses pour qu’il soit toujours le plus adapté à mes besoins.Vos créations semblent se situer entre tradition et contemporanéité. Que voulez-vous transmettre à travers elles ? Une certaine idée de l’intemporalité ?Je cherche avant tout à faire des objets singuliers, équilibrés, décalés, que l’on a l’impression d’avoir toujours connus, mais en même temps que personne n’a jamais faits. J’aime que mes céramiques soient épurées dans la forme et qu’elles gardent la vibration du fait main. Mes connaissances assez limitées en céramique (je m suis un peu rattrapée depuis !) m’ont permises d’être très libre dans la création. J’ai pris le temps de faire des choses personnelles, qui me ressemblent. J’essaie donc de transmettre à travers elles l’exigence de la matière, sa force et sa fragilité, mais aussi la pluralité qu’elle permet et son intemporalité en effet…Toutes vos pièces sont produites en petites séries, et bien évidemment à la main : une contrainte technique ou une réelle conviction ?J’ai appris à tourner parce que je voulais faire, produire, toucher. J’ai besoin de ce contact avec la matière et je passe beaucoup de temps à la fabrication de mes pièces. Et puis j’aime le caractère unique que ça leur donne. De toute façon, j’ai un petit atelier et un petit four, qui ne me permettent ni une grosse production, ni de grosses pièces… pour l’instant en tout cas !À travers les collections « Cocteau » ou bien « la Muralla Roja », on peut ressentir l’importance du passé et de son empreinte, le désir de transmettre ou perpétuer un héritage culturel. Quel est votre rapport à l’histoire ?Je travaille beaucoup en amont de la réalisation d’une pièce. Le dessin, l’architecture et toutes les formes d’art sont des sources inépuisables d’inspiration. J’aime beaucoup la céramique, évidemment, mais finalement ce n’est pas cette discipline qui inspire le plus mes pièces. Je m’en détache souvent pour aller puiser ailleurs. Ces deux collections sont liées à mon histoire personnelle. Je dessine depuis petite et Cocteau est un artiste dont j’admire l’audace et la pluralité. Son approche du plein et du vide, la symétrie des corps et la poésie de son trait s’associent parfaitement à la porcelaine. Quant à la Muralla Roja, c’est un clin d’oeil à mon intérêt pour l’architecture et à mes origines espagnoles. Plus qu’un vase, qu’une tasse, mes pièces sont un peu unepart de moi, de ma personnalité que je transmets à travers elles.Avec votre collection Muralla, vous sortez pour la première fois du monochrome pour faire entrer la couleur dans votre travail. Comment avez-vous appréhendé cette audace chromatique ?Je dois vous avouer que la couleur me fait un peu peur autant qu’elle me fascine. Elle est puissante, complexe et selon moi doit apporter quelque chose à la pièce. Si elle est juste décorative, cela ne m’intéresse pas vraiment. Je lui préfère alors la couleur naturelle de la terre, souvent parfaite. Ici le bleu fait référence à la méditerranée, les nuances d’ombre et de lumière de la Muralla Roja, le ciel. On y voit parfois un clin d’oeil à Majorelle ou à la Grèce, pourquoi pas ! J’aime que chacun s’approprie l’histoire.Comment avez-vous choisi de traduire dans cette collection l’esthétisme constructiviste de ce chef d’oeuvre post moderniste ?Je voulais que l’objet soit inspiré et utilise les codes de cette architecture de Ricardo Bofill, sans pour autant simplement reproduire. On retrouve les nombreux escaliers dans les découpes des pièces, et l’installation de cubes permet de retrouver les lignes. La photo et la mise en scène de mes pièces font d’ailleurs partie intégrante de l’objet. Celam’aide à transmettre leur histoire justement et à les intégrer dans un univers.Que représente la ville pour vous ?La ville m’inspire, son architecture notamment. J’aime lui emprunter des détails. Je suis d’ailleurs plus à l’aise à l’idée de m’emparer d’un sujet déjà passé par l’homme ; l’art, l’architecture par exemple sont des thèmes qui nourissent mon travail. La nature, elle, est si parfaite qu’elle a quelque chose de sacré. J’ose moins m’y aventurer.Quelle importance a pour vous le contact avec la matière ?Lorsque je passe du dessin à la terre, j’ai besoin de tous mes sens. Ça commencedès le pétrissage de la terre, son humidité, sa fermeté, son odeur, sa couleur… C’est une expérience à chaque fois. Je ne pourrais pas m’en passer. J’ai des pièces complexes à réaliser. Inconsciemment je pense que je rallonge le moment du contact avec la matière, le façonnage pendant lequel je découpe, gratte, peaufine la terre crue. C’est mon moment préféré.Le dessin compte beaucoup dans votre travail. Mais laissez-vous place à l’improvisation ?Malheureusement non. C’est quelque chose que j’aimerais savoir faire, être plus spontanée. Mais le travail en amont et le dessin sont des étapes dont je ne sais pas encore me passer. J’ai besoin de collecter des mots, des images, puis de faire des croquis et d’étudier les proportions avant de me lancer. Quand je passe à la réalisation, la pièce est déjà bien aboutie, il ne me reste plus qu’à tester ses volumes.La création manuelle est souvent un exercice solitaire qui permet de se recentrer sur l’essentiel. Mais aimeriez-vous être entourée pour créer ? Avez-vous fait des collaborations avec d’autres créateurs ?J’aime être seule dans l’atelier. Ça n’a pas toujours été le cas. J’ai mis du temps à m’y faire car j’aimais partager mon espace de travail. Au-delà de l’aspect pratique, c’est aussi une autre énergie. On peut échanger, se donner des conseils, simplement discuter. Maintenant que je suis seule, en effet, les collaborations commencent à voir le jour. Il y a un projet avec la céramiste Emmanuelle Roule encore en sommeil mais qui, je l’espère, verra bientôt le jour. Il y a également une collaboration avec Pia Van Peteghem qui sera exposée lors des Journées de la Céramique au sein du quartier Saint Sulpice à Paris (27 au 30 juin 2019).Quelle sera la thématique de votre prochaine collection ?J’ai plein d’envies et des projets qui attendent de voir le jour, depuis longtemps pour certains. C’est important pour moi de prendre le temps. J’ai des carnets et des planches d’inspiration qui commencent à se multiplier. Je laisse mûrir les idées. Ça me permet de faire le tri car il y en a beaucoup, mais elles ne sont pas toujours bonnes ! À court terme, je voudrais développer la collection Intervalle qui me tient à coeur, composée de pièces fortes et singulières sortant un peu de l’univers de l’art de la table, notamment avec une lampe. J’aimerais aussi explorer davantage la terre nue. Affaire à suivre…Des adresses favorites à Paris ?Le Musée Guimet : c’est une superbe source d’inspiration et la modernité de certaines pièces, pourtant centenaires, est vraiment étonnante. Les Ateliers de la Manufacture de Sèvres valent aussi le coup d’oeil quand on aime la céramique et les ateliers. Sinon, j’adore la librairie Yvon Lambert, rue des Filles du Calvaire, et la boutique À Rebours pour sa sélection pointue. Ça fait longtemps que je n’ai pas flâné à Paris, ça me donne envie.INFORMATIONS PRATIQUESCrédits ©2020 Texte – Emmanuelle Oddo Photos – Gaëtane Girard & Tiphaine Caro Article issu de la Revue n°l selon ARCHIKNavigation des articlesArticles plus anciensArticles plus récents
METROPOLISBoris et François, « vieux couple » de parisiens d’adoption comme ils aiment se présenter, ont la chance d’habiter un joli loft jouxtant le Parc des Buttes Chaumont. Visite...Alors que leurs caractères divergent et qu’ils travaillent dans deux univers totalement différents : la cosmétique pour l’un et l’administration universitaire pour l’autre, ils se retrouvent toujours depuis 20 ans pour aménager et décorer.En amateurs d’art et de décoration, ils passent le plus clair de leurs week-ends à fréquenter des expositions, flâner aux puces ou à découvrir des boutiques de déco, et affinent ainsi leur goût, laissant place à l’éclectisme.Cet appartement, ils l’ont trouvé sur une petite annonce, après des mois à éplucher tous les magazines immobiliers parisiens. C’était il y a 15 ans, ils habitaient Bastille où ils espéraient continuer à vivre. Boris l’a vu seul. François, malgré ses réticences – ils ne connaissaient pas le quartier et avaient à l’époque quelques préjugés sur le 19ème – a accepté de le visiter. Et ils s’en souviennent comme si c’était hier : c’était un samedi matin ensoleillé, et les quatre mètres de baies vitrées, la lumière et un petit détail architectural (le croisement parfait de lignes horizontales et verticales) ont levé tous les doutes. Un vrai coup de cœur !Les propriétaires précédents le quittaient après des mois de rénovation, la peinture de la pièce principale et l’électricité avaient été refaits à neuf. Boris et François ont donc seulement dû remplacer la moquette blanche à bouclettes plus que passée par un parquet huilé en chêne larges lattes dans le séjour, et par un jonc de mer chocolat à l’étage où se découvrent la chambre et le coin bureau. Plus tard, la salle de bains a été revisitée : dans son jus années 80, mais propre et fonctionnelle, ils s’en étaient lassés. La décoration en revanche s’est construite petit à petit, meuble par meuble, objet par objet, lampe par lampe – le couple en achète compulsivement… Aujourd’hui, la décoration est confortable. Les nombreuses lampes permettent de créer une lumière tamisée et agréable. Le résultat est un ensemble de meubles qui ont tous une histoire, chinés minutieusement, à l’image d’un collectionneur construisant sa collection.Aujourd’hui, Boris et François ont envie de changement. Deux possibilités s’offrent à eux : soit ils agrandissent en récupérant le rez-de-chaussée, actuellement à destination de boutique, soit ils repartent sur un nouveau projet. Et dans ces deux cas, un architecte d’intérieur s’impose, pour apporter un regard neuf sur des espaces qu’ils maitrisent presque trop. Et nous sommes ravis de les accompagner dans cette quête de renouveau !(HOLY)WOODAlexandre Reignier est designer, père de deux petites filles, et partage sa vie avec Aude, influenceuse et thérapeute holistique à plein temps.S’installer dans une maison en bois était pour eux le résultat d’un réel changement de vie. Installés dans le centre-ville d’Aix-en-Provence, Alexandre et Aude ont souhaité dès la naissance de leur première fille une vie plus saine, en phase avec leurs nouveaux projets de vie. En recherchant un terrain pour construire leur maison, Alexandre a découvert sur Instagram l’univers d’Atelier Ordinaire, un studio d’architecture spécialisé dans les constructions en bois, pures et minimalistes. Quelques échanges après, le projet était né. Implantée à Ventabren, à quelques minutes d’Aix-en-Provence, cette maison de 80 m² sur deux étages se love sur un terrain de 586 m². L’environnement était important pour le couple, amoureux de la nature : la maison devait être totalement intégrée dans le paysage et ouverte sur l’extérieur. Un cadre rêvé pour fonder une famille dans un milieu rural, tout en gardant la proximité avec la ville.Vivre dans une maison en bois, c’est vivre constamment, été comme hiver, avec une ambiance chaleureuse. « Le bois procure un confort et un bien-être qu’aucun autre matériau peut apporter » nous confie-t-il. La façade, en Douglas pré-grisée avant montage, lui donne cet aspect patiné dans le temps. Elle oscille entre le gris, marron et bleu selon la lumière et les saisons, et contraste à merveille avec la douceur de l’épicéa, utilisé à l’intérieur de la maison.Concernant l’ameublement, la majorité du mobilier est intégré au bâti, permettant une structuration assez pure des espaces. Les autres pièces se déplacent sans cesse au gré des envies et des nouvelles créations d’Alexandre. Son credo : une décoration minimaliste, où la simplicité prime dans toute sa splendeur.La collaboration d’Alexandre avec Atelier Ordinaire a tellement été fructueuse qu’ils continuent à travailler ensemble sur d’autres projets, prônant encore et toujours les lignes pures et le matériau bois.Si aujourd’hui, Alexandre et Aude se sentent épanouis dans cette maison, de nouveaux projets de vie les attendent. Ils nous ont confié à la vente cette première réalisation, qui se trouve dans notre collection de biens « À Vivre », attendant ses prochains propriétaires ! Et on les en remercie chaleureusement.INFORMATIONS PRATIQUESAlexandre ReignierSite Web : www.alexandre-reignier.com Compte Instagram : @alexandrereignierCrédits photos portraits – © The Socialite FamilyINFORMATIONS PRATIQUESLa Baleine59, cours Julien – Marseille 06 Du mardi au dimanche. de 8h à 23h T-0413251717 @labaleinemarseilleCrédits ©2020 Texte et Photos -Eric Foucher Article issu de la Revue n°l selon ARCHIKWILD THINGÀ travers sa démarche, totalement responsable, il s’attèle à ne choisir que des essences locales.Ébéniste était une vocation pour Lorien. Ayant grandi au milieu des montagnes et des forêts ariégeoises, il a toujours eu un profond respect pour la nature. Depuis toujours admiratif de ses formes, de ses couleurs et de ses textures, il passait des heures à l’observer en détail. Et souvent enfant, dans l’atelier de son grand-père, il aimait passer du temps à le regarder travailler le bois. C’est donc tout naturellement que Lorien s’est à son tour mis à travailler ce matériau empli de souvenirs, avec la volonté de créer de ses propres mains.Pourtant, son premier choix professionnel s’est porté sur le secteur de la glisse. Puis, il y a cinq ans, il a entrepris une reconversion au Lycée des Métiers de l’Ameublement à Revel. Une formation qui lui a permis d’acquérir les compétences et techniques nécessaires pour exercer le métier d’ébéniste, et ainsi de réaliser son rêve. Après sa formation, il travaille à Paris dans l’agencement de boutiques de luxe, puis pour l’aménagement de jets privés. Ainsi, son regard s’affûte, il se plaît alors à bâtir des espaces. Mais l’envie d’être libre de ses propres créations devient plus forte, et Lorien ouvre en 2016 son propre atelier, Wild Thing, dans le quartier de la Patte-d’oie à Toulouse. C’est dans ce nouveau cadre qu’il développe du mobilier, mais aussi des pièces plus petites et décoratives, sur lesquelles il peut expérimenter plus facilement de nouveaux designs.Animé par le design et l’architecture, il avoue s’inspirer de la modernité de la période des années 1930 à 1960, intemporelle, et du style minimaliste et organique très actuel. Ses pièces rendent avant tout hommage à ce noble matériau, et représentent une juste balance entre une nature brute et des formes plus délicates, plus légères. Un veinage particulier, une craquelure, un défaut, sont autant de traces naturelles que Lorien met en valeur pour apporter une singularité à l’objet. Pour ses pièces de mobilier, plus abouties, il fait appel à des techniques d’ébénisterie comme le plaquage, l’assemblage, ou le cintrage, qu’il revisite ou détourne.À travers sa démarche, totalement responsable, il s’attèle à ne choisir que des essences locales. S’il vient à mêler ses créations en bois avec d’autres matériaux, il s’attache à ce qu’ils soient issus de l’upcycling, une pratique émergente qui tend à récupérer des matériaux obsolètes afin de leur donner une nouvelle vie. Pour les chanceux toulousains, vous avez la possibilité de lui rendre visite à son atelier, où vous pourrez choisir l’essence de bois que vous souhaitez pour votre pièce sur mesure. Pour les autres, direction son site internet où un bon nombre de ses pièces sont encore disponibles !INFORMATIONS PRATIQUESWild ThingSite Web : www.wildthing.shop Compte Instagram : @wild_thing_workshopCrédits photos – © Marie MarchandiseCOLLECTION PARTICULIÈREAprès 40 ans de vie commune, quelques aménagements entre leurs personnalités éclatantes et plusieurs déménagements, Claude et Corinne sont toujours aussi fougueux et passionnés. Par l’art évidemment, et aussi par l’architecture. Découverte…L’art habite leurs vies. Il s’adresse à leurs sens, à leurs émotions, à leur intelligence. Il les nourrit. Lui, entretient un rapport spontané à l’art, fondé sur le plaisir de la découverte. Le beau l’emporte sur le concept, mais l’un ne va pas sans l’autre. Pour elle, l’art est plus intuitif : elle est curieuse et toujours prête à de nouvelles expériences artistiques, elle cherche, elle découvre, elle écoute ses émotions.L’un et l’autre n’imaginaient donc pas vivre dans un lieu aseptisé. Alors quid de la Cité Radieuse de Le Corbusier à Marseille ? « Elle me ramène aux maisons de poupées lorsque j’étais une petite fille, c’est certainement ce qui a déterminé mon engagement » explique Corinne. Pour Claude, c’est aussi un retour à son enfance car il a vécu dans une maison contemporaine en béton brut de décoffrage toujours présente à son cœur. Alors cette première visite, que nous avons provoquée, ils l’ont abordée comme « les visiteurs touristes » du Corbusier sans se projeter personnellement. Une visite qui a fait son chemin… Pourquoi pas. TOUT était là. Il a suffi de réinventer, en respectant l’esprit de ses créateurs, des équipements aujourd’hui obsolètes comme la cuisine par exemple.Pour se faire, nous les avons mis en contact avec un des architectes partenaires d’ARCHIK au goût pointu Julien Fuentes. Le courant est passé, et un échange enthousiaste d’idées a conduit à la réalisation du projet final satisfaisant pour chacun. Quant au choix du mobilier, il a fallu réinventer un décor adapté aux proportions imposées par l’architecture. Retour aux années 50 / 60, mais comme l’art a une histoire et eux aussi, Claude et Corinne ont intégré au décor une série de sièges d’époque Louis XV dans la plus pure tradition du style classique français (bois peint et soierie). En les mariant avec des éléments contemporains comme « la Coffee Table » d’Isamu Noguchi ou la table roulante d’Angelo Ostuni. Un soin particulier a été apporté à l’éclairage en respectant là encore le choix des concepteurs : les lampes GRAS de DCW Éditions cohabitent ainsi avec la lampe Parentesi d’Achille Castiglione.Aux murs, quelques œuvres d’artistes contemporains répondent à un dialogue interactif que le couple, fin collectionneur, a imaginé. Pour la plupart en noir et blanc, ces œuvres ont comme support l’écriture et / ou, le symbole. La grande hauteur sous plafond qu’offre la mezzanine leur a permis d’installer deux œuvres de grande dimension : la première, un visage issu du street art, répondant à une œuvre monochrome qui se confond avec son support, le néant, convoquant ainsi L’Être et le Néant.Le tour était joué. Et cette cellule du Corbusier se transformait en un lieu qui leur ressemble, une œuvre dans l’œuvre. Jusqu’à une prochaine aventure !LES FÉTICHES DE CORINNE ET CLAUDEUtopia, Didier Faustino – mélaminé blanc et plexi glaceDidier Faustino est un artiste et architecte français, vivant entre la France et le Portugal. À travers ses différents projets, il mêle l’architecture, les performances, les installations et les vidéos. Dans cette œuvre, Faustino s’interroge sur « l’Être » dans ses dimensions sociales et politiques. L’œuvre est belle par sa simplicité, on écrit « Utopia » et tout s’écroule et les lettres tombent une à une, le mot, l’image. Tout est dit.Black ass, Dan Miller – feutre sur papierDan Miller est un artiste autiste américain qui, en sublimant son handicap, a atteint une notoriété reconnue par les institutions artistiques internationales comme le MoMA ou la Biennale de Venise. Dan Miller, sortant ainsi de son enfermement, laisse libre court à son imagination et ses inventions : il décline ses obsessions en répétant sur le papier les signifiants qui s’y rapportent jusqu’à l’illisible. L’œuvre « Black Ass » en est une illustration émouvante par son histoire et sa simplicité qu’apparente.À l’avenir, Kelly Schacht – vinyle et néonKelly Schacht est une jeune artiste belge très active. Avec cette œuvre À l’avenir, à venir, l’avenir … l’artiste joue sur les mots et leurs signifiés. Elle nous propose ainsi un support sur lequel le spectateur peut participer de manière interactive : à chacun sa lecture. Cette œuvre est ludique, libre et joyeuse. Les lettres en vinyle sont directement collées sur le mur et « Venir » est un néon lumineux, rendant l’œuvre très esthétique. Elle répond de façon optimiste aux précédentes.INFORMATIONS PRATIQUESCrédits ©2020 Photos – Olivier Amsellem Article issu de la Revue n°l selon ARCHIKCUISINE PARTICULIÈRECamille et Matthieu sont à la tête du restaurant très en vogue Ourea. En duo à la vie comme à la ville, ils sont tombés amoureux de Marseille, où ils ont décidé de s’installer il y a deux ans. Découverte de leur(s) cuisine(s)…Ourea est pour eux un lieu d’expression, de créativité et d’échange où la cuisine, ouverte sur la salle, permet à l’énergie de circuler. La cuisine de Matthieu est centrée sur le produit, généreuse et précise. Les vins sélectionnés par Camille sont dans le même esprit, élaborés par des vignerons passionnés dans le respect des sols et de la vigne.Et lorsque l’on évoque avec eux l’espace même de la cuisine, la réponse est claire, elle doit être appréhendée comme un outil fonctionnel : « En tant que chef ou restaurateur, nous passons énormément de temps dans notre restaurant qui est pour nous comme une seconde maison. L’espace cuisine doit donc répondre à nos besoins, qu’il s’agisse d’espace de stockage, de froid ou de chaud. Tout a une place et doit s’y trouver. Un chef est souvent minutieux et méticuleux, voire obsessionnel ! ». Qui dit fonctionnalité, dit praticité : la cuisine doit être assez grande pour pouvoir respirer, et être à taille humaine pour tout avoir à portée de main. Au restaurant, la cuisine est souvent partagée entre plusieurs personnes et plusieurs postes, il est donc important que chacun puisse y trouver sa place sans empiéter sur l’espace des autres.A la maison, Camille et Matthieu, se prêtent assez peu à l’expérimentation culinaire, préférant découvrir les merveilles des autres restaurants marseillais. En revanche, le plaisir de partager est bien présent lorsqu’il s’agit de recevoir leurs amis ou leurs familles. Les plats se transforment et deviennent plus familiaux. Pour Matthieu, c’est le moment de se recentrer et de revenir aux bases : le plaisir et la gourmandise.Dans leur appartement du centre, non loin de leur restaurant, leur cuisine n’est pas ouverte sur les autres espaces, mais ils ne ferment jamais la porte. « Nous pensons que la cuisine ouverte permet aux idées d’évoluer en dehors du seul monde de la cuisine. Les idées se confrontent à l’espace, aux gens, à tout ce qui peut accompagner une bonne recette comme la vaisselle ou le vin. » explique Camille.La cuisine de leurs rêves ? Une cuisine spacieuse, ouverte donc, avec de nombreux espaces de rangements, un beau fourneau à l’ancienne, et une jolie cave à vin bien remplie ! Un élément indispensable dans une cuisine ? Un pilon pour écraser l’ail, le point de départ de nombreuses recettes et un geste ancestral inspirant.Et avant de quitter la cuisine de Matthieu et Camille, nous en profitons pour leur demander une recette saine, familiale et réconfortante en ces temps… à vos fourneaux !Minestrone de légumesIngrédients 1 kg de fèves | 1 botte de carottes fanes | 500 gr de brocolis | 3 oignons | 3 gousses d’ail | 1 demi-botte de navets nouveaux | 150 gr de poitrine de lard fumée | Huile d’olive | Parmesan | Thym | Sel, poivreRecetteCommencez par faire le bouillon. Récupérez les fanes des carottes et navets, les cosses de fèves, 1 oignon coupé en huit, 3 gousses d’ail tapé. Mettre tout cela dans une casserole avec 1 litre et demi d’eau salée. Faire bouillir le tout. Laissez cuire à feu doux pendant 10 minutes puis laissez infuser à couvert hors du feu pendant 20 minutes. Filtrez le bouillon. Vous obtenez ainsi un bouillon clair qui servira de base à votre minestrone. S’il vous en reste, vous pourrez par exemple l’utiliser pour la réalisation d’un risotto.Taillez deux oignons en quartiers, les faire revenir dans une cocotte avec le lard, de l’huile d’olive et une branche de thym. Ajoutez les carottes et les navets préalablement taillés puis versez le bouillon.Après 10 minutes de cuisson à feu doux, ajoutez les sommités de brocolis. Après encore une dizaine de minutes, ajoutez les fèves et après deux minutes de cuisson, votre minestrone est prêt.Vous pouvez le déguster chaud ou froid en l’agrémentant généreusement de copeaux de parmesan !FENÊTRE OUVERTESolange et son conjoint, tous les deux marseillais d’origine, sont des pragmatiques de l’aménagement et de la décoration. Allier fonctionnalité et style, le tout sans trop grever le budget, est leur credo. Parce qu’il y a aussi une vie et des joies en dehors de la maison !Justement, cette maison : une maison de ville, étroite, parfois biscornue, mais qui sait cacher son jeu ! Sa situation à Bompard, ses extérieurs et ses vues au dernier étage les ont fait chavirer. Au moment de l’achat, le jardinet était une jungle quasi impénétrable, affublé d’un cabanon pour la machine à laver et directement collé à une véranda vétuste. Évidemment, il a fallu redessiner entièrement cet espace pour avoir à la fois une terrasse suffisamment vaste pour accueillir largement et, dans la continuité, un jardinet qui soit une respiration de verdure et un espace privilégié pour les enfants. Beaucoup d’attentes donc, et un certain nombre de difficultés : un jardin en restanque, peu de terre et beaucoup de roche, des murs environnants disparates et de hauteur inégale, une envie de cuisine d’été sans avoir totalement l’espace pour…Devant l’audace du projet, Solange et David ont alors fait appel aux services de la paysagiste Elodie Werhlen, qui a osé une forme graphique pour donner de la perspective au patio, et un rouge orangé fort mettant magnifiquement en valeur les tons de vert des différentes essences choisies. Cette couleur franche contraste totalement avec l’intérieur de la maison, très sobre en couleur, et donne un fort caractère au tout. Epuré, simple et fonctionnel, le mobilier a été choisi pour être polyvalent selon les usages : utilisé soit par leurs deux seuls enfants, soit par plus d’une trentaine de personnes pour une réunion familiale, il fallait pouvoir jongler.Mission réalisée : les compliments pleuvent sur ce patio végétalisé. David, à chaque fois qu’il y va, a l’impression d’être en voyage. Solange quant à elle adore bouquiner sous le magnifique » faux poivrier » aux fines feuilles ondulantes, un grand luxe pour elle. « Jardiner en famille tous gantés, se coucher sur l’herbe et entendre les insectes voler et butiner, c’est effectivement une magnifique respiration dans cette vie urbaine. L’été, les soirées plancha entre amis font aussi parti de nos temps forts. »Il demeure pour eux l’un des espaces les plus réussis et aboutis de leur projet de rénovation. Mais finalement, vivant dans le Sud, il était logique de fortement investir cet extérieur et de pouvoir jouer sur le dedans-dehors !L’HEURE BLEUEUne sélection art et design, où le bleu est mis à l'honneur !Fenêtre sur Vase la NuitPièce unique, oeuvre originaleCaséine sur papier fine art Hahnemühle350 g, 90 x 110 cmCaroline Denervaud chez Double V Gallery3 500 €www.carolinedenervaud.format.comCollection Boys From the SouthPeintures sur textile tissé à la mainRéalisé à Taghazout, MarocLRNCEwww.lrnce.comFauteuil Para(d)Assise en acier tubulaire et tissu cotonNova Obiecta1 800 €www.novaobiecta.comSalopette de travailInventée par Adolphe LafontMoleskine 100% coton, bleu indigoDe Toujours96 €www.detoujours.comLivre Yves KleinOuvrage 96 pagesTaschen10 €www.taschen.comCanapé TogoDesigner Michel Duaroy édité par Ligne RosetSelency1 800 €www.selency.comSac DoraCuir italien de veauRoksanda1 350 €www.roksanda.comALISON THIRIONDu dessin préparatoire au volume, Alison Thirion joue avec les perceptions, donnant forme à des céramiques graphiques et sculpturales, réalisées une à une à la main et en petites séries.Au gré de ses collections, elle pétrie la terre comme les références au passé. Musique, littérature ou architecture : les arts sont partout. Ils infusent son travail et inscrivent ses pièces dans une relative intemporalité. Rencontre au coeur de son atelier en région parisienne, là où la tête pense, la main transforme, la terre cuit et la chimie opère.E—O Alison, pourriez-vous nous parler de votre parcours ? Comment la terre et le volume sont entrés dans votre vie ?A—T Bien que ma formation initiale soit éloignée de l’artisanat d’art (ndlr : elle a travaillé comme chargée de pub pendant plusieurs années), j’ai toujours cultivé intimement et avec passion un univers créatif ponctué d’expérimentations, de photographies, de peinture… avec le dessin comme fil rouge. C’est lors d’un cours d’expression plastique, où nous travaillions sur la forme et l’abstraction, que j’ai eu envie d’expérimenter le volume. À ce moment-là je tournais en rond dans ma pratique artistique, j’ai senti le besoin d’évoluer autrement vers la forme et la terre est apparue comme une évidence. Après des cours de loisirs, ma décision était prise, la céramique prenait toute la place, je ne pensais plus qu’à ça ! J’ai donc entamé une reconversion auprès de Grégoire Scalabre qui m’a formé au tournage, et qui reste aujourd’hui mon référent. Le dessin est toujours là, sous une autre forme !Quel rapport entretenez-vous avec votre atelier ? Comment influe-t-il sur votre manière de travailler ?Lorsque j’ai commencé la céramique, j’ai quitté Paris pour m’installer dans un petit village à 50km de Paris, au coeur de la forêt de Rambouillet. Je suis entourée de nature c’est donc très paisible et parfait pour me concentrer. Au départ, mon atelier était dans un petit coin de la maison mais j’ai finalement investi tout le salon pour travailler… C’est dire l’influence ! Je me levais parfois la nuit pour défourner ou à l’aube pour tourner. Je ne compte plus les journées et semaines qui ne se terminaient jamais ! Aujourd’hui les choses s’organisent autrement. J’y suis toujours comme chez moi, même si plusieurs kilomètres nous séparent. J’y ai mes habitudes, mes repères, c’est mon refuge. C’est là que tout commence. L’atelier évolue en même temps que moi, j’y bouge souvent les choses pour qu’il soit toujours le plus adapté à mes besoins.Vos créations semblent se situer entre tradition et contemporanéité. Que voulez-vous transmettre à travers elles ? Une certaine idée de l’intemporalité ?Je cherche avant tout à faire des objets singuliers, équilibrés, décalés, que l’on a l’impression d’avoir toujours connus, mais en même temps que personne n’a jamais faits. J’aime que mes céramiques soient épurées dans la forme et qu’elles gardent la vibration du fait main. Mes connaissances assez limitées en céramique (je m suis un peu rattrapée depuis !) m’ont permises d’être très libre dans la création. J’ai pris le temps de faire des choses personnelles, qui me ressemblent. J’essaie donc de transmettre à travers elles l’exigence de la matière, sa force et sa fragilité, mais aussi la pluralité qu’elle permet et son intemporalité en effet…Toutes vos pièces sont produites en petites séries, et bien évidemment à la main : une contrainte technique ou une réelle conviction ?J’ai appris à tourner parce que je voulais faire, produire, toucher. J’ai besoin de ce contact avec la matière et je passe beaucoup de temps à la fabrication de mes pièces. Et puis j’aime le caractère unique que ça leur donne. De toute façon, j’ai un petit atelier et un petit four, qui ne me permettent ni une grosse production, ni de grosses pièces… pour l’instant en tout cas !À travers les collections « Cocteau » ou bien « la Muralla Roja », on peut ressentir l’importance du passé et de son empreinte, le désir de transmettre ou perpétuer un héritage culturel. Quel est votre rapport à l’histoire ?Je travaille beaucoup en amont de la réalisation d’une pièce. Le dessin, l’architecture et toutes les formes d’art sont des sources inépuisables d’inspiration. J’aime beaucoup la céramique, évidemment, mais finalement ce n’est pas cette discipline qui inspire le plus mes pièces. Je m’en détache souvent pour aller puiser ailleurs. Ces deux collections sont liées à mon histoire personnelle. Je dessine depuis petite et Cocteau est un artiste dont j’admire l’audace et la pluralité. Son approche du plein et du vide, la symétrie des corps et la poésie de son trait s’associent parfaitement à la porcelaine. Quant à la Muralla Roja, c’est un clin d’oeil à mon intérêt pour l’architecture et à mes origines espagnoles. Plus qu’un vase, qu’une tasse, mes pièces sont un peu unepart de moi, de ma personnalité que je transmets à travers elles.Avec votre collection Muralla, vous sortez pour la première fois du monochrome pour faire entrer la couleur dans votre travail. Comment avez-vous appréhendé cette audace chromatique ?Je dois vous avouer que la couleur me fait un peu peur autant qu’elle me fascine. Elle est puissante, complexe et selon moi doit apporter quelque chose à la pièce. Si elle est juste décorative, cela ne m’intéresse pas vraiment. Je lui préfère alors la couleur naturelle de la terre, souvent parfaite. Ici le bleu fait référence à la méditerranée, les nuances d’ombre et de lumière de la Muralla Roja, le ciel. On y voit parfois un clin d’oeil à Majorelle ou à la Grèce, pourquoi pas ! J’aime que chacun s’approprie l’histoire.Comment avez-vous choisi de traduire dans cette collection l’esthétisme constructiviste de ce chef d’oeuvre post moderniste ?Je voulais que l’objet soit inspiré et utilise les codes de cette architecture de Ricardo Bofill, sans pour autant simplement reproduire. On retrouve les nombreux escaliers dans les découpes des pièces, et l’installation de cubes permet de retrouver les lignes. La photo et la mise en scène de mes pièces font d’ailleurs partie intégrante de l’objet. Celam’aide à transmettre leur histoire justement et à les intégrer dans un univers.Que représente la ville pour vous ?La ville m’inspire, son architecture notamment. J’aime lui emprunter des détails. Je suis d’ailleurs plus à l’aise à l’idée de m’emparer d’un sujet déjà passé par l’homme ; l’art, l’architecture par exemple sont des thèmes qui nourissent mon travail. La nature, elle, est si parfaite qu’elle a quelque chose de sacré. J’ose moins m’y aventurer.Quelle importance a pour vous le contact avec la matière ?Lorsque je passe du dessin à la terre, j’ai besoin de tous mes sens. Ça commencedès le pétrissage de la terre, son humidité, sa fermeté, son odeur, sa couleur… C’est une expérience à chaque fois. Je ne pourrais pas m’en passer. J’ai des pièces complexes à réaliser. Inconsciemment je pense que je rallonge le moment du contact avec la matière, le façonnage pendant lequel je découpe, gratte, peaufine la terre crue. C’est mon moment préféré.Le dessin compte beaucoup dans votre travail. Mais laissez-vous place à l’improvisation ?Malheureusement non. C’est quelque chose que j’aimerais savoir faire, être plus spontanée. Mais le travail en amont et le dessin sont des étapes dont je ne sais pas encore me passer. J’ai besoin de collecter des mots, des images, puis de faire des croquis et d’étudier les proportions avant de me lancer. Quand je passe à la réalisation, la pièce est déjà bien aboutie, il ne me reste plus qu’à tester ses volumes.La création manuelle est souvent un exercice solitaire qui permet de se recentrer sur l’essentiel. Mais aimeriez-vous être entourée pour créer ? Avez-vous fait des collaborations avec d’autres créateurs ?J’aime être seule dans l’atelier. Ça n’a pas toujours été le cas. J’ai mis du temps à m’y faire car j’aimais partager mon espace de travail. Au-delà de l’aspect pratique, c’est aussi une autre énergie. On peut échanger, se donner des conseils, simplement discuter. Maintenant que je suis seule, en effet, les collaborations commencent à voir le jour. Il y a un projet avec la céramiste Emmanuelle Roule encore en sommeil mais qui, je l’espère, verra bientôt le jour. Il y a également une collaboration avec Pia Van Peteghem qui sera exposée lors des Journées de la Céramique au sein du quartier Saint Sulpice à Paris (27 au 30 juin 2019).Quelle sera la thématique de votre prochaine collection ?J’ai plein d’envies et des projets qui attendent de voir le jour, depuis longtemps pour certains. C’est important pour moi de prendre le temps. J’ai des carnets et des planches d’inspiration qui commencent à se multiplier. Je laisse mûrir les idées. Ça me permet de faire le tri car il y en a beaucoup, mais elles ne sont pas toujours bonnes ! À court terme, je voudrais développer la collection Intervalle qui me tient à coeur, composée de pièces fortes et singulières sortant un peu de l’univers de l’art de la table, notamment avec une lampe. J’aimerais aussi explorer davantage la terre nue. Affaire à suivre…Des adresses favorites à Paris ?Le Musée Guimet : c’est une superbe source d’inspiration et la modernité de certaines pièces, pourtant centenaires, est vraiment étonnante. Les Ateliers de la Manufacture de Sèvres valent aussi le coup d’oeil quand on aime la céramique et les ateliers. Sinon, j’adore la librairie Yvon Lambert, rue des Filles du Calvaire, et la boutique À Rebours pour sa sélection pointue. Ça fait longtemps que je n’ai pas flâné à Paris, ça me donne envie.INFORMATIONS PRATIQUESCrédits ©2020 Texte – Emmanuelle Oddo Photos – Gaëtane Girard & Tiphaine Caro Article issu de la Revue n°l selon ARCHIKNavigation des articlesArticles plus anciensArticles plus récents
(HOLY)WOODAlexandre Reignier est designer, père de deux petites filles, et partage sa vie avec Aude, influenceuse et thérapeute holistique à plein temps.S’installer dans une maison en bois était pour eux le résultat d’un réel changement de vie. Installés dans le centre-ville d’Aix-en-Provence, Alexandre et Aude ont souhaité dès la naissance de leur première fille une vie plus saine, en phase avec leurs nouveaux projets de vie. En recherchant un terrain pour construire leur maison, Alexandre a découvert sur Instagram l’univers d’Atelier Ordinaire, un studio d’architecture spécialisé dans les constructions en bois, pures et minimalistes. Quelques échanges après, le projet était né. Implantée à Ventabren, à quelques minutes d’Aix-en-Provence, cette maison de 80 m² sur deux étages se love sur un terrain de 586 m². L’environnement était important pour le couple, amoureux de la nature : la maison devait être totalement intégrée dans le paysage et ouverte sur l’extérieur. Un cadre rêvé pour fonder une famille dans un milieu rural, tout en gardant la proximité avec la ville.Vivre dans une maison en bois, c’est vivre constamment, été comme hiver, avec une ambiance chaleureuse. « Le bois procure un confort et un bien-être qu’aucun autre matériau peut apporter » nous confie-t-il. La façade, en Douglas pré-grisée avant montage, lui donne cet aspect patiné dans le temps. Elle oscille entre le gris, marron et bleu selon la lumière et les saisons, et contraste à merveille avec la douceur de l’épicéa, utilisé à l’intérieur de la maison.Concernant l’ameublement, la majorité du mobilier est intégré au bâti, permettant une structuration assez pure des espaces. Les autres pièces se déplacent sans cesse au gré des envies et des nouvelles créations d’Alexandre. Son credo : une décoration minimaliste, où la simplicité prime dans toute sa splendeur.La collaboration d’Alexandre avec Atelier Ordinaire a tellement été fructueuse qu’ils continuent à travailler ensemble sur d’autres projets, prônant encore et toujours les lignes pures et le matériau bois.Si aujourd’hui, Alexandre et Aude se sentent épanouis dans cette maison, de nouveaux projets de vie les attendent. Ils nous ont confié à la vente cette première réalisation, qui se trouve dans notre collection de biens « À Vivre », attendant ses prochains propriétaires ! Et on les en remercie chaleureusement.INFORMATIONS PRATIQUESAlexandre ReignierSite Web : www.alexandre-reignier.com Compte Instagram : @alexandrereignierCrédits photos portraits – © The Socialite FamilyINFORMATIONS PRATIQUESLa Baleine59, cours Julien – Marseille 06 Du mardi au dimanche. de 8h à 23h T-0413251717 @labaleinemarseilleCrédits ©2020 Texte et Photos -Eric Foucher Article issu de la Revue n°l selon ARCHIKWILD THINGÀ travers sa démarche, totalement responsable, il s’attèle à ne choisir que des essences locales.Ébéniste était une vocation pour Lorien. Ayant grandi au milieu des montagnes et des forêts ariégeoises, il a toujours eu un profond respect pour la nature. Depuis toujours admiratif de ses formes, de ses couleurs et de ses textures, il passait des heures à l’observer en détail. Et souvent enfant, dans l’atelier de son grand-père, il aimait passer du temps à le regarder travailler le bois. C’est donc tout naturellement que Lorien s’est à son tour mis à travailler ce matériau empli de souvenirs, avec la volonté de créer de ses propres mains.Pourtant, son premier choix professionnel s’est porté sur le secteur de la glisse. Puis, il y a cinq ans, il a entrepris une reconversion au Lycée des Métiers de l’Ameublement à Revel. Une formation qui lui a permis d’acquérir les compétences et techniques nécessaires pour exercer le métier d’ébéniste, et ainsi de réaliser son rêve. Après sa formation, il travaille à Paris dans l’agencement de boutiques de luxe, puis pour l’aménagement de jets privés. Ainsi, son regard s’affûte, il se plaît alors à bâtir des espaces. Mais l’envie d’être libre de ses propres créations devient plus forte, et Lorien ouvre en 2016 son propre atelier, Wild Thing, dans le quartier de la Patte-d’oie à Toulouse. C’est dans ce nouveau cadre qu’il développe du mobilier, mais aussi des pièces plus petites et décoratives, sur lesquelles il peut expérimenter plus facilement de nouveaux designs.Animé par le design et l’architecture, il avoue s’inspirer de la modernité de la période des années 1930 à 1960, intemporelle, et du style minimaliste et organique très actuel. Ses pièces rendent avant tout hommage à ce noble matériau, et représentent une juste balance entre une nature brute et des formes plus délicates, plus légères. Un veinage particulier, une craquelure, un défaut, sont autant de traces naturelles que Lorien met en valeur pour apporter une singularité à l’objet. Pour ses pièces de mobilier, plus abouties, il fait appel à des techniques d’ébénisterie comme le plaquage, l’assemblage, ou le cintrage, qu’il revisite ou détourne.À travers sa démarche, totalement responsable, il s’attèle à ne choisir que des essences locales. S’il vient à mêler ses créations en bois avec d’autres matériaux, il s’attache à ce qu’ils soient issus de l’upcycling, une pratique émergente qui tend à récupérer des matériaux obsolètes afin de leur donner une nouvelle vie. Pour les chanceux toulousains, vous avez la possibilité de lui rendre visite à son atelier, où vous pourrez choisir l’essence de bois que vous souhaitez pour votre pièce sur mesure. Pour les autres, direction son site internet où un bon nombre de ses pièces sont encore disponibles !INFORMATIONS PRATIQUESWild ThingSite Web : www.wildthing.shop Compte Instagram : @wild_thing_workshopCrédits photos – © Marie MarchandiseCOLLECTION PARTICULIÈREAprès 40 ans de vie commune, quelques aménagements entre leurs personnalités éclatantes et plusieurs déménagements, Claude et Corinne sont toujours aussi fougueux et passionnés. Par l’art évidemment, et aussi par l’architecture. Découverte…L’art habite leurs vies. Il s’adresse à leurs sens, à leurs émotions, à leur intelligence. Il les nourrit. Lui, entretient un rapport spontané à l’art, fondé sur le plaisir de la découverte. Le beau l’emporte sur le concept, mais l’un ne va pas sans l’autre. Pour elle, l’art est plus intuitif : elle est curieuse et toujours prête à de nouvelles expériences artistiques, elle cherche, elle découvre, elle écoute ses émotions.L’un et l’autre n’imaginaient donc pas vivre dans un lieu aseptisé. Alors quid de la Cité Radieuse de Le Corbusier à Marseille ? « Elle me ramène aux maisons de poupées lorsque j’étais une petite fille, c’est certainement ce qui a déterminé mon engagement » explique Corinne. Pour Claude, c’est aussi un retour à son enfance car il a vécu dans une maison contemporaine en béton brut de décoffrage toujours présente à son cœur. Alors cette première visite, que nous avons provoquée, ils l’ont abordée comme « les visiteurs touristes » du Corbusier sans se projeter personnellement. Une visite qui a fait son chemin… Pourquoi pas. TOUT était là. Il a suffi de réinventer, en respectant l’esprit de ses créateurs, des équipements aujourd’hui obsolètes comme la cuisine par exemple.Pour se faire, nous les avons mis en contact avec un des architectes partenaires d’ARCHIK au goût pointu Julien Fuentes. Le courant est passé, et un échange enthousiaste d’idées a conduit à la réalisation du projet final satisfaisant pour chacun. Quant au choix du mobilier, il a fallu réinventer un décor adapté aux proportions imposées par l’architecture. Retour aux années 50 / 60, mais comme l’art a une histoire et eux aussi, Claude et Corinne ont intégré au décor une série de sièges d’époque Louis XV dans la plus pure tradition du style classique français (bois peint et soierie). En les mariant avec des éléments contemporains comme « la Coffee Table » d’Isamu Noguchi ou la table roulante d’Angelo Ostuni. Un soin particulier a été apporté à l’éclairage en respectant là encore le choix des concepteurs : les lampes GRAS de DCW Éditions cohabitent ainsi avec la lampe Parentesi d’Achille Castiglione.Aux murs, quelques œuvres d’artistes contemporains répondent à un dialogue interactif que le couple, fin collectionneur, a imaginé. Pour la plupart en noir et blanc, ces œuvres ont comme support l’écriture et / ou, le symbole. La grande hauteur sous plafond qu’offre la mezzanine leur a permis d’installer deux œuvres de grande dimension : la première, un visage issu du street art, répondant à une œuvre monochrome qui se confond avec son support, le néant, convoquant ainsi L’Être et le Néant.Le tour était joué. Et cette cellule du Corbusier se transformait en un lieu qui leur ressemble, une œuvre dans l’œuvre. Jusqu’à une prochaine aventure !LES FÉTICHES DE CORINNE ET CLAUDEUtopia, Didier Faustino – mélaminé blanc et plexi glaceDidier Faustino est un artiste et architecte français, vivant entre la France et le Portugal. À travers ses différents projets, il mêle l’architecture, les performances, les installations et les vidéos. Dans cette œuvre, Faustino s’interroge sur « l’Être » dans ses dimensions sociales et politiques. L’œuvre est belle par sa simplicité, on écrit « Utopia » et tout s’écroule et les lettres tombent une à une, le mot, l’image. Tout est dit.Black ass, Dan Miller – feutre sur papierDan Miller est un artiste autiste américain qui, en sublimant son handicap, a atteint une notoriété reconnue par les institutions artistiques internationales comme le MoMA ou la Biennale de Venise. Dan Miller, sortant ainsi de son enfermement, laisse libre court à son imagination et ses inventions : il décline ses obsessions en répétant sur le papier les signifiants qui s’y rapportent jusqu’à l’illisible. L’œuvre « Black Ass » en est une illustration émouvante par son histoire et sa simplicité qu’apparente.À l’avenir, Kelly Schacht – vinyle et néonKelly Schacht est une jeune artiste belge très active. Avec cette œuvre À l’avenir, à venir, l’avenir … l’artiste joue sur les mots et leurs signifiés. Elle nous propose ainsi un support sur lequel le spectateur peut participer de manière interactive : à chacun sa lecture. Cette œuvre est ludique, libre et joyeuse. Les lettres en vinyle sont directement collées sur le mur et « Venir » est un néon lumineux, rendant l’œuvre très esthétique. Elle répond de façon optimiste aux précédentes.INFORMATIONS PRATIQUESCrédits ©2020 Photos – Olivier Amsellem Article issu de la Revue n°l selon ARCHIKCUISINE PARTICULIÈRECamille et Matthieu sont à la tête du restaurant très en vogue Ourea. En duo à la vie comme à la ville, ils sont tombés amoureux de Marseille, où ils ont décidé de s’installer il y a deux ans. Découverte de leur(s) cuisine(s)…Ourea est pour eux un lieu d’expression, de créativité et d’échange où la cuisine, ouverte sur la salle, permet à l’énergie de circuler. La cuisine de Matthieu est centrée sur le produit, généreuse et précise. Les vins sélectionnés par Camille sont dans le même esprit, élaborés par des vignerons passionnés dans le respect des sols et de la vigne.Et lorsque l’on évoque avec eux l’espace même de la cuisine, la réponse est claire, elle doit être appréhendée comme un outil fonctionnel : « En tant que chef ou restaurateur, nous passons énormément de temps dans notre restaurant qui est pour nous comme une seconde maison. L’espace cuisine doit donc répondre à nos besoins, qu’il s’agisse d’espace de stockage, de froid ou de chaud. Tout a une place et doit s’y trouver. Un chef est souvent minutieux et méticuleux, voire obsessionnel ! ». Qui dit fonctionnalité, dit praticité : la cuisine doit être assez grande pour pouvoir respirer, et être à taille humaine pour tout avoir à portée de main. Au restaurant, la cuisine est souvent partagée entre plusieurs personnes et plusieurs postes, il est donc important que chacun puisse y trouver sa place sans empiéter sur l’espace des autres.A la maison, Camille et Matthieu, se prêtent assez peu à l’expérimentation culinaire, préférant découvrir les merveilles des autres restaurants marseillais. En revanche, le plaisir de partager est bien présent lorsqu’il s’agit de recevoir leurs amis ou leurs familles. Les plats se transforment et deviennent plus familiaux. Pour Matthieu, c’est le moment de se recentrer et de revenir aux bases : le plaisir et la gourmandise.Dans leur appartement du centre, non loin de leur restaurant, leur cuisine n’est pas ouverte sur les autres espaces, mais ils ne ferment jamais la porte. « Nous pensons que la cuisine ouverte permet aux idées d’évoluer en dehors du seul monde de la cuisine. Les idées se confrontent à l’espace, aux gens, à tout ce qui peut accompagner une bonne recette comme la vaisselle ou le vin. » explique Camille.La cuisine de leurs rêves ? Une cuisine spacieuse, ouverte donc, avec de nombreux espaces de rangements, un beau fourneau à l’ancienne, et une jolie cave à vin bien remplie ! Un élément indispensable dans une cuisine ? Un pilon pour écraser l’ail, le point de départ de nombreuses recettes et un geste ancestral inspirant.Et avant de quitter la cuisine de Matthieu et Camille, nous en profitons pour leur demander une recette saine, familiale et réconfortante en ces temps… à vos fourneaux !Minestrone de légumesIngrédients 1 kg de fèves | 1 botte de carottes fanes | 500 gr de brocolis | 3 oignons | 3 gousses d’ail | 1 demi-botte de navets nouveaux | 150 gr de poitrine de lard fumée | Huile d’olive | Parmesan | Thym | Sel, poivreRecetteCommencez par faire le bouillon. Récupérez les fanes des carottes et navets, les cosses de fèves, 1 oignon coupé en huit, 3 gousses d’ail tapé. Mettre tout cela dans une casserole avec 1 litre et demi d’eau salée. Faire bouillir le tout. Laissez cuire à feu doux pendant 10 minutes puis laissez infuser à couvert hors du feu pendant 20 minutes. Filtrez le bouillon. Vous obtenez ainsi un bouillon clair qui servira de base à votre minestrone. S’il vous en reste, vous pourrez par exemple l’utiliser pour la réalisation d’un risotto.Taillez deux oignons en quartiers, les faire revenir dans une cocotte avec le lard, de l’huile d’olive et une branche de thym. Ajoutez les carottes et les navets préalablement taillés puis versez le bouillon.Après 10 minutes de cuisson à feu doux, ajoutez les sommités de brocolis. Après encore une dizaine de minutes, ajoutez les fèves et après deux minutes de cuisson, votre minestrone est prêt.Vous pouvez le déguster chaud ou froid en l’agrémentant généreusement de copeaux de parmesan !FENÊTRE OUVERTESolange et son conjoint, tous les deux marseillais d’origine, sont des pragmatiques de l’aménagement et de la décoration. Allier fonctionnalité et style, le tout sans trop grever le budget, est leur credo. Parce qu’il y a aussi une vie et des joies en dehors de la maison !Justement, cette maison : une maison de ville, étroite, parfois biscornue, mais qui sait cacher son jeu ! Sa situation à Bompard, ses extérieurs et ses vues au dernier étage les ont fait chavirer. Au moment de l’achat, le jardinet était une jungle quasi impénétrable, affublé d’un cabanon pour la machine à laver et directement collé à une véranda vétuste. Évidemment, il a fallu redessiner entièrement cet espace pour avoir à la fois une terrasse suffisamment vaste pour accueillir largement et, dans la continuité, un jardinet qui soit une respiration de verdure et un espace privilégié pour les enfants. Beaucoup d’attentes donc, et un certain nombre de difficultés : un jardin en restanque, peu de terre et beaucoup de roche, des murs environnants disparates et de hauteur inégale, une envie de cuisine d’été sans avoir totalement l’espace pour…Devant l’audace du projet, Solange et David ont alors fait appel aux services de la paysagiste Elodie Werhlen, qui a osé une forme graphique pour donner de la perspective au patio, et un rouge orangé fort mettant magnifiquement en valeur les tons de vert des différentes essences choisies. Cette couleur franche contraste totalement avec l’intérieur de la maison, très sobre en couleur, et donne un fort caractère au tout. Epuré, simple et fonctionnel, le mobilier a été choisi pour être polyvalent selon les usages : utilisé soit par leurs deux seuls enfants, soit par plus d’une trentaine de personnes pour une réunion familiale, il fallait pouvoir jongler.Mission réalisée : les compliments pleuvent sur ce patio végétalisé. David, à chaque fois qu’il y va, a l’impression d’être en voyage. Solange quant à elle adore bouquiner sous le magnifique » faux poivrier » aux fines feuilles ondulantes, un grand luxe pour elle. « Jardiner en famille tous gantés, se coucher sur l’herbe et entendre les insectes voler et butiner, c’est effectivement une magnifique respiration dans cette vie urbaine. L’été, les soirées plancha entre amis font aussi parti de nos temps forts. »Il demeure pour eux l’un des espaces les plus réussis et aboutis de leur projet de rénovation. Mais finalement, vivant dans le Sud, il était logique de fortement investir cet extérieur et de pouvoir jouer sur le dedans-dehors !L’HEURE BLEUEUne sélection art et design, où le bleu est mis à l'honneur !Fenêtre sur Vase la NuitPièce unique, oeuvre originaleCaséine sur papier fine art Hahnemühle350 g, 90 x 110 cmCaroline Denervaud chez Double V Gallery3 500 €www.carolinedenervaud.format.comCollection Boys From the SouthPeintures sur textile tissé à la mainRéalisé à Taghazout, MarocLRNCEwww.lrnce.comFauteuil Para(d)Assise en acier tubulaire et tissu cotonNova Obiecta1 800 €www.novaobiecta.comSalopette de travailInventée par Adolphe LafontMoleskine 100% coton, bleu indigoDe Toujours96 €www.detoujours.comLivre Yves KleinOuvrage 96 pagesTaschen10 €www.taschen.comCanapé TogoDesigner Michel Duaroy édité par Ligne RosetSelency1 800 €www.selency.comSac DoraCuir italien de veauRoksanda1 350 €www.roksanda.comALISON THIRIONDu dessin préparatoire au volume, Alison Thirion joue avec les perceptions, donnant forme à des céramiques graphiques et sculpturales, réalisées une à une à la main et en petites séries.Au gré de ses collections, elle pétrie la terre comme les références au passé. Musique, littérature ou architecture : les arts sont partout. Ils infusent son travail et inscrivent ses pièces dans une relative intemporalité. Rencontre au coeur de son atelier en région parisienne, là où la tête pense, la main transforme, la terre cuit et la chimie opère.E—O Alison, pourriez-vous nous parler de votre parcours ? Comment la terre et le volume sont entrés dans votre vie ?A—T Bien que ma formation initiale soit éloignée de l’artisanat d’art (ndlr : elle a travaillé comme chargée de pub pendant plusieurs années), j’ai toujours cultivé intimement et avec passion un univers créatif ponctué d’expérimentations, de photographies, de peinture… avec le dessin comme fil rouge. C’est lors d’un cours d’expression plastique, où nous travaillions sur la forme et l’abstraction, que j’ai eu envie d’expérimenter le volume. À ce moment-là je tournais en rond dans ma pratique artistique, j’ai senti le besoin d’évoluer autrement vers la forme et la terre est apparue comme une évidence. Après des cours de loisirs, ma décision était prise, la céramique prenait toute la place, je ne pensais plus qu’à ça ! J’ai donc entamé une reconversion auprès de Grégoire Scalabre qui m’a formé au tournage, et qui reste aujourd’hui mon référent. Le dessin est toujours là, sous une autre forme !Quel rapport entretenez-vous avec votre atelier ? Comment influe-t-il sur votre manière de travailler ?Lorsque j’ai commencé la céramique, j’ai quitté Paris pour m’installer dans un petit village à 50km de Paris, au coeur de la forêt de Rambouillet. Je suis entourée de nature c’est donc très paisible et parfait pour me concentrer. Au départ, mon atelier était dans un petit coin de la maison mais j’ai finalement investi tout le salon pour travailler… C’est dire l’influence ! Je me levais parfois la nuit pour défourner ou à l’aube pour tourner. Je ne compte plus les journées et semaines qui ne se terminaient jamais ! Aujourd’hui les choses s’organisent autrement. J’y suis toujours comme chez moi, même si plusieurs kilomètres nous séparent. J’y ai mes habitudes, mes repères, c’est mon refuge. C’est là que tout commence. L’atelier évolue en même temps que moi, j’y bouge souvent les choses pour qu’il soit toujours le plus adapté à mes besoins.Vos créations semblent se situer entre tradition et contemporanéité. Que voulez-vous transmettre à travers elles ? Une certaine idée de l’intemporalité ?Je cherche avant tout à faire des objets singuliers, équilibrés, décalés, que l’on a l’impression d’avoir toujours connus, mais en même temps que personne n’a jamais faits. J’aime que mes céramiques soient épurées dans la forme et qu’elles gardent la vibration du fait main. Mes connaissances assez limitées en céramique (je m suis un peu rattrapée depuis !) m’ont permises d’être très libre dans la création. J’ai pris le temps de faire des choses personnelles, qui me ressemblent. J’essaie donc de transmettre à travers elles l’exigence de la matière, sa force et sa fragilité, mais aussi la pluralité qu’elle permet et son intemporalité en effet…Toutes vos pièces sont produites en petites séries, et bien évidemment à la main : une contrainte technique ou une réelle conviction ?J’ai appris à tourner parce que je voulais faire, produire, toucher. J’ai besoin de ce contact avec la matière et je passe beaucoup de temps à la fabrication de mes pièces. Et puis j’aime le caractère unique que ça leur donne. De toute façon, j’ai un petit atelier et un petit four, qui ne me permettent ni une grosse production, ni de grosses pièces… pour l’instant en tout cas !À travers les collections « Cocteau » ou bien « la Muralla Roja », on peut ressentir l’importance du passé et de son empreinte, le désir de transmettre ou perpétuer un héritage culturel. Quel est votre rapport à l’histoire ?Je travaille beaucoup en amont de la réalisation d’une pièce. Le dessin, l’architecture et toutes les formes d’art sont des sources inépuisables d’inspiration. J’aime beaucoup la céramique, évidemment, mais finalement ce n’est pas cette discipline qui inspire le plus mes pièces. Je m’en détache souvent pour aller puiser ailleurs. Ces deux collections sont liées à mon histoire personnelle. Je dessine depuis petite et Cocteau est un artiste dont j’admire l’audace et la pluralité. Son approche du plein et du vide, la symétrie des corps et la poésie de son trait s’associent parfaitement à la porcelaine. Quant à la Muralla Roja, c’est un clin d’oeil à mon intérêt pour l’architecture et à mes origines espagnoles. Plus qu’un vase, qu’une tasse, mes pièces sont un peu unepart de moi, de ma personnalité que je transmets à travers elles.Avec votre collection Muralla, vous sortez pour la première fois du monochrome pour faire entrer la couleur dans votre travail. Comment avez-vous appréhendé cette audace chromatique ?Je dois vous avouer que la couleur me fait un peu peur autant qu’elle me fascine. Elle est puissante, complexe et selon moi doit apporter quelque chose à la pièce. Si elle est juste décorative, cela ne m’intéresse pas vraiment. Je lui préfère alors la couleur naturelle de la terre, souvent parfaite. Ici le bleu fait référence à la méditerranée, les nuances d’ombre et de lumière de la Muralla Roja, le ciel. On y voit parfois un clin d’oeil à Majorelle ou à la Grèce, pourquoi pas ! J’aime que chacun s’approprie l’histoire.Comment avez-vous choisi de traduire dans cette collection l’esthétisme constructiviste de ce chef d’oeuvre post moderniste ?Je voulais que l’objet soit inspiré et utilise les codes de cette architecture de Ricardo Bofill, sans pour autant simplement reproduire. On retrouve les nombreux escaliers dans les découpes des pièces, et l’installation de cubes permet de retrouver les lignes. La photo et la mise en scène de mes pièces font d’ailleurs partie intégrante de l’objet. Celam’aide à transmettre leur histoire justement et à les intégrer dans un univers.Que représente la ville pour vous ?La ville m’inspire, son architecture notamment. J’aime lui emprunter des détails. Je suis d’ailleurs plus à l’aise à l’idée de m’emparer d’un sujet déjà passé par l’homme ; l’art, l’architecture par exemple sont des thèmes qui nourissent mon travail. La nature, elle, est si parfaite qu’elle a quelque chose de sacré. J’ose moins m’y aventurer.Quelle importance a pour vous le contact avec la matière ?Lorsque je passe du dessin à la terre, j’ai besoin de tous mes sens. Ça commencedès le pétrissage de la terre, son humidité, sa fermeté, son odeur, sa couleur… C’est une expérience à chaque fois. Je ne pourrais pas m’en passer. J’ai des pièces complexes à réaliser. Inconsciemment je pense que je rallonge le moment du contact avec la matière, le façonnage pendant lequel je découpe, gratte, peaufine la terre crue. C’est mon moment préféré.Le dessin compte beaucoup dans votre travail. Mais laissez-vous place à l’improvisation ?Malheureusement non. C’est quelque chose que j’aimerais savoir faire, être plus spontanée. Mais le travail en amont et le dessin sont des étapes dont je ne sais pas encore me passer. J’ai besoin de collecter des mots, des images, puis de faire des croquis et d’étudier les proportions avant de me lancer. Quand je passe à la réalisation, la pièce est déjà bien aboutie, il ne me reste plus qu’à tester ses volumes.La création manuelle est souvent un exercice solitaire qui permet de se recentrer sur l’essentiel. Mais aimeriez-vous être entourée pour créer ? Avez-vous fait des collaborations avec d’autres créateurs ?J’aime être seule dans l’atelier. Ça n’a pas toujours été le cas. J’ai mis du temps à m’y faire car j’aimais partager mon espace de travail. Au-delà de l’aspect pratique, c’est aussi une autre énergie. On peut échanger, se donner des conseils, simplement discuter. Maintenant que je suis seule, en effet, les collaborations commencent à voir le jour. Il y a un projet avec la céramiste Emmanuelle Roule encore en sommeil mais qui, je l’espère, verra bientôt le jour. Il y a également une collaboration avec Pia Van Peteghem qui sera exposée lors des Journées de la Céramique au sein du quartier Saint Sulpice à Paris (27 au 30 juin 2019).Quelle sera la thématique de votre prochaine collection ?J’ai plein d’envies et des projets qui attendent de voir le jour, depuis longtemps pour certains. C’est important pour moi de prendre le temps. J’ai des carnets et des planches d’inspiration qui commencent à se multiplier. Je laisse mûrir les idées. Ça me permet de faire le tri car il y en a beaucoup, mais elles ne sont pas toujours bonnes ! À court terme, je voudrais développer la collection Intervalle qui me tient à coeur, composée de pièces fortes et singulières sortant un peu de l’univers de l’art de la table, notamment avec une lampe. J’aimerais aussi explorer davantage la terre nue. Affaire à suivre…Des adresses favorites à Paris ?Le Musée Guimet : c’est une superbe source d’inspiration et la modernité de certaines pièces, pourtant centenaires, est vraiment étonnante. Les Ateliers de la Manufacture de Sèvres valent aussi le coup d’oeil quand on aime la céramique et les ateliers. Sinon, j’adore la librairie Yvon Lambert, rue des Filles du Calvaire, et la boutique À Rebours pour sa sélection pointue. Ça fait longtemps que je n’ai pas flâné à Paris, ça me donne envie.INFORMATIONS PRATIQUESCrédits ©2020 Texte – Emmanuelle Oddo Photos – Gaëtane Girard & Tiphaine Caro Article issu de la Revue n°l selon ARCHIKNavigation des articlesArticles plus anciensArticles plus récents
WILD THINGÀ travers sa démarche, totalement responsable, il s’attèle à ne choisir que des essences locales.Ébéniste était une vocation pour Lorien. Ayant grandi au milieu des montagnes et des forêts ariégeoises, il a toujours eu un profond respect pour la nature. Depuis toujours admiratif de ses formes, de ses couleurs et de ses textures, il passait des heures à l’observer en détail. Et souvent enfant, dans l’atelier de son grand-père, il aimait passer du temps à le regarder travailler le bois. C’est donc tout naturellement que Lorien s’est à son tour mis à travailler ce matériau empli de souvenirs, avec la volonté de créer de ses propres mains.Pourtant, son premier choix professionnel s’est porté sur le secteur de la glisse. Puis, il y a cinq ans, il a entrepris une reconversion au Lycée des Métiers de l’Ameublement à Revel. Une formation qui lui a permis d’acquérir les compétences et techniques nécessaires pour exercer le métier d’ébéniste, et ainsi de réaliser son rêve. Après sa formation, il travaille à Paris dans l’agencement de boutiques de luxe, puis pour l’aménagement de jets privés. Ainsi, son regard s’affûte, il se plaît alors à bâtir des espaces. Mais l’envie d’être libre de ses propres créations devient plus forte, et Lorien ouvre en 2016 son propre atelier, Wild Thing, dans le quartier de la Patte-d’oie à Toulouse. C’est dans ce nouveau cadre qu’il développe du mobilier, mais aussi des pièces plus petites et décoratives, sur lesquelles il peut expérimenter plus facilement de nouveaux designs.Animé par le design et l’architecture, il avoue s’inspirer de la modernité de la période des années 1930 à 1960, intemporelle, et du style minimaliste et organique très actuel. Ses pièces rendent avant tout hommage à ce noble matériau, et représentent une juste balance entre une nature brute et des formes plus délicates, plus légères. Un veinage particulier, une craquelure, un défaut, sont autant de traces naturelles que Lorien met en valeur pour apporter une singularité à l’objet. Pour ses pièces de mobilier, plus abouties, il fait appel à des techniques d’ébénisterie comme le plaquage, l’assemblage, ou le cintrage, qu’il revisite ou détourne.À travers sa démarche, totalement responsable, il s’attèle à ne choisir que des essences locales. S’il vient à mêler ses créations en bois avec d’autres matériaux, il s’attache à ce qu’ils soient issus de l’upcycling, une pratique émergente qui tend à récupérer des matériaux obsolètes afin de leur donner une nouvelle vie. Pour les chanceux toulousains, vous avez la possibilité de lui rendre visite à son atelier, où vous pourrez choisir l’essence de bois que vous souhaitez pour votre pièce sur mesure. Pour les autres, direction son site internet où un bon nombre de ses pièces sont encore disponibles !INFORMATIONS PRATIQUESWild ThingSite Web : www.wildthing.shop Compte Instagram : @wild_thing_workshopCrédits photos – © Marie MarchandiseCOLLECTION PARTICULIÈREAprès 40 ans de vie commune, quelques aménagements entre leurs personnalités éclatantes et plusieurs déménagements, Claude et Corinne sont toujours aussi fougueux et passionnés. Par l’art évidemment, et aussi par l’architecture. Découverte…L’art habite leurs vies. Il s’adresse à leurs sens, à leurs émotions, à leur intelligence. Il les nourrit. Lui, entretient un rapport spontané à l’art, fondé sur le plaisir de la découverte. Le beau l’emporte sur le concept, mais l’un ne va pas sans l’autre. Pour elle, l’art est plus intuitif : elle est curieuse et toujours prête à de nouvelles expériences artistiques, elle cherche, elle découvre, elle écoute ses émotions.L’un et l’autre n’imaginaient donc pas vivre dans un lieu aseptisé. Alors quid de la Cité Radieuse de Le Corbusier à Marseille ? « Elle me ramène aux maisons de poupées lorsque j’étais une petite fille, c’est certainement ce qui a déterminé mon engagement » explique Corinne. Pour Claude, c’est aussi un retour à son enfance car il a vécu dans une maison contemporaine en béton brut de décoffrage toujours présente à son cœur. Alors cette première visite, que nous avons provoquée, ils l’ont abordée comme « les visiteurs touristes » du Corbusier sans se projeter personnellement. Une visite qui a fait son chemin… Pourquoi pas. TOUT était là. Il a suffi de réinventer, en respectant l’esprit de ses créateurs, des équipements aujourd’hui obsolètes comme la cuisine par exemple.Pour se faire, nous les avons mis en contact avec un des architectes partenaires d’ARCHIK au goût pointu Julien Fuentes. Le courant est passé, et un échange enthousiaste d’idées a conduit à la réalisation du projet final satisfaisant pour chacun. Quant au choix du mobilier, il a fallu réinventer un décor adapté aux proportions imposées par l’architecture. Retour aux années 50 / 60, mais comme l’art a une histoire et eux aussi, Claude et Corinne ont intégré au décor une série de sièges d’époque Louis XV dans la plus pure tradition du style classique français (bois peint et soierie). En les mariant avec des éléments contemporains comme « la Coffee Table » d’Isamu Noguchi ou la table roulante d’Angelo Ostuni. Un soin particulier a été apporté à l’éclairage en respectant là encore le choix des concepteurs : les lampes GRAS de DCW Éditions cohabitent ainsi avec la lampe Parentesi d’Achille Castiglione.Aux murs, quelques œuvres d’artistes contemporains répondent à un dialogue interactif que le couple, fin collectionneur, a imaginé. Pour la plupart en noir et blanc, ces œuvres ont comme support l’écriture et / ou, le symbole. La grande hauteur sous plafond qu’offre la mezzanine leur a permis d’installer deux œuvres de grande dimension : la première, un visage issu du street art, répondant à une œuvre monochrome qui se confond avec son support, le néant, convoquant ainsi L’Être et le Néant.Le tour était joué. Et cette cellule du Corbusier se transformait en un lieu qui leur ressemble, une œuvre dans l’œuvre. Jusqu’à une prochaine aventure !LES FÉTICHES DE CORINNE ET CLAUDEUtopia, Didier Faustino – mélaminé blanc et plexi glaceDidier Faustino est un artiste et architecte français, vivant entre la France et le Portugal. À travers ses différents projets, il mêle l’architecture, les performances, les installations et les vidéos. Dans cette œuvre, Faustino s’interroge sur « l’Être » dans ses dimensions sociales et politiques. L’œuvre est belle par sa simplicité, on écrit « Utopia » et tout s’écroule et les lettres tombent une à une, le mot, l’image. Tout est dit.Black ass, Dan Miller – feutre sur papierDan Miller est un artiste autiste américain qui, en sublimant son handicap, a atteint une notoriété reconnue par les institutions artistiques internationales comme le MoMA ou la Biennale de Venise. Dan Miller, sortant ainsi de son enfermement, laisse libre court à son imagination et ses inventions : il décline ses obsessions en répétant sur le papier les signifiants qui s’y rapportent jusqu’à l’illisible. L’œuvre « Black Ass » en est une illustration émouvante par son histoire et sa simplicité qu’apparente.À l’avenir, Kelly Schacht – vinyle et néonKelly Schacht est une jeune artiste belge très active. Avec cette œuvre À l’avenir, à venir, l’avenir … l’artiste joue sur les mots et leurs signifiés. Elle nous propose ainsi un support sur lequel le spectateur peut participer de manière interactive : à chacun sa lecture. Cette œuvre est ludique, libre et joyeuse. Les lettres en vinyle sont directement collées sur le mur et « Venir » est un néon lumineux, rendant l’œuvre très esthétique. Elle répond de façon optimiste aux précédentes.INFORMATIONS PRATIQUESCrédits ©2020 Photos – Olivier Amsellem Article issu de la Revue n°l selon ARCHIKCUISINE PARTICULIÈRECamille et Matthieu sont à la tête du restaurant très en vogue Ourea. En duo à la vie comme à la ville, ils sont tombés amoureux de Marseille, où ils ont décidé de s’installer il y a deux ans. Découverte de leur(s) cuisine(s)…Ourea est pour eux un lieu d’expression, de créativité et d’échange où la cuisine, ouverte sur la salle, permet à l’énergie de circuler. La cuisine de Matthieu est centrée sur le produit, généreuse et précise. Les vins sélectionnés par Camille sont dans le même esprit, élaborés par des vignerons passionnés dans le respect des sols et de la vigne.Et lorsque l’on évoque avec eux l’espace même de la cuisine, la réponse est claire, elle doit être appréhendée comme un outil fonctionnel : « En tant que chef ou restaurateur, nous passons énormément de temps dans notre restaurant qui est pour nous comme une seconde maison. L’espace cuisine doit donc répondre à nos besoins, qu’il s’agisse d’espace de stockage, de froid ou de chaud. Tout a une place et doit s’y trouver. Un chef est souvent minutieux et méticuleux, voire obsessionnel ! ». Qui dit fonctionnalité, dit praticité : la cuisine doit être assez grande pour pouvoir respirer, et être à taille humaine pour tout avoir à portée de main. Au restaurant, la cuisine est souvent partagée entre plusieurs personnes et plusieurs postes, il est donc important que chacun puisse y trouver sa place sans empiéter sur l’espace des autres.A la maison, Camille et Matthieu, se prêtent assez peu à l’expérimentation culinaire, préférant découvrir les merveilles des autres restaurants marseillais. En revanche, le plaisir de partager est bien présent lorsqu’il s’agit de recevoir leurs amis ou leurs familles. Les plats se transforment et deviennent plus familiaux. Pour Matthieu, c’est le moment de se recentrer et de revenir aux bases : le plaisir et la gourmandise.Dans leur appartement du centre, non loin de leur restaurant, leur cuisine n’est pas ouverte sur les autres espaces, mais ils ne ferment jamais la porte. « Nous pensons que la cuisine ouverte permet aux idées d’évoluer en dehors du seul monde de la cuisine. Les idées se confrontent à l’espace, aux gens, à tout ce qui peut accompagner une bonne recette comme la vaisselle ou le vin. » explique Camille.La cuisine de leurs rêves ? Une cuisine spacieuse, ouverte donc, avec de nombreux espaces de rangements, un beau fourneau à l’ancienne, et une jolie cave à vin bien remplie ! Un élément indispensable dans une cuisine ? Un pilon pour écraser l’ail, le point de départ de nombreuses recettes et un geste ancestral inspirant.Et avant de quitter la cuisine de Matthieu et Camille, nous en profitons pour leur demander une recette saine, familiale et réconfortante en ces temps… à vos fourneaux !Minestrone de légumesIngrédients 1 kg de fèves | 1 botte de carottes fanes | 500 gr de brocolis | 3 oignons | 3 gousses d’ail | 1 demi-botte de navets nouveaux | 150 gr de poitrine de lard fumée | Huile d’olive | Parmesan | Thym | Sel, poivreRecetteCommencez par faire le bouillon. Récupérez les fanes des carottes et navets, les cosses de fèves, 1 oignon coupé en huit, 3 gousses d’ail tapé. Mettre tout cela dans une casserole avec 1 litre et demi d’eau salée. Faire bouillir le tout. Laissez cuire à feu doux pendant 10 minutes puis laissez infuser à couvert hors du feu pendant 20 minutes. Filtrez le bouillon. Vous obtenez ainsi un bouillon clair qui servira de base à votre minestrone. S’il vous en reste, vous pourrez par exemple l’utiliser pour la réalisation d’un risotto.Taillez deux oignons en quartiers, les faire revenir dans une cocotte avec le lard, de l’huile d’olive et une branche de thym. Ajoutez les carottes et les navets préalablement taillés puis versez le bouillon.Après 10 minutes de cuisson à feu doux, ajoutez les sommités de brocolis. Après encore une dizaine de minutes, ajoutez les fèves et après deux minutes de cuisson, votre minestrone est prêt.Vous pouvez le déguster chaud ou froid en l’agrémentant généreusement de copeaux de parmesan !FENÊTRE OUVERTESolange et son conjoint, tous les deux marseillais d’origine, sont des pragmatiques de l’aménagement et de la décoration. Allier fonctionnalité et style, le tout sans trop grever le budget, est leur credo. Parce qu’il y a aussi une vie et des joies en dehors de la maison !Justement, cette maison : une maison de ville, étroite, parfois biscornue, mais qui sait cacher son jeu ! Sa situation à Bompard, ses extérieurs et ses vues au dernier étage les ont fait chavirer. Au moment de l’achat, le jardinet était une jungle quasi impénétrable, affublé d’un cabanon pour la machine à laver et directement collé à une véranda vétuste. Évidemment, il a fallu redessiner entièrement cet espace pour avoir à la fois une terrasse suffisamment vaste pour accueillir largement et, dans la continuité, un jardinet qui soit une respiration de verdure et un espace privilégié pour les enfants. Beaucoup d’attentes donc, et un certain nombre de difficultés : un jardin en restanque, peu de terre et beaucoup de roche, des murs environnants disparates et de hauteur inégale, une envie de cuisine d’été sans avoir totalement l’espace pour…Devant l’audace du projet, Solange et David ont alors fait appel aux services de la paysagiste Elodie Werhlen, qui a osé une forme graphique pour donner de la perspective au patio, et un rouge orangé fort mettant magnifiquement en valeur les tons de vert des différentes essences choisies. Cette couleur franche contraste totalement avec l’intérieur de la maison, très sobre en couleur, et donne un fort caractère au tout. Epuré, simple et fonctionnel, le mobilier a été choisi pour être polyvalent selon les usages : utilisé soit par leurs deux seuls enfants, soit par plus d’une trentaine de personnes pour une réunion familiale, il fallait pouvoir jongler.Mission réalisée : les compliments pleuvent sur ce patio végétalisé. David, à chaque fois qu’il y va, a l’impression d’être en voyage. Solange quant à elle adore bouquiner sous le magnifique » faux poivrier » aux fines feuilles ondulantes, un grand luxe pour elle. « Jardiner en famille tous gantés, se coucher sur l’herbe et entendre les insectes voler et butiner, c’est effectivement une magnifique respiration dans cette vie urbaine. L’été, les soirées plancha entre amis font aussi parti de nos temps forts. »Il demeure pour eux l’un des espaces les plus réussis et aboutis de leur projet de rénovation. Mais finalement, vivant dans le Sud, il était logique de fortement investir cet extérieur et de pouvoir jouer sur le dedans-dehors !L’HEURE BLEUEUne sélection art et design, où le bleu est mis à l'honneur !Fenêtre sur Vase la NuitPièce unique, oeuvre originaleCaséine sur papier fine art Hahnemühle350 g, 90 x 110 cmCaroline Denervaud chez Double V Gallery3 500 €www.carolinedenervaud.format.comCollection Boys From the SouthPeintures sur textile tissé à la mainRéalisé à Taghazout, MarocLRNCEwww.lrnce.comFauteuil Para(d)Assise en acier tubulaire et tissu cotonNova Obiecta1 800 €www.novaobiecta.comSalopette de travailInventée par Adolphe LafontMoleskine 100% coton, bleu indigoDe Toujours96 €www.detoujours.comLivre Yves KleinOuvrage 96 pagesTaschen10 €www.taschen.comCanapé TogoDesigner Michel Duaroy édité par Ligne RosetSelency1 800 €www.selency.comSac DoraCuir italien de veauRoksanda1 350 €www.roksanda.comALISON THIRIONDu dessin préparatoire au volume, Alison Thirion joue avec les perceptions, donnant forme à des céramiques graphiques et sculpturales, réalisées une à une à la main et en petites séries.Au gré de ses collections, elle pétrie la terre comme les références au passé. Musique, littérature ou architecture : les arts sont partout. Ils infusent son travail et inscrivent ses pièces dans une relative intemporalité. Rencontre au coeur de son atelier en région parisienne, là où la tête pense, la main transforme, la terre cuit et la chimie opère.E—O Alison, pourriez-vous nous parler de votre parcours ? Comment la terre et le volume sont entrés dans votre vie ?A—T Bien que ma formation initiale soit éloignée de l’artisanat d’art (ndlr : elle a travaillé comme chargée de pub pendant plusieurs années), j’ai toujours cultivé intimement et avec passion un univers créatif ponctué d’expérimentations, de photographies, de peinture… avec le dessin comme fil rouge. C’est lors d’un cours d’expression plastique, où nous travaillions sur la forme et l’abstraction, que j’ai eu envie d’expérimenter le volume. À ce moment-là je tournais en rond dans ma pratique artistique, j’ai senti le besoin d’évoluer autrement vers la forme et la terre est apparue comme une évidence. Après des cours de loisirs, ma décision était prise, la céramique prenait toute la place, je ne pensais plus qu’à ça ! J’ai donc entamé une reconversion auprès de Grégoire Scalabre qui m’a formé au tournage, et qui reste aujourd’hui mon référent. Le dessin est toujours là, sous une autre forme !Quel rapport entretenez-vous avec votre atelier ? Comment influe-t-il sur votre manière de travailler ?Lorsque j’ai commencé la céramique, j’ai quitté Paris pour m’installer dans un petit village à 50km de Paris, au coeur de la forêt de Rambouillet. Je suis entourée de nature c’est donc très paisible et parfait pour me concentrer. Au départ, mon atelier était dans un petit coin de la maison mais j’ai finalement investi tout le salon pour travailler… C’est dire l’influence ! Je me levais parfois la nuit pour défourner ou à l’aube pour tourner. Je ne compte plus les journées et semaines qui ne se terminaient jamais ! Aujourd’hui les choses s’organisent autrement. J’y suis toujours comme chez moi, même si plusieurs kilomètres nous séparent. J’y ai mes habitudes, mes repères, c’est mon refuge. C’est là que tout commence. L’atelier évolue en même temps que moi, j’y bouge souvent les choses pour qu’il soit toujours le plus adapté à mes besoins.Vos créations semblent se situer entre tradition et contemporanéité. Que voulez-vous transmettre à travers elles ? Une certaine idée de l’intemporalité ?Je cherche avant tout à faire des objets singuliers, équilibrés, décalés, que l’on a l’impression d’avoir toujours connus, mais en même temps que personne n’a jamais faits. J’aime que mes céramiques soient épurées dans la forme et qu’elles gardent la vibration du fait main. Mes connaissances assez limitées en céramique (je m suis un peu rattrapée depuis !) m’ont permises d’être très libre dans la création. J’ai pris le temps de faire des choses personnelles, qui me ressemblent. J’essaie donc de transmettre à travers elles l’exigence de la matière, sa force et sa fragilité, mais aussi la pluralité qu’elle permet et son intemporalité en effet…Toutes vos pièces sont produites en petites séries, et bien évidemment à la main : une contrainte technique ou une réelle conviction ?J’ai appris à tourner parce que je voulais faire, produire, toucher. J’ai besoin de ce contact avec la matière et je passe beaucoup de temps à la fabrication de mes pièces. Et puis j’aime le caractère unique que ça leur donne. De toute façon, j’ai un petit atelier et un petit four, qui ne me permettent ni une grosse production, ni de grosses pièces… pour l’instant en tout cas !À travers les collections « Cocteau » ou bien « la Muralla Roja », on peut ressentir l’importance du passé et de son empreinte, le désir de transmettre ou perpétuer un héritage culturel. Quel est votre rapport à l’histoire ?Je travaille beaucoup en amont de la réalisation d’une pièce. Le dessin, l’architecture et toutes les formes d’art sont des sources inépuisables d’inspiration. J’aime beaucoup la céramique, évidemment, mais finalement ce n’est pas cette discipline qui inspire le plus mes pièces. Je m’en détache souvent pour aller puiser ailleurs. Ces deux collections sont liées à mon histoire personnelle. Je dessine depuis petite et Cocteau est un artiste dont j’admire l’audace et la pluralité. Son approche du plein et du vide, la symétrie des corps et la poésie de son trait s’associent parfaitement à la porcelaine. Quant à la Muralla Roja, c’est un clin d’oeil à mon intérêt pour l’architecture et à mes origines espagnoles. Plus qu’un vase, qu’une tasse, mes pièces sont un peu unepart de moi, de ma personnalité que je transmets à travers elles.Avec votre collection Muralla, vous sortez pour la première fois du monochrome pour faire entrer la couleur dans votre travail. Comment avez-vous appréhendé cette audace chromatique ?Je dois vous avouer que la couleur me fait un peu peur autant qu’elle me fascine. Elle est puissante, complexe et selon moi doit apporter quelque chose à la pièce. Si elle est juste décorative, cela ne m’intéresse pas vraiment. Je lui préfère alors la couleur naturelle de la terre, souvent parfaite. Ici le bleu fait référence à la méditerranée, les nuances d’ombre et de lumière de la Muralla Roja, le ciel. On y voit parfois un clin d’oeil à Majorelle ou à la Grèce, pourquoi pas ! J’aime que chacun s’approprie l’histoire.Comment avez-vous choisi de traduire dans cette collection l’esthétisme constructiviste de ce chef d’oeuvre post moderniste ?Je voulais que l’objet soit inspiré et utilise les codes de cette architecture de Ricardo Bofill, sans pour autant simplement reproduire. On retrouve les nombreux escaliers dans les découpes des pièces, et l’installation de cubes permet de retrouver les lignes. La photo et la mise en scène de mes pièces font d’ailleurs partie intégrante de l’objet. Celam’aide à transmettre leur histoire justement et à les intégrer dans un univers.Que représente la ville pour vous ?La ville m’inspire, son architecture notamment. J’aime lui emprunter des détails. Je suis d’ailleurs plus à l’aise à l’idée de m’emparer d’un sujet déjà passé par l’homme ; l’art, l’architecture par exemple sont des thèmes qui nourissent mon travail. La nature, elle, est si parfaite qu’elle a quelque chose de sacré. J’ose moins m’y aventurer.Quelle importance a pour vous le contact avec la matière ?Lorsque je passe du dessin à la terre, j’ai besoin de tous mes sens. Ça commencedès le pétrissage de la terre, son humidité, sa fermeté, son odeur, sa couleur… C’est une expérience à chaque fois. Je ne pourrais pas m’en passer. J’ai des pièces complexes à réaliser. Inconsciemment je pense que je rallonge le moment du contact avec la matière, le façonnage pendant lequel je découpe, gratte, peaufine la terre crue. C’est mon moment préféré.Le dessin compte beaucoup dans votre travail. Mais laissez-vous place à l’improvisation ?Malheureusement non. C’est quelque chose que j’aimerais savoir faire, être plus spontanée. Mais le travail en amont et le dessin sont des étapes dont je ne sais pas encore me passer. J’ai besoin de collecter des mots, des images, puis de faire des croquis et d’étudier les proportions avant de me lancer. Quand je passe à la réalisation, la pièce est déjà bien aboutie, il ne me reste plus qu’à tester ses volumes.La création manuelle est souvent un exercice solitaire qui permet de se recentrer sur l’essentiel. Mais aimeriez-vous être entourée pour créer ? Avez-vous fait des collaborations avec d’autres créateurs ?J’aime être seule dans l’atelier. Ça n’a pas toujours été le cas. J’ai mis du temps à m’y faire car j’aimais partager mon espace de travail. Au-delà de l’aspect pratique, c’est aussi une autre énergie. On peut échanger, se donner des conseils, simplement discuter. Maintenant que je suis seule, en effet, les collaborations commencent à voir le jour. Il y a un projet avec la céramiste Emmanuelle Roule encore en sommeil mais qui, je l’espère, verra bientôt le jour. Il y a également une collaboration avec Pia Van Peteghem qui sera exposée lors des Journées de la Céramique au sein du quartier Saint Sulpice à Paris (27 au 30 juin 2019).Quelle sera la thématique de votre prochaine collection ?J’ai plein d’envies et des projets qui attendent de voir le jour, depuis longtemps pour certains. C’est important pour moi de prendre le temps. J’ai des carnets et des planches d’inspiration qui commencent à se multiplier. Je laisse mûrir les idées. Ça me permet de faire le tri car il y en a beaucoup, mais elles ne sont pas toujours bonnes ! À court terme, je voudrais développer la collection Intervalle qui me tient à coeur, composée de pièces fortes et singulières sortant un peu de l’univers de l’art de la table, notamment avec une lampe. J’aimerais aussi explorer davantage la terre nue. Affaire à suivre…Des adresses favorites à Paris ?Le Musée Guimet : c’est une superbe source d’inspiration et la modernité de certaines pièces, pourtant centenaires, est vraiment étonnante. Les Ateliers de la Manufacture de Sèvres valent aussi le coup d’oeil quand on aime la céramique et les ateliers. Sinon, j’adore la librairie Yvon Lambert, rue des Filles du Calvaire, et la boutique À Rebours pour sa sélection pointue. Ça fait longtemps que je n’ai pas flâné à Paris, ça me donne envie.INFORMATIONS PRATIQUESCrédits ©2020 Texte – Emmanuelle Oddo Photos – Gaëtane Girard & Tiphaine Caro Article issu de la Revue n°l selon ARCHIKNavigation des articlesArticles plus anciensArticles plus récents
COLLECTION PARTICULIÈREAprès 40 ans de vie commune, quelques aménagements entre leurs personnalités éclatantes et plusieurs déménagements, Claude et Corinne sont toujours aussi fougueux et passionnés. Par l’art évidemment, et aussi par l’architecture. Découverte…L’art habite leurs vies. Il s’adresse à leurs sens, à leurs émotions, à leur intelligence. Il les nourrit. Lui, entretient un rapport spontané à l’art, fondé sur le plaisir de la découverte. Le beau l’emporte sur le concept, mais l’un ne va pas sans l’autre. Pour elle, l’art est plus intuitif : elle est curieuse et toujours prête à de nouvelles expériences artistiques, elle cherche, elle découvre, elle écoute ses émotions.L’un et l’autre n’imaginaient donc pas vivre dans un lieu aseptisé. Alors quid de la Cité Radieuse de Le Corbusier à Marseille ? « Elle me ramène aux maisons de poupées lorsque j’étais une petite fille, c’est certainement ce qui a déterminé mon engagement » explique Corinne. Pour Claude, c’est aussi un retour à son enfance car il a vécu dans une maison contemporaine en béton brut de décoffrage toujours présente à son cœur. Alors cette première visite, que nous avons provoquée, ils l’ont abordée comme « les visiteurs touristes » du Corbusier sans se projeter personnellement. Une visite qui a fait son chemin… Pourquoi pas. TOUT était là. Il a suffi de réinventer, en respectant l’esprit de ses créateurs, des équipements aujourd’hui obsolètes comme la cuisine par exemple.Pour se faire, nous les avons mis en contact avec un des architectes partenaires d’ARCHIK au goût pointu Julien Fuentes. Le courant est passé, et un échange enthousiaste d’idées a conduit à la réalisation du projet final satisfaisant pour chacun. Quant au choix du mobilier, il a fallu réinventer un décor adapté aux proportions imposées par l’architecture. Retour aux années 50 / 60, mais comme l’art a une histoire et eux aussi, Claude et Corinne ont intégré au décor une série de sièges d’époque Louis XV dans la plus pure tradition du style classique français (bois peint et soierie). En les mariant avec des éléments contemporains comme « la Coffee Table » d’Isamu Noguchi ou la table roulante d’Angelo Ostuni. Un soin particulier a été apporté à l’éclairage en respectant là encore le choix des concepteurs : les lampes GRAS de DCW Éditions cohabitent ainsi avec la lampe Parentesi d’Achille Castiglione.Aux murs, quelques œuvres d’artistes contemporains répondent à un dialogue interactif que le couple, fin collectionneur, a imaginé. Pour la plupart en noir et blanc, ces œuvres ont comme support l’écriture et / ou, le symbole. La grande hauteur sous plafond qu’offre la mezzanine leur a permis d’installer deux œuvres de grande dimension : la première, un visage issu du street art, répondant à une œuvre monochrome qui se confond avec son support, le néant, convoquant ainsi L’Être et le Néant.Le tour était joué. Et cette cellule du Corbusier se transformait en un lieu qui leur ressemble, une œuvre dans l’œuvre. Jusqu’à une prochaine aventure !LES FÉTICHES DE CORINNE ET CLAUDEUtopia, Didier Faustino – mélaminé blanc et plexi glaceDidier Faustino est un artiste et architecte français, vivant entre la France et le Portugal. À travers ses différents projets, il mêle l’architecture, les performances, les installations et les vidéos. Dans cette œuvre, Faustino s’interroge sur « l’Être » dans ses dimensions sociales et politiques. L’œuvre est belle par sa simplicité, on écrit « Utopia » et tout s’écroule et les lettres tombent une à une, le mot, l’image. Tout est dit.Black ass, Dan Miller – feutre sur papierDan Miller est un artiste autiste américain qui, en sublimant son handicap, a atteint une notoriété reconnue par les institutions artistiques internationales comme le MoMA ou la Biennale de Venise. Dan Miller, sortant ainsi de son enfermement, laisse libre court à son imagination et ses inventions : il décline ses obsessions en répétant sur le papier les signifiants qui s’y rapportent jusqu’à l’illisible. L’œuvre « Black Ass » en est une illustration émouvante par son histoire et sa simplicité qu’apparente.À l’avenir, Kelly Schacht – vinyle et néonKelly Schacht est une jeune artiste belge très active. Avec cette œuvre À l’avenir, à venir, l’avenir … l’artiste joue sur les mots et leurs signifiés. Elle nous propose ainsi un support sur lequel le spectateur peut participer de manière interactive : à chacun sa lecture. Cette œuvre est ludique, libre et joyeuse. Les lettres en vinyle sont directement collées sur le mur et « Venir » est un néon lumineux, rendant l’œuvre très esthétique. Elle répond de façon optimiste aux précédentes.INFORMATIONS PRATIQUESCrédits ©2020 Photos – Olivier Amsellem Article issu de la Revue n°l selon ARCHIKCUISINE PARTICULIÈRECamille et Matthieu sont à la tête du restaurant très en vogue Ourea. En duo à la vie comme à la ville, ils sont tombés amoureux de Marseille, où ils ont décidé de s’installer il y a deux ans. Découverte de leur(s) cuisine(s)…Ourea est pour eux un lieu d’expression, de créativité et d’échange où la cuisine, ouverte sur la salle, permet à l’énergie de circuler. La cuisine de Matthieu est centrée sur le produit, généreuse et précise. Les vins sélectionnés par Camille sont dans le même esprit, élaborés par des vignerons passionnés dans le respect des sols et de la vigne.Et lorsque l’on évoque avec eux l’espace même de la cuisine, la réponse est claire, elle doit être appréhendée comme un outil fonctionnel : « En tant que chef ou restaurateur, nous passons énormément de temps dans notre restaurant qui est pour nous comme une seconde maison. L’espace cuisine doit donc répondre à nos besoins, qu’il s’agisse d’espace de stockage, de froid ou de chaud. Tout a une place et doit s’y trouver. Un chef est souvent minutieux et méticuleux, voire obsessionnel ! ». Qui dit fonctionnalité, dit praticité : la cuisine doit être assez grande pour pouvoir respirer, et être à taille humaine pour tout avoir à portée de main. Au restaurant, la cuisine est souvent partagée entre plusieurs personnes et plusieurs postes, il est donc important que chacun puisse y trouver sa place sans empiéter sur l’espace des autres.A la maison, Camille et Matthieu, se prêtent assez peu à l’expérimentation culinaire, préférant découvrir les merveilles des autres restaurants marseillais. En revanche, le plaisir de partager est bien présent lorsqu’il s’agit de recevoir leurs amis ou leurs familles. Les plats se transforment et deviennent plus familiaux. Pour Matthieu, c’est le moment de se recentrer et de revenir aux bases : le plaisir et la gourmandise.Dans leur appartement du centre, non loin de leur restaurant, leur cuisine n’est pas ouverte sur les autres espaces, mais ils ne ferment jamais la porte. « Nous pensons que la cuisine ouverte permet aux idées d’évoluer en dehors du seul monde de la cuisine. Les idées se confrontent à l’espace, aux gens, à tout ce qui peut accompagner une bonne recette comme la vaisselle ou le vin. » explique Camille.La cuisine de leurs rêves ? Une cuisine spacieuse, ouverte donc, avec de nombreux espaces de rangements, un beau fourneau à l’ancienne, et une jolie cave à vin bien remplie ! Un élément indispensable dans une cuisine ? Un pilon pour écraser l’ail, le point de départ de nombreuses recettes et un geste ancestral inspirant.Et avant de quitter la cuisine de Matthieu et Camille, nous en profitons pour leur demander une recette saine, familiale et réconfortante en ces temps… à vos fourneaux !Minestrone de légumesIngrédients 1 kg de fèves | 1 botte de carottes fanes | 500 gr de brocolis | 3 oignons | 3 gousses d’ail | 1 demi-botte de navets nouveaux | 150 gr de poitrine de lard fumée | Huile d’olive | Parmesan | Thym | Sel, poivreRecetteCommencez par faire le bouillon. Récupérez les fanes des carottes et navets, les cosses de fèves, 1 oignon coupé en huit, 3 gousses d’ail tapé. Mettre tout cela dans une casserole avec 1 litre et demi d’eau salée. Faire bouillir le tout. Laissez cuire à feu doux pendant 10 minutes puis laissez infuser à couvert hors du feu pendant 20 minutes. Filtrez le bouillon. Vous obtenez ainsi un bouillon clair qui servira de base à votre minestrone. S’il vous en reste, vous pourrez par exemple l’utiliser pour la réalisation d’un risotto.Taillez deux oignons en quartiers, les faire revenir dans une cocotte avec le lard, de l’huile d’olive et une branche de thym. Ajoutez les carottes et les navets préalablement taillés puis versez le bouillon.Après 10 minutes de cuisson à feu doux, ajoutez les sommités de brocolis. Après encore une dizaine de minutes, ajoutez les fèves et après deux minutes de cuisson, votre minestrone est prêt.Vous pouvez le déguster chaud ou froid en l’agrémentant généreusement de copeaux de parmesan !FENÊTRE OUVERTESolange et son conjoint, tous les deux marseillais d’origine, sont des pragmatiques de l’aménagement et de la décoration. Allier fonctionnalité et style, le tout sans trop grever le budget, est leur credo. Parce qu’il y a aussi une vie et des joies en dehors de la maison !Justement, cette maison : une maison de ville, étroite, parfois biscornue, mais qui sait cacher son jeu ! Sa situation à Bompard, ses extérieurs et ses vues au dernier étage les ont fait chavirer. Au moment de l’achat, le jardinet était une jungle quasi impénétrable, affublé d’un cabanon pour la machine à laver et directement collé à une véranda vétuste. Évidemment, il a fallu redessiner entièrement cet espace pour avoir à la fois une terrasse suffisamment vaste pour accueillir largement et, dans la continuité, un jardinet qui soit une respiration de verdure et un espace privilégié pour les enfants. Beaucoup d’attentes donc, et un certain nombre de difficultés : un jardin en restanque, peu de terre et beaucoup de roche, des murs environnants disparates et de hauteur inégale, une envie de cuisine d’été sans avoir totalement l’espace pour…Devant l’audace du projet, Solange et David ont alors fait appel aux services de la paysagiste Elodie Werhlen, qui a osé une forme graphique pour donner de la perspective au patio, et un rouge orangé fort mettant magnifiquement en valeur les tons de vert des différentes essences choisies. Cette couleur franche contraste totalement avec l’intérieur de la maison, très sobre en couleur, et donne un fort caractère au tout. Epuré, simple et fonctionnel, le mobilier a été choisi pour être polyvalent selon les usages : utilisé soit par leurs deux seuls enfants, soit par plus d’une trentaine de personnes pour une réunion familiale, il fallait pouvoir jongler.Mission réalisée : les compliments pleuvent sur ce patio végétalisé. David, à chaque fois qu’il y va, a l’impression d’être en voyage. Solange quant à elle adore bouquiner sous le magnifique » faux poivrier » aux fines feuilles ondulantes, un grand luxe pour elle. « Jardiner en famille tous gantés, se coucher sur l’herbe et entendre les insectes voler et butiner, c’est effectivement une magnifique respiration dans cette vie urbaine. L’été, les soirées plancha entre amis font aussi parti de nos temps forts. »Il demeure pour eux l’un des espaces les plus réussis et aboutis de leur projet de rénovation. Mais finalement, vivant dans le Sud, il était logique de fortement investir cet extérieur et de pouvoir jouer sur le dedans-dehors !L’HEURE BLEUEUne sélection art et design, où le bleu est mis à l'honneur !Fenêtre sur Vase la NuitPièce unique, oeuvre originaleCaséine sur papier fine art Hahnemühle350 g, 90 x 110 cmCaroline Denervaud chez Double V Gallery3 500 €www.carolinedenervaud.format.comCollection Boys From the SouthPeintures sur textile tissé à la mainRéalisé à Taghazout, MarocLRNCEwww.lrnce.comFauteuil Para(d)Assise en acier tubulaire et tissu cotonNova Obiecta1 800 €www.novaobiecta.comSalopette de travailInventée par Adolphe LafontMoleskine 100% coton, bleu indigoDe Toujours96 €www.detoujours.comLivre Yves KleinOuvrage 96 pagesTaschen10 €www.taschen.comCanapé TogoDesigner Michel Duaroy édité par Ligne RosetSelency1 800 €www.selency.comSac DoraCuir italien de veauRoksanda1 350 €www.roksanda.comALISON THIRIONDu dessin préparatoire au volume, Alison Thirion joue avec les perceptions, donnant forme à des céramiques graphiques et sculpturales, réalisées une à une à la main et en petites séries.Au gré de ses collections, elle pétrie la terre comme les références au passé. Musique, littérature ou architecture : les arts sont partout. Ils infusent son travail et inscrivent ses pièces dans une relative intemporalité. Rencontre au coeur de son atelier en région parisienne, là où la tête pense, la main transforme, la terre cuit et la chimie opère.E—O Alison, pourriez-vous nous parler de votre parcours ? Comment la terre et le volume sont entrés dans votre vie ?A—T Bien que ma formation initiale soit éloignée de l’artisanat d’art (ndlr : elle a travaillé comme chargée de pub pendant plusieurs années), j’ai toujours cultivé intimement et avec passion un univers créatif ponctué d’expérimentations, de photographies, de peinture… avec le dessin comme fil rouge. C’est lors d’un cours d’expression plastique, où nous travaillions sur la forme et l’abstraction, que j’ai eu envie d’expérimenter le volume. À ce moment-là je tournais en rond dans ma pratique artistique, j’ai senti le besoin d’évoluer autrement vers la forme et la terre est apparue comme une évidence. Après des cours de loisirs, ma décision était prise, la céramique prenait toute la place, je ne pensais plus qu’à ça ! J’ai donc entamé une reconversion auprès de Grégoire Scalabre qui m’a formé au tournage, et qui reste aujourd’hui mon référent. Le dessin est toujours là, sous une autre forme !Quel rapport entretenez-vous avec votre atelier ? Comment influe-t-il sur votre manière de travailler ?Lorsque j’ai commencé la céramique, j’ai quitté Paris pour m’installer dans un petit village à 50km de Paris, au coeur de la forêt de Rambouillet. Je suis entourée de nature c’est donc très paisible et parfait pour me concentrer. Au départ, mon atelier était dans un petit coin de la maison mais j’ai finalement investi tout le salon pour travailler… C’est dire l’influence ! Je me levais parfois la nuit pour défourner ou à l’aube pour tourner. Je ne compte plus les journées et semaines qui ne se terminaient jamais ! Aujourd’hui les choses s’organisent autrement. J’y suis toujours comme chez moi, même si plusieurs kilomètres nous séparent. J’y ai mes habitudes, mes repères, c’est mon refuge. C’est là que tout commence. L’atelier évolue en même temps que moi, j’y bouge souvent les choses pour qu’il soit toujours le plus adapté à mes besoins.Vos créations semblent se situer entre tradition et contemporanéité. Que voulez-vous transmettre à travers elles ? Une certaine idée de l’intemporalité ?Je cherche avant tout à faire des objets singuliers, équilibrés, décalés, que l’on a l’impression d’avoir toujours connus, mais en même temps que personne n’a jamais faits. J’aime que mes céramiques soient épurées dans la forme et qu’elles gardent la vibration du fait main. Mes connaissances assez limitées en céramique (je m suis un peu rattrapée depuis !) m’ont permises d’être très libre dans la création. J’ai pris le temps de faire des choses personnelles, qui me ressemblent. J’essaie donc de transmettre à travers elles l’exigence de la matière, sa force et sa fragilité, mais aussi la pluralité qu’elle permet et son intemporalité en effet…Toutes vos pièces sont produites en petites séries, et bien évidemment à la main : une contrainte technique ou une réelle conviction ?J’ai appris à tourner parce que je voulais faire, produire, toucher. J’ai besoin de ce contact avec la matière et je passe beaucoup de temps à la fabrication de mes pièces. Et puis j’aime le caractère unique que ça leur donne. De toute façon, j’ai un petit atelier et un petit four, qui ne me permettent ni une grosse production, ni de grosses pièces… pour l’instant en tout cas !À travers les collections « Cocteau » ou bien « la Muralla Roja », on peut ressentir l’importance du passé et de son empreinte, le désir de transmettre ou perpétuer un héritage culturel. Quel est votre rapport à l’histoire ?Je travaille beaucoup en amont de la réalisation d’une pièce. Le dessin, l’architecture et toutes les formes d’art sont des sources inépuisables d’inspiration. J’aime beaucoup la céramique, évidemment, mais finalement ce n’est pas cette discipline qui inspire le plus mes pièces. Je m’en détache souvent pour aller puiser ailleurs. Ces deux collections sont liées à mon histoire personnelle. Je dessine depuis petite et Cocteau est un artiste dont j’admire l’audace et la pluralité. Son approche du plein et du vide, la symétrie des corps et la poésie de son trait s’associent parfaitement à la porcelaine. Quant à la Muralla Roja, c’est un clin d’oeil à mon intérêt pour l’architecture et à mes origines espagnoles. Plus qu’un vase, qu’une tasse, mes pièces sont un peu unepart de moi, de ma personnalité que je transmets à travers elles.Avec votre collection Muralla, vous sortez pour la première fois du monochrome pour faire entrer la couleur dans votre travail. Comment avez-vous appréhendé cette audace chromatique ?Je dois vous avouer que la couleur me fait un peu peur autant qu’elle me fascine. Elle est puissante, complexe et selon moi doit apporter quelque chose à la pièce. Si elle est juste décorative, cela ne m’intéresse pas vraiment. Je lui préfère alors la couleur naturelle de la terre, souvent parfaite. Ici le bleu fait référence à la méditerranée, les nuances d’ombre et de lumière de la Muralla Roja, le ciel. On y voit parfois un clin d’oeil à Majorelle ou à la Grèce, pourquoi pas ! J’aime que chacun s’approprie l’histoire.Comment avez-vous choisi de traduire dans cette collection l’esthétisme constructiviste de ce chef d’oeuvre post moderniste ?Je voulais que l’objet soit inspiré et utilise les codes de cette architecture de Ricardo Bofill, sans pour autant simplement reproduire. On retrouve les nombreux escaliers dans les découpes des pièces, et l’installation de cubes permet de retrouver les lignes. La photo et la mise en scène de mes pièces font d’ailleurs partie intégrante de l’objet. Celam’aide à transmettre leur histoire justement et à les intégrer dans un univers.Que représente la ville pour vous ?La ville m’inspire, son architecture notamment. J’aime lui emprunter des détails. Je suis d’ailleurs plus à l’aise à l’idée de m’emparer d’un sujet déjà passé par l’homme ; l’art, l’architecture par exemple sont des thèmes qui nourissent mon travail. La nature, elle, est si parfaite qu’elle a quelque chose de sacré. J’ose moins m’y aventurer.Quelle importance a pour vous le contact avec la matière ?Lorsque je passe du dessin à la terre, j’ai besoin de tous mes sens. Ça commencedès le pétrissage de la terre, son humidité, sa fermeté, son odeur, sa couleur… C’est une expérience à chaque fois. Je ne pourrais pas m’en passer. J’ai des pièces complexes à réaliser. Inconsciemment je pense que je rallonge le moment du contact avec la matière, le façonnage pendant lequel je découpe, gratte, peaufine la terre crue. C’est mon moment préféré.Le dessin compte beaucoup dans votre travail. Mais laissez-vous place à l’improvisation ?Malheureusement non. C’est quelque chose que j’aimerais savoir faire, être plus spontanée. Mais le travail en amont et le dessin sont des étapes dont je ne sais pas encore me passer. J’ai besoin de collecter des mots, des images, puis de faire des croquis et d’étudier les proportions avant de me lancer. Quand je passe à la réalisation, la pièce est déjà bien aboutie, il ne me reste plus qu’à tester ses volumes.La création manuelle est souvent un exercice solitaire qui permet de se recentrer sur l’essentiel. Mais aimeriez-vous être entourée pour créer ? Avez-vous fait des collaborations avec d’autres créateurs ?J’aime être seule dans l’atelier. Ça n’a pas toujours été le cas. J’ai mis du temps à m’y faire car j’aimais partager mon espace de travail. Au-delà de l’aspect pratique, c’est aussi une autre énergie. On peut échanger, se donner des conseils, simplement discuter. Maintenant que je suis seule, en effet, les collaborations commencent à voir le jour. Il y a un projet avec la céramiste Emmanuelle Roule encore en sommeil mais qui, je l’espère, verra bientôt le jour. Il y a également une collaboration avec Pia Van Peteghem qui sera exposée lors des Journées de la Céramique au sein du quartier Saint Sulpice à Paris (27 au 30 juin 2019).Quelle sera la thématique de votre prochaine collection ?J’ai plein d’envies et des projets qui attendent de voir le jour, depuis longtemps pour certains. C’est important pour moi de prendre le temps. J’ai des carnets et des planches d’inspiration qui commencent à se multiplier. Je laisse mûrir les idées. Ça me permet de faire le tri car il y en a beaucoup, mais elles ne sont pas toujours bonnes ! À court terme, je voudrais développer la collection Intervalle qui me tient à coeur, composée de pièces fortes et singulières sortant un peu de l’univers de l’art de la table, notamment avec une lampe. J’aimerais aussi explorer davantage la terre nue. Affaire à suivre…Des adresses favorites à Paris ?Le Musée Guimet : c’est une superbe source d’inspiration et la modernité de certaines pièces, pourtant centenaires, est vraiment étonnante. Les Ateliers de la Manufacture de Sèvres valent aussi le coup d’oeil quand on aime la céramique et les ateliers. Sinon, j’adore la librairie Yvon Lambert, rue des Filles du Calvaire, et la boutique À Rebours pour sa sélection pointue. Ça fait longtemps que je n’ai pas flâné à Paris, ça me donne envie.INFORMATIONS PRATIQUESCrédits ©2020 Texte – Emmanuelle Oddo Photos – Gaëtane Girard & Tiphaine Caro Article issu de la Revue n°l selon ARCHIKNavigation des articlesArticles plus anciensArticles plus récents
CUISINE PARTICULIÈRECamille et Matthieu sont à la tête du restaurant très en vogue Ourea. En duo à la vie comme à la ville, ils sont tombés amoureux de Marseille, où ils ont décidé de s’installer il y a deux ans. Découverte de leur(s) cuisine(s)…Ourea est pour eux un lieu d’expression, de créativité et d’échange où la cuisine, ouverte sur la salle, permet à l’énergie de circuler. La cuisine de Matthieu est centrée sur le produit, généreuse et précise. Les vins sélectionnés par Camille sont dans le même esprit, élaborés par des vignerons passionnés dans le respect des sols et de la vigne.Et lorsque l’on évoque avec eux l’espace même de la cuisine, la réponse est claire, elle doit être appréhendée comme un outil fonctionnel : « En tant que chef ou restaurateur, nous passons énormément de temps dans notre restaurant qui est pour nous comme une seconde maison. L’espace cuisine doit donc répondre à nos besoins, qu’il s’agisse d’espace de stockage, de froid ou de chaud. Tout a une place et doit s’y trouver. Un chef est souvent minutieux et méticuleux, voire obsessionnel ! ». Qui dit fonctionnalité, dit praticité : la cuisine doit être assez grande pour pouvoir respirer, et être à taille humaine pour tout avoir à portée de main. Au restaurant, la cuisine est souvent partagée entre plusieurs personnes et plusieurs postes, il est donc important que chacun puisse y trouver sa place sans empiéter sur l’espace des autres.A la maison, Camille et Matthieu, se prêtent assez peu à l’expérimentation culinaire, préférant découvrir les merveilles des autres restaurants marseillais. En revanche, le plaisir de partager est bien présent lorsqu’il s’agit de recevoir leurs amis ou leurs familles. Les plats se transforment et deviennent plus familiaux. Pour Matthieu, c’est le moment de se recentrer et de revenir aux bases : le plaisir et la gourmandise.Dans leur appartement du centre, non loin de leur restaurant, leur cuisine n’est pas ouverte sur les autres espaces, mais ils ne ferment jamais la porte. « Nous pensons que la cuisine ouverte permet aux idées d’évoluer en dehors du seul monde de la cuisine. Les idées se confrontent à l’espace, aux gens, à tout ce qui peut accompagner une bonne recette comme la vaisselle ou le vin. » explique Camille.La cuisine de leurs rêves ? Une cuisine spacieuse, ouverte donc, avec de nombreux espaces de rangements, un beau fourneau à l’ancienne, et une jolie cave à vin bien remplie ! Un élément indispensable dans une cuisine ? Un pilon pour écraser l’ail, le point de départ de nombreuses recettes et un geste ancestral inspirant.Et avant de quitter la cuisine de Matthieu et Camille, nous en profitons pour leur demander une recette saine, familiale et réconfortante en ces temps… à vos fourneaux !Minestrone de légumesIngrédients 1 kg de fèves | 1 botte de carottes fanes | 500 gr de brocolis | 3 oignons | 3 gousses d’ail | 1 demi-botte de navets nouveaux | 150 gr de poitrine de lard fumée | Huile d’olive | Parmesan | Thym | Sel, poivreRecetteCommencez par faire le bouillon. Récupérez les fanes des carottes et navets, les cosses de fèves, 1 oignon coupé en huit, 3 gousses d’ail tapé. Mettre tout cela dans une casserole avec 1 litre et demi d’eau salée. Faire bouillir le tout. Laissez cuire à feu doux pendant 10 minutes puis laissez infuser à couvert hors du feu pendant 20 minutes. Filtrez le bouillon. Vous obtenez ainsi un bouillon clair qui servira de base à votre minestrone. S’il vous en reste, vous pourrez par exemple l’utiliser pour la réalisation d’un risotto.Taillez deux oignons en quartiers, les faire revenir dans une cocotte avec le lard, de l’huile d’olive et une branche de thym. Ajoutez les carottes et les navets préalablement taillés puis versez le bouillon.Après 10 minutes de cuisson à feu doux, ajoutez les sommités de brocolis. Après encore une dizaine de minutes, ajoutez les fèves et après deux minutes de cuisson, votre minestrone est prêt.Vous pouvez le déguster chaud ou froid en l’agrémentant généreusement de copeaux de parmesan !FENÊTRE OUVERTESolange et son conjoint, tous les deux marseillais d’origine, sont des pragmatiques de l’aménagement et de la décoration. Allier fonctionnalité et style, le tout sans trop grever le budget, est leur credo. Parce qu’il y a aussi une vie et des joies en dehors de la maison !Justement, cette maison : une maison de ville, étroite, parfois biscornue, mais qui sait cacher son jeu ! Sa situation à Bompard, ses extérieurs et ses vues au dernier étage les ont fait chavirer. Au moment de l’achat, le jardinet était une jungle quasi impénétrable, affublé d’un cabanon pour la machine à laver et directement collé à une véranda vétuste. Évidemment, il a fallu redessiner entièrement cet espace pour avoir à la fois une terrasse suffisamment vaste pour accueillir largement et, dans la continuité, un jardinet qui soit une respiration de verdure et un espace privilégié pour les enfants. Beaucoup d’attentes donc, et un certain nombre de difficultés : un jardin en restanque, peu de terre et beaucoup de roche, des murs environnants disparates et de hauteur inégale, une envie de cuisine d’été sans avoir totalement l’espace pour…Devant l’audace du projet, Solange et David ont alors fait appel aux services de la paysagiste Elodie Werhlen, qui a osé une forme graphique pour donner de la perspective au patio, et un rouge orangé fort mettant magnifiquement en valeur les tons de vert des différentes essences choisies. Cette couleur franche contraste totalement avec l’intérieur de la maison, très sobre en couleur, et donne un fort caractère au tout. Epuré, simple et fonctionnel, le mobilier a été choisi pour être polyvalent selon les usages : utilisé soit par leurs deux seuls enfants, soit par plus d’une trentaine de personnes pour une réunion familiale, il fallait pouvoir jongler.Mission réalisée : les compliments pleuvent sur ce patio végétalisé. David, à chaque fois qu’il y va, a l’impression d’être en voyage. Solange quant à elle adore bouquiner sous le magnifique » faux poivrier » aux fines feuilles ondulantes, un grand luxe pour elle. « Jardiner en famille tous gantés, se coucher sur l’herbe et entendre les insectes voler et butiner, c’est effectivement une magnifique respiration dans cette vie urbaine. L’été, les soirées plancha entre amis font aussi parti de nos temps forts. »Il demeure pour eux l’un des espaces les plus réussis et aboutis de leur projet de rénovation. Mais finalement, vivant dans le Sud, il était logique de fortement investir cet extérieur et de pouvoir jouer sur le dedans-dehors !L’HEURE BLEUEUne sélection art et design, où le bleu est mis à l'honneur !Fenêtre sur Vase la NuitPièce unique, oeuvre originaleCaséine sur papier fine art Hahnemühle350 g, 90 x 110 cmCaroline Denervaud chez Double V Gallery3 500 €www.carolinedenervaud.format.comCollection Boys From the SouthPeintures sur textile tissé à la mainRéalisé à Taghazout, MarocLRNCEwww.lrnce.comFauteuil Para(d)Assise en acier tubulaire et tissu cotonNova Obiecta1 800 €www.novaobiecta.comSalopette de travailInventée par Adolphe LafontMoleskine 100% coton, bleu indigoDe Toujours96 €www.detoujours.comLivre Yves KleinOuvrage 96 pagesTaschen10 €www.taschen.comCanapé TogoDesigner Michel Duaroy édité par Ligne RosetSelency1 800 €www.selency.comSac DoraCuir italien de veauRoksanda1 350 €www.roksanda.comALISON THIRIONDu dessin préparatoire au volume, Alison Thirion joue avec les perceptions, donnant forme à des céramiques graphiques et sculpturales, réalisées une à une à la main et en petites séries.Au gré de ses collections, elle pétrie la terre comme les références au passé. Musique, littérature ou architecture : les arts sont partout. Ils infusent son travail et inscrivent ses pièces dans une relative intemporalité. Rencontre au coeur de son atelier en région parisienne, là où la tête pense, la main transforme, la terre cuit et la chimie opère.E—O Alison, pourriez-vous nous parler de votre parcours ? Comment la terre et le volume sont entrés dans votre vie ?A—T Bien que ma formation initiale soit éloignée de l’artisanat d’art (ndlr : elle a travaillé comme chargée de pub pendant plusieurs années), j’ai toujours cultivé intimement et avec passion un univers créatif ponctué d’expérimentations, de photographies, de peinture… avec le dessin comme fil rouge. C’est lors d’un cours d’expression plastique, où nous travaillions sur la forme et l’abstraction, que j’ai eu envie d’expérimenter le volume. À ce moment-là je tournais en rond dans ma pratique artistique, j’ai senti le besoin d’évoluer autrement vers la forme et la terre est apparue comme une évidence. Après des cours de loisirs, ma décision était prise, la céramique prenait toute la place, je ne pensais plus qu’à ça ! J’ai donc entamé une reconversion auprès de Grégoire Scalabre qui m’a formé au tournage, et qui reste aujourd’hui mon référent. Le dessin est toujours là, sous une autre forme !Quel rapport entretenez-vous avec votre atelier ? Comment influe-t-il sur votre manière de travailler ?Lorsque j’ai commencé la céramique, j’ai quitté Paris pour m’installer dans un petit village à 50km de Paris, au coeur de la forêt de Rambouillet. Je suis entourée de nature c’est donc très paisible et parfait pour me concentrer. Au départ, mon atelier était dans un petit coin de la maison mais j’ai finalement investi tout le salon pour travailler… C’est dire l’influence ! Je me levais parfois la nuit pour défourner ou à l’aube pour tourner. Je ne compte plus les journées et semaines qui ne se terminaient jamais ! Aujourd’hui les choses s’organisent autrement. J’y suis toujours comme chez moi, même si plusieurs kilomètres nous séparent. J’y ai mes habitudes, mes repères, c’est mon refuge. C’est là que tout commence. L’atelier évolue en même temps que moi, j’y bouge souvent les choses pour qu’il soit toujours le plus adapté à mes besoins.Vos créations semblent se situer entre tradition et contemporanéité. Que voulez-vous transmettre à travers elles ? Une certaine idée de l’intemporalité ?Je cherche avant tout à faire des objets singuliers, équilibrés, décalés, que l’on a l’impression d’avoir toujours connus, mais en même temps que personne n’a jamais faits. J’aime que mes céramiques soient épurées dans la forme et qu’elles gardent la vibration du fait main. Mes connaissances assez limitées en céramique (je m suis un peu rattrapée depuis !) m’ont permises d’être très libre dans la création. J’ai pris le temps de faire des choses personnelles, qui me ressemblent. J’essaie donc de transmettre à travers elles l’exigence de la matière, sa force et sa fragilité, mais aussi la pluralité qu’elle permet et son intemporalité en effet…Toutes vos pièces sont produites en petites séries, et bien évidemment à la main : une contrainte technique ou une réelle conviction ?J’ai appris à tourner parce que je voulais faire, produire, toucher. J’ai besoin de ce contact avec la matière et je passe beaucoup de temps à la fabrication de mes pièces. Et puis j’aime le caractère unique que ça leur donne. De toute façon, j’ai un petit atelier et un petit four, qui ne me permettent ni une grosse production, ni de grosses pièces… pour l’instant en tout cas !À travers les collections « Cocteau » ou bien « la Muralla Roja », on peut ressentir l’importance du passé et de son empreinte, le désir de transmettre ou perpétuer un héritage culturel. Quel est votre rapport à l’histoire ?Je travaille beaucoup en amont de la réalisation d’une pièce. Le dessin, l’architecture et toutes les formes d’art sont des sources inépuisables d’inspiration. J’aime beaucoup la céramique, évidemment, mais finalement ce n’est pas cette discipline qui inspire le plus mes pièces. Je m’en détache souvent pour aller puiser ailleurs. Ces deux collections sont liées à mon histoire personnelle. Je dessine depuis petite et Cocteau est un artiste dont j’admire l’audace et la pluralité. Son approche du plein et du vide, la symétrie des corps et la poésie de son trait s’associent parfaitement à la porcelaine. Quant à la Muralla Roja, c’est un clin d’oeil à mon intérêt pour l’architecture et à mes origines espagnoles. Plus qu’un vase, qu’une tasse, mes pièces sont un peu unepart de moi, de ma personnalité que je transmets à travers elles.Avec votre collection Muralla, vous sortez pour la première fois du monochrome pour faire entrer la couleur dans votre travail. Comment avez-vous appréhendé cette audace chromatique ?Je dois vous avouer que la couleur me fait un peu peur autant qu’elle me fascine. Elle est puissante, complexe et selon moi doit apporter quelque chose à la pièce. Si elle est juste décorative, cela ne m’intéresse pas vraiment. Je lui préfère alors la couleur naturelle de la terre, souvent parfaite. Ici le bleu fait référence à la méditerranée, les nuances d’ombre et de lumière de la Muralla Roja, le ciel. On y voit parfois un clin d’oeil à Majorelle ou à la Grèce, pourquoi pas ! J’aime que chacun s’approprie l’histoire.Comment avez-vous choisi de traduire dans cette collection l’esthétisme constructiviste de ce chef d’oeuvre post moderniste ?Je voulais que l’objet soit inspiré et utilise les codes de cette architecture de Ricardo Bofill, sans pour autant simplement reproduire. On retrouve les nombreux escaliers dans les découpes des pièces, et l’installation de cubes permet de retrouver les lignes. La photo et la mise en scène de mes pièces font d’ailleurs partie intégrante de l’objet. Celam’aide à transmettre leur histoire justement et à les intégrer dans un univers.Que représente la ville pour vous ?La ville m’inspire, son architecture notamment. J’aime lui emprunter des détails. Je suis d’ailleurs plus à l’aise à l’idée de m’emparer d’un sujet déjà passé par l’homme ; l’art, l’architecture par exemple sont des thèmes qui nourissent mon travail. La nature, elle, est si parfaite qu’elle a quelque chose de sacré. J’ose moins m’y aventurer.Quelle importance a pour vous le contact avec la matière ?Lorsque je passe du dessin à la terre, j’ai besoin de tous mes sens. Ça commencedès le pétrissage de la terre, son humidité, sa fermeté, son odeur, sa couleur… C’est une expérience à chaque fois. Je ne pourrais pas m’en passer. J’ai des pièces complexes à réaliser. Inconsciemment je pense que je rallonge le moment du contact avec la matière, le façonnage pendant lequel je découpe, gratte, peaufine la terre crue. C’est mon moment préféré.Le dessin compte beaucoup dans votre travail. Mais laissez-vous place à l’improvisation ?Malheureusement non. C’est quelque chose que j’aimerais savoir faire, être plus spontanée. Mais le travail en amont et le dessin sont des étapes dont je ne sais pas encore me passer. J’ai besoin de collecter des mots, des images, puis de faire des croquis et d’étudier les proportions avant de me lancer. Quand je passe à la réalisation, la pièce est déjà bien aboutie, il ne me reste plus qu’à tester ses volumes.La création manuelle est souvent un exercice solitaire qui permet de se recentrer sur l’essentiel. Mais aimeriez-vous être entourée pour créer ? Avez-vous fait des collaborations avec d’autres créateurs ?J’aime être seule dans l’atelier. Ça n’a pas toujours été le cas. J’ai mis du temps à m’y faire car j’aimais partager mon espace de travail. Au-delà de l’aspect pratique, c’est aussi une autre énergie. On peut échanger, se donner des conseils, simplement discuter. Maintenant que je suis seule, en effet, les collaborations commencent à voir le jour. Il y a un projet avec la céramiste Emmanuelle Roule encore en sommeil mais qui, je l’espère, verra bientôt le jour. Il y a également une collaboration avec Pia Van Peteghem qui sera exposée lors des Journées de la Céramique au sein du quartier Saint Sulpice à Paris (27 au 30 juin 2019).Quelle sera la thématique de votre prochaine collection ?J’ai plein d’envies et des projets qui attendent de voir le jour, depuis longtemps pour certains. C’est important pour moi de prendre le temps. J’ai des carnets et des planches d’inspiration qui commencent à se multiplier. Je laisse mûrir les idées. Ça me permet de faire le tri car il y en a beaucoup, mais elles ne sont pas toujours bonnes ! À court terme, je voudrais développer la collection Intervalle qui me tient à coeur, composée de pièces fortes et singulières sortant un peu de l’univers de l’art de la table, notamment avec une lampe. J’aimerais aussi explorer davantage la terre nue. Affaire à suivre…Des adresses favorites à Paris ?Le Musée Guimet : c’est une superbe source d’inspiration et la modernité de certaines pièces, pourtant centenaires, est vraiment étonnante. Les Ateliers de la Manufacture de Sèvres valent aussi le coup d’oeil quand on aime la céramique et les ateliers. Sinon, j’adore la librairie Yvon Lambert, rue des Filles du Calvaire, et la boutique À Rebours pour sa sélection pointue. Ça fait longtemps que je n’ai pas flâné à Paris, ça me donne envie.INFORMATIONS PRATIQUESCrédits ©2020 Texte – Emmanuelle Oddo Photos – Gaëtane Girard & Tiphaine Caro Article issu de la Revue n°l selon ARCHIKNavigation des articlesArticles plus anciensArticles plus récents
FENÊTRE OUVERTESolange et son conjoint, tous les deux marseillais d’origine, sont des pragmatiques de l’aménagement et de la décoration. Allier fonctionnalité et style, le tout sans trop grever le budget, est leur credo. Parce qu’il y a aussi une vie et des joies en dehors de la maison !Justement, cette maison : une maison de ville, étroite, parfois biscornue, mais qui sait cacher son jeu ! Sa situation à Bompard, ses extérieurs et ses vues au dernier étage les ont fait chavirer. Au moment de l’achat, le jardinet était une jungle quasi impénétrable, affublé d’un cabanon pour la machine à laver et directement collé à une véranda vétuste. Évidemment, il a fallu redessiner entièrement cet espace pour avoir à la fois une terrasse suffisamment vaste pour accueillir largement et, dans la continuité, un jardinet qui soit une respiration de verdure et un espace privilégié pour les enfants. Beaucoup d’attentes donc, et un certain nombre de difficultés : un jardin en restanque, peu de terre et beaucoup de roche, des murs environnants disparates et de hauteur inégale, une envie de cuisine d’été sans avoir totalement l’espace pour…Devant l’audace du projet, Solange et David ont alors fait appel aux services de la paysagiste Elodie Werhlen, qui a osé une forme graphique pour donner de la perspective au patio, et un rouge orangé fort mettant magnifiquement en valeur les tons de vert des différentes essences choisies. Cette couleur franche contraste totalement avec l’intérieur de la maison, très sobre en couleur, et donne un fort caractère au tout. Epuré, simple et fonctionnel, le mobilier a été choisi pour être polyvalent selon les usages : utilisé soit par leurs deux seuls enfants, soit par plus d’une trentaine de personnes pour une réunion familiale, il fallait pouvoir jongler.Mission réalisée : les compliments pleuvent sur ce patio végétalisé. David, à chaque fois qu’il y va, a l’impression d’être en voyage. Solange quant à elle adore bouquiner sous le magnifique » faux poivrier » aux fines feuilles ondulantes, un grand luxe pour elle. « Jardiner en famille tous gantés, se coucher sur l’herbe et entendre les insectes voler et butiner, c’est effectivement une magnifique respiration dans cette vie urbaine. L’été, les soirées plancha entre amis font aussi parti de nos temps forts. »Il demeure pour eux l’un des espaces les plus réussis et aboutis de leur projet de rénovation. Mais finalement, vivant dans le Sud, il était logique de fortement investir cet extérieur et de pouvoir jouer sur le dedans-dehors !L’HEURE BLEUEUne sélection art et design, où le bleu est mis à l'honneur !Fenêtre sur Vase la NuitPièce unique, oeuvre originaleCaséine sur papier fine art Hahnemühle350 g, 90 x 110 cmCaroline Denervaud chez Double V Gallery3 500 €www.carolinedenervaud.format.comCollection Boys From the SouthPeintures sur textile tissé à la mainRéalisé à Taghazout, MarocLRNCEwww.lrnce.comFauteuil Para(d)Assise en acier tubulaire et tissu cotonNova Obiecta1 800 €www.novaobiecta.comSalopette de travailInventée par Adolphe LafontMoleskine 100% coton, bleu indigoDe Toujours96 €www.detoujours.comLivre Yves KleinOuvrage 96 pagesTaschen10 €www.taschen.comCanapé TogoDesigner Michel Duaroy édité par Ligne RosetSelency1 800 €www.selency.comSac DoraCuir italien de veauRoksanda1 350 €www.roksanda.comALISON THIRIONDu dessin préparatoire au volume, Alison Thirion joue avec les perceptions, donnant forme à des céramiques graphiques et sculpturales, réalisées une à une à la main et en petites séries.Au gré de ses collections, elle pétrie la terre comme les références au passé. Musique, littérature ou architecture : les arts sont partout. Ils infusent son travail et inscrivent ses pièces dans une relative intemporalité. Rencontre au coeur de son atelier en région parisienne, là où la tête pense, la main transforme, la terre cuit et la chimie opère.E—O Alison, pourriez-vous nous parler de votre parcours ? Comment la terre et le volume sont entrés dans votre vie ?A—T Bien que ma formation initiale soit éloignée de l’artisanat d’art (ndlr : elle a travaillé comme chargée de pub pendant plusieurs années), j’ai toujours cultivé intimement et avec passion un univers créatif ponctué d’expérimentations, de photographies, de peinture… avec le dessin comme fil rouge. C’est lors d’un cours d’expression plastique, où nous travaillions sur la forme et l’abstraction, que j’ai eu envie d’expérimenter le volume. À ce moment-là je tournais en rond dans ma pratique artistique, j’ai senti le besoin d’évoluer autrement vers la forme et la terre est apparue comme une évidence. Après des cours de loisirs, ma décision était prise, la céramique prenait toute la place, je ne pensais plus qu’à ça ! J’ai donc entamé une reconversion auprès de Grégoire Scalabre qui m’a formé au tournage, et qui reste aujourd’hui mon référent. Le dessin est toujours là, sous une autre forme !Quel rapport entretenez-vous avec votre atelier ? Comment influe-t-il sur votre manière de travailler ?Lorsque j’ai commencé la céramique, j’ai quitté Paris pour m’installer dans un petit village à 50km de Paris, au coeur de la forêt de Rambouillet. Je suis entourée de nature c’est donc très paisible et parfait pour me concentrer. Au départ, mon atelier était dans un petit coin de la maison mais j’ai finalement investi tout le salon pour travailler… C’est dire l’influence ! Je me levais parfois la nuit pour défourner ou à l’aube pour tourner. Je ne compte plus les journées et semaines qui ne se terminaient jamais ! Aujourd’hui les choses s’organisent autrement. J’y suis toujours comme chez moi, même si plusieurs kilomètres nous séparent. J’y ai mes habitudes, mes repères, c’est mon refuge. C’est là que tout commence. L’atelier évolue en même temps que moi, j’y bouge souvent les choses pour qu’il soit toujours le plus adapté à mes besoins.Vos créations semblent se situer entre tradition et contemporanéité. Que voulez-vous transmettre à travers elles ? Une certaine idée de l’intemporalité ?Je cherche avant tout à faire des objets singuliers, équilibrés, décalés, que l’on a l’impression d’avoir toujours connus, mais en même temps que personne n’a jamais faits. J’aime que mes céramiques soient épurées dans la forme et qu’elles gardent la vibration du fait main. Mes connaissances assez limitées en céramique (je m suis un peu rattrapée depuis !) m’ont permises d’être très libre dans la création. J’ai pris le temps de faire des choses personnelles, qui me ressemblent. J’essaie donc de transmettre à travers elles l’exigence de la matière, sa force et sa fragilité, mais aussi la pluralité qu’elle permet et son intemporalité en effet…Toutes vos pièces sont produites en petites séries, et bien évidemment à la main : une contrainte technique ou une réelle conviction ?J’ai appris à tourner parce que je voulais faire, produire, toucher. J’ai besoin de ce contact avec la matière et je passe beaucoup de temps à la fabrication de mes pièces. Et puis j’aime le caractère unique que ça leur donne. De toute façon, j’ai un petit atelier et un petit four, qui ne me permettent ni une grosse production, ni de grosses pièces… pour l’instant en tout cas !À travers les collections « Cocteau » ou bien « la Muralla Roja », on peut ressentir l’importance du passé et de son empreinte, le désir de transmettre ou perpétuer un héritage culturel. Quel est votre rapport à l’histoire ?Je travaille beaucoup en amont de la réalisation d’une pièce. Le dessin, l’architecture et toutes les formes d’art sont des sources inépuisables d’inspiration. J’aime beaucoup la céramique, évidemment, mais finalement ce n’est pas cette discipline qui inspire le plus mes pièces. Je m’en détache souvent pour aller puiser ailleurs. Ces deux collections sont liées à mon histoire personnelle. Je dessine depuis petite et Cocteau est un artiste dont j’admire l’audace et la pluralité. Son approche du plein et du vide, la symétrie des corps et la poésie de son trait s’associent parfaitement à la porcelaine. Quant à la Muralla Roja, c’est un clin d’oeil à mon intérêt pour l’architecture et à mes origines espagnoles. Plus qu’un vase, qu’une tasse, mes pièces sont un peu unepart de moi, de ma personnalité que je transmets à travers elles.Avec votre collection Muralla, vous sortez pour la première fois du monochrome pour faire entrer la couleur dans votre travail. Comment avez-vous appréhendé cette audace chromatique ?Je dois vous avouer que la couleur me fait un peu peur autant qu’elle me fascine. Elle est puissante, complexe et selon moi doit apporter quelque chose à la pièce. Si elle est juste décorative, cela ne m’intéresse pas vraiment. Je lui préfère alors la couleur naturelle de la terre, souvent parfaite. Ici le bleu fait référence à la méditerranée, les nuances d’ombre et de lumière de la Muralla Roja, le ciel. On y voit parfois un clin d’oeil à Majorelle ou à la Grèce, pourquoi pas ! J’aime que chacun s’approprie l’histoire.Comment avez-vous choisi de traduire dans cette collection l’esthétisme constructiviste de ce chef d’oeuvre post moderniste ?Je voulais que l’objet soit inspiré et utilise les codes de cette architecture de Ricardo Bofill, sans pour autant simplement reproduire. On retrouve les nombreux escaliers dans les découpes des pièces, et l’installation de cubes permet de retrouver les lignes. La photo et la mise en scène de mes pièces font d’ailleurs partie intégrante de l’objet. Celam’aide à transmettre leur histoire justement et à les intégrer dans un univers.Que représente la ville pour vous ?La ville m’inspire, son architecture notamment. J’aime lui emprunter des détails. Je suis d’ailleurs plus à l’aise à l’idée de m’emparer d’un sujet déjà passé par l’homme ; l’art, l’architecture par exemple sont des thèmes qui nourissent mon travail. La nature, elle, est si parfaite qu’elle a quelque chose de sacré. J’ose moins m’y aventurer.Quelle importance a pour vous le contact avec la matière ?Lorsque je passe du dessin à la terre, j’ai besoin de tous mes sens. Ça commencedès le pétrissage de la terre, son humidité, sa fermeté, son odeur, sa couleur… C’est une expérience à chaque fois. Je ne pourrais pas m’en passer. J’ai des pièces complexes à réaliser. Inconsciemment je pense que je rallonge le moment du contact avec la matière, le façonnage pendant lequel je découpe, gratte, peaufine la terre crue. C’est mon moment préféré.Le dessin compte beaucoup dans votre travail. Mais laissez-vous place à l’improvisation ?Malheureusement non. C’est quelque chose que j’aimerais savoir faire, être plus spontanée. Mais le travail en amont et le dessin sont des étapes dont je ne sais pas encore me passer. J’ai besoin de collecter des mots, des images, puis de faire des croquis et d’étudier les proportions avant de me lancer. Quand je passe à la réalisation, la pièce est déjà bien aboutie, il ne me reste plus qu’à tester ses volumes.La création manuelle est souvent un exercice solitaire qui permet de se recentrer sur l’essentiel. Mais aimeriez-vous être entourée pour créer ? Avez-vous fait des collaborations avec d’autres créateurs ?J’aime être seule dans l’atelier. Ça n’a pas toujours été le cas. J’ai mis du temps à m’y faire car j’aimais partager mon espace de travail. Au-delà de l’aspect pratique, c’est aussi une autre énergie. On peut échanger, se donner des conseils, simplement discuter. Maintenant que je suis seule, en effet, les collaborations commencent à voir le jour. Il y a un projet avec la céramiste Emmanuelle Roule encore en sommeil mais qui, je l’espère, verra bientôt le jour. Il y a également une collaboration avec Pia Van Peteghem qui sera exposée lors des Journées de la Céramique au sein du quartier Saint Sulpice à Paris (27 au 30 juin 2019).Quelle sera la thématique de votre prochaine collection ?J’ai plein d’envies et des projets qui attendent de voir le jour, depuis longtemps pour certains. C’est important pour moi de prendre le temps. J’ai des carnets et des planches d’inspiration qui commencent à se multiplier. Je laisse mûrir les idées. Ça me permet de faire le tri car il y en a beaucoup, mais elles ne sont pas toujours bonnes ! À court terme, je voudrais développer la collection Intervalle qui me tient à coeur, composée de pièces fortes et singulières sortant un peu de l’univers de l’art de la table, notamment avec une lampe. J’aimerais aussi explorer davantage la terre nue. Affaire à suivre…Des adresses favorites à Paris ?Le Musée Guimet : c’est une superbe source d’inspiration et la modernité de certaines pièces, pourtant centenaires, est vraiment étonnante. Les Ateliers de la Manufacture de Sèvres valent aussi le coup d’oeil quand on aime la céramique et les ateliers. Sinon, j’adore la librairie Yvon Lambert, rue des Filles du Calvaire, et la boutique À Rebours pour sa sélection pointue. Ça fait longtemps que je n’ai pas flâné à Paris, ça me donne envie.INFORMATIONS PRATIQUESCrédits ©2020 Texte – Emmanuelle Oddo Photos – Gaëtane Girard & Tiphaine Caro Article issu de la Revue n°l selon ARCHIKNavigation des articlesArticles plus anciensArticles plus récents
L’HEURE BLEUEUne sélection art et design, où le bleu est mis à l'honneur !Fenêtre sur Vase la NuitPièce unique, oeuvre originaleCaséine sur papier fine art Hahnemühle350 g, 90 x 110 cmCaroline Denervaud chez Double V Gallery3 500 €www.carolinedenervaud.format.comCollection Boys From the SouthPeintures sur textile tissé à la mainRéalisé à Taghazout, MarocLRNCEwww.lrnce.comFauteuil Para(d)Assise en acier tubulaire et tissu cotonNova Obiecta1 800 €www.novaobiecta.comSalopette de travailInventée par Adolphe LafontMoleskine 100% coton, bleu indigoDe Toujours96 €www.detoujours.comLivre Yves KleinOuvrage 96 pagesTaschen10 €www.taschen.comCanapé TogoDesigner Michel Duaroy édité par Ligne RosetSelency1 800 €www.selency.comSac DoraCuir italien de veauRoksanda1 350 €www.roksanda.comALISON THIRIONDu dessin préparatoire au volume, Alison Thirion joue avec les perceptions, donnant forme à des céramiques graphiques et sculpturales, réalisées une à une à la main et en petites séries.Au gré de ses collections, elle pétrie la terre comme les références au passé. Musique, littérature ou architecture : les arts sont partout. Ils infusent son travail et inscrivent ses pièces dans une relative intemporalité. Rencontre au coeur de son atelier en région parisienne, là où la tête pense, la main transforme, la terre cuit et la chimie opère.E—O Alison, pourriez-vous nous parler de votre parcours ? Comment la terre et le volume sont entrés dans votre vie ?A—T Bien que ma formation initiale soit éloignée de l’artisanat d’art (ndlr : elle a travaillé comme chargée de pub pendant plusieurs années), j’ai toujours cultivé intimement et avec passion un univers créatif ponctué d’expérimentations, de photographies, de peinture… avec le dessin comme fil rouge. C’est lors d’un cours d’expression plastique, où nous travaillions sur la forme et l’abstraction, que j’ai eu envie d’expérimenter le volume. À ce moment-là je tournais en rond dans ma pratique artistique, j’ai senti le besoin d’évoluer autrement vers la forme et la terre est apparue comme une évidence. Après des cours de loisirs, ma décision était prise, la céramique prenait toute la place, je ne pensais plus qu’à ça ! J’ai donc entamé une reconversion auprès de Grégoire Scalabre qui m’a formé au tournage, et qui reste aujourd’hui mon référent. Le dessin est toujours là, sous une autre forme !Quel rapport entretenez-vous avec votre atelier ? Comment influe-t-il sur votre manière de travailler ?Lorsque j’ai commencé la céramique, j’ai quitté Paris pour m’installer dans un petit village à 50km de Paris, au coeur de la forêt de Rambouillet. Je suis entourée de nature c’est donc très paisible et parfait pour me concentrer. Au départ, mon atelier était dans un petit coin de la maison mais j’ai finalement investi tout le salon pour travailler… C’est dire l’influence ! Je me levais parfois la nuit pour défourner ou à l’aube pour tourner. Je ne compte plus les journées et semaines qui ne se terminaient jamais ! Aujourd’hui les choses s’organisent autrement. J’y suis toujours comme chez moi, même si plusieurs kilomètres nous séparent. J’y ai mes habitudes, mes repères, c’est mon refuge. C’est là que tout commence. L’atelier évolue en même temps que moi, j’y bouge souvent les choses pour qu’il soit toujours le plus adapté à mes besoins.Vos créations semblent se situer entre tradition et contemporanéité. Que voulez-vous transmettre à travers elles ? Une certaine idée de l’intemporalité ?Je cherche avant tout à faire des objets singuliers, équilibrés, décalés, que l’on a l’impression d’avoir toujours connus, mais en même temps que personne n’a jamais faits. J’aime que mes céramiques soient épurées dans la forme et qu’elles gardent la vibration du fait main. Mes connaissances assez limitées en céramique (je m suis un peu rattrapée depuis !) m’ont permises d’être très libre dans la création. J’ai pris le temps de faire des choses personnelles, qui me ressemblent. J’essaie donc de transmettre à travers elles l’exigence de la matière, sa force et sa fragilité, mais aussi la pluralité qu’elle permet et son intemporalité en effet…Toutes vos pièces sont produites en petites séries, et bien évidemment à la main : une contrainte technique ou une réelle conviction ?J’ai appris à tourner parce que je voulais faire, produire, toucher. J’ai besoin de ce contact avec la matière et je passe beaucoup de temps à la fabrication de mes pièces. Et puis j’aime le caractère unique que ça leur donne. De toute façon, j’ai un petit atelier et un petit four, qui ne me permettent ni une grosse production, ni de grosses pièces… pour l’instant en tout cas !À travers les collections « Cocteau » ou bien « la Muralla Roja », on peut ressentir l’importance du passé et de son empreinte, le désir de transmettre ou perpétuer un héritage culturel. Quel est votre rapport à l’histoire ?Je travaille beaucoup en amont de la réalisation d’une pièce. Le dessin, l’architecture et toutes les formes d’art sont des sources inépuisables d’inspiration. J’aime beaucoup la céramique, évidemment, mais finalement ce n’est pas cette discipline qui inspire le plus mes pièces. Je m’en détache souvent pour aller puiser ailleurs. Ces deux collections sont liées à mon histoire personnelle. Je dessine depuis petite et Cocteau est un artiste dont j’admire l’audace et la pluralité. Son approche du plein et du vide, la symétrie des corps et la poésie de son trait s’associent parfaitement à la porcelaine. Quant à la Muralla Roja, c’est un clin d’oeil à mon intérêt pour l’architecture et à mes origines espagnoles. Plus qu’un vase, qu’une tasse, mes pièces sont un peu unepart de moi, de ma personnalité que je transmets à travers elles.Avec votre collection Muralla, vous sortez pour la première fois du monochrome pour faire entrer la couleur dans votre travail. Comment avez-vous appréhendé cette audace chromatique ?Je dois vous avouer que la couleur me fait un peu peur autant qu’elle me fascine. Elle est puissante, complexe et selon moi doit apporter quelque chose à la pièce. Si elle est juste décorative, cela ne m’intéresse pas vraiment. Je lui préfère alors la couleur naturelle de la terre, souvent parfaite. Ici le bleu fait référence à la méditerranée, les nuances d’ombre et de lumière de la Muralla Roja, le ciel. On y voit parfois un clin d’oeil à Majorelle ou à la Grèce, pourquoi pas ! J’aime que chacun s’approprie l’histoire.Comment avez-vous choisi de traduire dans cette collection l’esthétisme constructiviste de ce chef d’oeuvre post moderniste ?Je voulais que l’objet soit inspiré et utilise les codes de cette architecture de Ricardo Bofill, sans pour autant simplement reproduire. On retrouve les nombreux escaliers dans les découpes des pièces, et l’installation de cubes permet de retrouver les lignes. La photo et la mise en scène de mes pièces font d’ailleurs partie intégrante de l’objet. Celam’aide à transmettre leur histoire justement et à les intégrer dans un univers.Que représente la ville pour vous ?La ville m’inspire, son architecture notamment. J’aime lui emprunter des détails. Je suis d’ailleurs plus à l’aise à l’idée de m’emparer d’un sujet déjà passé par l’homme ; l’art, l’architecture par exemple sont des thèmes qui nourissent mon travail. La nature, elle, est si parfaite qu’elle a quelque chose de sacré. J’ose moins m’y aventurer.Quelle importance a pour vous le contact avec la matière ?Lorsque je passe du dessin à la terre, j’ai besoin de tous mes sens. Ça commencedès le pétrissage de la terre, son humidité, sa fermeté, son odeur, sa couleur… C’est une expérience à chaque fois. Je ne pourrais pas m’en passer. J’ai des pièces complexes à réaliser. Inconsciemment je pense que je rallonge le moment du contact avec la matière, le façonnage pendant lequel je découpe, gratte, peaufine la terre crue. C’est mon moment préféré.Le dessin compte beaucoup dans votre travail. Mais laissez-vous place à l’improvisation ?Malheureusement non. C’est quelque chose que j’aimerais savoir faire, être plus spontanée. Mais le travail en amont et le dessin sont des étapes dont je ne sais pas encore me passer. J’ai besoin de collecter des mots, des images, puis de faire des croquis et d’étudier les proportions avant de me lancer. Quand je passe à la réalisation, la pièce est déjà bien aboutie, il ne me reste plus qu’à tester ses volumes.La création manuelle est souvent un exercice solitaire qui permet de se recentrer sur l’essentiel. Mais aimeriez-vous être entourée pour créer ? Avez-vous fait des collaborations avec d’autres créateurs ?J’aime être seule dans l’atelier. Ça n’a pas toujours été le cas. J’ai mis du temps à m’y faire car j’aimais partager mon espace de travail. Au-delà de l’aspect pratique, c’est aussi une autre énergie. On peut échanger, se donner des conseils, simplement discuter. Maintenant que je suis seule, en effet, les collaborations commencent à voir le jour. Il y a un projet avec la céramiste Emmanuelle Roule encore en sommeil mais qui, je l’espère, verra bientôt le jour. Il y a également une collaboration avec Pia Van Peteghem qui sera exposée lors des Journées de la Céramique au sein du quartier Saint Sulpice à Paris (27 au 30 juin 2019).Quelle sera la thématique de votre prochaine collection ?J’ai plein d’envies et des projets qui attendent de voir le jour, depuis longtemps pour certains. C’est important pour moi de prendre le temps. J’ai des carnets et des planches d’inspiration qui commencent à se multiplier. Je laisse mûrir les idées. Ça me permet de faire le tri car il y en a beaucoup, mais elles ne sont pas toujours bonnes ! À court terme, je voudrais développer la collection Intervalle qui me tient à coeur, composée de pièces fortes et singulières sortant un peu de l’univers de l’art de la table, notamment avec une lampe. J’aimerais aussi explorer davantage la terre nue. Affaire à suivre…Des adresses favorites à Paris ?Le Musée Guimet : c’est une superbe source d’inspiration et la modernité de certaines pièces, pourtant centenaires, est vraiment étonnante. Les Ateliers de la Manufacture de Sèvres valent aussi le coup d’oeil quand on aime la céramique et les ateliers. Sinon, j’adore la librairie Yvon Lambert, rue des Filles du Calvaire, et la boutique À Rebours pour sa sélection pointue. Ça fait longtemps que je n’ai pas flâné à Paris, ça me donne envie.INFORMATIONS PRATIQUESCrédits ©2020 Texte – Emmanuelle Oddo Photos – Gaëtane Girard & Tiphaine Caro Article issu de la Revue n°l selon ARCHIKNavigation des articlesArticles plus anciensArticles plus récents
ALISON THIRIONDu dessin préparatoire au volume, Alison Thirion joue avec les perceptions, donnant forme à des céramiques graphiques et sculpturales, réalisées une à une à la main et en petites séries.Au gré de ses collections, elle pétrie la terre comme les références au passé. Musique, littérature ou architecture : les arts sont partout. Ils infusent son travail et inscrivent ses pièces dans une relative intemporalité. Rencontre au coeur de son atelier en région parisienne, là où la tête pense, la main transforme, la terre cuit et la chimie opère.E—O Alison, pourriez-vous nous parler de votre parcours ? Comment la terre et le volume sont entrés dans votre vie ?A—T Bien que ma formation initiale soit éloignée de l’artisanat d’art (ndlr : elle a travaillé comme chargée de pub pendant plusieurs années), j’ai toujours cultivé intimement et avec passion un univers créatif ponctué d’expérimentations, de photographies, de peinture… avec le dessin comme fil rouge. C’est lors d’un cours d’expression plastique, où nous travaillions sur la forme et l’abstraction, que j’ai eu envie d’expérimenter le volume. À ce moment-là je tournais en rond dans ma pratique artistique, j’ai senti le besoin d’évoluer autrement vers la forme et la terre est apparue comme une évidence. Après des cours de loisirs, ma décision était prise, la céramique prenait toute la place, je ne pensais plus qu’à ça ! J’ai donc entamé une reconversion auprès de Grégoire Scalabre qui m’a formé au tournage, et qui reste aujourd’hui mon référent. Le dessin est toujours là, sous une autre forme !Quel rapport entretenez-vous avec votre atelier ? Comment influe-t-il sur votre manière de travailler ?Lorsque j’ai commencé la céramique, j’ai quitté Paris pour m’installer dans un petit village à 50km de Paris, au coeur de la forêt de Rambouillet. Je suis entourée de nature c’est donc très paisible et parfait pour me concentrer. Au départ, mon atelier était dans un petit coin de la maison mais j’ai finalement investi tout le salon pour travailler… C’est dire l’influence ! Je me levais parfois la nuit pour défourner ou à l’aube pour tourner. Je ne compte plus les journées et semaines qui ne se terminaient jamais ! Aujourd’hui les choses s’organisent autrement. J’y suis toujours comme chez moi, même si plusieurs kilomètres nous séparent. J’y ai mes habitudes, mes repères, c’est mon refuge. C’est là que tout commence. L’atelier évolue en même temps que moi, j’y bouge souvent les choses pour qu’il soit toujours le plus adapté à mes besoins.Vos créations semblent se situer entre tradition et contemporanéité. Que voulez-vous transmettre à travers elles ? Une certaine idée de l’intemporalité ?Je cherche avant tout à faire des objets singuliers, équilibrés, décalés, que l’on a l’impression d’avoir toujours connus, mais en même temps que personne n’a jamais faits. J’aime que mes céramiques soient épurées dans la forme et qu’elles gardent la vibration du fait main. Mes connaissances assez limitées en céramique (je m suis un peu rattrapée depuis !) m’ont permises d’être très libre dans la création. J’ai pris le temps de faire des choses personnelles, qui me ressemblent. J’essaie donc de transmettre à travers elles l’exigence de la matière, sa force et sa fragilité, mais aussi la pluralité qu’elle permet et son intemporalité en effet…Toutes vos pièces sont produites en petites séries, et bien évidemment à la main : une contrainte technique ou une réelle conviction ?J’ai appris à tourner parce que je voulais faire, produire, toucher. J’ai besoin de ce contact avec la matière et je passe beaucoup de temps à la fabrication de mes pièces. Et puis j’aime le caractère unique que ça leur donne. De toute façon, j’ai un petit atelier et un petit four, qui ne me permettent ni une grosse production, ni de grosses pièces… pour l’instant en tout cas !À travers les collections « Cocteau » ou bien « la Muralla Roja », on peut ressentir l’importance du passé et de son empreinte, le désir de transmettre ou perpétuer un héritage culturel. Quel est votre rapport à l’histoire ?Je travaille beaucoup en amont de la réalisation d’une pièce. Le dessin, l’architecture et toutes les formes d’art sont des sources inépuisables d’inspiration. J’aime beaucoup la céramique, évidemment, mais finalement ce n’est pas cette discipline qui inspire le plus mes pièces. Je m’en détache souvent pour aller puiser ailleurs. Ces deux collections sont liées à mon histoire personnelle. Je dessine depuis petite et Cocteau est un artiste dont j’admire l’audace et la pluralité. Son approche du plein et du vide, la symétrie des corps et la poésie de son trait s’associent parfaitement à la porcelaine. Quant à la Muralla Roja, c’est un clin d’oeil à mon intérêt pour l’architecture et à mes origines espagnoles. Plus qu’un vase, qu’une tasse, mes pièces sont un peu unepart de moi, de ma personnalité que je transmets à travers elles.Avec votre collection Muralla, vous sortez pour la première fois du monochrome pour faire entrer la couleur dans votre travail. Comment avez-vous appréhendé cette audace chromatique ?Je dois vous avouer que la couleur me fait un peu peur autant qu’elle me fascine. Elle est puissante, complexe et selon moi doit apporter quelque chose à la pièce. Si elle est juste décorative, cela ne m’intéresse pas vraiment. Je lui préfère alors la couleur naturelle de la terre, souvent parfaite. Ici le bleu fait référence à la méditerranée, les nuances d’ombre et de lumière de la Muralla Roja, le ciel. On y voit parfois un clin d’oeil à Majorelle ou à la Grèce, pourquoi pas ! J’aime que chacun s’approprie l’histoire.Comment avez-vous choisi de traduire dans cette collection l’esthétisme constructiviste de ce chef d’oeuvre post moderniste ?Je voulais que l’objet soit inspiré et utilise les codes de cette architecture de Ricardo Bofill, sans pour autant simplement reproduire. On retrouve les nombreux escaliers dans les découpes des pièces, et l’installation de cubes permet de retrouver les lignes. La photo et la mise en scène de mes pièces font d’ailleurs partie intégrante de l’objet. Celam’aide à transmettre leur histoire justement et à les intégrer dans un univers.Que représente la ville pour vous ?La ville m’inspire, son architecture notamment. J’aime lui emprunter des détails. Je suis d’ailleurs plus à l’aise à l’idée de m’emparer d’un sujet déjà passé par l’homme ; l’art, l’architecture par exemple sont des thèmes qui nourissent mon travail. La nature, elle, est si parfaite qu’elle a quelque chose de sacré. J’ose moins m’y aventurer.Quelle importance a pour vous le contact avec la matière ?Lorsque je passe du dessin à la terre, j’ai besoin de tous mes sens. Ça commencedès le pétrissage de la terre, son humidité, sa fermeté, son odeur, sa couleur… C’est une expérience à chaque fois. Je ne pourrais pas m’en passer. J’ai des pièces complexes à réaliser. Inconsciemment je pense que je rallonge le moment du contact avec la matière, le façonnage pendant lequel je découpe, gratte, peaufine la terre crue. C’est mon moment préféré.Le dessin compte beaucoup dans votre travail. Mais laissez-vous place à l’improvisation ?Malheureusement non. C’est quelque chose que j’aimerais savoir faire, être plus spontanée. Mais le travail en amont et le dessin sont des étapes dont je ne sais pas encore me passer. J’ai besoin de collecter des mots, des images, puis de faire des croquis et d’étudier les proportions avant de me lancer. Quand je passe à la réalisation, la pièce est déjà bien aboutie, il ne me reste plus qu’à tester ses volumes.La création manuelle est souvent un exercice solitaire qui permet de se recentrer sur l’essentiel. Mais aimeriez-vous être entourée pour créer ? Avez-vous fait des collaborations avec d’autres créateurs ?J’aime être seule dans l’atelier. Ça n’a pas toujours été le cas. J’ai mis du temps à m’y faire car j’aimais partager mon espace de travail. Au-delà de l’aspect pratique, c’est aussi une autre énergie. On peut échanger, se donner des conseils, simplement discuter. Maintenant que je suis seule, en effet, les collaborations commencent à voir le jour. Il y a un projet avec la céramiste Emmanuelle Roule encore en sommeil mais qui, je l’espère, verra bientôt le jour. Il y a également une collaboration avec Pia Van Peteghem qui sera exposée lors des Journées de la Céramique au sein du quartier Saint Sulpice à Paris (27 au 30 juin 2019).Quelle sera la thématique de votre prochaine collection ?J’ai plein d’envies et des projets qui attendent de voir le jour, depuis longtemps pour certains. C’est important pour moi de prendre le temps. J’ai des carnets et des planches d’inspiration qui commencent à se multiplier. Je laisse mûrir les idées. Ça me permet de faire le tri car il y en a beaucoup, mais elles ne sont pas toujours bonnes ! À court terme, je voudrais développer la collection Intervalle qui me tient à coeur, composée de pièces fortes et singulières sortant un peu de l’univers de l’art de la table, notamment avec une lampe. J’aimerais aussi explorer davantage la terre nue. Affaire à suivre…Des adresses favorites à Paris ?Le Musée Guimet : c’est une superbe source d’inspiration et la modernité de certaines pièces, pourtant centenaires, est vraiment étonnante. Les Ateliers de la Manufacture de Sèvres valent aussi le coup d’oeil quand on aime la céramique et les ateliers. Sinon, j’adore la librairie Yvon Lambert, rue des Filles du Calvaire, et la boutique À Rebours pour sa sélection pointue. Ça fait longtemps que je n’ai pas flâné à Paris, ça me donne envie.INFORMATIONS PRATIQUESCrédits ©2020 Texte – Emmanuelle Oddo Photos – Gaëtane Girard & Tiphaine Caro Article issu de la Revue n°l selon ARCHIKNavigation des articlesArticles plus anciensArticles plus récents