LE CABANON
Originaire de Marseille, Emmanuelle a renoué avec son enfance passée les pieds dans l’eau, en venant s’installer au-dessus du petit port du Vallon des Auffes. De la rénovation à la décoration, Emmanuelle nous dévoile un intérieur qu’elle décrit comme une bibliothèque flottante inspirée des bateaux et des livres.
À l’époque, fraîchement installée dans un appartement du centre de Marseille, elle nourrissait l’envie de se rapprocher de l’eau. Et comme la vie fait souvent bien les choses, alors qu’Emmanuelle est sur un bateau en mer, Amandine la cofondatrice d’ARCHIK lui déniche ce cabanon aux airs de vacances. La suite, vous l’avez devinée …
Votre rencontre avec ARCHIK n’a pas débuté comme les autres puisque vous avez commencé par collaborer avec ARCHIK en 2017, racontez-nous comment tout a commencé ?
E – J’ai rencontré Amandine et Sébastien peu de temps après mon retour à Marseille en effet. J’étais alors commissaire d’exposition à la Double V Gallery, aux côtés de Nicolas Veidig-Favarel, un lieu voisin de la Maison ARCHIK. Nous partagions la même ambition d’animer culturellement et artistiquement ce quartier de Marseille que l’on nomme « Le quartier des Antiquaires ».
L’idée de sortir du cadre traditionnel de la galerie, de me rapprocher du monde de l’architecture et de l’habitat m’intéressait : de fil en aiguilles, je me suis retrouvée à travailler pour ARCHIK en tant que curatrice et responsable de la communication. Et puis rapidement, l’envie est venue de partager notre approche de l’architecture à travers un format papier : La Revue était née, c’était en 2019, et cinq ans plus tard j’en assure toujours la direction artistique et la rédaction en chef.
Quel était votre projet de lieu de vie ? Vous étiez déjà propriétaire d’un appartement, comment ça s’est passé avec ARCHIK ? Aviez-vous des idées précises sur ce que vous vouliez acheter ?
E – Je vivais depuis peu dans un appartement du centre-ville qui me plaisait beaucoup, mais, nourrissant depuis petite un amour pour la mer, je rêvais de me rapprocher de l’eau. J’y croyais à peine et n’avais pas l’intention de déménager dans l’immédiat.
Mais, un jour, Amandine m’appelle pour me parler d’un cabanon à rénover au Vallon des Auffes : un espace modeste et tout calme, avec un petit jardin pour y faire pousser quelques légumes d’été… Je ne pouvais pas passer à côté ! Tout cela a été possible grâce à la réactivité d’ARCHIK et la mise en vente de mon appartement qui a trouvé acquéreur dans un délai record.
« ARCHIK a une approche humaine : ils sont animés par le fait que l’architecture et l’acquisition d’une maison passe surtout par un sentiment de bien-être et de « chez soi ». »
Racontez-nous alors votre première impression en visitant le cabanon ? Est-ce que ça été un coup de cœur ?
E – À vrai dire, je n’ai pas eu le temps de visiter le cabanon ! J’étais en mer et mon retour à Marseille n’était pas prévu avant une semaine. Une vidéo des lieux et ma confiance en Amandine ont suffi pour que je me projette, c’était tout décidé !
En tant que curatrice d’œuvres d’art, comment avez-vous imaginé la décoration de ce nouveau lieu de vie, d’où viennent vos inspirations ?
E – Ce cabanon était pour moi l’occasion d’affirmer encore plus mon attachement à la mer, aux livres et aux bateaux. Je l’ai donc imaginé à la manière d’une bibliothèque flottante, beaucoup de matériaux et de codes sont inspirés de l’univers maritime, et mes ouvrages préférés y tiennent une place de choix. J’y ai aussi rassemblé des œuvres d’artistes que j’exposais, et qui continuent à m’inspirer comme Alexandre Benjamin Navet, Caroline Denervaud ou Gérard Traquandi.
Qu’avez-vous aimé dans l’approche d’ARCHIK ?
E – J’ai toujours eu un rapport complice et chaleureux avec Amandine, Sébastien et leur équipe. Leur approche m’apparait comme humaine : ils sont animés par le fait que l’architecture et l’acquisition d’une maison ne passent pas seulement par des considérations financières ou esthétiques mais surtout par un sentiment de bien-être et de « chez soi ». Je les sens animés par la préoccupation de faire correspondre les lieux avec leurs occupants, et c’est une belle philosophie. Et puis, nous partageons plusieurs sensibilités : l’artisanat, l’art, l’architecture…
Un détail à vivre qui est super agréable dans ce cabanon ?
E – Le calme, la vigne vierge qui rafraîchit la terrasse en été et la vie de l’impasse : les voisins organisent souvent des apéros ou soirées cinéma en plein air, on a un compost collectif et un groupe Whatsapp pour dépanner de la farine, du persil ou n’importe quoi d’autre !
Auriez-vous un conseil pour les personnes qui se lancent dans un projet comme le vôtre ?
E – J’ai rénové et meublé ma maison petit à petit : par exemple, la cuisine et le jardin n’ont été refaits que trois ans après les premiers travaux. Je trouve que prendre le temps d’habiter un lieu avant d’y intervenir de manière long-termiste ou définitive est important. Cela nous permet de mieux sentir la lumière au fil des saisons, les usages spontanés, les manques ou les envies, et, peu à peu, les meubles et les objets dont on veut s’entourer. In fine, ça donne des intérieurs plus intimes, où l’on se sent vraiment « chez soi ».
LES 3 FÉTICHES
LA PIÈCE DE LA MAISON
E – Le salon, où j’entasse tous mes livres préférés, qui me servent d’inspiration pour mes recherches iconographiques, mes projets d’écriture ou d’édition. L’été, il y fait naturellement frais car la maison est exposée Nord, l’hiver je fais chauffer du bois dans le poêle et je me crois ailleurs. C’est une pièce pas si grande, mais dans laquelle je m’évade vite.
L’OBJET
E – Les lampes en bois tourné de mon grand-père gardian et menuisier : elles me rattachent à lui, à son atelier dans les Cévennes où il avait fini par s’installer et aux environs qu’on arpentait à cheval.
L’ADRESSE
E – L’épicerie Moutchou : J’aime l’engagement de Lisa auprès des producteurs locaux et des vignerons indépendants. On y trouve aussi les bouquets de Lola (Fleur soleil) qui cultive ses fleurs sur un terrain du 15ème arrondissement de Marseille, ou les couteaux de mon voisin Hugo qui les façonne entre Marseille et l’Ariège… J’aime ces traits d’union… Et aussi, on y mange très bien !
Interview et crédits photos : Julie Fleutot